Confidences 1 - Vestiaires
Confidences 1 - Vestiaires
Misa 10/2012
1/3 - Premier soir
Je retrouve assez souvent des amies dans un café de mon quartier. Certains soirs, on refait le monde, dautres soirs on se raconte nos petits malheurs ou nos petits bonheurs. Des anciens reviennent, de nouveaux nous rejoignent pour une soirée, écoutent ou racontent. Il est très rare que des inconnus se joignent à nous.
Celle dont jai transcrit lhistoire ici était une inconnue. Elle a lu ce que jai écrit de nos rencontres et ma autorisée à le publier.
Nous étions trois filles et un garçon ce soir-là. Lune dentre nous se plaignait en termes assez crus que son petit copain du moment avait des exigences un peu particulières qui commençaient à la déranger quand la jeune femme installée à une table proche de la nôtre la interrompue
Bonsoir ! Je vous prie de mexcuser, cest un peu cavalier de mimmiscer dans votre conversation, mais
je nai pu mempêcher dentendre ce que vous disiez. Et comme ça prend un tour assez intime
enfin, je vous entends
en fait depuis quelques minutes, javoue que je vous écoute !
Ce sera mon tour ? Pardon, je ne comprends pas
Moi ? Que moi je vous parle de moi ? Eh bien
Pourquoi pas ! Vous avez le temps ? Si je raconte, cest vous qui payez les verres ? Non, je plaisante !
Ce doit être aussi
intime
que vous ?
Oh non ! Non ! ça ne me gêne pas ! Mais vous pourriez, vous, être gênées !
Sûr ? Eh bien allons-y
Elle nous a raconté ce qui suit
« Jen ai pas lair, comme ça, mais je mennuie. Javais cru
être libre !
Pouvoir sortir. Aller au ciné. Me balader.
Faire ce que je veux quand je veux, sans avoir à convaincre, à rendre de compte. Traîner dans les magasins avant de rentrer du travail. Prendre le soleil à la terrasse dun café ! Retrouver une des copines que jai perdue de vue et passer le week-end à discuter, aller au ciné, un petit restau
Passer une soirée dans le canapé avec un bon livre.
Libre. Et tant pis si le frigo était vide, grignoter des cochonneries sous la couette.
Frédéric est parti depuis deux mois.
Et je mennuie, un peu.
Je regrette pas.
Je le regrette pas lui. Non.
Ça fait deux mois.
Faudrait dailleurs que jarrête de compter le temps passé de cette manière, cest idiot.
Pendant un mois ça allait, et puis ça se gâte. Maintenant, je me fais carrément chier. Excusez le mot, cest pas poli, je sais. Bon. Je vais surveiller mon vocabulaire.
De toute façon, on baisait même plus. Enfin si. Mais rarement. Quand lui voulait. Que moi jen ai envie ou pas, il sen moquait complètement ! Ecarte les cuisses, ma belle, jai une envie qui pousse ! Il le disait pas comme ça, mais cest lidée ! La dernière fois, il sétait même pas aperçu quil y avait des tampons dans la poubelle de la salle de bains depuis deux jours ! Je sais pas vous, mais moi, quand jai mes règles, faut pas me toucher ! Il le savait pourtant !
Bon, cest pas uniquement à cause de ça. Même pas un prétexte que jai pris. La goutte deau ? Goutte sanglante, alors ! Un peu. Jy pensais. Depuis quelques mois.
Le repas de monsieur, le linge de monsieur, les chemises à repasser, les amis à inviter ! Cétait lourd ! Trop !
Au début, super. Je me souviens. Jétais fière de tout ça. Minstaller avec lui, organiser notre chez nous. Faire des projets.
Comme une gamine ! Je jouais à la dinette !
Deux ans.
Y a pas que moi, quand même ? Vous prenez votre pied à plier des chaussettes, vous ? A sourire devant ses copains à des blagues nazes ? A faire les courses le samedi ?
Au début.
Et puis ça devient lourd
Et plus une copine à lhorizon ! Il ne les aimait pas. Il avait oublié de me demander si moi jaimais ses potes.
Et mes tenues ! Au début il aimait mes petites robes courtes. Et puis elles sont devenues trop courtes ! « Tu vas mettre ça ? Tes sûre ? ça fait pas un peu
».
