Et Si... (Plus) 3/4
Et si
(plus) (Misa/2012)
3ème partie
(((Sarah a quitté lhôpital mal en point. Une nièce soccupe delle : au début, tout
allait plutôt bien
et les jours passent ...)))
Une semaine est passée sans que jaie de nouvelles de Sarah. Plusieurs fois jai été
tentée de lappeler moi, au numéro de téléphone que javais recherché dans son dossier
dadmission.
Je pensais à elle, mais javais aussi dautres soucis en tête.
Le premier, cétait Julien, très nouvellement affecté à léquipe de pédiatrie de
lhôpital, et qui depuis son arrivée me faisait les yeux doux, avant même que Gilles
ne me quitte. Il était charmant, attentionné tout en restant discret. Flattée quun
jeune pédiatre sintéresse à moi, une semaine plus tôt, javais accepté une invitation
à dîner et javais été très près de linviter à finir la soirée chez moi ; jy avais
renoncé en me rendant compte que cétait plus pour me guérir du départ de Gilles et
pour maffranchir de la présence pesante de Marie que par envie dêtre dans ses bras.
Il ne me laissait pas indifférente, mais depuis une semaine, cest à Sarah que je
pensais, même si parfois dans mes rêves de début de nuit, leurs yeux se mélangeaient.
Il savait que Gilles mavait quittée, il savait aussi pour Marie, en avait plaisanté
une fois ou deux quand nous étions seuls au self ou en consultation.
Cétait pour moi une période un peu bizarre et perturbée, dautant que javais un vrai
problème dont je ne savais pas trop comment le traiter, mais qui me gâchait la vie :
la présence de Marie.
Elle avait profité du mal-être qui avait suivi le départ de Gilles, sétait imposée
sans que je réagisse.
Plusieurs fois au cours de ces deux semaines, je me suis accrochée avec elle. Pour des
broutilles, des bêtises
de détails ridicules. Et cétait ma faute.
toujours quelle navait rien à faire dans ma vie, et je commençais à vraiment la
considérer comme un parasite. Par manque de courage, sûrement, je cherchais des
prétextes à disputes au lieu de laffronter franchement.
Le lundi, pour un bol quelle avait oublié sur la table du salon, le lendemain parce
que son chemisier traînait au bord de la baignoire
des bêtises. Tout était
prétexte à des remarques acerbes ; pour mettre une distance ; pour lui tourner le dos
dans le lit ; pour finir par lui dire que je préférai dormir seule et que tant quà
faire, elle devait se trouver une autre solution dhébergement. Jétais à cran,
nerveuse, tout magaçait.
Elle a plié bagage le lundi soir de la semaine suivante : jétais surprise, et elle
aussi je crois, de voir tout ce quelle avait amené chez moi. La malheureuse valise
quelle avait prévue était loin de suffire.
Dès le premier soir, Che est revenu dormir sur mon lit.
Sarah ma appelée à onze heures le samedi, deux semaines après son dernier passage aux
urgences. Elle voulait savoir si je pouvais venir le lundi suivant après mon travail.
Elle avait une toute petite voix, parlait bas et vite.
Jétais chez elle une heure plus tard
Le temps de prendre une douche, de me sécher les cheveux, de choisir une jolie jupe,
de maquiller un peu mes yeux pour masquer les cernes. Cétait idiot. Cétait de
linfirmière quelle avait besoin, pas de la femme qui voyait ses grands yeux tristes
en sendormant
Sa nièce ma ouvert la porte. Elle faisait la tête. Jai vu sa valise dans le couloir.
Sans même me dire bonjour, elle a tourné les talons, me laissant le soin de fermer la
porte de lappartement derrière moi.
Je lai suivie vers la porte au fond du couloir où je lavais vu disparaître, et déjà
elle en ressortait, le visage fermé, me bousculant presque.
Sidérée, je lai vue prendre sa valise, sortir en claquant la porte derrière elle.
