Confidences 1 - Vestiaires 2/3
Confidences Misa / 10-2012
2/3 - Deuxième soir
Salut ! Vous allez bien ? Vous mattendiez ? Pour la suite ? Cest tout ? Pas pour le plaisir de me voir ? Ben tant pis
jespérais que ma présence suffirait
Mais vous êtes plus nombreux, non ?
La suite ? Eh, je vais pas tout reprendre du début, on en finirait jamais !
Vous avez tout mis par écrit ? Ben
quils lisent , alors ! Vous avez appelé ça comment ? « Confidences, premier soir » ? Je vais me chercher un verre, en attendant !
Ça y est ? Je peux y aller ? Jen étais où ? Ah oui ! la salle de sport
Eh! je suppose que tu vas appeler ça « Deuxième soir » ? Ouais ? Tas raison, pas la peine de se casser la tête
« La salle de sport, jy reviendrai plus tard, pleins de choses à vous dire là-dessus. Dabord, faut que je vous dise que depuis la dernière fois, jai retrouvé danciennes connaissances.
Un soir, il y a quelques jours, en rentrant du boulot, jai croisé Hervé et Sandra. Ils étaient souvent invités à la maison au début où javais emménagé avec Frédéric.
On a pris un verre. Ils nont pas été très surpris dapprendre que Fred et moi nétions plus ensemble.
On sétait perdus de vue à cause dune histoire bête.
A lépoque, je connaissais bien Sandra. Pas son mec. Jétais dailleurs surprise de la voir avec un garçon. Bon, tout le monde change. On sétait retrouvées au club de tennis, à Vincennes, pas loin de lhippodrome, où on jouait Frédéric et moi. Sandra, cest une ex dEva, du temps où on était étudiantes. Je vous en toucherai deux mots plus tard.
Donc à lépoque, invitations, soirées, parties de tennis en double. Un soir, chez eux, une soirée bien arrosée, on avait joué au poker. Poker « entre adultes consentants ». Jeu de cons. Fallait vraiment que je sois barrée pour jouer à ça ! Je métais assez vite retrouvée en petite tenue à devoir embrasser lun ou lautre, et embrasser, jaime pas trop.
Cétait pas trop mon truc, mais je vous ai dit, javais un peu bu.
A propos, un conseil ! Nessayez pas de me saouler ! Au début je suis amoureuse, après je pleure. Je sais, cest chiant !
Les garçons avaient trouvé très amusant que Sandra me tripote quand elle aussi avait tout perdu. Je sais plus si elle avait fait exprès ou pas. Elle est capable. Cétait pas vraiment une première, nous deux.
A la fac, Nancy, Marie-Lise, Sandrine, Eva et moi, on a fait quelques conneries. Je vous ai déjà parlé delles, non ?
Bon
Frédéric navait pas du tout aimé quon y prenne autant de plaisir toutes les deux. Jaloux, le monsieur ! Moi, javoue que je me souviens plus bien.
Les invitations sétaient espacées, puis sétaient arrêtées. Ses copains à lui jouaient au bridge, pas au poker, moins drôle. Lui, il trouvait ça mieux.
Bref , ça faisait un bail quon sétait pas vus ! On a pris un verre et ils mont invitée à dîner chez eux un samedi soir. En me quittant à la sortie du café, en me faisant la bise, Sandra ma demandé si javais fait des progrès au poker ! Elle riait. Et sa main serrait ma taille de petites pressions des doigts.
Du coup, je savais plus trop si je devais y aller ou pas. Javais trois jours pour y penser.
Faut que je vous parle un peu de ces copines
Sandra, à la fac, ne faisait pas vraiment partie de notre groupe. Les deux dernières années, on avait pris un appart en coloc. Cinq nanas et trois chambres. On se débrouillait quand une de nous ramenait quelquun, mais on limitait les intrusions. Sauf Eva. Elle, elle ne se gênait pas pour ramener ses conquêtes et squatter la chambre seule. Cest comme ça que Sandra a passé un trimestre chez nous. Eva ne sortait quavec des nanas, Sandrine Nancy et moi avec des mecs, quon évitait le plus souvent de ramener à lappart. Marie-Lise sortait jamais avec personne.