Et puis la bouffe, toujours à critiquer ! Merde ! Si sa mère fait mieux le risotto, quil aille le bouffer chez elle, son risotto !
Séparation. Sans trop de heurts, sans cris, sans pleurs.
Enfin si. Mais après. Un ou deux soirs de cafard dans lappart vide.
Un peu parce quil était vide, justement. Un peu parce que je savais pas où jallais. Ça faisait quand même deux ans !
Jai gardé les murs, mais les meubles étaient à lui.
Jai gardé un fauteuil à moitié pourri quon a dû remonter de la cave et un canapé-lit acheté chez Confo. Deux cartons qui faisaient table basse dans le séjour. Mes fringues empilées en vrac dans la chambre sur des feuilles de plastique. Pas de placard et plus darmoire. Génial. Il me restait deux casseroles et deux assiettes, un bol, une fourchette, une grande cuillère et plus de couteau. Cétait ses parents qui avaient payé la vaisselle, alors pour pas fâcher môman, il a tout embarqué.
On faisait compte à part.
Il avait payé léquipement, les meubles. Moi je payais la bouffe. Connerie ! Quand il a tout embarqué jaurais dû lui faire vomir ce que javais foutu dans son assiette pendant deux ans !
Tout juste sil a pas emballé les quelques fringues quil mavait acheté ! Il louchait même sur les strings posés sur ma valise dans la chambre. Je vous jure ! Je lai vu hésiter ! « Tu veux les refiler à une future ? ». Monsieur a haussé les épaules.
Ça faisait des mois quil les regardait quasiment plus, pourtant ! Ni eux, ni ce quil y avait dedans ! Javais essayé ! Et puis jai plus essayé.
On invitait
non ! IL invitait des amis à lui le samedi soir. Je passais le samedi à faire les courses et cuisiner, et comme il avait un peu picolé, il voulait me sauter. Dans le noir. Jaurais préféré la lumière. Quil me regarde, le voir.
A peine deux mois et je mennuie.
Deux mois.
Cest la dernière semaine qui a été dure.
La première aussi était moche. Mais il y avait lespoir et lenvie.
Mais cette dernière semaine ! Dure !
Et plus personne vers qui me tourner. Disparues, les copines. Normal. Moi jai disparu pour elles pendant deux ans !
Jai téléphoné.
Nancy a déménagé à Valenciennes, elle a changé de boulot. Sandrine est introuvable, ne répond plus au numéro que javais. Marie-Lise a eu un bébé et séclate dans les couches et les biberons. Elle ma donné des nouvelles dEva, partie filer le grand amour en Allemagne avec une gretchen.
Normal. Jai été la première à couper les ponts.
Seule.
Une ou deux nanas au bureau. Mais on se voyait quau bureau, au début.
Je vais pas vous mentir : je me suis bien lâchée, bien éclatée !
Jai remis mes petites robes. Le temps ne sy prêtait pas toujours, pourtant. Cest ça qui a attiré les regards ? Sans doute.
Quel plaisir de se faire draguer ! Pas valorisant ? Eh ! Mon il ! Etre regardée, se sentir désirée, le pied !
Si jen ai profité ? Ben oui ! Tiens, pourquoi non ? Dabord goûter. Aux regards. Aux compliments. Parfois lourds, cest vrai. Et parfois maladroits. Oh quils sont bons, ceux-là ! Les meilleurs ! Ceux derrière lesquels on sent la timidité, et qui viennent malgré tout
jouissifs, ceux-là ! Jai cédé ? Ben oui !
A Joël. Etudiant. 21 ans. Tout rougissant. Qui ma abordé aux Buttes Chaumont. Il était si touchant, tellement charmant dans ses mots bégayés ! Je lai joué affranchie. On a pris un verre en terrasse, le soir tombait, je lai ramené chez moi.
Javais un peu meublé, pas beaucoup, faute de moyens, mais mon appart ne ressemblait plus à un désert. Je ne sais pas sil a beaucoup fait attention au décor. Il me regardait moi. Posait ses mains sur moi. Et je posais mes mains sur lui.
Cétait le premier. Je lavais choisi lui, jeune, plus jeune que moi, parce que je voulais être la plus forte. Gagné.
Quel pied de le déshabiller en pleine lumière, de le serrer contre moi, de le prendre dans ma main, si chaud
Vous êtes sûres de vouloir tout entendre ? Vrai ?