Je me suis avancée dans la pièce. Cétait la chambre de Sarah. Elle était assise au
bord de son lit défait, une robe de chambre posée sur les épaules par-dessus une
chemise de nuit en coton, les cheveux dans tous les sens, une mine épouvantable.
- Sarah ? mais quest-ce quil se passe ? Elle sen va ?
-
oui
elle sen va
- Et
tu vas faire comment ?
- Jaurais une aide à domicile. Deux fois par jour. Normalement elle vient
mardi.
-
normalement ! mardi
eh ben ! et tu voulais que je passe lundi ! mais
taurais fait comment dici là ?
Elle sest contentée de hausser les épaules :
- Je commence à me débrouiller avec celle-là !
Elle me montrait sa main droite, ses deux doigts pris sous une atèle et toute
emmaillotée dune bande plâtrée qui seffilochait.
- Bon
tu mexpliqueras plus tard ! On va au plus urgent, daccord ? Montre-moi
où est ta salle de bains ! tas besoin dune douche ! Allez, viens !
Cétait un vrai chantier ! des serviettes partout, y compris en vrac dans la
baignoire, du linge sale dans un coin, et
un gode sur le bord du lavabo, les portes
des placards ouvertes.
Je lui ai ôté sa robe de chambre de sur les épaules et ayant remarqué son coup dil,
jai soulevé le siège des toilettes et je lai aidée à sy asseoir en relevant sa
chemise de nuit que jai arrangée sur ses jambes.
- Je reviens !
La cuisine était à peu près dans le même état de désordre que la salle de bain :
lévier et la table débordaient de vaisselle sale.
Jai trouvé les sacs poubelle sur le buffet, le scotch à côté.
Pour la laisser un peu seule, jai commencé à vider lévier en empilant tout sur la
table, et je suis allée dans sa chambre, pour ramasser les vêtements qui traînaient,
enlever les draps tâchés.
Sa nièce avait bien fait de partir dès mon arrivée : je laurais giflée avec grand
plaisir !
Dans la salle de bains, jai repoussé du pied le linge dans un coin et jai fait
couler un bain, versé dans la baignoire les quelques sels moussants qui restaient.
Je lui ai enlevé la bande de plâtre presque déchirée et sale sur la main droite,
maintenant simplement les atèles avec du sparadrap et je lui ai emmailloté le bras
gauche dans un sac plastique. Je lai aidée à sallonger dans la baignoire en glissant
une serviette sous sa tête.
- Tu peux laisser tremper ta main dans leau, je referai le plâtre après le
bain. Je te laisse un peu, ça va aller ?
- Oui, sans problème
Pendant quelle prenait son bain, jai lavé la vaisselle et tout rangé dans les
placards comme jai pu, mis le linge sale dans la machine à laver, aéré sa chambre.
- Ça va ? tas pas fondu ?
- Quest-ce que tu faisais ?
- Un peu dordre, tinquiète pas, tauras peut-être du mal à retrouver ta
vaisselle, jai rangé à mon idée ! Allez, assieds-toi et penche la tête, je vais te
laver les cheveux !
Je lai lavée, rincée à la douchette, je lai assise sur une chaise ramenée de la
cuisine pour lui sécher les cheveux, je lai coiffée, et en riant je lui ai mis un peu
de fard à paupières et du gloss sur les lèvres.
Je lui ai passé une petite culotte et un pantalon de jogging, un soutien-gorge et un
grand t-shirt enfilé patiemment sur son plâtre, des chaussettes et des chaussures de
sport.
- Tu te rends compte que je serai incapable denlever tout ça ? Je vais passer
trois jours en tenue de sport ! Dans mon état
cest limite sérieux ! Mais ça me fait
du bien
- Tinquiète pas de ça ! On dirait que tas retrouvé un peu le moral, cest déjà
ça ! Et ça, je le range où ?
- Tu le mets à la poubelle sil te plaît
- Comme tu veux ! sans regret ?
- Non.
Jai jeté le gode dans le grand sac poubelle de la cuisine.
Elle mavait suivi. Elle boitait encore, bien sûr, mais navait plus de difficulté à
se déplacer.