Ceux qui sont venus pour une nuit ou deux ne tenaient pas vraiment à rester ou à revenir.
Elle a dû changer, comme nous toutes, mais cétait un sacré canon, à lépoque !
Cétait pas seulement quand on recevait le copain de lune ou lautre, cétait tout le temps, été comme hiver, à peine arrivée à lappart, elle se déshabillait. Et quand elle ramenait une copine, elle se gênait pas pour la peloter devant nous. Certaines se sauvaient très vite, Sandra, elle, est restée. Pas dérangée pour deux sous quEva la tripote devant nous. Nous, on faisait plus attention.
Difficile de se fâcher avec Eva, on lui pardonnait tout. Elle nous attirait toutes dans son lit de temps en temps. On sest même retrouvées parfois à plusieurs en même temps dans le même lit. Par jeu.
Ça vous choque ? Parce que je dis que cétait un jeu ? Non ? Ah, ça va alors ! Sinon avec tout ce que je vous ai déjà raconté et la suite, vous avez pas fini !
Tenez, Marie-Lise par exemple, elle, de tout le temps quon a passé ensemble, elle nest jamais sortie avec un garçon. On laurait su. Quand on faisait nos soirées filles, elle était là, bien sûr, et certains soirs elle appréciait quon lembrasse et ne repoussait pas toujours les mains dEva qui lui caressait les seins.
Mais ça sarrêtait là. Elle nacceptait rien dautres de nous et se tenait à lécart.
Par contre elle se caressait. Elle sinstallait un peu à lécart, elle rougissait, fermait les yeux, mais elle se caressait devant nous sans pudeur. Fallait pas la toucher, cest tout. Bizarre, non ? Tant quà prendre son pied, autant que ça vienne de quelquun dautre, vous croyez pas ?
Attention, je vous dis pas que la masturbation cest nul ! Jaime bien moi aussi.
Quand jai réussi à la joindre, il y a quelques semaines, elle pouponnait. Elle a donc trouvé quelquun qui a su lapprivoiser. Elle devait se garder intacte pour lui.
Euh, non ! pas intacte ! Le garçon qui lui a fait un gamin était sûrement le premier à la sauter, mais elle sétait explosé lhymen depuis longtemps ! Cest la première fille, et même la seule à vrai dire, que jai vue se rentrer la main entière dans le vagin !
Jen étais où ? Ah oui Sandra
cest à cause delle que jai dévié sur mes anciennes copines.
Elle sétait vite habituée à nos habitudes de vie. On lavait un peu bizutée, comme tous ceux et celles qui envahissaient notre espace, mais elle lavait bien pris. Je me souviens que très peu de temps après son arrivée, cest Eva qui lui avait dit « Ici, on partage tout, même nos chattes, alors fait pas ta mijaurée ! ». Drôle de fille Eva. Belle comme un cur, des manières de camionneur, et un langage de charretier.
Moi aussi ? Je suis grossière, je suis crue ? Les deux ? Je suis comme ça ! Faut vous y faire !
Nallez pas croire que cétait « open bar » tous les jours. Là, je condense. Noubliez pas, on a passé deux ans en coloc, vacances en prime ! Mais cest vrai que cétait souvent décontracté et parfois assez chaud. Pourtant on était trois à ne sortir quavec des garçons. Mais entre nous, ça dérapait un peu ! Gentiment !
Tout ça pour vous dire que la soirée « poker » qui avait défrisé Frédéric, mon ex, nétait pas une nouveauté pour Sandra et moi.
Mais de là à savoir si javais envie daller dîner chez eux un soir
je savais pas trop !
Cest le lendemain où je lai rencontrée avec son copain que Christelle ma fait son sketch.
Vous vous souvenez de Christelle ? Mais si ! La fille de la compta de ma boîte qui ma entraînée à son club de gym ! ça y est ?
Elle a la quarantaine.
On se voit beaucoup plus depuis quon va à la gym ensemble. Sympa, bonne vivante, dynamique. Et puis quand tes quasiment à poil deux fois par semaine à côté de quelquun, ça crée des liens ! Par exemple, quand elle me dit quelle aimerait bien avoir un cul comme le mien, elle sait de quoi elle parle ! Cest con, mais ça me rassure ! Jai beau rester en petite culotte dans les vestiaires, mes dentelles cachent pas grand-chose.