Je lui ai mis un préservatif avant de le prendre dans ma bouche. Un achat de la veille. Javais choisi ceux-là parce quils étaient « goût fraise ». Sur le moment, jai pas vraiment trouvé le goût. Jétais trop occupée à toucher, embrasser, respirer son odeur de garçon, son odeur de désir. Dieu que cétait bon ! Comme si je jouais à la poupée ! Je mettais mes mains partout sur lui, comme jamais avant, sans honte, sans crainte, longtemps. Il a joui deux fois sous mes mains et mes lèvres avant doser me toucher. Ça aussi cétait bon !
Quand il a commencé à me déshabiller, jai baissé la lumière. Je nai plus son âge, moi.
28 ans, cest encore jeune, mais je ne me suis pas beaucoup occupée de moi ces deux dernières années. Pour preuve quelques jupes et pantalons, que je garde, mais
bon ! Vous connaissez aussi, non ? On se dit « je vais me remettre au sport, mieux manger, perdre une taille, plus ? Jessaierai. Promis, je my mets demain ! » . Ouais, vous aussi !
En fait, je my suis déjà mis, je vous dirai après !
Jai baissé la lumière. Il avait les yeux qui brillaient et les mains qui tremblaient, alors tout allait bien. Et comme il avait besoin de récupérer, il a pris son temps. Il était maladroit mais il sappliquait. Ce qui est bien avec un garçon de 21 ans, cest quil récupère vite.
En y repensant, je crois que jaurais préféré quil mette plus de temps à retrouver son énergie, parce que ce quil faisait avec ses doigts et avec sa bouche était bien meilleur que quand il ma fait lamour.
Il est parti au petit matin. Jai dormi dans lodeur de sexe tard ce samedi-là.
Après, jai pris mon temps, le soir en quittant le travail, les week-end. Je me suis baladée. Je suis allée au cinéma. Jai pris le soleil. Jai remeublé lappartement à mon goût.
Et il y a eu dautres hommes aussi. Deux autres. Une erreur et un coup de chance. Lerreur, je vous dirai pas. Triste et moche.
Et puis José. Ah ! José
Très brun, très costaud, très charmeur, très attentif, et très marié ! Je lai rencontré aux Galeries Lafayette, un soir de début de semaine, au rayon des sous-vêtements. Lanniversaire de sa femme. Il hésitait, il était beau, il était amusant, jétais de bonne humeur. Cocktail parfait !
Il présentait les dessous devant lui, commentait, demandait son avis à la vendeuse, et comme je riais, il ma demandé mon avis à moi aussi. Je suis restée, pour voir. Jattendais. Il a patienté, que la vendeuse sécarte, à regret, il la remarqué comme moi et ça nous a amusé tous les deux. Il ma demandé si je voulais bien essayer pour lui, pour quil se rende mieux compte ma-t-il dit avec un sourire qui en disait un peu plus. Cétait gonflé, non ? Jai fait traîner. Pas trop. Pour la forme. Il me plaisait, jai accepté.
Quoi, « oh » ? Il était beau
Il a posé les articles sur son bras, me demandant conseil dun il gourmand entre deux choix, avant de maccompagner jusquaux cabines dessayage.
Jai passé en une demi-heure plus de sous-vêtements que je nen avais jamais essayé pour moi depuis longtemps. La vendeuse venait de temps en temps, et a fini par nous laisser seuls, en madressant une petite moue jalouse et un clin dil.
Je mettais les petites culottes en dentelles diaphanes et les soutiens-gorge quil me donnait les uns après les autres. Il me détaillait dun il brûlant quand je tournais devant lui, rideau grand ouvert. Je prenais des poses, je faisais ma Maryline. Je vous dis pas dans quel état jétais !
A la fin, il ma tendu une guêpière noire et un porte-jarretelle avec un string fendu avec un air penaud, vite démenti par un énorme sourire. Rideau fermé, jai passé la guêpière, peinant à fermer les agrafes dans mon dos et jai abandonné le porte-jarretelle et le string sur le tabouret où sempilaient tous les articles déjà essayés et sans même vérifier quaucune autre cliente ou la vendeuse ne se trouvaient dans les parages, jai ouvert le rideau.
