Et Si... (Plus) 2/4
Et si
(plus) (Misa/2012)
2ème partie
((Sarah sortait de lhôpital
mais pourquoi y était-elle ?))
Il y a des jours où tout va de travers.
Cent fois depuis une heure, allongée dans ce lit froid, jai fait linventaire de tous
les petits détails, de laccumulation de contrariétés sans liens les unes avec les
autres qui se sont liguées pour aboutir à cette catastrophe.
Cent fois, je me suis dit, et si
Si je ne métais pas levée en retard
Jai oublié de régler la sonnerie de mon réveil. Tous les jours, il sonne à six heures
et quart, je ne vérifie pas ; sauf quhier , jai oublié; jétais énervée.
Si mon ex était un type bien
Il naurait pas pour copine cette
passons ! Jaurais pas dû discuter dun changement
de week-end de garde, jaurais pas été énervée, jaurais pensé à régler lheure de la
sonnerie de mon réveil.
Si javais déjeuné avec mon fils
Jétais en retard. Je lai laissé seul pendant que je mhabillais. Il a renversé son
bol, et jai dû le changer avant de partir.
Si javais pu me garer sur la zone réservée
Quand je suis arrivée devant lécole, jétais en retard, un camion de livraison
bloquait la rue. Je me suis garée sur le trottoir den face.
Si sa maîtresse était moins bavarde
Elle navait que des choses gentilles à me dire, pourtant, mais pourquoi justement ce
matin ?
Si son père était moins coureur de jupons, il aurait ramené Mathieu comme dhabitude,
mon réveil aurait sonné à lheure ce jeudi, jaurais déjeuné avec mon fils, je
laurais posé à lheure devant lécole en me garant sur la zone réservée, jaurais eu
le temps découter sa maîtresse
je naurais pas traversé la rue en courant pour
rejoindre ma voiture
à la seconde exacte où arrivait cette camionnette
Fracture du poignet gauche, deux doigts de la main droite cassés, un gros hématome à
la hanche gauche et beaucoup de peau arrachée, plaies sur la joue et la tête.
Linterne a récité tout ça, très vite ; son patron écoutait distraitement ; ça nétait
pas si intéressant que ça pour lui ; des petits bobos ; du quotidien
Linfirmière a
attendu quils soient sortis de la chambre pour venir essuyer mes yeux. Elle a soulevé
légèrement le pansement sur ma joue pour nettoyer mes larmes, et a glissé le bouton
dappel sous ma main droite bandée. Je peux encore me servir du pouce.
Comme un peu plus tôt en revenant de la radio, elle ma fait une bise sur la joue.
Mon ex est passé à midi. Cest lui que les pompiers ont prévenu ; à vrai dire, cest
le seul numéro quils ont trouvé dans mes papiers. La seule chose quil ait dite,
cest que ça larrangeait pas de devoir soccuper de Mathieu
comme si ça
marrangeait, moi !
Il faisait tellement de bruit que linfirmière est venue lui demander de se calmer, et
puis la poussé dehors un peu plus tard en disant que cétait lheure des soins.
Cétait pas vrai.
Mes patrons aussi sont passés. Je travaille dans leur agence de voyage. Lui me
draguait, au début. Elle, elle me snobe. Ils sont ennuyés parce que Pâques approche et
quil y a du travail. Ils voulaient faire le point sur les dossiers en cours. Comment
je vais, ils ne sen sont même pas inquiétés. Ils ont vu mon bras dans le plâtre et
mes doigts bandés. Ça leur suffisait.
En fin daprès-midi, linfirmière ma aidée à téléphoner à ma tante. Elle a composé
le numéro et maidait à tenir le téléphone contre mon oreille.
Sa fille viendra passer une semaine chez moi pour maider. Je sors lundi matin. Ça ne
me plaît pas beaucoup, mais comment faire autrement ? Je navais pas été trop gênée
quand linfirmière mavait conduite aux toilettes et sétait occupée de moi
un peu,
si, mais je me disais « cest son travail »
imaginer la même chose avec une presque
inconnue, cétait bien différent.
