Les Origines De La Saga Des Esclaves Au Château... (Épisode 154)

- Année 1784 (suite de l'épisode 140) - Initiation dans un temple du Plaisir -

"Le passé n'est pas une réalité, il est souvenir, adoucis par le temps; le futur n'a
pas d'existence propre, il est projection et anticipation du désir; le présent est
insaisissable. Aussi, par besoin de sécurité, nous mentons nous à nous même et
préférons croire que nos sentiments sont éternels... " Cette phrase, je devais la
réciter tous les deux jours pendant qu'un jeune apprenti du temple venait sur moi,
afin d'améliorer la circulation dans mes jambes... j'obéissais bien sur à tout
ce que l'on exigeait de moi et je récitais jour après jour ces mots sans y croire
vraiment, car je sais que mon appartenance Au Maître que je vénère est éternelle. Cela
me valut d'ailleurs bien des avanies, mais là n'est pas le sujet. L'apprenti donc
devait me prendre. Il en était ainsi tous les deux jours, durant deux cycles lunaires
car, affirmaient les sages, cela évite qu'un oedème ne déforme les jambes. Au matin,
lorsque j'avais accompli toutes mes tâches, je me rendais sur une large pierre plate,
située tout près d'une chute d'eau. Je m'allongeais dessus, sur le dos, les jambes
tendues et largement ouvertes. Un apprenti, pas toujours le même, venait à son tour,
il me chevauchait, posait ses bras de part et d'autre de mon torse et insérait, d'un
coup sec, son pic de jade dans ma grotte vermeille, bien droit, directement au plus
profond. Puis, cinquante sept fois, avec vigueur, il allait et venait en moi, cessant
tout mouvement avant que d'atteindre l'extase. Il se retirait et s'en allait, me
laissant ainsi, pantelante, bercée par le doux bruit d'une cascade..."

Debout au milieu d'une pièce du premier étage du Château, laëtitia se tenait bien
droite, couverte certes, mais en aucun cas cachée par l'élégante robe toute de
dentelle qui rendait les courbes de son corps juste assez visible tout en demeurant
mystérieuse.

Elle faisait depuis un long moment déjà, le récit de son long séjour aux
Indes...

Les Marquis, d'Evans et de Sade avaient quant à eux pris place dans deux confortables
fauteuils profonds, leurs pieds reposant sur le dos de deux femelles nues, en position
larvée. Un jeune esclave mâle au corps intégralement épilé tenait le rôle d'échanson,
prenant garde à toujours remplir les verres des deux Seigneurs. Dans un coin,
‘’philippe le gueux’’ avait été enchaîné à une table et armé d'une plume, il
consignait aussi vite qu'il le pouvait le récit de l'esclave favorite Du Marquis. Tous
étaient subjugués par l'élégance de la nouvelle venue. La robe de dentelle noire qui
la parait était d'une qualité exceptionnelle... philippe devait faire de réels efforts
pour se concentrer sur la tâche qui lui avait été confiée, avec la promesse que le
châtiment serait impitoyable, s'il laissait échapper le moindre détail des incroyables
expériences vécues par laëtitia lors de son long périple au travers de ces incroyables
contrées. Chandernagor, Kârikâl, Mahé, Pondichery, Yanaon... tous ces noms faisaient
rêver et elle les prononçait avec une langueur, une douceur qui évoquaient d'évidents
moments d'extases et de plaisirs insoupçonnés. C'est bien pour cela que Le Marquis
s'était séparé pour un long temps de sa favorite. Il l'avait choisie car Sa Confiance
en elle était absolue. Il l'avait donc envoyée à l'un de Ses Grands Amis, gouverneur
de l'une des places françaises aux Indes. Et ce dernier, une fois "prélevé" son tribut
de jouissance, avait présenté l'esclave aux plus hauts dignitaires d'une secte
d'adorateurs de Krishna.

Les cinq hommes s'étaient enfermés trois jours durant avec laëtitia. Durant ces trois
journées, nulle nourriture, nulle boisson... rien... ils avaient passé ces longues
heures en compagnie de l'esclave afin de déterminer si elle serait digne de recevoir
le plus secret et le plus mystérieux des enseignements.
Même à l'issue de son
éducation, même redevenue l'esclave dévouée corps et âme à son Seigneur et Maître
Vénéré, laëtitia rougissait encore en évoquant ces trois journées durant lesquelles
son corps avaient été rompu, pénétré, possédé, de mille et une façons ! Les cinq
hommes s'étaient nourris exclusivement de sa jouissance, puisant en elle directement à
la source de la vie. Elle avait eu le sentiment de sortir d'elle-même, d'être
transportée au-delà de son corps physique. Chaque attouchement, chaque sexe la
pénétrant, chaque doigt fouillant en elle, chaque langue la savourant avaient été
comme des brûlures sur une chair qui ne lui appartenait plus. Elle avait atteint un
stade jamais imaginé d'abandon de soi. Avait, durant d'interminables heures, perdu
tout contrôle sur son corps, toute volonté... elle avait ressenti d'incroyables séries
d'orgasmes, prise de frénétiques convulsions... Le summum des orgies comme jamais elle
avait vécu…

