Les Origines De La Saga Des Esclaves Au Château... (Épisode 163)

- Année 1784 : Le récit d'une initiation dans les lointaines Indes orientales (suite
de l'épisode 162) -

Laëtitia avait ainsi déroulé l'interminable récit de son initiation au Kâma Sutrâ,
évoquant d'incroyables situations et positions sexuelles hors du commun. Durant des
semaines, elle avait dû rester ainsi à la disposition des occupants de ce mystérieux
temple. Certaines positions ne nécessitaient qu'un ou deux jours pour être assimilées.
Mais d'autres étaient si complexes, si "acrobatiques" selon les propres mots de
l'esclave, qu'il fallait des jours et des jours pour commencer à en saisir toute la
subtilité. Lorsqu'un Initiateur du moment ne venait pas, l'esclave française devait
attendre dans la position du lotus. Elle avait compris, au fil du temps, qu'elle
devait en profiter pour se livrer à une profonde introspection, afin de saisir les
plus fines significations de ces positions qu'elle devait apprendre. La finalité de
cette éducation n'était pas tant d'en faire une femelle rompue aux plus enfouis des
secrets de la pratique sexuelle, une parfaite machine de chair et de sang aux
capacités corporelles surmultipliées et aux orifices dédiés à toutes sortes de
pénétrations, qu'une véritable entité dédiée aux Plaisirs et à la compréhension des
désirs de ceux qui la prenaient, pour leur rendre au centuple ce désir par la
jouissance de chaque parcelle de leur corps ! …

Toujours enchaîné à sa table, n'étant détaché que pour un repas par jour et quelques
heures de sommeil, philippe le "gueux", l’esclave script du Marquis d'Evans,
s'appliquait à ne rien perdre de cet interminable récit. Car à l'issue de chaque
journée, un contrôle rigoureux de ses notes était effectué et en cas de ratures ou de
blanc, la sanction était immédiate et sévère. Car le Marquis d'Evans tenait à un
compte-rendu de la plus rigoureuse exactitude, afin d'établir un ouvrage de cette
aventure, qu'Il ferait ensuite illustrer par un de Ses esclaves aux talents de
dessinateur avérés.

Il pourrait ainsi en tirer un ouvrage d'une qualité
exceptionnelle, qui ne circulerait sous une forme parfaite, qu'entre les mains des
Plus Nobles et "Avertis" de Ses Amis, au premier rang desquels, bien sur, Monsieur, Le
Frère du Roy et Adepte invétéré des Plaisirs préférés du Marquis et de Son Ami de
Sade.

Laëtitia continua son récit : Elle, qui devait désormais se présenter entièrement nue
devant son Maître, exprimait la perfection de l'enseignement reçu, par la parfaite
immobilité qu'elle observait lorsqu'elle racontait et par la grâce et la souplesse des
poses les plus lascives et acrobatiques qu'elle était capable de tenir, afin
d'illustrer par l'exemple les positions qu'elle avait dû subir, assimiler et exécuter
fidèlement, jusqu'à la parfaite jouissance de l'initiateur concerné. Lorsqu'elle
n'était pas initiée, laëtitia demeurait donc dans la position du lotus et ne devait en
aucun cas déroger à cette règle sans en avoir reçu l'ordre direct. Aussi dut-elle
subir les intempéries, la nuit et ses bruits effrayants, les insectes rampants venant
glisser sur elle, supporter avec impassibilité les mouches bourdonnantes, en nuage
lorsqu'elle passait plusieurs jours immobile, n'étant même pas toujours autorisée à se
déplacer pour ses besoins les plus intimes. Elle n'était nourrie, avec parcimonie, que
de la main du vieux sage venu la visiter le premier jour. Il venait, fort
aléatoirement. N'adressait plus la parole à laëtitia, mais lui apportait le réconfort
de quelques fruits séchés, pas toujours les mêmes, au pouvoir étrangement revigorant.
Lorsqu'il apparaissait et lui tendait du bout des doigts cette modeste pitance,
l'esclave comprenait qu'elle avait assimilé une nouvelle position et méritait un peu
de repos et de nourriture, afin de se préparer à sa prochaine épreuve. Parfois aussi,
une jeune fille venait la visiter.
Sans doute une servante de l'intérieur du temple...
Mais l'esclave n'en sut jamais rien, puisqu'elle ne lui adressa jamais la parole !
Elle lui apportait de l'eau dans une espèce de seau et des chiffons. Laëtitia avait
alors la possibilité de bouger, afin d'effec elle même le nettoyage de l'espace
restreint sur lequel elle se tenait en permanence et qu'elle avait souillé. Ensuite,
la servante la menait jusqu'à une rivière proche, où elle pouvait se nettoyer un peu,
afin de revenir saine et fraîche, retrouver sa place et attendre d'être à nouveau
utilisée et initiée.