Moi son cul, jen veux pas ! Les grossesses, sans doute ! Elle est mince de torse, avec des seins plutôt petits, un ventre plat, mais les hanches ! Disons
généreuses ! Pour ça que très lâchement, jétais contente davoir un casier à côté du sien la première fois où je suis allée au club.
Cest méchant ? On est toutes pareilles, non ? On préfère paraître à notre avantage ! A côté delle, je faisais mince, ça marrangeait.
Et donc ce soir-là, après la séance, enveloppées dans nos draps de bains, on attendait quune douche se libère. Il y a douze cabines, mais on est une vingtaine de filles à transpirer en musique. Un peu juste. Et franchement, il y en a qui nt à rester des plombes à se laver. En rigolant, Christelle ma demandé si je voulais prendre ma douche avec Ninon, qui attendait juste devant nous.
Javais pas beaucoup parlé de ces choses jusque-là avec elle. Et puis bêtement à midi, en déjeunant, je lui avais parlé de Sandra et de la partie de poker.
Ça devait lui trotter dans la tête.
Javoue que moi aussi. Déjà dans la salle, Ninon était juste devant moi. Javais eu ses fesses sous le nez pendant une demi-heure et maintenant jétais derrière elle à attendre mon tour pour la douche, à regarder le petit pli de sa culotte qui lui rentrait entre les fesses. Elle, elle sétait pas enroulée dans sa serviette. Elle était en culotte et seins nus, sa serviette sur lépaule, son gel douche dans une main et son change dans lautre.
Jamais de la vie je laurais draguée ou quoi que soit. Ça me serait pas venu à lidée. On avait plaisanté sur un détail étonnant qui réveillait la libido des « musclées », mais sans plus, je vous jure !
Vous voyez plus de quoi je parle ? Mais si, Ninon ! La petite jeune-fille toute mince qui a un clito qui déforme ses culottes ! Oui ? ça y est ?
Christelle, cest pas une discrète. Elle avait parlé trop fort. Ninon sest retournée en fronçant les sourcils. Jai dû rougir. Elle a rougi aussi et sest détournée avec un petit sourire timide. Moi, javais rougi parce que jétais un peu honteuse du manque de discrétion de Christelle. Et elle ? Pourquoi elle avait rougi et mavait souri ?
Christelle était hilare. Pas gênée du tout, elle ! Elle a même insisté quand est arrivé le tour de Ninon et quune cabine sest libérée. « Ty vas, ou pas ? ».
Je laurais giflée ! Tout ça parce que je lui avais raconté une partie de poker qui avait dérapé !
Et la petite Ninon ! Toute gênée elle aussi, qui minterrogeait du regard ! Un peu paniquée ! Jai dit le premier truc qui me passait par la tête, et cétait une connerie ! Je men suis aperçue tout de suite, mais trop tard !
« Une autre fois, merci ». Elle a haussé les épaules : « Comme vous voulez ».
Çaurait pu être narquois, ironique. Elle aurait pu balancer sa réplique comme « Va te faire foutre ». Ben non ! Oh, cétait pas encourageant non plus, ni résigné ou un truc que jaurais pu prendre pour un « Dommage ». Cétait juste
gentil ! Ouais ! Et je vous dis pas la tête de Christelle ! Bouche bée ! Pas longtemps. Quand elle a repris ses esprits, une douche se libérait. Elle ma poussée dans le dos et ma suivie dans la cabine de douche. « Tu te rends compte ? Elle aurait accepté ! ».
Cétait aussi limpression que javais eue. Mais ce qui minterrogeait dans linstant, cétait de savoir ce que Christelle foutait dans ma douche !
Elle sen est rendue compte aussi et a violemment rougi en me voyant la regarder les poings sur les hanches. « Tas un truc spécial à me montrer, toi aussi ? ». Elle était toute gênée, brusquement. Alors je lui ai tourné le dos pour enlever ma culotte, jai accroché ma serviette et appuyé sur le bouton de la douche.