Je métais trouvée belle dans le miroir de la cabine, ventre blanc sous le tulle noir qui finissait en pointe quelques centimètres au-dessus de ma toison brune, trouvé belles aussi mes fesses épanouies sous la taille serrée. Il est resté muet. Son regard me brûlait. Jaurais voulu quil me prenne, là, dans le petit couloir entre les cabines, mains crochées à mes hanches. Eh, faites pas cette tête ! Je vous jure, jen avais envie ! Très lentement il a pris ma main et ma faite tourner, comme une danse, et je me sentais
belle ! Et humide ! Et prête à tout pour tourner et tourner encore sous ses yeux.
Humide
Jétais carrément liquide,oui !
Il na acheté que la guêpière et ma pris par le bras en sortant du magasin.
Nous sommes entrés dans le premier hôtel venu, sans choisir, juste pressés de fermer une porte sur nous.
Je crois bien quon na pas échangé un seul mot. Il était doux, calme, et ses yeux brillaient. Il ma fait lamour sans caresses, lentement, et jai joui comme rarement avant, sans mes mains, sans les siennes, juste son sexe en moi.
Ça vous est arrivé ? Jespère. Vraiment je vous le souhaite. Moi, cétait une première. Dhabitude, faut que jaide un peu.
Et ça continuait, continuait
Et puis il ma caressée et ma encore fait jouir, plusieurs fois, avec sa bouche et ses mains. Il est doué. Pour ces caresses, cest le premier homme que jai rencontré qui tienne la comparaison avec une fille. Il ma encore fait lamour après, tout doucement, sans jamais jouir, lui.
Je sentais bien quil ralentissait parfois, se retirait avant de revenir, revenir à moi.
Il a fini par sallonger près de moi, le visage luisant de transpiration, les yeux fermés, la main sur mes seins. Je me suis occupée de lui. Pas pour lui rendre le plaisir quil mavait donné. Enfin si, pour ça, mais cétait pas une dette ou une connerie comme ça, non, jen avais envie, vraiment.
Cest le premier homme dont jai bu le sperme. Javais toujours été un peu dégoûtée par ça avant. Et là, avec lui, le garder dans ma bouche quand je lai senti se raidir ma paru une évidence, et jai aimé le jet chaud dans ma gorge, jai aimé son plaisir.
On sest revus deux autres fois.
Le lendemain de ce premier jour, on a dîné ensemble. La tension du sexe était là, mais on sest quittés à la sortie du restaurant. Un belle soirée. Il était amusant, charmeur. On a beaucoup discuté et pourtant, je nai pas parlé de ma vie, et il na pas parlé de la sienne. Cétait une vraie belle soirée.
Le vendredi soir, on est retournés à lhôtel. Il a pris son temps. Jétais la plus belle femme du monde dans ses bras, la plus désirable. Cétait différent de notre première fois, plus détendu. On parlait, on riait, on jouait, on disait des horreurs. Jamais je navais été aussi crue avec un homme.
Là, avec vous, je me lâche. Quest-ce que cest bon de se lâcher !
Cest peut-être parce quon ne se connaît pas. Cest plus facile, finalement.
Eh, vous saviez, vous, que les hommes aiment bien quon leur mette un doigt entre les fesses ? Pas tous, peut-être, je sais pas, et quon les sent jouir, comme les filles, quand lanus se resserre sur les doigts au rythme des giclées de sperme dans votre bouche ? Ben moi je savais pas avant ! Quoi ? Rigolez pas, cest vrai, je savais pas !
Lui, cest pas ses doigts quil a glissé entre mes fesses ! Enfin si, ses doigts aussi, mais son sexe. Ça aussi cétait une première pour moi. Javais jamais voulu ça, pas dun homme. Surprise ! jaime bien ! Surprise ! Comme ça aussi il ma fait jouir !
Je sais que je le reverrai, un jour. Il ma dit que ce serait à moi de le contacter. Je préfère attendre. Mais je le reverrai. Je pense à lui de temps en temps. Souvent quand je me caresse, à un moment, cest ses yeux que je vois, que jimagine fixés sur mes jambes ouvertes, comme quand je me suis caressée pour lui. Ça non plus je ne lavais jamais fait pour un mec avant lui. Vous faites ça, vous ?
Voilà. Je suis libre.
Je suis seule.
Je ne regrette pas. Mais je mennuie.