Une seule fois, laëtitia tenta d'entamer la conversation avec cette petite femme
maigre, à la peau très sombre dont le front était orné d'une pierre rouge comme
implantée dans la chair... l'esclave ne prononça guère plus de trois mots, rapide
comme l'éclair, la petite femme lui saisit un poignet et le tordit jusqu'à ce que
Laëtitia tombe à genoux. Elle avait alors senti comme un éclair frappant sa croupe...
et puis bien d'autres. Munie d'une petite badine très fine, la servante faisait
pleuvoir sur elle une interminable série de coups qui la cinglaient partout sur le
corps... laëtitia se recroquevillait, pleurait, criait et l'autre continuait. Il
fallut que l'esclave se taise enfin, résignée à ce que la correction n'ait plus de
fin, pour qu'à l'issue d'une série de coups secs, la correction s'arrête. Lorsqu'elle
avait enfin levé les yeux, la servante lui avait seulement fait signe d'avoir à se
taire en se barrant les lèvres d'un doigt. Puis d'un signe de la main, elle lui avait
indiqué la rivière, où l'esclave était allée soulager son corps meurtri, désormais
couvert des fines zébrures. Lorsqu'elle était sortie de l'eau, laëtitia avait
docilement suivi la servante qui ne l'avait pas directement ramenée à sa place de
méditation...

Elle l'avait laissée debout au coeur d'une clairière, en lui faisant comprendre par
gestes qu'elle devait attendre et l'avait quittée.
A son retour, elle était porteuse
d'un petit pot de terre et s'était servie d'une espèce d'onguent pour recouvrir les
meurtrissures du corps de laëtitia. Lorsqu'elle l'eut entièrement enduite, elle vint
face à l'esclave et l'observa avec une extrême attention. Ses mains commencèrent à
caresser les contours du visage, le cou, les épaules, les seins, les hanches, le
ventre, sans un mot. Puis, toujours dans le plus absolu silence, la femme s'était mise
à genoux devant l'esclave et avait enfoui son visage entre ses cuisses, léchant
avidement les chairs nues de son sexe. Elle semblait presque s'abreuver à cette source
intime. De ses lèvres et de sa langue, elle était d'une terrible et pernicieuse
habileté, ne tardant pas à obtenir une abondante pluie de plaisir dans cette grotte de
chair offerte et docile. Il n'y avait rien de humble dans la façon dont la servante
offrait ce baiser insolite aux lèvres intimes de l'esclave française, mais au
contraire une façon décidée de s'en emparer, de la posséder. Cette frêle créature, à
l'apparence chétive et presque maladive, était d'une diabolique habileté et laëtitia
ne pouvait retenir les gémissements qui sortaient du plus profond de sa gorge, ni
endiguer la véritable inondation qui s'écoulait entre ses cuisses et dont s'abreuvait
avec délectation la servante. Cette dernière resta ainsi de longues minutes entre les
cuisses de laëtitia, cherchant de sa langue à savourer jusqu'à la dernière goutte le
plaisir de la française.

Lorsqu'enfin elle se redressa, l'esclave blanche était encore comme parcourue de
tremblements. Droite, quasi immobile, mais saisie d'une onde de plaisir
incommensurable. La petite femme la fixa alors droit dans les yeux et dans ces yeux
immenses et sombres, la française eut l'impression d'être absorbée... Ils étaient
fixes, emplis d'une véritable puissance qui n'avait aucune commune mesure avec
l'apparence de la femme.
Ces yeux étaient de sombres braises, un regard de Pouvoir, de
Possession totale et laëtitia comprit seulement une chose, ce n'était pas là une
simple servante, mais sans aucun doute une sorte d'Initiée tellement plus puissante et
expérimentée qu'elle. Mais elle n'en sut pas plus, car elle fut ramenée à sa place
habituelle et ne revit plus la femme qui venait de lui faire ressentir l'un des plus
puissants orgasmes qu'elle eut jamais éprouvé !

Puis les jours, les semaines, peut-être plus, passèrent. Au fil du temps, les
exercices imposés à l'esclave avaient évolué. Elle n'était plus seulement l'objet
docile de ceux qui venaient lui inculquer une nouvelle position. Elle apprenait à se
mouvoir, à choisir des gestes, des attitudes, pour devenir "partie prenante" de son
apprentissage... Et puis vint le jour de son départ... Elle ne comptait plus les
positions, il y en avait eu trop.. Tant ! Même si avec chacune elle avait appris un
mot par coeur, sans en savoir le sens, qui la définissait. Et la dernière partie de
son initiation fut justement d'apprendre à savoir, dès que retentissait l'un des mots,
à choisir les bons gestes, à offrir le bon orifice dans la bonne attitude... Chaque
mot provoquait désormais comme un réflexe irréfléchi (on parlera plusieurs siècles
plus tard de réflexe conditionné). Le mot retentissait d'un coin de la jungle alentour
et laëtitia prenait la pose, exécutait la courte danse devant mener son corps à
l'acrobatique position exigée d'elle... Puis venait celui qui allait l'accompagner et
la pénétrer... Elle était parfaitement dressée ! Elle en était désormais sûre. Et elle
en eut la confirmation le jour où revint le vieux sage qui lui offrit cette fois
encore d'excellents petits fruits. Puis il parla enfin :