Non, cest pas ce jour-là quelle ma dit quelle aimerait avoir un cul comme le mien! Pourtant, cette fois, plus de dentelle ! Elle lavait vraiment sous les yeux !
Pendant quelle se savonnait, moi aussi je lai vue entièrement nue. Plus avec ses culottes de nylon de couleur indéfinissable et ses soutifs moitié vides. Eh ben figurez-vous quelle fait partie de ses nanas qui gagnent à être nues. Vous avez jamais vues des filles comme ça à la plage ? Peut-être parce que mal fagotées, ou une forme de corps mal souligné par les fringues, qui semblent toujours mal tomber. Et puis nues, au naturel, tout dun coup, tout va bien ! Christelle, elle est comme ça !
Non ? Jamais ? Vous faites pas les plages naturistes, peut-être
Je vous assure, vous voyez des fois une chouette nana sur la plage, vraiment bien, et puis vous la croisez le soir en jeans et ça le fait plus !
Bon, je peux pas non plus conseiller à Christelle de se balader à poil ! Au bureau, cest pas une bonne idée ! Mais là, sous la douche, je le lui ai dit. « Tes pas mal, finalement ». Je messuyais en riant et en la regardant.
Elle, pas de clito impressionnant, mais un joli sexe. Marrant comme un sexe de fille peut être joli ou triste. Le sien est beau, de belles lèvres, joufflues, presque. Vous voyez ce que je veux dire ? Bien dessinées, épaisses. Joufflues, cest le mot ! Bien découpées. Et bien visibles. « Tas pas fini le boulot ? ». Un triangle de poils très courts. Quelle avait dû raser une ou deux semaines avant et puis oublier en létat.
Vous vous rasez, vous ? Quoi ? Cest indiscret ? Au point où on en est ! Vous pouvez bien me dire !
Non, moi, jamais ! Je coupe un peu, bien sûr, pour faire propre, mais complètement, jai jamais fait. Déjà que ça me gratte quand je me fais le maillot, jimagine même pas ! Et puis moi, quand je me rase sur les côtés jai des poils qui repoussent sous la peau et ça fait des boutons rouges. Pas vous ? Ah ! Toi aussi, tu vois !
Christelle était un peu embêtée que je la regarde en détail, les yeux sur son ventre. Elle a attendu de sêtre essuyée et davoir enfilé les dessous de rechange quelle avait amené. « Cest vrai que tas déjà fait avec une fille ? ». Elle me regardait pas. « Cest bien ? ». Jai pas répondu sur le coup. Je crois que cétait pas le moment.
Il y a des questions qui prennent un sens différent selon le moment où on les pose. Les mots sont les mêmes, mais la situation change tout. En fait, cest pas seulement les mots qui comptent. Cest la manière de demander. Le lieu. Le regard, lexpression, le ton de voix. Qui changent pas la question. Pas vraiment. Mais lui donnent du poids. Une autre valeur. Une autre charge.
Alors faut faire gaffe à ce quon répond.
Moi jai choisi de pas répondre. Peut-être que la réponse était de la prendre dans mes bras, et peut-être pas.
Jai fini de me sécher les cheveux et on est sorties de la cabine.
Un truc bête. Le lendemain en arrivant au bureau, elle me tournait le dos. Jai posé mon bras sur ses épaules. Elle sest retournée et je lui ai fait une bise sur la joue. Eh bien, à ce moment-là, jai su que javais eu raison de rien dire. Parce quon était bien toutes les deux. En phase. En confiance. Amies.
Je sais, et elle sait aussi, que si loccasion se représente, il y aura peut-être des gestes entre nous, peut-être, que ça sera naturel, et que quoi quil se passe, on sera amies encore après.
Ces petits moments-là, cest vraiment super, non ?
Avec un mec, cest différent. Difficile déchapper à la charge érotique.
Et je savais toujours pas si jirais chez Hervé et Sandra le samedi soir.
Je ne me souviens plus si cest ce soir-là ou le lendemain que jai trouvé un mot de Frédéric glissé entre la porte et le montant de porte, à hauteur de la sonnette. Il avait sans doute griffonné son message appuyé sur la porte. Le stylo marquant le papier sans déposer dencre sur certaines lettres. Dune écriture nerveuse. Message improvisé. Comme agacé de ne pas me trouver au nid.
