Les Deux Pestes

Cela faisait déjà plusieurs mois que je supportais tant bien que mal ces deux filles. Je n‘avais pas le choix car nous travaillions tous les trois sur le même projet dans un laboratoire de recherche universitaire. C’était donc cohabitation e, dix heures par jour, cinq jours par semaine. Et je n’étais pas au bout de mes peines : encore au moins un an à tirer avant de pouvoir passer à autre chose !

Au début, j’ai fait beaucoup d‘efforts pour Élodie, la plus sympa des deux.
La première fois que je l’ai vue, j’en suis tombé raide amoureux. Il faut dire qu’elle était vraiment craquante avec son grand sourire, ses taches de rousseur et ses yeux malicieux. Sans parler de sa poitrine de compétition et de son derrière. Un tout petit peu enrobée, juste ce qu’il faut, comme je les aime.
Malheureusement pour moi, Élodie est aussi délurée et bavarde que je suis timide et j’ai tout de suite compris que je n’avais aucune chance. Que voulez vous, dans la vie, il faut savoir admettre ses limites et faire avec ! Je me suis donc contenté de fantasmer, en traquant la marque de son string sous son jean ou en louchant dans son décolleté et dans l’emmanchure de ses t-shirts.

Mais attention, si je suis coincé avec les filles, je ne suis pas plus stupide que la moyenne et j’ai rapidement compris son petit jeu : elle a vite senti que je voudrais bien mais que je n’osais pas, donc elle a abusé de la situation. Les nanas, c’est toujours comme ça. Même si on sait qu’elles nous prennent pour des pigeons, quand elles nous plaisent, on ne peut rien leur refuser, surtout avec un sourire ou un petit mot gentil. Alors, les premiers temps, je me suis tapé pas mal de boulot à sa place. Inconsciemment, je devais espérer que ça l’inciterait à faire le premier pas. C’est fou ce que je peux être naïf, parfois !

L’autre oiseau rare, c’est Mademoiselle Anne-Sophie. Un poème, celle-là. Magnifique petite blonde au look hyper sophistiqué, cheveux très courts savamment coiffés en pétard avec des mèches colorées, piercings à gogo, du genre à changer de tenue trois fois par jour.

Au royaume des têtes à claques, personne ne pourrait lui contester la couronne. Méprisante à souhait, jamais un sourire, jamais un mot aimable. Il n’y a qu’Élodie qui trouve grâce à ses yeux. Elle peut passer des heures à travailler à vos côtés et vous ignorer totalement. Et si elle n’a pas d’autre solution que de vous adresser la parole, elle ne se donne même la peine de vous regarder. Charmante, je vous dis… Mais ce qui m’énerve par dessus tout, c’est que cette espèce de peste est particulièrement brillante, qu’elle a quasiment toujours raison et réussit à peu prêt tout ce qu’elle entreprend. Et c’est très dangereux ça, car, dans le petit monde universitaire où nous allons évoluer et rapidement nous retrouver en concurrence, elle risque de me coller sous l’éteignoir pour le reste de mes jours, ou pire, de me contraindre à travailler sous sa direction… Tout mais pas ça, par pitié !

Alors au fil des semaines, la situation s’est tendue. J’en ai eu assez d’être le bouffon de service, et j‘ai trouvé mon costume d’amoureux transi de plus en plus pénible à porter. Il m’a même semblé qu’elles devenaient toutes les deux de plus en plus chiantes. Certains jours, on aurait dit qu’elles le faisaient exprès.
J’avais jusqu’à présent toujours réussi à éviter le conflit ouvert, mais vendredi dernier, ça a été plus fort que moi et j’ai explosé.

Élodie n’en faisant qu’à sa tête, comme d’ habitude, avait planté une de mes manips en cours depuis une semaine. Et lorsque j’ai râlé, l’autre pimprenelle s’est mise à jeter de l’huile sur le feu, m’accusant d’être le boulet du labo, champion toutes catégories de lenteur et d’incompétence. À croire qu’elle n’attendait que ça !

Déclaration de guerre en bonne et due forme :

• — Mon travail n’est sûrement pas parfait, mais pour un gars qui doit supporter toute la journée un gros thon et une mal baisée, ce n’est déjà pas si mal !

Quelques secondes de silence.
Premier tir de riposte, avec armes conventionnelles : je prends en pleine figure un classeur, des pots à crayons et une bouteille d’eau minérale.

Immédiatement après, Anne-Sophie dirige vers moi un missile à tête nucléaire :

• — Écoute-moi bien, connard. J’ai la preuve que les résultats de ta soi-disant « super publication », dont tu nous rebats les oreilles à longueur de journée, sont complètement bidouillés. Je me doutais bien qu’un abruti comme toi ne pouvait pas pondre un truc pareil. J’ai épluché les fichiers de sauvegarde des ordinateurs. Ils gardent la trace de toutes les modifications apportées aux résultats avec en prime le jour, l’heure et l’identifiant de celui qui les a faites. Pas besoin de te dire ce que j’ai trouvé, tu le sais aussi bien que moi. Ça sera lundi matin sur le bureau du patron. Il te reste le suicide ou l’ANPE. Salut !

J’eus à peine le temps de répondre par un soupir dédaigneux, genre « même pas mal », que la porte du labo claqua dans un bruit de tonnerre, faisant tout trembler, me laissant seul, en proie à une angoisse terrible. Parce que ce qu’elle avait dit était vrai !
Bien sûr cette garce avait beaucoup exagéré. Je n’avais modifié que quelques résultats, à la marge, j‘allais dire comme beaucoup d’autres étudiants, histoire de présenter un travail nickel. Mais pas de bol, je m’étais fait pincer. Il avait encore fallu qu’elle se mêle de ce qui ne la regardait pas, celle là. C’est incroyable !

J’imaginais tout à fait ces deux pestes allant pleurnicher dans le bureau du patron, lui expliquant que je les empêchais de travailler et que je les insultais.

• — Et en plus, Monsieur, il falsifie ses résultats. Sur des publications qui engagent la réputation du laboratoire, avec votre nom en caution !

Non seulement j’allais être viré sur le champ avec les félicitations d’usage, mais il est certain que le boss mettrait un point d’honneur à m’empêcher d’aller plus loin dans mes études. Et compte tenu de son aura dans le milieu, il n’y avait pas à parier un centime sur mon avenir !
Difficile d’être plus mal.

Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit, cherchant désespérément une parade qui n’existait pas.

Sauf à négocier avec ces deux horreurs, la fin de ma carrière était inexorablement programmée pour lundi matin.
J’avais le numéro de portable d’Élodie mais elle était sur répondeur. Samedi, j’ai dû laisser dix mille messages l’implorant sur tous les tons de bien vouloir me rappeler. Je me suis excusé, j’ai proposé de les rencontrer, de les inviter au restaurant pour discuter, de leur offrir la lune si elles le voulaient… Rien à faire, aucune nouvelle.