Linfirmière venait me voir souvent. Les filles de salle plaisantaient dès quelle
avait tourné les talons, parlaient dune fille qui serait jalouse quelle passe autant
de temps avec moi. Ça me faisait rire. On en a même plaisanté ensemble. Cest vrai
quelle était aux petits soins
Elle est venue le samedi. Elle est aussi venue le
dimanche. Et comme javais rien à faire, je me faisais des films
elle était jolie
je rêvais. Cétait un peu troublant.
Le lundi matin, elle ma enveloppé les deux mains dans des sacs plastique et ma fait
prendre une douche. Elle ma entièrement lavée. Cest gênant, bien sûr, mais au moins
je naurai pas besoin de ma petite cousine pour
un jour ou deux ? Franchement, ça
mangoissait ! Cest à peine si je tenais debout sous la douche.
Linterne ma dit que je garderai le plâtre quatre semaines et les atèles sur mes deux
doigts pendant deux semaines. Au-delà, ils feront quelque chose de plus pratique. Deux
semaines ! Lui, présentait ça comme une bonne nouvelle
Cathy est venue à lhôpital directement depuis la gare. Elle avait une robe de chambre
dans son sac de voyage, heureusement, il faisait froid ; elle ma aidée à la passer et
nous sommes rentrées en taxi.
Cest elle qui ma aidée à mhabiller. Linfirmière laurait fait, mais Cathy a dit
quil fallait bien commencer à un moment, alors pourquoi pas tout de suite. Elle avait
raison, bien sûr. Mais me retrouver nue devant elle était très gênant. Je ne la
connais pratiquement pas. On sest croisées il y a deux ans, je crois, jétais déjà
séparée de Patrick. Elle a changé. Je me souvenais dune ado assez effacée et je ne
laurais pas reconnue quand elle est entrée dans la chambre si je ne lavais pas
attendue.
Elle ma dit quil faisait froid et ma enveloppée dans un de ses pulls avant de me
couvrir du peignoir et de ma veste, pas trop abimée dans laccident.
culotte était déchirée, comme mon pantalon, tout le côté gauche arraché, et je suis
sortie comme ça.
Ça la faisait rire, moi pas ; jai toujours été pudique ; même avec Patrick. Jétais
un peu gênée de ces frôlements de mains étrangères sur moi, dêtre tellement
dépendante.
Linfirmière la remarqué ; elle a caressé mon épaule dune main qui se voulait
rassurante pendant que Cathy finissait de mhabiller en me disant que « jétais en de
bonnes mains ».
Mon histoire inventée léclopée et linfirmière , se terminait. Et jétais
triste. Toutes ces attentions quelle avait eues pour moi étaient touchantes. Je nen
riais plus. Javais bien compris aux propos des aides soignantes quelle était « une
femme à femme », et moi que ça laissait totalement indifférente auparavant, jy
pensais, un peu étonnée tout de même, elle mavait aussi parlé dun petit ami qui
lavait quittée.
Mes réactions sous ses mains quand elle mavait lavée sous la douche venaient en
partie des scénarios que javais imaginés, de son regard doux, pas delle ou dun
quelconque geste de sa part.
Depuis le tout premier jour, elle était toujours restée très professionnelle, presque
distante dans nos contacts, et sans les remarques des filles de salle, je naurais
peut-être pas fait attention à ses regards vite détournés et à ses attentions.
- Ça va, Sarah ?
-
oui, ça va
Première épreuve honteuse : le passage aux toilettes
je nosais pas la regarder. Et
elle, elle rigolait ! Je me suis retenue tout laprès-midi, mais là, cétait trop.
Elle ma conduite dans la salle de bains ; je narrivais même pas à masseoir, à
écarter le peignoir dune seule main ; elle a dû me lenlever, ne me laissant que la
veste de laine ouverte simplement posée sur mes épaules, et Cathy qui me détaillait de
la tête au pied me voyant nue ou presque pour la seconde fois .
deux mains dans le dos pour que je massois doucement ; les plaies sur ma hanche mont
fait mal. Elle se tenait à côté de moi, une main sur mon épaule pour messuyer de
lautre, les doigts enroulés de papier toilette : même ça, avec mes deux mains
immobilisées, je ne peux le faire moi-même !
Les deux premiers jours, je suis passée par tous les affres de la honte et jallais de
crise de larmes en crise de larmes. Cathy pourtant faisait son possible, restant à la
fois discrète et efficace.