- "Tu es prête ! Telle est notre décision. Tu vas immédiatement reprendre la route de
Pondichéry où tu iras te présenter au gouverneur français, qui te renverra vers ton
lointain pays. Je sais qu'Un Maître Exceptionnel, Ton Maître, t'y attend et que tu
sauras désormais le combler comme le doit une esclave parfaite... (Il parla ainsi
longuement, puis expliqua à laëtitia les termes de son trajet) ... Tu marcheras en
suivant la route, elle mène directement à Pondichery. Mais le chemin est long. A
chaque village, tu feras étape. Tu iras te prosterner devant la maison du chef qui se
trouve au centre de chaque village, puis tu prendras la position du Lotus et immobile
tu demeureras, jusqu'à ce que l'un ou l'autre vienne te chercher. S'il faut attendre
plusieurs jours, tu attendras. Je te donne ce petit sac, tu y trouveras des
Theobromas, ce sont mes fruits secs au cas où tu devrais rester plusieurs jours
immobile, ils t’aideront à ne pas souffrir de l’immobilisme... Celui qui te
recueillera te nourrira sobrement et te permettra de dormir un peu dans sa demeure.
Comme marque de reconnaissance, tu accompliras pour lui n'importe laquelle des
positions que nous t'avons apprise. Il prononcera "le mot" et tu le satisferas. Autant
de fois qu'il lui plaira jusqu'au lendemain matin. Mais une seule position ! Et à
l'issue de la nuit, tu reprendras ta route jusqu'au village suivant"

Son explication terminée, sans un regard de plus et bien sûr sans attendre de réponse,
il s'éloigna vers le temple. Laëtitia se leva lentement. Fixa un instant le vieil
homme qui disparaissait dans l'ombre des pierres immémoriales de ce lieu où elle avait
passé tant de temps, appris tant de choses, subi tant de pénétrations, rompu son corps
à tant de pratiques... Puis elle se détourna et regagna la route...

Long, très long, interminable, fut le chemin du retour. Laëtitia respecta
scrupuleusement les instructions. A chaque village, elle accomplissait les gestes qui
lui avaient été dictés. Et chaque fois, un villageois venait la chercher. Parfois tout
de suite, parfois à l'issue d'un, deux, trois jours... Elle attendait, immobile dans
cette position du lotus devenue comme une évidence. Et un homme venait, lui tapotait
l'épaule. Elle se levait silencieuse, docile et le suivait. Il prononçait alors l'un
des "mots" et elle lui offrait d'insondables plaisirs. Puis dès le lendemain,
reprenait son chemin. Et ainsi, durant à nouveau des jours et des semaines, elle
traversa une partie de cet immense et fascinant pays. Elle s'avançait entièrement nue,
seulement vêtue d'un fin voile orangé transparent, qui ne dissimulait rien de son
corps. Son seul bagage fut le petit sac, aux fruits secs et ‘’magiques’’ au pouvoir si
régénérant, qu’elle portait à la main. Elle n'était qu'une femme seule, nue, une
esclave, mais pourtant jamais on ne l'agressa, ni ne tenta d'r d'elle. Tous la
croisaient en silence, l'observaient, admiraient parfois ce corps aux courbes idéales,
cette peau à l'exotique pâleur, ces seins lourds et fermes aux tétons souvent dressés,
mais nul ne lui parlait, nul ne l'interpellait... Car tous savaient d'où elle
venait...

Et c'est ainsi que Laëtitia, si loin des terres d'Evans, de son Seigneur et Maître, de
Celui auquel elle rêvait toujours, encore, à jamais, de donner plus de plaisirs que
jamais Il n'en avait connus, que cette esclave française, marchait sur les routes
poudreuses d'une contrée immense, mystérieuse et si lointaine. Mais peu à peu les
distances se réduisaient. Les villages se faisaient bourgs, les bourgs, citadelles,
les citadelles, enfin, cité ! Pondichery au loin offrait son immensité et la blancheur
de ses temples. L'esclave, venue du Royaume de France de Louis Le Seizième, approchait
de l'ultime étape de son périple... Bientôt la mer, bientôt Le l’Europe, bientôt sa
patrie, bientôt et enfin son Maître Monsieur le Marquis d’Evans ! ...

(à suivre)

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