Encore une nuit blanche avec une énorme boule à la place de l’estomac.
Nouvelles tentatives dimanche matin, toujours la messagerie vocale.
Miracle, à midi, Élodie décroche.

• — C’est quoi ce cinéma, tu as saturé ma messagerie avec tes appels, tu crois que je n’ai que ça à faire, d’écouter tes jérémiades ?

YESSSSSS… je l’avais et je ne la lâcherais pas. Plus question d’être timide, il en allait de ma survie. Je finis par obtenir à l’arrache un rendez-vous chez Anne-Sophie, à dix neuf heures.

• — Et ne t’imagine surtout pas qu’on va te pardonner !
• — Je n’imagine rien, j’ai juste besoin de vous parler.
• — Et bien tu ne vas pas être déçu.

Pas très engageant tout ça, mais je m’en moquais. Au moins le contact était rétabli.

* * *

Drinnnngggg… Des secondes qui n’en finissaient pas, un bruit de bottes qui se rapprochait en claquant sur le parquet et Élodie qui ouvrait enfin, l’air plus renfrogné que jamais.
Je dis bonjour, sur le ton le plus humble possible. Pas de réponse. Elle claqua la porte derrière moi, sans un mot, et repartit dans la pièce voisine causer avec Anne-Sophie.

L’accueil était à la hauteur de ce que je craignais mais il fallait positiver. Après tout, ça partait tellement mal que la situation ne pouvait que s’améliorer ! Allez, courage.

Pour ne pas brusquer les choses, je préférais attendre en regardant les photos sur les murs, en faisant semblant de m’intéresser aux livres dans la bibliothèque, aux CD, en passant le temps… Mais rien ne bougeait, elles papotaient toujours, une histoire de voyage au Maroc, me semblait-il.

Cela faisait maintenant plus d’un quart d’heure que je tournais en rond dans le séjour, et toujours pas de signe de vie de l’autre côté. C’est sûr, je ne leur demandais pas de me sauter au cou mais je n’étais pas non plus venu pour faire , et il allait bien falloir passer aux choses sérieuses. De toute façon, je n’étais pas dupe, elles le faisaient exprès, c’était bien leur genre. Sûr qu’elles devaient s’amuser à voir combien de temps j’allais tenir comme ça, à attendre leur bon vouloir.

Avec une audace qui me surprit moi même, je finis par passer la tête dans l’encoignure de la porte. C’était la chambre et les deux filles étaient allongées sur le lit, avec une pile de catalogues de voyage.
J’essayais l’humour pour détendre l’atmosphère, on ne sait jamais, si ça marchait :

• — Dites, je ne voudrais pas déranger, mais si vous vous occupiez un peu de moi !

Anne-Sophie laissa bruyamment tomber son livre, l‘air excédé.

• — Il va encore nous casser les pieds longtemps, celui-là ? Mais pourquoi l’as-tu fais venir ?

Élodie ne répondit pas. Elle posa doucement ses revues et prit tout son temps pour s’asseoir confortablement sur les coussins, adossée au mur. Elle me regardait fixement, droit dans les yeux, un petit sourire en coin. À mon avis, elle attendait cet instant depuis pas mal de temps, j’ai une bonne intuition pour ce genre de choses.

• — Laisse, Anne-So, laisse. Je vais m’en occuper.

Ça y était, le match allait enfin pouvoir commencer !

Je profitais de ce moment de franche convivialité pour essayer de placer mon baratin. Peine perdue. Je n’eus pas le temps de finir la première phrase qu’elle me coupa la parole.

• — Alors comme ça, je suis un gros thon. C’est une question de physique ? Je sens le poisson ? Tu dois vachement t’y connaître en filles, pour avoir un jugement aussi fin ! Mais tu as peut être raison. On va voir. Ok ? Donc, il pèse combien le gros thon à ton avis ?
• — Écoute, Élodie, c’est une expression idiote, je…
• — STOP ! Deux options : tu réponds aujourd’hui à mes questions, ou lundi à celles du patron. La règle du jeu n’est pas négociable. Et remarque bien qu’on ne t’a pas à venir. Alors, combien ?

Nouvelle tentative d’explication. Élodie répondit d’un air agacé, en me montrant du doigt la porte de sortie.

• — Tu peux y aller, on a plus rien à se dire.
• — Ok, Ok, j’ai compris, ne t’énerve pas.
• — COMBIEN ? DÉPÊCHE ! cria-t-elle, me faisant sursauter.

J’essayais de faire galant.

• — Disons 60 kg ?
• — Perdu, t’es un gros nul. Tu retires ta chemise.
• — Pardon ?
• — Tu as bien entendu. Grouille, parce que je n’ai pas que ça à faire. À moins que tu préfères rentrer chez toi pour une nouvelle nuit blanche ?
• — Mais il n’en est pas question, enfin. Tu me prends pour qui ?
• — Dépêche, ou tu vas le regretter.
• — Je te rappelle que nous sommes presque des universitaires maintenant. Nous ne sommes plus à la maternelle ! Il serait temps d’avoir un comportement responsable.
• — Parce que tu penses qu’insulter ses collègues en les traitant de gros thon et de mal baisée, c’est responsable comme comportement ?

Le ton commençait à monter. Je n’aimais pas ça.

• — Écoute, Élodie, on a tous les deux passé l’âge de ces jeux d’adolescents… On pourrait…

Elle m’interrompit en hurlant, rouge de colère :

• — ALORS CASSE-TOI, ON T’A ASSEZ VU ! TU AURAS CE QUE TU MÉRITES LUNDI. DÉGAGE !

Je pris peur. Élodie ne se maîtrisait plus et je risquais de tout perdre d’une seconde à l’autre, si ce n’était pas déjà fait. Je me dépêchai d’obéir, défaisant en tremblant mes boutons, avant d’ouvrir ma chemise et de la poser sur le lit.

Elle se calma un peu, mais la situation restait tendue.

• — Deuxième question : tour de poitrine du gros thon ?
• — Allez, arrête. Je suis sincèrement désolé, je ne pense pas un mot de ce que je vous ai dit…

Elle me fusilla du regard. Je sentis qu‘elle allait de nouveau se mettre à crier. La balle était dans mon camp mais je savais bien que je n’avais pas le choix et que si je partais maintenant, je le regretterais toute ma vie.

• — Euh ! 95C…

Elle sourit.

• — Affligeant, tu as perdu tes chaussures ! Les deux.

Grosse angoisse. Je compris tout à coup comment cette histoire allait se terminer. Non, ce n’était pas possible. Moi, le garçon le plus pudique de la terre, je n’allais quand même pas devoir faire un strip-tease devant ces deux nénettes !