Et puis, on shabitue à tout. On oublie. On soublie.
Le matin du troisième jour, elle ma douchée. Je navais pas de sac poubelle assez
grand pour envelopper mon plâtre, mais ça ne la pas arrêtée. Elle sest mise en
sous-vêtements dans la baignoire avec moi et a passé mon bras plâtré par-dessus ses
épaules, pour lautre bras, je le tenais en lair. Elle me lavait dune main, tenait
la douchette de lautre. Elle était aussi mouillée que moi. Son soutien-gorge mouillé
frottait sur mes seins pendant quelle me lavait le dos et les fesses. Le froid et le
frottement ont provoqué une réaction qui cette fois-ci, ma fait sourire ; cest elle
qui a rougi en voyant mes tétons dressés, et sa main enfilée dans un gant de toilette
sest faite plus brusque et nerveuse sur mes fesses, marrachant une petite plainte en
frottant la zone de la hanche où la peau était couverte de petites croûtes encore
fragiles.
Alors quelle mavait déjà touchée là à plusieurs occasions, elle était hésitante et
gênée cette fois en me lavant le ventre et entre les jambes. Elle se mordait
nerveusement la lèvre inférieure et ne levait plus les yeux sur moi. Ses gestes et la
situation navaient pourtant vraiment rien dérotique, et en plus, mon bras levé
commençait à être douloureux. Sa gêne soudaine sans doute, la brusquerie maladroite de
ses mains, ses hésitations ont déclenchées une nouvelle manifestation totalement
incontrôlée.
Ça marrive parfois en pleine journée, sans aucune raison, et heureusement ce nest
pas trop visible, mais là, nue sous la douche, la soudaine tension de mes tétons
dardés nous a surprises toutes les deux. Il faut dire que depuis ma grossesse et
lallaitement, mes seins ont beaucoup changés. Ils sont restés plus lourds quavant et
jai limpression que laréole est plus large et quelle est restée un peu bombée et
saillante de la surface du sein. Le plus gros changement pourtant, ce sont les tétons,
qui grossissent beaucoup plus quauparavant, plus longs et plus gros.
Sa main sest interrompue brusquement quand elle sest aperçue de la réaction. Elle
ny était pour rien. Moi, je navais aucun besoin de baisser les yeux pour savoir ce
qui lavait arrêtée, je sentais leur tension.
Elle a fini de me laver et de me rincer plus doucement. Je crois que cétait pire. En
plus, javais maintenant en tête ce que la situation aurait pu avoir de charge
érotique.
Elle ma épongée avec un drap de bain dans lequel elle ma enveloppée avant de
sessuyer elle aussi. Elle a enlevé son soutien-gorge trempé en me tournant le dos, et
a noué un drap de bain autour delle avant denlever sa culotte.
Je me suis installée sur le canapé, elle dans le fauteuil ; elle avait mis la radio en
sourdine et elle feuilletait de vieux magazines télé.
- Tu sais Cathy, ça marrive parfois, cest rien. Cet depuis ma grossesse.
Elle a levé les yeux du magazine, un petit sourire timide aux lèvres.
- Je croyais
enfin tu sais
- Non, tu ny es pour rien ! ça tarrivera aussi, si un jour tu allaites !
- Ça me le fait, des fois
mais ils sont vraiment gros
-
ils ont changé.
Elle sest mise à rire timidement :
- Je croyais
la première fois où jai fait des soins de corps, chez ma
patronne, ça a fait pareil à la dame
ma patronne sétait moquée de moi
- Oh ! Tu fais quoi exactement ?
- Esthéticienne, je suis en apprentissage. En deuxième année
Je te ferais des
soins, si tu veux !
- Ah oui, ça serait bien ! mais il faut des onguents, tout ça
- Jen ai dans ma valise, et puis cest surtout dune épilation que tu as besoin
!
Sur le moment, jétais un peu vexée. Elle avait raison, mais quand même ! Cest vrai
que depuis deux ans, je ne faisais pas beaucoup defforts. Des efforts pour qui,
dabord ? Enfin, elle aurait pu y mettre des formes !
- Tu voudras bien ?