Tout en faisant le récit de cette période de mise à l'épreuve, laëtitia se sentait
déjà dégoulinante. Elle se souvenait aussi que pas un instant, malgré les sensations
qui s'emparaient d'elle et la faisaient glisser jusqu'aux limites d'une sorte de
folie, elle n'avait jamais cessé de penser à son Maître, à Celui pour Lequel elle
était là, destinée à apprendre et comprendre comment exacerber et magnifier Les
Plaisirs qu'elle pourrait Lui présenter au retour, comme l'humble offrande d'une
esclave vouée corps et âme à Son Maître ! Si elle mouillait maintenant, c'était du
plaisir d'avoir su affronter les épreuves, franchir les étapes, subir humiliations,
avilissement, souffrances, jouissances, sans jamais céder d'un pas sur son destin
éternel : combler tous Les Désirs de son Maître au-delà même des limites humaines. A
l'issue de ces trois jours, elle avait été rendue à son hôte français.
Celui-ci lui
avait accordé une journée entière de sommeil, des massages prodigués par de jeunes
éphèbes à la peau sombre, de délicieuses spécialités, des fruits juteux, des viandes
délicates accompagnées de sauces puissantes... Elle avait ainsi rapidement recouvré
ses forces, tandis que les cinq hommes qui l'avaient "testée" étaient entrés en
méditation et on ignorait quelle en serait la durée.
Lorsqu'elle fut bien reposée et rassasiée, l'hôte vint la visiter... c'était un homme
sévère d'aspect, tout de noir vêtu, qui n'avait plus repris femme depuis le décès
accidentel de son épouse. C'est alors, encore fort jeune, qu'il avait quitté la
France, voyagé et fait fortune. Il n'avait plus, ne voulait plus de famille, mais il
amassait d'incroyables richesses et ne s'interdisait aucun plaisir. laëtitia ne tarda
pas à en subir les effets. Dès son arrivée, l'ami Du Marquis son Maître, l'avait menée
dans sa chambre et prise, sans autre forme de procès. Telle une quelconque catin. Mais
à l'issue des trois jours écoulés, il avait changé d'attitude, plus attentionné, plus
soucieux de sa santé et de ses désirs. Ce n'est qu'au bout de deux nouvelles journées
qu'il se présenta à nouveau à la porte de sa chambre. laëtitia reposait, alanguie sur
les draps de soie du vaste lit à baldaquin… Il s'approcha, tenant fermement dans sa
main gauche un nerf de boeuf... Il lui suffit de pointer le redoutable instrument vers
laëtitia pour que celle ci comprenne que son repos prenait fin. Docilement, elle
quitta donc la fraîche douceur des draps, pour se couler avec souplesse sur les tapis
garnissant le sol. Un geste sec vers le bas lui fit comprendre qu'elle devait
s'incliner et progresser désormais à quatre pattes jusqu'à Lui. Ce qu'elle fit bien
sur, avec une féline aisance, ondulant avec élégance de la croupe, tout en se
rapprochant Du Maître des Lieux.


- "Bien... Lève toi !" ordonna-t-il et laëtitia.

Ondulant de tout son corps, elle se redressa lentement, jusqu'à se tenir bien droite,
tout près de l'Homme, le frôlant de la pointe de ses seins érigés... Son visage
arrivait à peine à hauteur de la poitrine de l'Homme... les yeux humblement baissés,
elle entendait son souffle court, sentait son parfum lourd des senteurs locales,
mélange entêtant de fleurs et d'épices orientales... Il enserra brusquement son sein
dans sa main épaisse et câleuse... le pétrissant sans ménagement, étirant le téton
rose et dur, pressant les chairs fermes et souples... avec l'évidente volonté
d'affirmer sur ce corps nu une forme d'appartenance que jamais elle ne lui
accorderait. Certes, il pouvait tout exiger d'elle, user de son corps, avilir sa
personne, mais rien, nul être humain ne pourrait lui faire oublier qu'elle appartenait
à jamais à Un Seul Homme, son Seigneur et Maître Le Marquis d'Evans, du Royaume de
France, cette lointaine et humide terre, dont le souvenir et l'espoir d'y retourner
lui tenait lieu de carapace pour tout ce qu'on lui infligerait...