• — On continue : je mesure combien ?

J’essayai 1,72 m.

• — Pas loin, mais raté. Tes chaussettes, s’il te plaît.

Mon cœur n‘avait jamais battu aussi fort. Pas d’issue de secours en vue. Dans quelques instants, j’allais me retrouver à poil sous l’œil narquois d’Élodie. Quant à Anne-Sophie, fidèle à elle même, elle avait le nez dans ses catalogues, ne daignant même pas lever la tête.

• — Bon, on passe aux questions difficiles maintenant. Tour de hanches ?
• — 80 ?
• — Ben voyons, et puis quoi encore ? Ton pantalon, vite.

Je tremblais tellement que j’eus du mal à défaire ma ceinture. Je fis glisser mon pantalon jusqu’à mi-cuisse, écartant les jambes pour le bloquer, en le retenant avec les mains…

• — Pas comme ça. Donne-le moi.

Je pris une grande bouffée d’air et je le retirai rapidement, en essayant de ne penser à rien.
J’étais maintenant en caleçon, rouge comme une tomate, ne sachant pas où mettre mes bras pendants. Élodie faisait durer le plaisir et prenait tout son temps.
Non, ça ne pouvait pas arriver, il fallait absolument que je trouve quelque chose pour arrêter ce jeu. Après tout, ce serait comme si elles m’avaient vu en maillot de bain, pas de quoi dramatiser.
Elle interrompit brutalement le cours de ma pensée :

• — Dernière question pour monsieur super macho. Écoute bien : quel est mon tour de fesses ?

Ses yeux pétillaient de plaisir.

• — Écoute, Élodie… Mon regard se fit suppliant. Tout ce que tu voudras mais ça, je ne peux pas… Comprends-moi…
• — Alors, combien ?

Je répondis timidement 90, sans y croire.

• — Mauvaise pioche. Donne-moi ton slip.

Et elle tendit la main dans ma direction.
Je n’avais pas d’autre alternative que d’obéir à cette petite garce… et je baissais lentement mon caleçon d’une main, essayant de protéger avec l’autre ce qui me restait d’intimité.

De toute ma vie, je n’avais jamais ressenti un tel sentiment de honte. J’étais vaincu, tout nu, les yeux baissés et les mains crispées sur le pubis devant ces deux filles qui me mataient avec un sourire complice et un air triomphant.

Élodie se leva lentement et vint vers moi, arrogante, la poitrine en avant, faisant bruyamment claquer ses bottes sur le parquet.
Elle me tourna longuement autour, me détaillant de la tête aux pieds. Par moment, elle s’approchait tellement que je sentais sa peau contre la mienne, puis elle se reculait pour mieux m’observer, comme un chat qui aurait enfin réussi à attr une souris et s’apprêterait à jouer avec elle.

J’espérais que la partie allait bientôt prendre fin. Erreur, elle avait à peine commencé.
Élodie se campa devant.

• — Regarde-moi dans les yeux.

Une fois de plus, je dus lui obéir.

• — Maintenant, mets les mains dans le dos.

J’eus l’impression que la terre s’entrouvrait sous mes pieds. Je voulus protester mais je n’arrivai qu’à bégayer quelques syllabes. J’étais tétanisé. Pour la première fois depuis très longtemps, je crus que j’allais pleurer.

Elle recommença son petit numéro.

• — Je compte jusqu’à cinq. C’est la dernière occasion qu’il te reste pour te faire pardonner. Après, c’est le bureau du patron lundi… Un…

J’essayai de me motiver. Ce poste de chercheur, j’y tenais tellement. Je travaillais pour cela depuis des années. Je n’allais pas tout gâcher aujourd’hui. Dans dix ans, j’aurais tout oublié de cette histoire.

• — Deux…

C’est idiot, si j’étais très malade et qu’elles soient infirmières ou médecins, je ne ferais pas tant de difficultés pour me déshabiller.

• — Trois…

Je n’ai qu’à me dire que c’est un bizutage, comme en subissent chaque année des tas d’étudiants. Et encore, j’ai de la chance, elles ne sont que deux. D’habitude c’est toute l’année du dessus qui te voit à poil sur l’estrade.

• — Quatre…

Non, ce n’est pas possible ce qui m‘arrive, je ne peux pas, je n’y arriverai pas…

• — Et cinq !

Élodie ouvrit encore une fois la bouche mais je ne saurais jamais si c’était pour me laisser encore une chance ou pour porter l’estocade, parce qu’à cet instant, sans même me rendre compte de ce qui se passait, je me jetai à l’eau et mis les mains dans le dos.

Elle prit un peu de recul, et passa de longues secondes à m’examiner en détail, un grand sourire aux lèvres, savourant sa victoire.

• — Et bien, ça ne valait pas le coup de faire tout ce cinéma, il n‘y a vraiment pas grand-chose à cacher. Tu sais, Anne-So, monsieur super macho a de toutes petites couilles !

L’autre peste jeta vaguement un œil, avant de reprendre sa lecture :

• — Et c’est quoi, ce machin ridicule ? Mon neveu de dix ans a une bite plus grosse !
• — Attends, c’est normal, un gros thon et une mal baisée, comment veux-tu que ça l’excite ?

Là, elle avait tort. Si me trouver nu en public, surtout devant des filles que je connaissais, était le pire cauchemar imaginable, je n’aurais jamais pensé que cette situation puisse être aussi troublante. Pourtant, ce que je commençais à ressentir entre les jambes ne me laissait aucun doute sur la suite des événements et je sentais bien que je n’allais plus pouvoir maîtriser longtemps la situation. J’étais déjà assez humilié comme ça, si en plus je me mettais à bander !

Élodie s’assit au bord du lit et me tendit une jambe.

• — Retire mes bottes.

Je m’accroupis, profitant de cette opportunité pour tenter de masquer ma nudité.
Elle était habillée tout en noir, avec de grandes bottes à lacets qui laissaient voir de magnifiques bas sous une petite robe tenue par un gros ceinturon argenté. Superbe, mais pas vraiment le moment pour faire attention à ce genre de détail.
Je pris un maximum de temps pour délier et ôter ses bottes, redoutant l’instant où je devrais me relever. Peine perdue. Une fois ses jambes libérées, elle posa ses pieds sur mes épaules, puis les descendit lentement sur mes pectoraux pour venir frotter le tissu de ses bas sur mes mamelons. L’effet fut immédiat et je vis ses yeux prendre un air gourmand, alors que ma queue se mettait à pencher lourdement sur le côté.

• — Tu vois, dit-elle, il peut y arriver, quand on l’aide un peu.

Anne-Sophie était absorbée par ses catalogues. Elle me regarda à peine :

• — Pour le même prix, on a une semaine à Agadir !