- Tas fait un sacré travail !
- Eh ! pleure pas
tu vas faire couler le rimmel que je tai mis !
- Je vais essayer
je connais même pas ton nom ! A lhôpital, les filles
disaient « la chef »
tu veux que je tappelle Chef moi aussi ?
- Je préfère Emilie !
Je lui ai fait une grosse bise sur la joue.
Pour la première fois depuis que jétais arrivée, elle souriait.
Je lai installée à la table de la cuisine pour moccuper de sa main droite. Javais
déjà nettoyé sa hanche et sa joue où restaient encore quelques petites croûtes dans la
salle de bains.
Jai tout enlevé, reposé de nouvelles atèles, remis une bande plâtrée sur sa main.
- Cest mieux fait que celle davant
- Quest-ce que tu crois ? Je suis pas un de ces guignols dinterne ! Et puis je
me suis appliquée
Allez, viens maider !
Javais déjà trouvé un petit sac en rangeant sa chambre :
- Jai mis des slips, des t-shirts et ta brosse à dents. Choisis une jupe ou ce
que tu veux dautre, dis-moi !
- Mais
quest-ce que tu fais ?
- Tu croyais quand même pas que jallais te laisser toute seule ici ? Je
temmène chez moi ! Faut que je te présente à mon chat !
Le dimanche après-midi, elle ma raconté. Elle venait davoir son fils au téléphone,
elle avait retrouvé le sourire.
« ça fait plus dune semaine que je lai pas vu. Je voulais pas quil me voit dans cet
état, et puis la maison
tas vu le chantier !
Ça a commencé quand elle a vu mes tétons tout dressés
tas vu, toi aussi
ça me le
fait tout le temps, quand tu me laves, jy peux rien, cest pas
de lexcitation,
enfin, pas toujours, ça vient comme ça. La première fois quelle ma lavée ça la
surprise, elle a dû croire
je sais pas
et puis ça me faisait drôle, devant elle,
moi je fais plus attention
après elle a voulu me faire belle, comme elle disait
elle est dans une école desthéticienne
elle
elle ma épilée. Fais pas cette tête,
tu ten es bien aperçue en me lavant ! Je moccupais pas beaucoup de moi ces derniers
temps
elle me tripotait
et jai
jétais mouillée. Oh non ! rigole pas ! cest
pas marrant ! Quoi ? Avec toi aussi ? Tu mas rien dit
merde, jai honte !
Elle
elle a fini par me caresser
Et jai aimé
enfin, pas aimé, non, mais ça
faisait si longtemps ! Et puis avec mes bras, jaurais eu du mal à me défendre
bon,
je sais, cest pas une excuse, jaurais pu lui dire darrêter, lui donner un coup de
pied, le gauche marche encore, mais je lai pas fait ! je me suis laissée faire et
jai
jai eu du plaisir. Et jétais totalement dépendante. Pour me laver, pour aller
aux toilettes
quest-ce que cest humiliant, ça ! et puis elle a dormi dans mon lit.
Elle a commencé à me traiter
comment dire
comme un bébé ! Elle me faisait manger,
elle messuyait les fesses, elle mhabillait
un bébé, ! Ou non, un jouet, plutôt !
Sa « chose »
Et elle a recommencé. Jen avais aucune envie, mais ça elle sen fichait, et comme
comme elle arrivait à me faire jouir, ce que je pouvais dire, elle sen fichait. Au
début, cétait le soir. Et puis après nimporte quand, quand ça lui prenait, elle me
poussait sur le canapé, soulevait ma chemise de nuit
nimporte quand ! à la fin
cétait cinq ou six fois dans la journée
et puis elle se caressait elle aussi
Un soir elle sest assise
son sexe sur ma bouche
En fouillant dans ma salle de
bain, elle avait trouvé le
le gode que tas jeté. Elle sen servait aussi. Avant-
hier
non, on est quel jour ? jai du mal à me repérer
dimanche, oui, alors ça
devait être jeudi, elle me la mis entre les fesses, et cétait pas la première fois,
et comme il était sale, elle ma barbouillé la figure avec.