- Daccord. Mais je ne sais pas si jai ce quil faut, ici.
- Jai vu de la crème épilatoire et des lingettes dans ta pharmacie.
- Où ça ?
- Dans le petit meuble à côté du lavabo, en cherchant les serviettes.
- Ah ?
Je ne mattendais pas à ce quelle ait fouillé dans ma salle de bains. Jespérais
quelle nait pas trop fouillé, derrière les serviettes dété.
Je la regardais à la dérobée. Apparemment, non, elle navait rien trouvé dautre.
A midi, elle nous a préparé des coquillettes et a coupé une tranche de jambon dans mon
assiette. Jarrive à coincer une cuillère sous le bandage et à manger seule. Ce nest
pas très pratique de porter la cuillère à ma bouche, mais jy arrive, à peu près.
Elle a voulu sy mettre dès laprès-midi ; elle a commencé à tout préparer sans me
demander mon avis. Javais déjà remarqué à des petits détails, des réflexions, que son
attitude changeait, en seulement trois jours. Il faudrait que je lui en parle. Cétait
vrai que jétais totalement dépendante delle pour la moindre chose, mais elle
commençait à minfantiliser, à me traiter comme si jétais sa fille ! je ne voulais
pas la fâcher, mais tout de même !
-
ça tarrive souvent
Oh, ce sourire
elle se moque vraiment ! Moi je voudrais bien menfuir en courant et
me cacher tellement jai honte !
- Ça arrive, tu sais, lesthéticienne qui travaille avec moi, ma même dit que
cétait assez fréquent, ten fais pas ! Elle a une cliente, elle vient exprès, elle
ma dit
pour que
quelle la touche
Elle a continué. Au début, je ne voulais pas. Je voulais bien quelle fasse le
maillot, et cest tout. Et je lai laissée faire. Moi qui ai toujours trouvé ça un peu
ridicule, me voilà avec un petit triangle de poil court au-dessus de la fente du sexe.
Elle voulait faire un cur ! non mais ! et puis quoi encore ! comme si ce truc était
pas déjà assez
et puis après tout, ça intéresse qui , à part moi ? En attendant jai
limpression dêtre un cobaye ! Tout y est passé : cétait joli, cétait une manière
dapprendre pour elle, et le top du top, cest plus propre ! fallait y penser à celle-
là ! plus propre ! en tout cas, le plus facile, cétait de lui dire oui, vas-y, fais à
ton idée ! mais pas un cur ! faut pas exagérer !
Et depuis plus dun quart dheure, elle soigne le travail à la pince à épiler
étire
la peau, gratte du bout de longle un peu de cire, frotte du bout des doigts pour
repérer les derniers petits poils
Jai senti la chaleur monter
jai pensé à Mathieu, à laccident, à la facture du
téléphone, jai compté tous les chèques que jai fait depuis le début du mois
ça a
failli marcher, et puis non ! dabord mes tétons, encore, comme ce matin sous la
douche, et puis, la chaleur
dans mon ventre
la honte
Jai toujours eu lodorat
sensible et je sens mon odeur, vraiment, je sens lodeur de mon sexe, plus forte que
lodeur de cire et de la crème quelle a passée, du bout du doigt.
Elle sen est aperçue, bien sûr ! Avec un petit « oooh ! », juste avant de passer une
lingette sur le périnée ! pour messuyer ! et me raconter lhistoire de la cliente de
son salon.
Ça ne marrive pas très souvent. Un peu plus ces derniers mois, et je ne sais pas
pourquoi. Après laccouchement, ma gynéco mavait donné un traitement et le tube de
lubrifiant ne quittait pas la table de nuit. Et puis Patrick ma quittée, le tube ne
servait plus à rien, et jai arrêté le traitement. Cest revenu, comme ça ; et là, je
men serais bien passé !
- Eh ! non, Cathy !
Jai voulu repousser sa main, mais je nai réussi quà cogner mes doigts bandés contre
elle.
Allongée comme je létais sur le canapé, je ne pouvais pas me relever. Je crois bien
que le mouvement de mon bras était autant un réflexe de surprise que de colère.