Élodie continua, un sourire sadique aux lèvres, et fit glisser un pied sur mon ventre, avant de l’insinuer entre mes cuisses qu’elle écarta sans ménagement.

• — Maintenant, debout.

Et elle joignit le geste à la parole, repoussant avec ses orteils mes testicules vers le haut.
Je dus me relever, tout honteux, à moitié recroquevillé sur moi-même, essayant de cacher ce début d’érection avec les mains.

• — Ça rime à quoi, cette tenue ? Comporte-toi un peu en mec ! Les mains dans le dos ! Tiens-toi bien droit ! Et écarte les jambes, qu’on en profite !

Pour un garçon aussi pudique que moi, devoir s’exhiber de la sorte était insupportable et j’avais une envie irrésistible de la claquer très fort. Il fallait vraiment que je n’aie pas le choix, pour supporter une pareille humiliation.

Si mon sexe avait durci, il pendait encore vers le bas et j’espérais pouvoir en rester là.
Mais Élodie ne l’entendait pas ainsi :

• — C’est mou tout ça, je suis sûre que tu peux bander bien plus fort. Tiens, allez, pour t’aider, je vais me déshabiller un peu.

Et alors que j’étais debout devant elle, tout nu, elle retira doucement ses collants, me dévoilant des jambes de rêve.
Je n’en croyais pas mes yeux et sentis, sans rien pouvoir faire, que ma queue se redressait inexorablement, passant par l’horizontale pour venir pointer vers le ciel, raide comme un pieu, gonflée comme jamais. Les deux filles éclatèrent de rire en me regardant durcir devant elles.
Je fermai les yeux, attendant la fin de mon calvaire.

Malheureusement, tout cela n’était rien à comparer de ce qui m’attendait.
Élodie m’ordonna ensuite de me rapprocher puis elle se pencha en arrière sur le lit, prenant appui sur ses coudes. Elle m’enserra très adroitement le sexe avec ses deux pieds et, lentement, me décalotta, repoussant au maximum mon prépuce, découvrant un gland rouge et humide qu’elle se mit à masser délicatement. Le contact de ses pieds nus sur ma chair était terriblement excitant et malgré tous mes efforts, je ne tardai pas à perdre le contrôle de la situation, ne parvenant plus à rester immobile.
Pisse-vinaigre se rappela à nous :

• — Je te préviens, s’il se laisse aller sur ma moquette neuve, ça va mal aller. Il me nettoie tout avec la langue.

Mais Élodie continuait de plus belle, alors que chaque pression de ses pieds m‘arrachait maintenant un petit gémissement qui l’amusait beaucoup.
Anne-Sophie jetait de temps en temps un coup d’œil, entre deux pages, beaucoup plus intéressée par son voyage que par mes fesses.
Au bout de quelques minutes, je fus au bord de l’explosion, me tortillant dans tout les sens pour essayer de tenir.

• — Je t’en supplie, Élodie, arrête. Je n’en peux plus !
• — Déjà ? Il t’en faut vraiment peu. Finalement, ce n’est pas une question de physique, mon côté gros thon, puisque je l’excite.
• — Je te l’ai déjà dit, c’est sûrement un problème d’odeur, il doit être sensible de la narine ce type là. Il y a une autre possibilité, c’est faire trois jours à Agadir et quatre à Marrakech.
• — On va voir. À genoux, vite !

J’obéis, trop heureux de ne plus avoir à me donner en spectacle.
Elle posa ses plantes de pieds sur mon visage.

• — Ça sent mauvais ?
• — Non.
• — Non, mon chien ?
• — Non, Élodie.
• — Non, Mademoiselle Élodie, s’il te plaît. À partir de maintenant, tu ne t’adresseras plus à moi que de cette manière et tu me vouvoieras, ou tu seras sévèrement puni. C’est compris ?
• — Oui, Mademoiselle Élodie.
• — Alors lèche-moi les pieds, et sans me chatouiller, je suis très sensible.

Cette fille était vraiment une grande malade, mais pendant ce temps là, au moins je ne risquais pas de jouir devant elle. Il n’aurait plus manqué que cela !
Et elle remit le nez dans les catalogues avec l’autre peste, comparant le prix des demi-pensions à Agadir et des hôtels à Marrakech. Mais qu’est-ce que j’en avais à foutre de tout ça ! Qu’elle aille au bout de ses fantasmes de nymphomane refoulée et qu’on en finisse rapidement.

• — Lèche bien entre les orteils, c’est ce que je préfère, et n’abîme pas mon vernis avec tes dents, ou gare.
• — Oui, Mademoiselle Élodie.

L’exercice dura un bon quart d’heure, le temps de lui bichonner les deux pieds. Il faut dire que c’était plutôt agréable. Elle avait une peau très douce, sentant un peu le cuir de ses bottes et j’eus même parfois le plaisir de la sentir sursauter sur des petits coups de langues bien appuyés. Pour un garçon, c’est toujours plus sympa que de recevoir des ordres. Je ne dis pas que j’étais content d’être là, loin s’en faut, mais il y avait de petits avantages à la situation.

• — Tu sais, Anne-So, ce n’est pas un problème d’odeur de pieds, il a l’air de bien aimer. Tu crois que ça vient des dessous de bras ?
• — Peut-être. En tout cas, maintenant il bande mou.
• — Ouais, c’est lamentable. Ça suffit. Avoue, tu as aimé ?
• — Oui.

Je me ravisai tout de suite :

• — Oui, Mademoiselle Élodie.

Trop tard. Elle n’attendait que ça !

• — Je vais t’apprendre à m’obéir, tu vas voir. Mets-toi debout.

Je m’exécutai, redoutant le pire. Elle se leva aussi.

• — Tu m’as manqué de respect, tu mérites une punition. Pour ta peine, tu vas te branler devant nous !
• — … Écoute Élodie, euh ! Mademoiselle Élodie… Je vous en prie… Vous ne croyez pas que ça a suffisamment duré ?
• — Tu peux arrêter quand tu veux, mais tu connais la règle du jeu !
• — On peut aussi passer par Marrakech.

Je pensais tout bas « la ferme, toi, tu me stresses encore plus que l’autre ! »
Je commençai à me tripoter tout doucement du bout des doigts mais ce n’est pas du tout ce qu’elle attendait.

• — NON, NON, NON… Vas-y franchement, comme si on n’était pas là. Tous les garçons adorent se branler, on sait ça depuis Freud. Tu ne vas pas essayer de nous faire croire que tu es une exception. Allez plus loin, plus vite…

Je n’avais pas le choix et la mort dans l’âme, je dus me donner en spectacle.

• — Voilà, ça commence à ressembler à quelque chose… Allez, allez, plus vite…

Je ne pensais plus à rien, essayant d’oublier leur présence.