Il disait «
serait bien quon se vois
je repasserais demain
».
Son truc, cest les chiffres, pas lorthographe. Et moi jai un petit esprit mesquin. En rentrant, jai pris un feutre rouge pour souligner les fautes avant de coincer son billet sur la porte du frigo avec un aimant.
Cest un peu con, je sais, mais je faisais ça les derniers temps. Exprès pour lemmerder. Efficace. Cest quil était fier, le monsieur. La vengeance de la bonniche.
Le voir ? Mais pourquoi ? Il disait pas ce quil me voulait. Me voir, cest vague. Javais pas trop envie.
Jy pensais en rentrant chez moi le lendemain. Failli léviter sciemment en traînant. Failli mattabler chez le traiteur chinois au lieu de ramener mes petits plats chez moi. Juste failli. Je suis rentrée.
Il mattendait dans sa voiture, garé devant lentrée de limmeuble.
Sa voiture. Quest-ce quil a pu me gaver avec sa bagnole ! Dès le début, il avait choisi ce quil voulait acheter. Mais non ! Il a fait tous les concessionnaires du coin. Il essayait, négociait. Me prenait à témoin. Moi je men foutais de sa bagnole ! Jai pas le permis ! Lancienne me convenait très bien. Pendant deux mois, cétait son seul sujet de conversation. Il parlait en mots codés ! Kilowatts et mètre-Newton, cent mètres départ arrêté, puissance à bas régime.
Un peu pour me foutre de lui, un peu parce que ça mintéressait aussi, moi, je voulais savoir si on était bien assis dedans et de quelle couleur elle serait, où on rangeait le jeton pour le caddy.
Eh bien sûr, il avait acheté le coupé Audi noir. Celui quil avait choisi dès le début. Tout fier de lui. Même quand il sest aperçu quon pouvait pas mettre nos deux sacs de tennis dans le coffre !
Le tennis, on ny jouait plus depuis un an. Il sétait fait une mauvaise entorse et on navait pas renouvelé notre abonnement. Dommage, jaimais bien. Encore un truc que jai abandonné à cause de lui. Je my remettrai un de ces jours. Pourquoi pas avec Sandra dailleurs ? Elle était meilleure que moi, elle 15/2 et moi 15/4, mais je laccrochais bien quand on était en fac. Elle ma dit quand on sest vues quelle rejouait quelques tournois. Moi, je retrouve la forme avec la gym. Je savais pas encore si jirais à leur soirée, mais javais envie de lappeler pour jouer au tennis.
Oui ! Jen étais à Fréderic
Je lui ai fait signe de la tête, sans mapprocher et sans lattendre pour rentrer dans limmeuble. Pas envie de lembrasser. Il était derrière moi quand jai ouvert la porte de lappart et ma suivi dans la cuisine.
YES ! Il a vu son mot raturé de rouge sur le frigo ! Il la détaché et la mis dans la poubelle avec un air excédé.
Il savait pas trop quoi dire
Jallais bien ? Très bien. Pas de soucis ? Aucun, tout va bien.
Attendez, jallais pas lui dire que javais pleuré pendant deux jours ni que je ne savais pas très bien quoi faire de ma vie ! Oh ! Quest-ce quil attendait ? Jaurais dû lui dire que je métais fait sauter par le coup du siècle, que je méclatais à prendre des douches à poil avec une collègue de bureau, que jallais peut-être jouer au poker samedi avec Sandra et son copain ?
Il secouait la tête avec une petite moue en regardant mes nouveaux meubles, tâtait de la main les tentures de soie que javais posé aux murs du salon, redressait une pile de magazines sur la petite table du salon.
Il ma regardée en sapprochant de la bouteille de scotch posée sur la desserte. De lentrée de la pièce, je lui ai fait signe que non.
Eh ben vous savez pas ? Jai jamais su pourquoi il était venu ! Enfin, jai bien une petite idée ! Mais son petit sourire niais quand il était rentré avait disparu à la vue du papier sur le frigo, et sa tentative avortée de sattabler en sirotant mon scotch a refroidi ses ardeurs.
