Jeux Imprévus (2/3)

Jeux imprévus
Misa/2012
2ème partie (2/3)

« « Nous avons reçu à dîner un couple d’amis, Alice et Julien.
Gentiment exhib, Alice, aguicheuse , et … je suis entrée dans son jeu.
Parce qu’elle en avait envie ? parce qu’elle ne savait pas comment arrêter ? parce qu’elle avait un peu trop bu ? Elle s’est laissée faire !
Pendant que je l’accompagnais dans la salle de bains à l’étage, Yann et son mari, Julien, jouaient aux échecs au salon … » »

— Les filles sont parties ?
— Elles sont en haut, je crois. Dis, elle est très … démonstrative, Alice ! C’est l’alcool qu’elle a bu qui la rend comme ça ?
— Oh, tu sais, elle a pas besoin de boire pour montrer ses jambes ! Elle … elle est comme ça … Mais tu le sais bien, depuis le temps !
— Ça te gêne pas ?
Julien s’est redressé contre le dossier de sa chaise en gardant en main la tour qu’il projetait de déplacer. Il détournait le regard, un sourire désabusé aux lèvres :
— Non ! C’est bizarre, mais non.
— C’est un jeu qui pourrait l’amener plus loin qu’elle ne le veut …
Julien a croisé le regard de Yann. Il souriait en haussant les épaules :
— Elle se fabrique des frissons … un fantasme …
— Elle t’en a parlé ?
— Non, pas vraiment.
— En tout cas, montrer ses cuisses à Cathy, c’est risqué de sa part ! Elle ne s’arrête pas aux promesses ! et elle est … convaincante ! quand elle veut !
— Pour tout te dire, je crois que c’est à toi qu’elle voulait montrer ses jambes ! Je ne crois pas que les femmes l’attirent …
— Euh … elle la serrait de près ! C’était pour moi ?
— Ne soit pas gêné, c’est pas grave !
— Ben … c’est ta femme ! J’ai rien fait pour ça ! Je veux pas de problèmes entre nous.
— Je sais Yann, je sais. C’est pas un problème, t’inquiète pas. Et puis tu sais … en fait ça m’embête pas.
— Je comprends pas …
— Je t’ai dit, c’est bizarre … mais … elle fait ce qu’elle veut, et … ça me gêne pas … au contraire …
— Au contraire ? Waouh !
Julien a éclaté de rire :
— Ouais, je sais, c’est particulier ! On est mariés depuis 12 ans, et peut-être qu’on s’essouffle un peu, peut-être qu’elle a envie d’autres choses, et j’ai pas envie de l’empêcher … en fait, même, ça va te paraître idiot, mais … j’aimerais bien, moi aussi.

Elle, elle aime bien … se montrer ! et moi, j’aime bien qu’elle se montre … c’est un peu con, mais c’est comme ça …
— Et ça vous arrive souvent ?
— Jamais ! Depuis quelques années on va en vacances dans un camp naturiste. Une fois ou deux, sur la plage, des mecs ont tenté une approche, mais elle s’est dégonflée …
— Et t’aurais fait quoi ?
— … regardé ! … je sens que tu vas pas tarder à te foutre de moi !
— Euh … non. C’est un fantasme connu. Pourquoi je me moquerais ? Bon … tu la joues ta tour ?
— Je suis mort quoi que je fasse, tu m’as coincé !
— Je crois aussi … Julien, si tu veux voir ta femme dans d’autres bras, je crois que tu pourrais monter ! ça fait bien longtemps qu’elles sont là-haut ! Un autre café ? Un alcool ?
— Les deux, c’est possible ?
— Pas de souci !

Bien sûr, ce ne sont pas les termes exacts de leur conversation pendant que j’étais à l’étage avec Alice. J’ai simplement essayé de transcrire ce que Yann m’a raconté le lendemain.
Quand je suis descendue en laissant Alice un peu dépitée se rhabiller, Julien était seul devant l’échiquier.
— Tu réfléchis ?
— Plus la peine, je me suis fait laminer ! Alice est pas avec toi ?
— Elle descend. Et Yann, il est où ?
— Il nous prépare un café et des alcools.
— Bonne idée, je vais nous en préparer aussi.

Yann m’a regardée arriver dans la cuisine avec un air étonné :
— T’es déjà descendue ? … j’allais proposer à Julien de vous rejoindre !
— Tu plaisantes ? … il est gentil, mais … non !
— Tu risques rien … lui, son truc, c’est « regarder » … je te raconterai ! Alice va bien ?
— Un peu bousculée …
— Oh oh !
— Tu fais un café pour nous aussi ?
— Ok. On prend aussi un alcool, vous en voulez ?
— Ça va l’achever !
— Ça déplairait pas à Julien …

En fait, j’avais décidé en descendant l’escalier de ne plus bousculer Alice, de lui laisser l’initiative.