• — C’est bien, tu continues comme ça, et je préfère te prévenir que si tu t’arrêtes ou si tu jouis, ça va aller très mal pour toi. Maintenant, tu me regardes.

Et devant mes yeux ébahis, elle défit son ceinturon et retira sa robe. Élodie, sur laquelle j’avais fantasmé des nuits entières, était debout devant moi, seulement vêtue d’un string et d’un soutien-gorge noirs, magnifique, avec ses petites taches de rousseur sur les épaules et dans le décolleté, et sa poitrine de rêve. Elle prenait un malin plaisir à se retourner, me montrant des fesses pour lesquelles j’étais prêt à me damner.

• — Ça te plaît ?
• — Oui, Mademoiselle Élodie.
• — Il faut dire que tu as passé tellement de temps au labo à regarder sous mes bras ou dans mon décolleté, que tu as bien mérité une récompense.

J’étais au bord de l’orgasme. Il fallait que j’arrête tout de suite, ce n’était plus tenable.

• — Mademoiselle Élodie ?
• — Oui ?
• — Je vous en prie, je n’en peux plus. Laissez-moi arrêter, s’il vous plaît !
• — C’est bien, je vois que tu commences à comprendre. Mets les mains sur la tête.

Je me dépêchai d’obéir. Il était temps. La chaleur m’envahit le bas ventre, irradia dans mes testicules, et se répandit dans ma queue qui fut prise de secousses incontrôlables. Chaque muscle de mon corps se banda. Je ne bougeais plus, je ne respirais plus. Même les deux filles retenaient leur souffle. La vague finit par s’arrêter tout près de l’explosion, avant de refluer lentement, laissant régulièrement passer de petites contractions, me faisant craindre à tout instant une éjaculation tardive incontrôlée, devant ces deux chipies qui n’attendaient que ça ! Quelques secondes de frémissements et je pus enfin me détendre. Ça y était, c’était fini. Je venais de passer à deux doigts de la pire humiliation. Élodie posa son index sur mon gland et vint masser mon orifice pour vérifier que je n’étais pas en faute.

• — C’est bon, pas de sperme. On continue, mais la prochaine punition sera pire, alors fais bien attention à ton comportement. Maintenant, va te laver les mains, c’est dégoûtant ce que tu as fait.
• — Oui, Mademoiselle Élodie.

Nouvel exercice : il me fallut traverser tout l’appartement sous leurs yeux et leurs rires moqueurs, la queue au garde-à-vous, pour rejoindre la salle de bains.
Au retour, après une inspection scrupuleuse de mon index, Élodie me colla ses aisselles sous le nez.

• — Tu aimes l’odeur ?
• — Oui, Mademoiselle Élodie.

Elle s’allongea sur le lit, les bras étendus en arrière. Sa voix se fit tendre.

• — Alors lèche-moi, tout doucement…

J’obéis. C’était très agréable. Sa peau était veloutée sans la moindre irrégularité et elle était impeccablement épilée. Sur le devant, ma langue se hasarda près de la naissance de son sein. Elle ne dit rien. Si seulement j’osais… Non, elle avait gardé son soutien-gorge et j’avais trop peur d’une autre punition. J’allai d’un bras à l’autre, léchant, sentant, embrassant. Je me sentais presque bien.

• — On peut aussi rajouter un raid dans le désert, mais ça fait monter le prix.

L’enquiquineuse de service était de retour.
Élodie replia ses bras en soupirant. Fin de l’épisode. Dommage, j’aimais bien.

• — Tu sais, ce n’est pas un problème d’odeur sous les bras. Ça lui a plu aussi.
• — Ah bon, ça vient peut être de tes fesses.
• — Tu crois, Anne-So ? Toi, assois-toi au bord du lit.
• — Oui, Mademoiselle Élodie.

Elle se leva et se campa debout devant moi, les poings sur les hanches. J’avais une érection d’enfer que je ne cherchais même plus à cacher. Aussi étrange que cela puisse paraître, il me semblait que je commençais à prendre plaisir à ce petit jeu !

• — Branle-toi pour nous.
• — Oui, Mademoiselle Élodie.
• — Tu connais la règle ?
• — Oui, Mademoiselle Élodie. Je ne dois ni m’arrêter avant que vous m’en donniez l’ordre, ni jouir, sous peine d’une punition.
• — Bien, tu apprends vite… Vas-y, on te regarde.

J’étais terriblement excité et tout pouvait arriver d’un instant à l’autre. J’essayais de maîtriser la situation par des mouvements du poignet aussi rapides que courts, juste au contact de la peau, sans serrer la main, mais Élodie ne fut pas dupe.

• — Attention, si tu triches tu seras puni. Serre bien ta bite avec tes doigts. Plus fort, et va jusqu’au bout. Voilà, et plus vite. Et ne t’avise pas d’essayer de m’r encore une fois.
• — Oui, Mademoiselle Élodie. Excusez-moi, Mademoiselle Élodie.

Je dus ainsi me donner de nouveau en spectacle avec, en arrière fond, Anne-Sophie qui analysait maintenant les locations de 4x4 dans le désert !
Se masturber en position assise était moins humiliant que debout, mais la belle Élodie ne manquait pas d’imagination pour me chauffer à blanc. Elle se rapprocha lentement de moi, jusqu’à effleurer mon visage avec son bassin, puis tout doucement, elle fit glisser son string vers le bas, me dévoilant d’abord une toute petite toison taillée très court au milieu de son pubis, puis des lèvres gonflées, que je devinais déjà humides. Je n’en croyais pas mes yeux. Elle était presque nue, ne gardant plus que son soutien-gorge.

• — Tu aimes ?
• — Oui, Mademoiselle Élodie, dis-je en tremblant, d’une voix mal assurée.
• — C’est quand même mieux que de mater le string des filles au labo, non ?
• — Oui, Mademoiselle Élodie.
• — Et tu crois que je ne te voyais pas faire, gros vicieux ?
• — Je m’excuse, Mademoiselle Élodie.
• — Ça te faisait quoi ? Dis-nous un peu, pour voir.
• — Ça m’excitait, Mademoiselle Élodie.
• — CONTINUE ! dit-elle en élevant la voix. Je ne vais quand même pas être obligée de t’arracher les vers du nez ?

Et elle m’attrapa les testicules avec une main en tirant vers le haut, me forçant ainsi à me lever.

• — Tu racontes tout, sans rien nous cacher, c’est un ordre. Compris ? Mets donc les mains sur la tête quand je t’interroge.
• — Compris, Mademoiselle Élodie. J’y repensais après, quand vous n’étiez plus là.
• — Et puis ?

Je ne savais pas quoi répondre, cela devenait trop intime. Elle serra de plus en plus ses doigts, jusqu’à ce que je reprenne ma confession.