Jai relevé la tête en même temps que je sentais une douleur dans la main qui avait
cogné la sienne et son air ma stupéfaite ; elle avait les yeux humides de larmes et
les lèvres qui tremblaient :
-
pardon, Sarah
sil te plaît
Jai laissé retomber ma tête contre le dossier : « sil te plaît ? », mais
et
javais mal à la main.
Jai senti ses lèvres sur mon genou, et sa joue se poser plus haut, contre ma cuisse.
Sa main ne bougeait plus, posée à plat entre mes jambes, sur laine, son pouce
immobile entre mes lèvres tout en bas du sexe.
Cest en sentant son pouce remonter du périnée entre mes lèvres que javais sursauté.
- Cathy
Oh, cette petite voix pleurnicharde !
-
sil te plaît, jai jamais fait, je te jure
Mais
elle na jamais fait ? et alors ? En fait, je ne me souviens plus très bien ce
à quoi jai pensé, mais javais vraiment très très chaud, aux joues, au creux de mon
ventre. Je ne savais vraiment pas quoi lui dire et quand son pouce a recommencé à
bouger, je navais plus envie de dire quoi que ce soit
mais je me souviens que
javais terriblement honte et quun hoquet de rire nerveux ma secoué.
et cétait tellement facile de me dire que je ne pouvais pas bouger, que jétais à
sa merci
tellement facile de me trouver milles excuses pour
pour me laisser faire
Honnêtement
si elle avait arrêté
je naurais pas hurlé ou supplié, non, mais je
crois que je lui en aurais voulu, et que jaurais été terriblement frustrée
ça aussi
jen ai honte !
Allez, maintenant, je peux le dire, ça a été la chose la plus
waouh !
depuis bien
longtemps !
Parce que ce quelle avait dit était sûrement vrai, ce devait être la première fois.
Elle était maladroite, et timide, et trop
douce ?, non, ce nest pas exactement ça ;
je crois quelle ne me caressait pas vraiment, elle me découvrait ; oui, elle était
curieuse de mon sexe, lécartait doucement, rentrait timidement un doigt, lissait
lintérieur des lèvres, découvrait le clitoris de son capuchon de peau, étirait les
petites lèvres qui glissaient entre ses doigts et lui échappaient
cétait en même
temps très frustrant et génial.
Elle a mis ses deux mains sur moi et sa joue a glissé plus près sur ma cuisse ;
vraiment elle était curieuse de moi, ou pas de moi, mais plutôt dun sexe de femme,
simplement ; sans doute se découvrant elle-même en me regardant.
Ça, sur linstant, je ny pensais pas du tout, trop attentive à ses frôlements et au
plaisir qui montait, sans cesse suspendu ou interrompu, parce que mon plaisir nétait
pas son but, pas au début, pas cette fois
elle pinçait doucement mes lèvres à deux doigts, refermant le sexe complètement, et
remontait un doigt de lautre main, depuis dessous, lentement, sur la longueur de son
doigt noyé sous les lèvres glissantes, puis ouvrait mes grandes lèvres de sa main
reposant haut sur mon ventre et la seule petite brosse piquante quelle avait dessiné
sur mon ventre, et serraient les petites lèvres seules cette fois, les étirant,
mesurant létirement sur le périnée, frôlant la petite boursoufflure de la cicatrice
dépisiotomie du bout dun doigt, puis de longle, et les maintenant tendues, les
reprenant plus fermement quand elles lui échappaient dun glissement, pour palper à
deux doigts le renflement de peau, tout en haut de la fente, le serrer dune légère
pression, létirer, et palper à nouveau pour éprouver le gonflement, le suivre vers le
haut jusquà le perdre, et revenir pour glisser les doigts dessous, et puis les
petites lèvres ouvertes des pouces, très larges, lissées du plat des doigts,
maintenues écartées pour quun doigt se pose à lentrée du vagin, leffleure et tout
droit et tendu rentre, à peine, sappuyant vers le bas pour ouvrir, plus grand, encore
plus grand, et plus profond, qui tourne pour étirer, toujours, comme pour mesurer la
taille, vérifier louverture, et à deux doigts, testant la douceur, en bas, revenant
sur la muqueuse plus dure, au dessus, et encore, toujours, étirant en pesant, fort
vers le bas pour ouvrir agrandir et puis se retire et joue du bout de lindex sur
lentrée de lurètre, agace et appuie et remonte un peu encore, où les petites lèvres
se rejoignent, où une petite pointe plus claire et plus lisse se découvre, et se
rétracte sous le doigt, alors des deux index elle retrousse le repli de peau quelle
étirait plus tôt, comme on baisse un capuchon pour voir un visage, le petit bouton
rose revient sous ses yeux, tout lisse et rose et tendre, sous ses doigts qui repousse
à nouveau la tige dure qui se perdait sous ses doigts et
ce nest plus elle
ces
palpitations sous ses doigts et
la plainte
elle lui fait mal ? elle retire ses
mains et
- NON
non continue continue je ten prie continue
Cathy ma chérie ne
tarrête pas
non
Comme jai honte et comme je regrette de lavoir encouragée, suppliée de continuer.