Elle m’a rejointe au moment où Yann posait pour nous sur la table basse du salon nos deux cafés. Il avait préparé pour moi une Marie Brizard dans un verre ballon couvert de givre :
— Tu prends quelque chose aussi, Alice ?
— C’est sucré, ça …Vous buvez quoi, vous ?
— Du cognac.
— J’en veux bien un aussi.
Elle s’est assise plus loin de moi qu’en début de soirée. Depuis qu’elle était descendue, elle évitait de croiser mon regard. Elle croisait et décroisait les doigts de ses deux mains posés sur sa jupe, semblait nerveuse.
Elle a fait tourner un long moment le Cognac dans le verre que Yann lui a donné, et l’a bu en deux gorgées, s’est resservie à la bouteille que Yann avait laissée sur la table avant de rejoindre Julien et d’entamer une seconde partie.
J’ai posé la main sur son bras avant qu’elle ne porte à nouveau le verre à sa bouche :
— Eh ! Doucement, tu vas être malade !
— Ouais … t’as raison, je vais faire doucement …
— Ça va ? T’es sûre ?
Elle a enfin levé les yeux vers moi. Elle souriait timidement et son attitude n’avait plus rien à voir avec celle du début de soirée. Elle se tenait bien, ne minaudait plus. L’ado aguicheuse cédait la place à la femme.
— T’es partie vite … je t’ai fâchée ?
— Non, Alice, je ne suis pas fâchée. Je pensais que toi tu l’étais !
— C’est pas ça … je suis pas fâchée … je fais l’andouille, je m’en rends compte … et en plus j’ai trop bu …
— C’est rien.
— Je ne suis pas comme ça, d’habitude …
— Oh ! oh !
— Quoi ?
— T’es toujours un peu comme ça, Alice … avec tout le monde !
— Ah ! … alors t’as voulu me donner une leçon ?
— J’ai été … trop loin, je crois. C’était bête, pardonne-moi. Alice, je te trouve jolie … et attirante … Tu veux plaire ? Eh bien c’est réussi … tu me plais …
— Je l’ai mérité, sans doute … t’excuse pas … c’était … dis … tu joues encore, là ?
— Comment ça ?
— J’ai peur de me rendre ridicule … tant pis, je … ton baiser, tes caresses … t’es partie trop vite.

Quand elle a levé les yeux qu’elle gardait baissé sur son verre, ses yeux étaient brillants. Son sourire était un peu contraint mais toute trace de provocation avait disparu. Elle a hésité un long moment, se préparant à continuer et retenant ses mots, et puis elle a baissé les yeux sur le verre qu’elle tournait nerveusement entre ses doigts et à voix basse a lâché les mots qu’elle retenait :
— … t’es pas allée trop loin … juste partie trop tôt …
… et elle a bu son deuxième verre de Cognac cul-sec !
— C’est l’alcool, Alice ?
Elle a haussé les épaules :
— Ça aide sûrement, mais c’est pas « que » l’alcool …
Elle secouait doucement la tête de droite à gauche en se mordant la lèvre inférieure et en riant :
— Je fais des rêves bizarres, et dans mes rêves c’est souvent Yann qui m’embrasse, pas toi, ça j’y avais pas pensé, mais dans mes rêves, t’es là aussi … excuse-moi, c’est pas très malin de te raconter ça !
En levant les yeux, elle a vu que je riais moi aussi de bon cœur, et s’est mise à rire plus franchement :
— Et je me réveille dans un drôle d’état !
— J’imagine !
Elle a reposé son verre vide sur la table devant elle et elle est restée assise du bout des fesses au bord du canapé, les yeux baissés sur ses doigts croisés sur ses genoux :
— Ton baiser, j’ai aimé, et … qu’est-ce que je raconte, moi … Pardon …
Je me suis agenouillée devant elle et j’ai pris son visage entre mes mains :
— C’est rien, mais tu peux continuer à rougir si tu veux, t’es adorable comme ça, et ça va bien avec ton chemisier ! … tu t’es trompée de boutonnière … je peux ?
Je n’ai pas attendu la réponse pour commencer à défaire tous les petits boutons du chemisier, et je me suis arrêtée en riant. Du bout des doigts, j’ai retiré d’entre les seins d’Alice le string qu’elle avait glissé dans son soutien-gorge :
— T’avais trop chaud ?
Alice se mordait les lèvres ; elle avait la mine d’une gamine prise en faute.
J’ai terminé de déboutonner son chemisier et au lieu de le refermer, j’effleurais un sein du dos de mon index.
— Tu joues avec moi …
— Non … si, un peu, d’accord. Mais depuis le temps que tu me montres des petits bouts de toi … et que je les trouve jolis …
Je lui ai donné un petit baiser sur les lèvres :
— Je le referme ?
Je posais la question en caressant un sein de toute ma main. Alice a tourné la tête vers la table d’échec, le front marqué d’un pli d’anxiété et a haussé les épaules :
— Ça serait mieux …
— Ou je te rejoins, tu te sentiras moins seule !
— Ici ? T’es folle, ils vont nous voir !
Elle regardait vers son mari et Yann.
— Ils sont occupés, et puis ça les amuserait sans doute ! J’ai pas été très gentille avec toi, venge-toi !
— Tout pareil ? Je vais quand même pas te déshabiller ici !
Elle avait les yeux qui brillaient d’une drôle de lueur. Brillants d’excitation, brillants aussi des deux verres de Cognac qui la désinhibait. Et elle riait !
— Vrai ?
— Qu’est-ce que t’attends ?