• — J’y pensais le soir chez moi dans mon lit… et je me masturbais en imaginant que vous vous déshabilliez devant moi… Je l’ai fait souvent… tous les soirs au début… Des fois, j’imaginais que je vous faisais l’amour aussi…

Ma voix tremblait de plus en plus, je ne pouvais plus contenir mon émotion.

• — Ben voyons ! Et pourquoi pas à trois avec Anne-So, pendant que tu y es ! Je suis sûre que tu y as déjà pensé, n’est-ce pas ?
• — Oui, Mademoiselle Élodie.

Silence. Sa main se referma de nouveau. Je repris :

• — J’aimais bien imaginer que vous faisiez l’amour toutes les deux devant moi.
• — Et on faisait comment ? Dis-moi pour voir.

Ses questions devenaient vraiment gênantes. C’était encore pire que d’être à poil. Mais cette folle était capable de me broyer les testicules si je ne parlais pas.

• — D’abord, vous vous embrassiez… Puis vous vous caressiez…

À chaque fois que je terminais une phrase, elle serrait le poing jusqu’à ce que je reprenne.

• — Vous vous caressiez partout… Puis vous vous masturbiez… Vous vous pénétriez avec les doigts.
• — AH, ÇA SUFFIT ! s’écria Anne-Sophie. C’est dégoûtant d’entendre des choses pareilles ! Ce gars ne pense qu’à ça. C’est un véritable obsédé !
• — Oui, tu as raison, renchérit Élodie, l’air grave. Quand je pense qu’on a travaillé dans la même pièce que lui, nous, des filles innocentes, sans défense, à côté de ce pervers !

Alors celle-là, c’était la meilleure ! Depuis tout à l’heure, ces deux espèces de détraquées me forçaient à assouvir leurs pires fantasmes, et c’est moi qui passais pour un délinquant sexuel ! Dans d’autres circonstances, je crois que j’en aurais éclaté de rire.
Élodie me regarda droit dans les yeux en recommençant à serrer sa main.

• — Est-ce que tu regrettes, au moins ?
• — Oui, Mademoiselle Élodie. Je m’excuse, Mademoiselle Élodie.

La pression devenait difficile à supporter. J’avais vraiment mal et commençais à me tortiller de douleur, la suppliant du regard, mais elle restait impassible. Plus je grimaçais et plus elle souriait.

• — Ne bouge pas, je suis sûre que tu aimes ce que je te fais, n’est-ce pas ?

Je murmurais « oui Mademoiselle Élodie », entre deux gémissements.

• — Tu veux que j’arrête ?
• — S’il vous plaît ! Mademoiselle Élodie.
• — Alors, ne t’avise plus jamais de nous manquer de respect, compris ?
• — Oui, Mademoiselle Élodie.

Et elle desserra tout doucement sa main, me laissant reprendre petit à petit mes esprits, avant de retourner s’allonger à plat ventre sur le lit et de reprendre sa discussion sur les hôtels marocains avec Anne-Sophie, comme s’il ne s’était rien passé.

J’attendis debout, la queue au garde-à-vous, sans savoir que faire. C’était incroyable. J’aurais dû souhaiter plus que tout que ce jeu s’arrête mais non, cette petite peste avait raison, j’aimais ça. J’étais nu devant ces deux filles, humilié, soumis et pourtant je n’avais jamais été aussi excité de ma vie.
Plusieurs minutes passèrent avant qu’elle ne s’adresse de nouveau à moi.

• — Tu mets les mains dans le dos et tu m’embrasses dans le cou.

Je ne me fis pas prier, finalement heureux de quitter le monde de la punition pour retrouver celui du plaisir. Sa peau était tellement douce, elle sentait si bon.

• — Descends.

Je m’attardai sur les petits grains de beauté qui parsemaient son dos et le creux de ses reins. Je promenai mes lèvres sur ses petites rondeurs qui m’attiraient tant.

• — Descends, je t’ai dit.

J’arrivai à la naissance de ses fesses, là où ses formes s’arrondissaient. Je les embrassai, les caressai avec mes lèvres, ma joue, ma langue.

• — Au milieu.

Ma bouche se rapprocha de son sillon pour venir l’embrasser. Je le parcourus de haut en bas, mes lèvres humides collées dessus.
Élodie se cambra et, tout en continuant sa discussion sur les hôtels marocains, se mit à genoux, soulevant les fesses et écartant les cuisses, offrant sans aucune pudeur à mon regard incrédule toute son intimité.

• — Ta langue. Entre mes fesses.

J’obéis, glissant ma langue là où la peau se fait plus humide. Élodie commença à bouger le bassin, me forçant à la lécher sur toute la hauteur de son fondement.

• — Tu aimes cette odeur ?
• — Oui, Mademoiselle Élodie.
• — Continue. Plus profond.

La pointe de ma langue touchait maintenant le fond de son sillon, glissant au rythme des ondulations de son corps.
Elle s’immobilisa alors que j‘étais juste sur son anus.

• — Lèche bien.

Je commençai doucement, un peu gêné.

• — Mieux que ça, c’est un ordre.

Je m’appliquai alors, sans retenue, sur la peau luisante et plissée de son petit orifice, que je sentais se contracter au contact de ma langue.

• — Très bien. Tu aimes mon goût ?
• — Oui, Mademoiselle Élodie.
• — Alors, pousse ta langue.
• — Vous voulez dire, à l’intérieur… Mademoiselle Élodie ?
• — Oui, et si tu n’obéis pas tout de suite, tu vas vraiment le regretter.

Je préférai m’exécuter et j’introduisis le bout de ma langue à l’intérieur de son anus, léchant les premiers centimètres de sa muqueuse.

• — Ça te plaît ?
• — Oui, Mademoiselle Élodie.
• — Tu vois, Anne-So, ce n’est pas non plus l’odeur de mes fesses, le côté gros thon.
• — Bon. Et bien je crois qu’il ne nous reste plus que la foufoune.

Élodie se retourna et me regarda avec un immense sourire.

• — On va voir ça. Va te rincer la bouche, c’est dégoûtant ce que tu as fait.

Éclats de rires des deux nénettes et nouveau défilé dans l’appartement, la queue au zénith.

• — Tu as vu, côté bite, c’est quand même autre chose que tout à l’heure !
• — Ah, ces petits jeunes, il faut tout leur faire découvrir !

Et voilà qu’Anne-Sophie se mettait à faire de l’humour, j’aurais vraiment tout vu aujourd’hui. Finalement, elle gagnait peut-être à être connue.

Au retour, Élodie m’ordonna de m’allonger sur le lit. À côté de moi, Anne-Sophie, repartie dans son trip à dos de chameau, ne regardait même pas ce qui se passait. Elle est vraiment incroyable, celle-là !

Élodie vint se mettre à genoux sur moi, le pubis juste au-dessus de ma bouche.

• — Lèche-moi l’intérieur des cuisses.
• — Oui, Mademoiselle Élodie.