doucement, apeurée, elle revient et repose ses doigts où ils étaient, de chaque côté
de ce bouton tout rose et mignon, disparu, caché, et la tige dure, elle est toujours
là, plus profonde et masquée, quelle suit
sous ses yeux surpris, les petites
contractions, du haut en bas, sous ses doigts, elle les sent sous ses doigts tout
légers, tout son sexe du haut en bas qui bat au rythme de sa plainte et la jambe qui
tremble sous la joue queffrayée, elle avait soulevé.
Elle ne savait pas ? elle ne savait pas ! Cathy, Cathy
si jeune ? jai honte ? non
pas à ce moment-là, plus tard ! on verra plus tard
encore
tes mains, encore, je
ten prie, Cathy
je te montrerai, je tapprendrai, reste, reste encore, sil te
plaît sil te plaît reste , encore
Cathy
joue
joue encore un peu avec moi
Elle ne savait pas
elle imaginait, inconsciemment peut-être savait. Elle a embrassé
ma cuisse et ses derniers tremblements et restait là, reculée à mes pieds et je la
voulais dans mes bras, pour my cacher, y cacher mon visage et lembrasser et
elle
restait là, loin de moi, tête baissée.
-
viens, viens Cathy
viens près de moi
Jai ouvert mon bras droit ; elle est venue sasseoir au bord du canapé, nosant pas
sapprocher.
-
viens, viens plus près
viens Cathy
Elle a glissé son épaule sous mon bras, doucement, sa joue, sur mon épaule, et jai
refermé mon bras, embrassé ses cheveux
yeux fermés.
Jaurais pas dû, je sais, mais je ne pensais à rien, si, au plaisir ; être bien,
seulement être bien.
Elle avait de grands yeux, de grands yeux étonnés et curieux, qui me suivaient
partout, et des gestes empruntés, puis les yeux baissés. Une ambiance curieuse,
silencieuse, sans mots, en regards et en gestes, en sourires timides.
Elle a rangé le salon, préparé le dîner. La radio en sourdine racontait les malheurs
du monde. Elle ma conduit à la salle de bains, ma aidée, sans plus trace de
lassurance maladroite davant. Elle a déboutonné la veste de laine, ma lavé, levant
un regard clair quand encore mes seins lont surpris. Elle a hésité, pas longtemps, à
passer sur mon bras le grand t-shirt quelle avait découpé pour envelopper mon bras en
écharpe. Sans me regarder elle la posé sur le bord de la baignoire et a posé le
peignoir sur mes épaules.
Elle a ouvert le lit, ma soutenue pour masseoir, et a soulevé mes jambes, posant un
instant doucement sa main fraîche, doucement, sur les plaies sur la hanche, les
protégeant du drap.
Jai entendu leau couler dans la salle de bains, jai entendu le silence de la radio
arrêtée, jai vu les lumières séteindre dans le salon.
Au bord du lit, elle sest assise, a soulevé son t-shirt au-dessus de ses bras levés.
Tête baissée, après un temps darrêt, elle sest soulevée un peu, a fait glisser sa
culotte à ses pieds.
Elle a éteint la petite veilleuse, sest blottie contre moi dun mouvement, la joue
sur mon bras que jai refermé sur elle.
Quelle bêtise jai fait ce jour-là ! Pour un instant dabandon
(à suivre)
Comments:
No comments!
Please sign up or log in to post a comment!