Cest pas drôle de vivre seule. La liberté ? Ouais
pesant ! Mais ne croyez surtout pas que je vais maccrocher au premier venu ! Non ! Il faut que je trouve mon rythme, cest tout.
Je vais me calmer, déjà. Jai pas vraiment fait de conneries jusque-là. Une chance ! Jaurais pu mal tomber, sur un tordu, un pervers, une sangsue.
Je vais me calmer.
Complètement oublié ! Désolée ! Je me suis pas présentée ! Je mappelle Hélène. Jai 28 ans. Je vous ai déjà dit ? Ah bon ? Passons alors. Et puis le physique, ben vous avez quà regarder ! Pas si mal, non ? Bon jaimerais bien rentrer dans du 38 , mais cest pas pour tout de suite. Jy travaille, je vous dirai. Ah, aussi ! Je voudrais pas que vous pensiez que je pleure sur mon sort ! Non, pas du tout ! Cest juste que jai un peu de mal à trouver mes marques. Mais je suis une grande fille ! Pas une pleureuse, croyez pas ça !
Dailleurs je vous raconterai pas le petit coup de mou. Pas intéressant. Je saute les soirs de cafard.
Et puis lété arrive. Ça ira mieux. Jai envie de soleil et de mer. Jai loué un studio par internet sur la côte landaise, et je me prépare.
La mission : rentrer dans mes petites robes que je ne mets plus depuis deux ans.
Jai pris un abonnement de trois mois dans une salle de fitness. Step, danse moderne, musique forte, petites tenues marrantes. Cest une nana de la compta qui ma entraînée là, un jour quon discutait autour de la machine à café. A voir son tour de hanches, jétais pas très convaincue de lefficacité, mais elle est sympa et cest la première qui ressemble un peu à une amie. Je lai suivie un soir pour minscrire.
Depuis, je transpire deux ou trois fois par semaine et jen sors ruinée. Le lendemain matin de la première séance, jai eu du mal à descendre les deux étages, de mon appartement au hall dentrée. Javais jamais remarqué que descendre un escalier faisait travailler autant de muscles. Dailleurs, jai même découvert des muscles à des endroits insoupçonnés !
Deux séances par semaine, cétait trop, mais je me suis accrochée, maintenant il marrive dy aller le week-end en prime ! Et javais rien dautre à faire.
Jen suis à ma cinquième semaine et ça commence à aller mieux. Hier, jai même fait un peu de tapis après la séance. Je ne rentre pas encore dans mes petites robes, mais mon jeans ne me serre plus du tout à la taille et aux cuisses. Ça vient !
Je regarde les autres filles quand on se change, presque toujours les mêmes. Difficile de toute façon de ne pas les voir. Dans le vestiaire comme dans la salle, il y a des glaces partout. Cest presque cruel, toutes ces glaces ! Jai pas vraiment à rougir, mais quand même ! Bon, sûr, il y a des filles mieux foutues que moi, mais il y a pire aussi.
Eh oui, je mate le cul et les cuisses des nanas qui transpirent avec moi ! On se rassure comme on peut !
Jétais un peu gênée le premier jour. Plus lhabitude de me déshabiller en public. Les vestiaires de sport à la fac, cest loin. Et javais une autre allure. Je navais pas imaginé que le vestiaire serait cette sorte de grand couloir avec des blocs de casiers le long des murs séparés de grands miroirs en pieds et des bancs au milieu, le continuel passage de celles qui arrivaient croisant celles qui partaient, celles qui sortaient des douches et se changeaient. Assez lâchement, jétais contente : le casier quon mavait donné était à côté de celui de Christelle, celle qui mavait entraînée à la suivre.
Ça fait un peu bizarre de se retrouver en petite culotte à côté de quelquun quon ne voit dhabitude quau travail !
Les premières fois, jai fait lautruche. Je baissais la tête. Et comme je ne regardais personne, je pouvais croire que personne ne faisait attention à moi. Maintenant je regarde. Et je sais que les autres regardent aussi. Finalement, cest amusant. Il y en a même une ou deux qui matent franchement. Christelle, entre autres. Une ou deux aussi qui font beaucoup defforts pour attirer les regards. Ces petits manèges sont drôles à observer.