Elle ne riait plus. Les deux mains au creux de sa jupe, son chemisier ouvert, elle me regardait, baissait les yeux, les levait vers moi à nouveau.
— Tu m’aides ?
— Non.
Je n’avais pas bougé. J’étais à genoux entre le canapé et la table du salon, assise sur mes talons. J’attendais. J’aurais pu l’amener dans la petite chambre du rez-de-chaussée. Rester là dans le salon, à quelques mètres, des deux hommes qui pouvaient à tout moment voir ce qui se passait dans le salon, était une autre manière de la bousculer. Mais ce n’était pas que ça : c’était aussi pour mon propre plaisir, parce que la situation m’excitait, moi. Je voulais ses mains sur moi, je voulais aussi que les deux hommes nous voient, qu’ils voient ses mains sur moi, qu’elle s’exhibe autrement, plus crûment que ses jeux habituels ; et je voulais plaire à la belle Alice …
Elle m’a tendue ses mains pour me redresser, et s’est penchée vers moi pour soulever mon pull et passer le bout des doigts sous la taille de mon pantalon, repoussant le bouton qui le fermait du pouce, puis les trois autres boutons de la braguette de mon jean’s, en déplaçant sa main plus bas à chaque fois. Je sentais le tremblement de sa main enfermée tout contre mon ventre d’abord, contre le mont de Vénus ensuite. Elle gardait les yeux baissés pour voir ce qu’elle faisait, les relevait en souriant et en se mordant les lèvres, jetait de rapides regards vers les joueurs d’échecs.
— J’arriverai à pas à te l’enlever … tu m’aides ?
Je me suis mise debout, les bras écartés du corps. Je riais. Elle a poussé un soupir, faussement excédée, s’est avancé au bord du canapé et a tiré le jean’s sur mes jambes, remontant mon slip à chaque fois qu’il suivait le mouvement du pantalon.
Je voyais bien qu’elle aurait du mal à continuer. A peine si elle osait poser la main sur mon genou pour m’aider à garder l’équilibre pendant que j’enjambais mon pantalon. J’ai enlevé mon slip, ébouriffé d’une main l’épaisse toison sur mon ventre collée d’avoir été serré si longtemps et en la repoussant d’une main, je me suis assise à califourchon sur ses genoux.
— On ne se ressemble pas vraiment, n’est-ce pas ?
— … j’aime bien …
J’étais pressée maintenant. Je l’ai basculée contre le dossier du canapé et je l’ai embrassée, à genoux au-dessus d’elle, pris la main qui me tenait par la taille dans la mienne pour la tirer entre mes jambes. Elle me rendait mon baiser, me maintenait contre elle de son autre bras sur ma taille, sa main tremblante. Parce que je l’embrassais, qu’elle était libérée de mon regard, parce que j’avais sa caresse, elle n’hésitait plus, et sa main, sur moi, en moi, me caressait vraiment, sans retenue, curieuse de moi.
Et que c’était bon de sentir son autre main chercher mes seins, sentir sa bouche rire en me rendant mon baiser !
Moi aussi j’ai trouvé un chemin entre ses jambes, qu’elle ouvrait pour moi en bousculant mes genoux, m’ouvrant les jambes plus largement à sa main, et …