Sans doute l'homme avait-il ressenti (sûrement sans la comprendre) cette résistance
venue du plus profond de son être. Et il n'était pas habitué à ce qu'on lui refuse
quoi que ce soit. Il la bouscula, la forçant à petits coups de nerf de boeuf à reculer
jusqu'au lit. Là, défaisant son épaisse ceinture de cuir, il l'utilisa pour lier les
poignets de laëtitia à l'un des piliers du baldaquin. Le cuir épais blessait les
poignets car il avait serré sans ménagement. Mais ce n'était rien, une avalanche de
fessées, d’une large main, s'abattit sur la croupe de l'esclave. Il frappait fort,
puis, après une quinzaine de ses fessées qui avaient laissé sur la peau fine de la
croupe de la soumise, des rougeurs chaudes, Il s'approcha alors d'elle et la saisit
par les hanches. Il la soulevait quasiment du sol et dégageant son sexe, le pressa
contre la rosette de l'esclave, jusqu'à parvenir à pousser sa queue excitée par les
brefs et violents préliminaires dans le cul de la femme. Il enculait laëtitia
brutalement. Tandis que l'homme la possédait brutalement, laetitia se concentrait sur
ce qu'elle avait appris au cours des trois jours durant lesquels elle avait été livrée
aux cinq sages de Krishna. N'être qu'un corps éthéré, une pure forme se pliant
docilement à toutes les pratiques auxquelles on choisit de la "sacrifier". Pourtant,
l'homme faisait tout ce qu'il pouvait pour lui faire ressentir son emprise, son
pouvoir à la forcer, à lui imposer la plus avilissante des situations. Il ne cherchait
pas le plaisir, mais l'humiliation, la contrainte, la possession et il voulait qu'elle
le ressente...

Mais soudain, la porte s'ouvrit avec fracas et les cinq sages entrèrent. Ils
s'adressèrent avec colère dans un langage inconnu à l'homme qui se retira
précipitamment en tentant maladroitement de se rhabiller. L'un des cinq s'adressa
alors à elle dans un français parfait :

- "Il n'avait pas le droit de te prendre ainsi. Tu es désormais promise au sacrifice
de la Sackty et tu vas sillonner cette terre dans le cortège sacré, avec les autres
promises du Dieu, celles qui seront menées jusqu'au grand temple, afin d'y apprendre
tous les arcanes du plaisir sacré. Demain le pèlerinage commencera et tu en seras le
joyau".

Toujours attachée au baldaquin, laëtitia ne comprenait pas ...

Le lendemain matin, le cortège quittait la cité pour un long périple. Derrière les
cinq sages, cinq nacelles légères se balançaient doucement, portées par des officiants
vêtus de blanc. La nacelle de l'esclave française était la première. Une tente légère,
enguirlandée de fleurs odorantes, en tissus coloré ne cachait rien de celle qui était
allongée à l'intérieur sous de fins berceaux de myrte et de laurier, elle était
couverte de bijoux et vêtue de riches étoffes, coiffée d'une mitre enrichie de pierres
de laquelle s'échappaient des tresses de son épaisse chevelure entremêlée de nattes de
fleurs dans lesquelles se jouait une écharpe écarlate. Sur sa poitrine aux seins
fermes et arrondis, que protégeait une gaze légère, pendaient des colliers d'or,
d'ambre, de perles et de verre chatoyant, insignes de son office religieux. Elle
tenait à la main un rameau de myrte et dans l'autre une colombe d'ivoire, l'oiseau de
Vénus. Dans les autres nacelles, se tenait également une femme, identiquement parée,
allongée sur de moelleux coussins, les genoux ployés et les cuisses largement
ouvertes. Souriantes, dociles, elles étaient entourées de prêtresses, esclaves
européennes et syriennes qui guidaient tous ceux qui le souhaitaient vers l'une des
nacelles, où les "sacrifiées" s'offraient à eux afin de célébrer le doux sacrifice
lorsque celui qui les rejoignait en avait émis le souhait en prononçant la phrase
sacrée en l'honneur de Parvati, la femme de Siva, Déesse de la beauté.

Laëtitia était la plus recherchée et les hommes se succédaient ainsi dans sa nacelle,
s'allongeant sur elle et la possédant avec douceur jusqu'au moment où se retirant, il
répandait sur son ventre nu la semence en signe d'adoration. Pendant des heures, le
cortège traversa toute une partie de la province, chacun, des plus misérables
intouchables jusqu'aux plus riches marchands, n'ayant qu'à demander pour obtenir les
douces faveurs des cinq sacrifiées. Durant plus d'une semaine, les nacelles
traversèrent ainsi villes et villages, fermes et temples, offrant le sacrifice des
cinq esclaves à une multitude d'hommes. Le soir, débarrassées des insignes de La
Déesse, les cinq femmes étaient autorisées à se laver dans une rivière ou un lac,
avant de passer la nuit enchaînées, sous la garde des prêtresses qui pouvaient alors
profiter des corps las mais dociles, des lèvres de velours, des bouches silencieuses
mais expertes de celles qui avaient été sélectionnées par les cinq sages...

(à suivre …)

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