Que du bonheur. J’étais le plus heureux des hommes. Je pris tout mon temps, dessinant avec ma langue de longues arabesques sur sa peau, alors que je sentais l’excitation monter en elle.
Elle avait fermé les yeux. Ses lèvres toutes humides, gonflées de désir, avaient rougi. Je la pénétrai avec la langue et la léchai en profondeur, alors que son vagin ruisselait et que sa cyprine s’écoulait lentement dans ma gorge.

Rapidement, elle ne tint plus en place et son bassin se mit à onduler au rythme de ma bouche. À chaque fois que j’effleurais son petit clitoris, elle sursautait, renvoyant la pointe de ma langue toujours plus loin en elle. Les rôles étaient maintenant inversés, et c’est moi qui la regardais alors qu’elle tentait en vain de se maîtriser, ne pouvant plus retenir les premiers soupirs de plaisir.

Je lui massais le dos, les reins, les fesses. Elle serrait les cuisses de plus en plus fort, se penchant en avant sur moi. Lorsque mes mains atteignirent enfin ses lèvres, elle se jeta en arrière avec un gémissement avant de se reculer sur mon ventre pour venir s’empaler sur mon sexe, en dégrafant son soutien-gorge, enfin totalement nue, me dévoilant les seins que j’avais tant rêvé de voir.

Il n’y avait maintenant plus de Mademoiselle Élodie qui tenait et j’entendais bien prendre ma revanche en la faisant hurler de plaisir, sans aucune retenue, devant Anne-Sophie. À chaque coup de boutoir dans son ventre, elle gémissait un peu plus fort. Je l’attirais vers moi, prenant ses seins lourds dans la bouche, léchant ses aréoles, mordillant ses tétons, caressant chaque recoin de son corps. Elle se mit à crier, me suppliant de continuer et j’accélérai le rythme, poussant de plus en plus fort dans son vagin, lui écartant les fesses avec les mains. Lorsque je forçai enfin son petit orifice pour y glisser un doigt, elle se redressa, en poussant un grand cri.

• — Maintenant, maintenant… oui… Encore, vas y… oui… oui… oui… Ça y est presque… encore… ça y est…

Je jouis en même temps qu’elle, la faisant tressaillir de nombreuses secousses, continuant encore longtemps à danser dans son ventre, goûtant jusqu’au bout mon bonheur, avant qu’elle ne finisse par s’effondrer sur moi.

Quelques secondes passèrent et pisse-vinaigre ramena sa fraise, levant enfin le nez de son catalogue.

• — Dites, faudrait voir à pas dégueulasser mon couvre-lit, et toi, va te laver la bite avant d’en mettre partout, c’est dégoûtant !

Élodie rigola, moi je préférai ne rien dire. Il ne s’agissait pas de tout gâcher maintenant.
Troisième aller et retour dans la salle de bains, je commençais à connaître le chemin. Ça tombait plutôt bien car j’avais une furieuse envie de vider ma vessie. Et l’autre maniaque qui croyait que j’allais m’astiquer la zigounette !

Tout bien réfléchi, j’avais passé une soirée d’enfer, même si le début avait été un peu difficile. J’avais pris un pied incroyable avec la petite Élodie et si l’autre enquiquineuse avait eu la correction d’aller voir ailleurs si on y était, ça aurait été franchement génial ! D’ailleurs, au sujet d’Élodie, j’avais bien l’intention de m’incruster un peu maintenant. Je crois que j’avais réussi à la fois à désamorcer la bombe atomique qui devait m’exploser à la figure lundi, et à me trouver une nana dont les fantasmes feraient pâlir d’envie tous mes copains.

Finalement, j ‘avais très bien fait de me comporter comme ça vendredi soir. J’aurais même dû gueuler avant, ça nous aurait fait gagner du temps à tous les deux.
J’étais perdu dans mes pensées, assis sur le trône, lorsque la porte s’ouvrit et Anne-Sophie me lança :

• — Qu’est-ce que tu fous encore, dépêche-toi un peu, on n’a pas que ça à faire.

Comme d’habitude, Mademoiselle Anne-So avait parlé sans même me regarder, en me tournant le dos. Je levais les yeux et vis d’abord sa main sur la poignée, puis son bras, avant de m’apercevoir avec effarement qu’elle était… toute nue !

Je finis de pisser à toute allure et ressortis, l’air ahuri, de la salle de bains, pour découvrir une scène surréaliste : les deux nénettes étaient à poil, assises sur le lit, et avaient remis le nez dans leurs catalogues de voyage. Les bras m’en tombaient. Je croyais avoir tout vu aujourd’hui mais là, ça dépassait l’entendement.

Il faut dire qu’Anne-Sophie était aussi agréable à regarder qu’elle était difficile à supporter : bronzage presque intégral, musclée, des seins plus petits mais beaucoup plus fermes que ceux d’Élodie, la fesse haute, un vrai physique de rêve. En plus des piercings aux oreilles, à la lèvre, à l’arcade sourcilière et à la langue que je connaissais déjà, elle arborait un large tatouage en forme d’arabesque en bas du dos et un bijou au nombril, au-dessus d’une petite toison pubienne impeccablement taillée en triangle.

• — Mets-toi à quatre pattes sur le lit.
• — Écoute, Anne-Sophie, là je ne me sens plus tellement en forme, tu vois.

Pour sûr qu’elle pouvait voir, mais elle s’en moquait complètement.

• — Dépêche, je te dis.

J’obéis, une fois de plus. Il y a des moments où c’est lassant. Élodie vint s’asseoir en tailleur face à moi et commença par me faire de petits bisous sages sur le nez, puis alors que, très inquiet, je surveillais du coin de l’œil Anne-Sophie qui enfilait un gant en latex, elle glissa sa langue dans ma bouche et m’embrassa avec fougue. C’est à ce moment que l’autre me pénétra, bougeant d’abord doucement ses doigts dans un lent va-et-vient, puis me massant de plus en plus fermement, appuyant sur des points exquisément sensibles, avec des gestes d’experte.

La vue d’Élodie nue, collée à moi, sa langue dans ma bouche et les doigts de fée d’Anne-Sophie me firent rapidement bander comme un âne, ma queue se relevant par petits à-coups qu’elle accompagnait de la main en me décalottant progressivement, tout en me massant les testicules. La langue d’Élodie allait au rythme des mains d’Anne-Sophie, ses lèvres sur les miennes m’empêchaient de gémir et ses yeux devenaient de plus en plus malicieux alors qu’elle sentait le plaisir revenir en moi. Je fus rapidement de nouveau dans un état d’excitation insupportable et Élodie fit encore monter la pression d’un cran en se mettant à me caresser les seins.