Cest une malade, tu sais ! et ça la faisait rire
quest-ce que je pouvais faire ?
jai essayé de lui parler, de la raisonner
rien à faire
malade !
Elle me tordait les tétons, elle
quand elle me caressait, elle mettait toute sa
main, dans mon vagin ! elle ma fait ! ça me fait encore mal
et elle me
lâchait pas
elle avait caché mon portable
je lai retrouvé que vendredi, pendant
quelle était sortie faire des courses.
Jai appelé les services sociaux pour avoir une aide à domicile, et je tai appelée
hier matin. Quand je lui ai dit, elle est entrée en furie
je te dis pas la nuit que
jai passée ! elle
elle mavait attaché les jambes et elle mavait mis un bâillon.
Je croyais pas quon pouvait forcer une femme à jouir
je croyais
je sais pas. Jai
cru que mon cur allait exploser ! elle arrêtait pas !
Elle voulait partir avant que
tarrives, je lui avais dit, tu las prise de vitesse
Je tenais ses mains dans les miennes, assise sur une jambe pliée sous mes fesses.
Elle avait ri à certains moments, pleuré à dautres.
Elle sarrêtait souvent. Il lui a fallu tout laprès-midi pour me raconter.
Sarah a cédé à mes arguments. Cest chez moi que laide à domicile est passée deux
fois par jour. Je lai installée dans la chambre damis. Je moccupe delle le soir et
le week-end.
Tous les soirs on samuse de ses tétons dressés. Cest elle qui en rit et moi qui en
rougis
et elle rit aussi de me voir rougir.
Il lui arrive aussi de rougir, et de détourner les yeux. Je me doute bien que ça vient
dautre chose que ses tétons, mais après ce quelle a vécu avec sa nièce, je fais
semblant de ne rien voir
et je frotte plus fort
Le second week-end, son fils sest installé à la maison et jai posé une semaine de
vacances pour la dernière semaine de plâtre de Sarah.
Mathieu dort dans la chambre damis, et je dors dans le canapé, jai laissé mon lit à
Sarah. Mon lit et mon chat : il la adoptée et dort à ses pieds.
Le vendredi à la fin de la semaine, on a déposé Mathieu à lécole et je lai amenée
aux urgences pour quelle soit déplâtrée. Elle a attendu notre retour de lhôpital
pour me poser la question que jattendais et que je redoutais.
- Emilie, maintenant, dis-moi pourquoi tu as fait tout ça pour moi ? dis-le moi
- Parce que tavais de grands yeux malheureux
fais pas semblant Sarah, cest
pas très gentil
- Pardon, je ne me moque pas,
Emi, ce qui mest arrivé, cest particulier
je suis tombée sur la pire des nièces et sur la plus
surprenante et la plus adorable
des infirmières : une qui rougit quand elle fait ma toilette ! Et puis regarde-moi au
lieu de me tourner le dos
tas remarqué ? jai récupéré mes deux bras ! Tas peur de
quoi ? Que je te serre trop fort ? ça risque rien tu sais, jai pas encore beaucoup de
force ! Tu me préférais avec de grands yeux malheureux ? Je suis pas comme ça, tas
bien vu ces jours-ci
- Je taime bien comme ça aussi
- Tu maimes bien, ! vla autchose ! Emi, Emi
!
- Un peu plus que ça
- Daccord, tu maimes bien un peu plus que ça
je vais faire avec
Tas
peur de quoi, Emilie ? De moi ? Tu vois rien ? Il faudrait quoi ? que je papillote des
yeux ? que je me pâme ?
cest venu tout doucement
je te lai pas trop montré
mais quand même !
Elle a posé ses bras sur mes épaules en grimaçant un peu :
- Cest pas gagné
cest encore raide
Emi, je voudrais pas être maladroite,
partir du mauvais pied
les filles, on les embrasse comme les garçons ? cest pareil
?
- Tu vois bien que tu te fous de moi !