Moi, javais eu peur de ressentir un petit pincement à le revoir. On a quand même vécu deux ans ensemble ! Mais rien ! Juste de lagacement à le voir se dandiner autour de la table du salon avec un petit air pincé.
Et jai surtout pas lancé la conversation ! Muette !
« Bien, bien, bien
». Je cite de mémoire. Du Frédéric in the text !
Il a hoché une ou deux fois de la tête. Il pensait à quoi ? Je men foutais, et il a décidé assez vite de mettre les voiles. « Je vois que tout va bien
je vais te laisser
». Il sest un tout petit plus raidi quand jai juste dit « Bonne idée ! ».
Deux ans avec lui . Trois mois après lui. Et je compterais plus jamais le temps comme ça !
Pitoyable ? Un peu. Un peu quand même.
Javais un coup de blues.
Jai appelé Sandra pour lui demander si on pouvait trouver un créneau pour jouer au tennis et pour lui dire que, désolée pour samedi, mais javais autre chose de prévu.
Jai failli appeler José. Failli seulement. Cétait pas une bonne idée.
Jai pris un bain, je me suis épilé les jambes, je me suis rasée dans les aines et le haut des cuisses, je me suis fait un masque, et jai mangé froid les trucs chinois que javais acheté en rentrant.
Croyez-moi sur parole, le chinois, froid, cest pas le top !
Jai joué au tennis avec Sandra le vendredi soir, en nocturne. Pas terrible. Le tennis, cest pas comme le vélo ! Faut du temps pour sy remettre ! Et comme elle insistait, je suis allée chez eux le lendemain.
Jai pas de constance. Je sais.
Un petit pantalon, un chemisier, mon blouson de cuir. Soft. On était trois couples. Elle mavait rien dit, mais elle avait invité un copain à eux pour que je me sente pas déplacée. Elle aurait pu choisir moins collant et moins con. Elle a vu au cours de la soirée que ça marchait pas fort et ma dit quau débotté, elle avait pas trouvé mieux.
Je discutais sur la terrasse avec Hervé en buvant du Champagne quand les autres sont venus dire au revoir.
« Tas le temps, fini ton verre », quil était en train de remplir.
Bon, après les papouilles de Sandra quand elle mavait ramené chez moi la veille en rentrant du tennis, javais bien imaginé un truc de ce genre !
Jétais pas obligée de venir et je pouvais partir. Je suis restée. Dailleurs, plutôt sympa sur ce coup-là, Sandra ma posé la question franchement. Elle était assise sur laccoudoir de mon fauteuil. Jai posé la joue contre son bras. Plutôt sympa aussi, Hervé sest esquivé. Après, après
Cétait bien.
Sandra, cest pas une nana à fioritures. Hervé avait à peine tourné les talons quelle avait déjà les mains sur mes seins. Et cest pas uniquement pour lui faire plaisir que jai mis ma main dans sa culotte. Jen avais envie.
Hervé était couché quand on la rejoint et avait éteint la lumière. Dans le noir, cest bien aussi. Jai bien aimé.
Au ptit-déj, y avait des chaussons aux pommes et des pains au chocolat. On a traîné un peu et Sandra ma ramenée chez moi avant midi. Je regrette pas. Pas de fausse note. Jai pris mon pied. Eux aussi. Bonne soirée.
Vous aimez pas lamour-copains, vous ? Moi oui. Plus simple. Bon, ok, un peu de fièvre et de passion, cest bon aussi. Il y a un temps pour tout. »
Ça vous ennuie pas si on sarrête pour ce soir ? Moi, ça marrangerait, je me lève tôt demain.
Le week-end ? Il y a deux semaines, pourquoi ?
Oh oui, vous en faites pas, jai encore de petites choses à vous raconter !
Si vous avez le temps, bien sûr ! On se retrouvera bien un de ces soirs !Tu vas lécrire, ça aussi ? Je pourrais lire ? Tarrange un peu, quand même, parce que cest un peu décousu
non ? Rien ? Cest quoi ton nom ? Misa, bon ! eh bien bonsoir à tous, et bonsoir Misa ! A la prochaine, bye !
Comme après notre première rencontre, je me suis mise au travail dès mon retour chez moi, tant que je gardais frais en mémoire et son rythme et ses mots.
(à suivre)
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