Je secouais la tête pour lui faire comprendre, j’essayais de repousser sa langue, je serrais au maximum les fesses mais rien n’y faisait et elles continuèrent leur petit jeu, parfaitement en cadence, sourdes à mes appels. Je crus qu’elles avaient décidé de m’humilier jusqu’au bout et de me faire jouir comme ça, pris de toutes parts, devant elles. J’haletais dans la bouche d’Élodie, mes cuisses tremblaient, ma queue ne tenait plus en place dans la main d’Anne-Sophie, c’en était presque fini…

Soudain tout s’arrêta en même temps, me laissant à la fois soulagé de ne pas perdre un peu plus mon honneur, et frustré d’un orgasme qui s’annonçait imminent.
Mais ce repos ne dura pas. Le temps de retirer son gant et Anne-Sophie s’allongea sur le lit, m’attrapant par les cheveux pour me forcer à m’asseoir sur elle. Là, j’en avais plus qu’assez d’être pris pour un vulgaire sex-toy par ces deux détraquées ! D’une main, elle saisit ma queue et la poussa sans ménagement au fond de son ventre. De l’autre elle m’empoigna les testicules et je compris immédiatement qui allait diriger la manœuvre. Pour preuve, j’eus juste le temps d’ébaucher un mouvement des bras en direction de ses seins, qu’elle me broya littéralement les bijoux de famille, me renvoyant immédiatement dans la position de départ. Ça allait être gai !

Même quand elle baise, Anne-Sophie reste pareille à elle-même, aussi chiante qu’efficace. Au début je n’ai pas aimé du tout mais après, c’est devenu incroyablement bon. Elle a commencé par de tous petits mouvements, très contrôlés, ne contractant que son vagin. Puis elle y a ajouté des ondulations des hanches, de plus en plus rapprochées, alors que son bassin se soulevait en rythme, me comprimant à chaque fois la queue contre son pubis. Quelques minutes de ce traitement et je n’en pouvais plus. Je cherchais la faille qui me permettrait d’imprimer mon rythme pour reprendre le contrôle, mais il n’y avait rien à faire, j’étais prisonnier de ses hanches et de ses mains qui me rappelaient que toute tentative de passage en force était impossible.

Pas un cri, pas un soupir, juste sa respiration de plus en plus rapide. Cette fille est vraiment incroyable, elle fait l’amour comme d’autres s’entraînent pour un marathon. C’est moi qui maintenant gémissais de plus en plus fort, essayant en vain de maîtriser une situation qui risquait à tout moment de m’échapper définitivement. Anne-Sophie continuait de me faire rouler sur son ventre, à son rythme, sous les yeux d’Élodie qui ne ratait rien du spectacle.
Lorsqu’enfin elle jugeât qu’elle avait assez joué et voulut en finir, elle lâcha mes testicules et accéléra, me plaquant sur elle en appuyant de toutes ses forces ses pieds sur mon dos. La réponse fut immédiate : je perdis tout contrôle sur moi-même et alors que son corps d’athlète se contractait, arc bouté sur ses bras rejetés en arrière, jouissant en silence, je me cambrais et, dans un grand soupir, répandais ma semence au fond de son ventre.

J’aurais bien prolongé la chose par un petit câlin, mais Mademoiselle Anne-Sophie n’était pas du genre à perdre son temps. Je fus immédiatement éjecté sur le côté, sans égard ni commentaire, puis les deux filles ramassèrent rapidement leurs vêtements et disparurent dans la salle de bains, ne pensant déjà plus qu’au prix des chameaux à Ouarzazate !

J’en déduisis, désabusé, qu’elles n’auraient plus besoin de mes services pour ce soir, et je me rhabillai en silence, me demandant finalement si tout cela n’était pas qu’un rêve.
Erreur ! Elles ressurgirent tout à coup comme deux petits diables, Élodie toujours aussi excitante avec ses bottes et sa mini robe noire, et Anne-Sophie déguisée en Lara Croft.

• — Bon alors, puisque tu voulais tant nous inviter au restaurant, finalement on accepte. On a réservé une table à ton nom. Dépêche, il ne faudrait pas être en retard.

Et elles n’avaient pas fait les choses à moitié. Restaurant grande classe, super repas, mon compte en banque s’en souvient encore. Avec, bien sûr, une carte de poisson.

• — Tu vas pouvoir te régaler, il y a du thon !
• — Très drôle ! D’ailleurs, à ce sujet, je pense que notre petite discussion de vendredi dernier est close, n’est-ce pas ?
• — Va savoir, avec une mal baisée tout est possible.

À part ces quelques amabilités, la soirée fut plutôt agréable. Mademoiselle Anne-So alla même jusqu’à s’adresser à moi en me regardant dans les yeux, c’est vous dire !
Elles parlèrent de tout et de rien mais ne firent aucune allusion à ce qui venait de se passer. À chaque fois que j’essayais d’y revenir, elles détournaient fort adroitement la conversation. J’attendis en vain le dessert, puis le café, puis le moment où l’on dut se quitter. Rien.
Et elles disparurent comme par enchantement à la sortie du restaurant, après un vague au revoir, me laissant seul sur le trottoir.

Inutile de vous dire que je n’ai pas fermé l’œil de la nuit. Dès le lendemain, la routine reprit ses droits au labo. Anne-Sophie redevint pareille à elle-même, ne me prêtant aucune attention, et Élodie recommença à virevolter en tous sens, me saoûlant de bla-bla sans intérêt et n‘en faisant qu’à sa tête.

Dire que ces deux petites pestes m’avaient quasiment violé la veille et qu’elles faisaient maintenant comme si de rien n’était !

À chaque fois que mon regard croisait Anne-Sophie, je la revoyais nue devant moi, et lorsqu’Élodie ouvrait la bouche pour parler, c’est à dire à peu près tout le temps, je croyais entendre ses hurlements alors que je la faisais jouir. C’était à devenir dingue.
Il me fallut plusieurs jours avant de retrouver un minimum d’équilibre et de pouvoir prendre un peu de recul.

En bon scientifique, je me mis alors à analyser méthodiquement ce qui m’était arrivé, recherchant dans mes souvenirs tout ce qui concernait ces deux filles depuis que nous avions commencé à travailler ensemble, recoupant les données, décortiquant leur comportement. Et la conclusion fut sans appel : elles me manipulaient depuis le premier jour. Elles cherchaient insidieusement à me pousser à bout depuis des semaines et avaient sûrement planifié leur petite orgie depuis fort longtemps.

Mieux, il était évident que les choses allaient continuer et que je devais maintenant m’attendre à une deuxième manche. Mais là, je n’avais pas l’intention de me laisser faire. Je décidai donc de prendre la main et de leur en faire baver à leur tour, le jour venu. Mais pour cela, il allait me falloir faire preuve, dans la plus grande discrétion, de beaucoup de perspicacité.

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