- Ouais, tas raison, je connais la réponse
alors je peux tembrasser, tu vas
pas tenfuir ?
Elle sest penchée vers moi et ma embrassée sur la joue, un petit baiser léger, et
puis encore, et tout doucement sur mes lèvres, plusieurs fois. Cest bête, mais moi je
nosais pas bouger.
- Tu maides pas beaucoup, Emilie, taime pas les baisers ?
Elle appuyait son front contre le mien, ses deux bras reposant sur mes épaules,
parlait tout doucement. Elle avait les joues bien rouges et je sentais les miennes
brûlantes.
- Aux urgences, je trouvais ça amusant, tu mintriguais, tellement gentille
et
les commentaires des filles
elles se gênaient pas, tu sais, dans ton dos
et il
était souvent question dune certaine Marie. Les filles mont jamais attirée
avant,
jy pensais même pas. Cest pas parce que tu messuyais les fesses ou que tu me lavais
mais, tétais tellement gentille, et puis laccident, tout
javais besoin de
quelquun, tétais là
tétais
touchante
Ce qui sest passé avec ma nièce na
rien à voir, jy pensais avant. Tes venue le premier samedi, et puis le dimanche. Tu
sais, clouée dans un lit, on a le temps de penser à pleins de choses
moi je pensais
à toi. Cétait bizarre. Je pensais à toi et à cette Marie
jy avais jamais pensé
comme ça avant
je me faisais des films cochons
et jai beaucoup dimagination
viens là, plus près, viens
Elle ma serrée très fort contre elle et a retiré ses bras de mes épaules avec une
petite grimace. Elle ma entraînée vers la table ronde au milieu du séjour. Elle a
tirée une chaise et ma poussée pour que je masseye. Elle sest installée à
califourchon sur mes genoux, son bras gauche plié sur sa taille, sa main droite
repoussant une mèche de cheveux derrière mon oreille.
- Je suis pas trop lourde ? ça va ?
- Ça va très bien
tas mal au bras ?
- Il sankylose, jai des fourmis dans les doigts, et puis ma jambe
je suis
pas encore très forte
- Dans une semaine ça ira mieux
tu pourras conduire
- Ouais
Elle a souri en sentant mes mains se poser sur ses hanches, sest rapprochée de moi en
glissant sur mes cuisses serrées.
- Et puis javais tout ça en tête quand Cathy
la première fois
jétais
curieuse, je voulais savoir comment cétait
et puis ça faisait longtemps que
je
dis ça maintenant, remarque, cest vrai mais surtout, jétais complètement paumée
et
puis cétait bien ! bon
ça sest gâté, après !
Cest à cause de ça, Emilie ? A
cause delle que tu me snobes ?
- Je te snobe pas !!!
- Au retour de lhôpital, tout à lheure
je me disais cest fini, jai plus
rien à faire là
je vais rentrer chez moi
et depuis jai une grosse boule au fond
de la gorge
- Qui a dit que tu devais partir ?
- Qui a dit que je pouvais rester ?
- Moi je te le dis, reste
- Pourquoi ?
- Mais
tes pas complètement rétablie
- Cest tout ?
- Sarah
- Oui ?
Elle ne riait pas, ne se moquait pas, elle avait un sourire très doux et me regardait
droit dans les yeux, sa main immobile, douce, chaude, sur ma joue.
- Tu peux rester autant que tu veux, et puis Mathieu aime bien jouer dans le
jardin, lécole est tout à côté
- Et puis tas assez dassiettes pour nous dans ton buffet, et tas un stock de
pâtes, et la terre est ronde, et quoi, encore ?
-
et jai envie que tu restes
je
- Dis-le, sil te plaît Emi
-
je suis amoureuse de toi
-
il ten a fallu du temps ! ça fait une heure que je rame comme une folle !