… deux mains sur mes hanches, deux grandes mains que je connais bien … j’ai échappé à la bouche d’Alice :
— On a de la visite …
— Oh !
— Ne bouge pas, reste-là, chhhht … imagine un peu le spectacle que je leur donne !
A genoux au bord du canapé, les fesses dressées et les jambes ouvertes, penchée sur la bouche d’Alice … j’espère qu’ils appréciaient … Yann appréciait, c’est sûr ! je sentais contre mes fesses le frottement de son pantalon. Sa main enfermait sur mon sein la main d’Alice. Elle ouvrait de grands yeux, un peu affolée.
— Continue, m’abandonne pas, caresse-moi encore, Alice, continue …
Yann n’avait pas besoin, lui, d’être encouragé. Son contact sur mes fesses avait disparu un instant, et il revenait, je sentais qu’il guidait d’une main son sexe vers moi.
Sans doute a-t-il effleuré la main d’Alice qui l’a retirée très vite en reconnaissant le contact.
— Oh non, Alice, Alice … guide-le, pour moi, guide-le en moi Alice, caresse-moi encore, encore …
La tête nichée au creux du cou d’Alice, j’ai joui, du sexe de Yann, de la main d’Alice qui m’abandonnait de temps en temps, s’aventurait plus loin entre mes jambes, attirée par un autre que moi, et revenait, plus vite, plus fort, son rythme calé au mien entre ses jambes, et elle a joui aussi, à peine en retard sur moi, sans doute autant de ma caresse que de mon plaisir, du plaisir de Yann au creux de mon ventre, qui serrait si fort sa main sur mon sein sous la sienne.

J’ai basculé sur le côté. Dans la lumière du salon, Yann me souriait, sans chercher à cacher son sexe encore fièrement dressé dans l’ouverture de sa braguette ouverte qu’Alice ne le quittait pas yeux, souffle court et joues rougies, son chemisier grand ouvert et sa jupe froissée roulée sur sa taille, couvrant son sexe d’une main entre ses jambes.
Elle a tourné la tête, vu comme moi Julien sagement assis dans un fauteuil.
Je me suis levée et Yann m’a prise dans ses bras, m’a embrassée tendrement et a enlevé son polo pour le jeter derrière lui pendant que moi je redressais Alice qui n’osait plus bouger :
— Aide-moi, pas de raison qu’on soit nues et pas lui !
On lui a enlevé son pantalon ensemble.
Je suis allée éteindre la lumière du salon, ne laissant allumée que la petite lampe posée sur le manteau de la cheminée. Julien a répondu à mon coup d’œil interrogateur par un sourire :
- Tu restes là tout seul ?
- Cette place me va très bien …
- Vraiment ?
- Tout à fait !
Il avait un grand sourire et hochait la tête.
Je me suis installée derrière Alice qui n’avait pas osé poursuivre seule et enlever son boxer à Yann qui l’avait remis en place sur sa taille.
J’ai déshabillé Alice, lui enlevant son chemisier et passant sa jupe au-dessus de sa tête avant de dégrafer son soutien-gorge. Je la serrai entre mes bras, ma joue collée à sa joue.
— Tu t’arrêtes là ? Tu le préfères en boxer que nu ? Qu’est-ce qui t’arrête ?
J’ai tendu une main vers Yann :
— Approche, toi … viens plus près ! … Allez Alice, une bonne action, libère-le, regarde comme il a l’air serré là-dedans … Et puis tout nu, il est vachement beau, tu sais !
— … c’est toujours comme ça, les dîners, chez vous ?
— Alice !
— Aïe !
Je lui ai en même temps pincé un téton et mordu le lobe de l’oreille.
— Remarque, c’est bien ! et puis on a rien de prévu samedi prochain … ouille !
— T’es maso, Alice ?
— Non, enfin je sais pas ! Je sais plus grand’chose depuis un moment … ni qui je suis ni où on est …
— C’et l’alcool, ça ! dangereux !
— Non, c’est pas l’alcool … je dois rêver, c’est ça. Je suis dans mon lit et je fais un rêve cochon !
— Il te plaît ton rêve ?
Elle a tourné la tête, l’a penchée en arrière pour mendier un baiser :
— Pas mal … la fille est un peu brutale, et le monsieur … je sais pas … j’ai pas bien vu, mais il a l’air … imposant !
— Je suis brutale, moi ? T’as vu comment tu m’as traitée ?
— Je faisais comme toi …
— C’était pas bien ?
— Oh si ! Mais d’habitude je suis plus douce.
— Ah ! Avec qui, t’es plus douce ?
— Mais non, personne. Moi, je suis plus douce avec moi …
— Je peux être douce aussi, tu sais !
— Tu me montreras ?
— Je croyais que t’aimais pas les filles !
— C’est parce que j’avais pas essayé !
— Et le monsieur, là, on s’en occupe ?
— Toutes les deux ?
— Tu le veux pour toi toute seule ?
— Non, non ! Je veux que tu sois avec moi …
(à suivre)

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