Le Deal 9
Quarante cinq minutes de route et j'arrive à l'adresse indiquée. Il en jette cet immeuble. Il faut dire que c'est une véritable chaîne de rencontre, le site expliquait que des endroits comme celui-ci, il y en a dans toute la France pour permettre des échanges nationaux. A l'entrée, une des bénévoles de l'association:
-" Bonsoir, bienvenue parmi nous, moi c'est Céline. C'est la première fois que tu viens?
-Salut, moi c'est Jo. C'est en effet la première fois. Je me suis d'ailleurs inscrit très tardivement ce soir." Elle me regarde alors avec des yeux brillants, cherchant à déterminer si je suis là par simple curiosité ou bien tout autre chose, susceptible de lui faire adopter plus tard une position plus... horizontale. Céline doit avoir la quarantaine, pas très jolie, je lui accorde, mais assez grande et trop bien foutue pour que je l'entreprenne. Je me dis quand même, que vu l'accueil de ma première interlocutrice, la soirée s'annonce très bien. Rapide vérification d'usage, je décide, pour lever toute ambiguïté de me délester immédiatement des trois cents euros qui me seront de toute façon réclamés à un moment ou un autre à grand coup de "il faut vraiment que tu fasses partie du club, ça nous ferait teeeeellement plaisir." et j'entre dans une grande salle au plafond assez haut, de style assez kitch, genre bal musette à papa, plancher bois ciré, petites tables un peu partout, au fond une scène où dj machin est déjà prêt à envoyer des trucs qui je le sais déjà vont m'arracher les oreilles et sur ma gauche un bar où une joyeuse assemblée de déjà bien soixante dix mecs et filles confondus débitent des tonnes de ces banalités qui font que théoriquement une soirée démarre bien. Avant de me laisser entrer, Céline m'avait présenté à Cédric, le président de l'asso, qui, après m'avoir souhaité la bienvenue et blablabla commençait à m'introduire auprès des convives de la dite assemblée. Rapide tour d'horizon, et pour moi, ça commence mal.
-"Jo?!"
Et relevant, les yeux, je la vois qui se dirige vers moi avec un grand sourire:
-" Ca alors! Je ne savais pas que tu venais ici, aussi." Et là, tout me revient. Elle s'appelle Florence, 38 ans et je l'ai rencontré deux ou trois fois à mon club de poker, où elle était venu jouer. Elle n'avait pas voulu prendre de cotisation ensuite et avait cessé ses participations prétextant que la moyenne d'âge du club était un peu trop jeune à son goût. Et comme manifestement d'après ses dire précédents quand j'espionnais elle cherche à s'amuser avant tout, j'eus cette fois l'impression que les affaires reprenaient pour de bon. Je propose alors aimablement:
-"Je t'offre un verre?
-C'est bien raisonnable? Ca fera déjà trois punch coco et il est encore bien tôt! Mais ok, allons-y." Je lui commande donc son punch coco et opte pour une Grim rouge. Puis nous allons nous asseoir à une table un peu à l'écart et là elle commence:
-" Ca me fait plaisir que tu sois là, car..." Ca y est, elle a démarré au quart de tour et c'est bien, j'aurais pas trop su quoi lui dire.
-"Au fait, Jo, je voulais te dire. Quand je suis partie de ton club, j'aurais beaucoup apprécié de te revoir mais je n'avais même pas un numéro où te joindre.
-Aucun soucis, Florence, si tu veux on échange nos numéros tout de suite." Si tôt dit, si tôt fait. Je vois alors s'allumer dans les yeux d'un gris indéfinissable de ma nouvelle copine, une lueur qui me dit qu'elle ne va pas tarder à se détendre encore plus.
-"Et moi qui croyais que je ne t'intéressais même pas quand je venais jouer. Pourtant moi, je t'assure que je t'avais remarqué." Yes ma jolie! Continue à me draguer comme ça, tu m'intéresses. C'est vrai que je l'avais jamais calculé, mais là je m'applique à l'observer avec un regard d'une profondeur abyssale, puis je baisse légèrement les yeux et avec une voix un peu tremblante:
-"Tu sais, Florence, beaucoup d'hommes ne sont pas très doué pour faire le premier geste..." C'est alors qu'elle s'enflamme d'un seul coup. La cochonne a l'impression que tous les feux sont au vert, tellement ça faisait longtemps qu'on lui avait pas parlé comme ça. Elle se lève d'un bon, s'asseoit sur mes genoux, met ses bras autour de mon cou et me roule une pelle comme... rarement j'ai vu, n'ayant pas goûté bien sûr, les lèvres de Karine.