Un soir, pendant que je me préparais, jai vu Christelle retenir un fou-rire en se détournant vers son casier, puis me faire signe de la tête en se mordant les lèvres pour que je me retourne.
De lautre côté des bancs, une fille que javais déjà vue une ou deux fois, qui doit faire du culturisme, faisait jouer ses muscles en se tenant tout près de la jeune femme qui avait son casier à côté du sien, et qui elle, avait lair excédée et gênée de ces démonstrations. Elle a croisé mon regard, et a gonflé ses joues pour souffler dagacement, me prenant à témoin de son désagrément.
Elle sest dépêchée denfiler son collant et a claqué la porte de son casier avant de quitter le vestiaire, les joues rouges dénervement, sappliquant à ne jamais regarder lautre qui essayait de se mettre sur son chemin en gonflant ses biceps et ses fessiers.
Christelle riait toujours. « Toujours autant de succès, la petite Ninon ».
Effectivement, dautres soirs, dans le vestiaire ou dans la salle, javais vu deux ou trois autres filles serrer cette Ninon dun peu près.
Jai cru comprendre la semaine dernière, en partant, pendant quon se rhabillait, ce qui les attirait toutes. Elle venait de revenir de la douche et renfilait ses sous-vêtements, cachée sous sa serviette de bain enroulée autour delle. Elle a ensuite dénoué sa serviette et sest frotté les cheveux pour les sécher. Je vous ai dit. Je regarde. Pas par vice ni par voyeurisme
quoique, daccord, ça y ressemble beaucoup ! Je regarde.
Je mate ? Euh
oui ! Bon ! Alors je suis voyeuse. Pas grave, si ?
Sur son ventre, sous son petit slip de nylon moulant qui dessinait nettement son sexe, une bosse, étonnante, clairement visible. Son clito en érection ?
Si, si, je vous jure !
Christelle a remarqué mes yeux ébahis fixés sur lintimité de Ninon. « Eh ! tas compris, maintenant ? » et elle riait en secouant la tête et en me donnant une petite tape sur le bras.
Javoue. Les autres soirs, je guettais. Je lai regardée se changer avant la séance. Pour savoir si javais bien vu. Et jai vu. Jai vu aussi que jétais pas la seule à guetter. Christelle ma pris par le bras en allant vers la salle et sest penchée vers moi, « Après la douche, cest plus évident, elle doit se tripoter ».
La routine. Je me suis un peu lassée de mes balades en solitaire. Depuis quelque temps, je déjeune avec Christelle et une de ses collègues. Ça me manquait ces discussions entre filles.
Elles racontent leurs gosses et leurs maris. Je raconte celui qui est parti, comme avec vous. On raconte des horreurs sur nos collègues, on se moque dun couple qui sengueule à la table à côté.
Un peu méchantes, un peu tendres. Ça dépend des jours et de lhumeur. Christelle essaye de convaincre Maryse de venir faire de la gym avec nous, sans succès. « Mais si, ce serait bien dy aller à trois, et puis cest amusant, tu verrais des choses
». Un midi elle a raconté à Maryse lambiance des vestiaires, les nanas qui draguent et le clito de Ninon.
Elle en rajoutait, Maryse rougissait en se rendant compte que les deux messieurs de la table dà côté sétaient tus et tendaient loreille, essayait de faire signe à Christelle pour quelle baisse la voix. Elle plaisantait en parlant des culturistes qui draguaient ouvertement.
Jai pas osé leur dire quil y a quelques années, je sortais aussi souvent avec des filles quavec des garçons. Ça les regarde pas. Et puis ça gênerait peut-être Christelle qui hésiterait à se déshabiller à côté de moi deux fois par semaine ! Elle ne mattire pas, de toute façon. »
Mais je parle, je parle, vous devez avoir autre chose à faire quécouter mes petites histoires, non ?
Cest vrai ? Daccord ! Je reviendrai un autre jour, alors si vous êtes là aussi, je vous raconterai la suite. Ciao !
Elle nous a quittés en laissant un billet pour payer ses consommations. On est tous restés silencieux un long moment, un peu éberlués de toutes ces confidences dune inconnue.
Je me suis installée devant mon micro le soir même, pour ne rien oublier.
Javoue que jespérais la revoir. Je minstallais au fond du café plus souvent que dhabitude en guettant son apparition.
Je nai pas été déçue, elle est revenue.
(à suivre)
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