Emilie ! Faut que tapprenne à parler
- Je vais faire un effort
- Emi, je suis la première étonnée, pas de ce que tu viens de dire, ça je savais
depuis longtemps
mais de ce que je ressens pour toi ! Que mon corps réagisse quand
tu me laves, cest presque normal, mais ce qui est plus
curieux, pour moi, cest que
jaie envie que tenlève ce fichu gant, que tu me touches vraiment. Et puis cest pas
que ça
cest pas que du désir, il va falloir quon prenne un peu de temps avant den
parler
mais en attendant, jai envie de toi ! de tes mains sur moi ! Faut ty
faire, moi, je suis une physique ! La toilette tous les matins, timagine pas la
que cétait ! javais vraiment envie de te larracher, ce foutu gant de
toilette ! On va les jeter dailleurs, tes gants de toilette ! Tu veux ? On les jette
? Et puis tu dis jamais rien ! Va vraiment falloir que tapprennes à parler ! Moi
jessaierai de me taire un peu
Premier baiser. Premier vrai baiser. Sa bouche chaude sur la mienne. Sa main qui
caressait ma joue, sa taille cambrée sous mes mains, sa main entre nous qui effleurait
mon sein.
- Tu crois que tu vas me supporter ?
- Sur mes genoux, je sais pas, tas les fesses pointues et tu gigotes, mais dans
mes bras, aussi longtemps que tu veux !
- Et dans ton lit ?
- Dans mon lit, toutes les nuits si tu veux !
- Ah ! et
laprès-midi ? Jai pas droit ?
Je lai déshabillée au pied du lit. Cétait les mêmes gestes que depuis deux semaines
et cétait si différent ! Là où depuis deux semaines jévitais soigneusement tout
contact avec sa peau, au contraire, je mattardais. Jen avais rêvé si souvent. Elle
ne disait plus rien, comme moi presque timide alors que si souvent elle avait été nue
devant moi. A chaque vêtement que je lui enlevais, jenlevais le même sur moi ; elle
accompagnait mes gestes de sa main droite encore maladroite et sans force.
Javais retenu longtemps mes mots, elle retenait ses gestes.
Je savais cette fois que ses tétons ne se dressaient pas de froid tandis que je
faisais glisser sur ses épaules les bretelles de son soutien-gorge, puis que jôtais
le mien, plaquais mes seins à ses seins. Elle baissait la tête, regardait mes seins,
plus petits que les siens, et relevait la tête en souriant du frottement de mes tétons
sur les siens.
Je la sentais un peu nerveuse et je létais aussi. Une première fois. Cest important
une première fois. Autant elle avait pris les devants pour que je finisse par exprimer
mes sentiments pour elle, autant là, au pied de mon lit, elle me laissait faire, sen
remettait à moi, augmentant ma crainte de lui déplaire, de me montrer maladroite.
Je retardais le moment de mallonger près delle. Jappréciais linstant. Je la tenais
nue dans mes bras, mes lèvres au creux de son cou après un baiser.
Je lai abandonnée un instant pour masquer avec les doubles rideaux le soleil du début
daprès-midi et en la prenant par la main jai fait avec elle le tour du lit.
Pas un centimètre carré de son corps na échappé à mes baisers. Souvent je posais ma
main au creux de ses cuisses et jy restais légère, sentant sous mes doigts la chaleur
de son désir, noyant sous ma bouche la plainte de frustration quand une nouvelle fois
je labandonnais, apaisant dune jambe sur les siennes leur tremblement dattente.
Elle a joui de ma bouche avec un long soupir de délivrance, les mains crispées dans
mes cheveux, ouvrant plus grand encore les cuisses à la venue de lorgasme, provoqué
du bout de ma langue roulant sur le petit capuchon protégeant le clitoris que javais
toujours évité, contourné. Je sentais sur mes lèvres les pulsations rythmées qui
contractaient tout son sexe, relancées et entretenues de petits coups de langue
légers. Elle tremblait, avait parfois un brusque soubresaut du ventre. Plusieurs fois
jai attendu, mes lèvres immobiles au contact de ses lèvres, que les petites
contractions se calment.
Je me suis allongée près delle en glissant mon bras sous son cou. Elle frissonnait
dans mes bras, les yeux humides et le souffle court. (à suivre)
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