-"Tu ne crois pas qu'on pourrait poursuivre ailleurs qu'ici?
-J'allais juste te poser la même question." Nous empruntons alors la sortie dans l'indifférence générale et nous dirigeons vers ma voiture puisque la demoiselle est venue ici en bus. Je me sens soudain en panne d'inspiration. Pour l'instant tout se passe bien, mais après? Sois j'écris un nouvel épisode de "Ah si les sièges de ma bagnole pouvaient parler" ou bien... Je décide de prendre chaque chose l'une après l'autre et nous nous installons sur le cuir/alcantara de ma belle allemande avant que je ne démarre. Vingt minutes à rouler vers un hameau au nom imprononçable. Je ne dis rien, elle non plus, mais je la sens fière de rentrer chez elle en étant la madame de monsieur. Sa main gauche est posée sur ma cuisse droite. Je sens cette main qui voudrait bien tenter quelque chose mais qui ne sait pas vraiment si...
-"Laisse-toi aller" dis-je dans un soupir faussement impatient. Immédiatement elle se met en mouvement.
Quelques petites caresses timides, puis remontée directe sur mon ventre. Pas de réaction négative de ma part, alors elle s'enhardit passe sous mon Lacoste et entre en contact avec ma peau totalement rasée par celui qui ne va pas tarder à devenir mon boss si je rempli ma mission. Elle trouve que c'est "super dooooux!" puis appuyant un peu plus ses caresses tente le passage dans mon jean. Passage difficile, alors je l'aide un peu et fait sauter le bouton, ce à quoi elle renchérit en descendant la braguette au moment où elle me dit:
-"C'est juste ici, tu peux t'arrêter." Mais là, l'excitation est plus forte que tout et elle continue plus avant ses investigations. Il fait assez sombre et les vitres fumées de ma voiture le permettent, alors je la laisse faire.
En plus je crois bien que ma partenaire du moment s'en fout pas mal des vitres teintées depuis qu'elle s'est aperçu que je ne porte aucun sous-vêtement, ce qui lui a fait poussé un petit gloussement amusé et que le bas de mon ventre est aussi doux que le haut puisque totalement dépourvu de poils.
-"J'ai fait quelque chose qui fallait pas?" auquel je réponds, l'air aussi embarrassé que possible:
-"Non, c'était très bien mais... pas maintenant... pas comme ça...." Mais la dame ne l'entend pas de cette oreille. Elle sent d'un seul coup que son graal est en train de lui échapper et n'a pas l'intention dans les heures qui viennent de faire autre chose que se faire monter par son étalon providentiel. Elle propose alors:
-"Ok, alors, allons chez..." Je la coupe toujours hésitant:
-"Non pas ce soir... Je ne veux pas... Je ne sais pas... Tout ça est trop... Et puis tu ne me connais pas, tu ne sais pas qui je suis, peut-être pas celui que tu crois... Vraiment je ne sais pas... Je crois qu'il vaut mieux que je rentre."
-Très bien, Jo, je ferai comme tu le souhaites" répond-elle, abandonnant subitement son combat. Elle se rajuste, descend de ma voiture et avant qu'elle ne referme la portière, sur un ton plus dur je conclus:
-"Repense à tout ça calmement et rappelle-moi... demain. Bonsoir, Florence.
-Bonsoir, Jo." Le cinq cylindres ronronne doucement direction mon chez moi. Une fois rentré, je me déshabille. Ces fringues m'oppressent de plus en plus. Pas de café pour le coup, cette bonne vieille carafe de Jack va me tenir compagnie un moment et je me dis alors: voilà, gros. Comme on dit au poker "all in".
Ce moment où le joueur sûr qu'il soit ou pas de remporter le coup mise tout ses jetons pour prendre l'ascendant et rafler le pot. Je sais maintenant, que je ne reculerai devant rien pour Karine. Le plus dingue, c'est que je ne suis absolument pas amoureux de cette femme sublime. C'est un sentiment étrange que je ressens. Je souhaite juste la satisfaire. C'en est presque animal. Dernière rasade de bourbon, j'éteins ma cigarette et dodo. Demain il y a de l'ouvrage.
(à suivre...)
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