Dans Le Labyrinthe Avec Elles

J'ai toujours aimé ces attractions foraines du genre "Train fantôme" et autres
"Voyages fantastiques". L'obscurité, les bruitages grinçants, les apparitions brusques
d'épouvantails mugissants, les plongées dans des abimes obscurs, les frôlements dans
les cheveux...
Gamin, j'en rêvais quand la foire s'installait sur la grand-place et j'y trainais ma
maman qui m'achetait un billet et restait devant le manège en attendant que j'en
ressorte, terrifié et heureux.

Plus grand, j'ai assumé mes fantasmes et j'ai "fait" la maison hantée de Disneyland à
L.A., le grand huit space dans le noir d'Eurodisney, le manoir écossais de la foire de
Nüremberg et quelques autres métiers à faire frémir les âmes sensibles et même les
autres aussi.

C'est bien plus tard que l'occasion s'est présentée d'emmener deux collègues de
travail dans un parc d'attraction près d'Amsterdam. Nous étions arrivés pour le
colloque le jeudi et le débriefing devait avoir lieu le lundi. Nous avions un weekend
à "perdre" en jouant les touristes. Nous étions logés dans un complexe loin du centre
ville, près d'un parc d'attraction.

Toute l'équipe du Groupe était au même hôtel mais nous étions trois Français
seulement, ces deux filles et moi. Moi, j'ai tout de suite repéré ce truc qui
s'appelait en english, "Alice au Pays des merveilles". Sans être très branché Lewis
Carroll, je supputais déjà sans retenue et en bandais déjà pire qu'un vampire. Je leur
ai dit, demain je vous emmène au parc d'attraction, ça va nous changer des hypothèses
d'expansion et autres fadaises marketing du Groupe.

Les deux filles étaient appétissantes, jeunes, parisiennes, saines et sportives. On
formait tous les trois une belle brochette d'executive people, français de surcroit.
Le Groupe pouvait être fier de sa représentation française.


On a pris rendez-vous pour le petit déjeuner. On a frété un taxi pour le parc et je
les ai menées, en fin de matinée, au manège enchanté.

Vu qu'on était aux beaux jours, les filles, qui ne savaient pas ce qui les attendait,
s'étaient sapées léger en robe d'été. Elles étaient de la même taille avec des cheveux
bruns au carré. Les robes étaient tendues sur le devant par ce qu'il est convenu
d'appeler une forte poitrine, d'autant plus imposante qu'elles étaient toutes deux
menues avec de petites fesses discrètes sous le fin tissu.

L'attraction était au fond du parc et présentait bien avec des peintures quasi naïves
de personnages fantastiques genre Tolbien ou Dune. En entrant, on faisait la queue et
on a tout de suite compris l'esprit du manège : une soufflerie puissante faisait voler
les robes des filles. Des culottes de toutes couleurs et de toutes formes, plus ou
moins pleines. Les gars se régalaient, les filles tenaient leurs jupes en pudeur.
Certaines jouaient la surprise pour exhiber leur intimité, velue ou lisse, à peine
couverte de fin tissu.
Alice au pays des merveilles, on y était déjà avant même d'être entrés.

La décoration était incroyablement sexy. A croire que l'équipe des peintres et
dessinateurs n'était composée que d'obsédés sexuels genre DSK. On était debout en
attente entre deux cuisses géantes de béton couleur chair. J'ai posé la main ; le
contact était chaud, doux : le plastique hitec qui recouvrait le béton était soyeux
comme la planche de bord d'une voiture moderne. Bien sûr les cuisses se refermaient
plus on avançait.

L'entrée était une fente géante, grande comme une porte à deux vantaux. La touffe
camouflait mal les lèvres qui formaient l'entrée avec une languette souple en
caoutchouc siliconé rose qu'il fallait soulever pour passer. La galerie, comme un
tunnel, était formée de villosités humides, ruisselantes, éclairées par des myriades
de led rouges.
Le sol était en pente et il était difficile de monter, tant cela
glissait. Des pulvérisateurs au plafond vaporisaient de l'eau savonneuse. Le groupe de
touristes était devenu brusquement silencieux, chacun s'appliquant à garder son
équilibre en se retenant les uns aux autres. Au bout, une pancarte indiquait le chemin
à suivre : il fallait passer par une étroiture marquée, en anglais, Col de l'Utérus,
sur un panneau genre signalisation routière.

En fait, c'était le début véritable du labyrinthe, tout le reste n'ayant été qu'une
"entrée en matière". Moi, j'étais un peu inquiet d'avoir emmené ces deux collègues
dans ce qui ressemblait plus à un film porno qu'à un manège Disneyland... J'aurais du
me douter qu'un parc d'attraction à Amsterdam aurait le cul pour thème directeur...
Je regardais les deux filles à la dérobée mais elles avaient l'air à l'aise : elles
riaient de l'ambiance et se tenaient par la taille comme deux sœurs. Il a fallu se
faufiler par le col de l'utérus. L'intérieur était fantastique : musique disco aux
basses surpuissantes, odeur d'encens, comme à l'église et surtout stroboscopes aux
éclairs aveuglants très blancs. On n'y voyait plus rien : on ne se voyait plus et on
ne voyait plus rien du décor.
Les deux filles m'ont pris par la main et nous avons cherché le passage. Le trou était
éclairé par un collier de lumières vertes et un projecteur par dessus qui montrait
l'intérieur. Les autres touristes filaient par là, disparaissant les pieds en avant.

C'était un toboggan et après quelques spirales aux virages relevés, on arrivait, à
toute allure, dans une piscine de coussins ronds comme des ballons de foot doux et
moelleux. Là mes collègues et moi, on s'est retrouvés emmêlés, les mains partout
surtout les miennes sur les seins des deux filles et elles plutôt consentantes. On
rigolait.

La suite a été plus éprouvante.
D'abord parce que nous avons été séparés. Le passage
suivant était étroit et surtout se déformait doucement, comme un être vivant. On avait
le sentiment que si l'on ne passait pas tout de suite, on serait coincé. Alors moi
j'ai foncé ; je me suis glissé entre les plis du passage onctueux et j'ai atteint
cette caverne illuminée de mille led bleues. Les deux filles sont restées derrière et
je l'ai regretté. Dans la caverne, je n'étais pas seul. Une fille aux traits blafards,
bleus pâle, me regardait, un peu perdue. Comme il n'y avait pas un bruit, nous avons
pu parler. Le sol était en pente, un peu comme l'intérieur d'un oeuf. Et nous étions
l'un contre l'autre, au milieu.

Elle m'a dit en anglais des choses douces et interrogatives et moi j'ai répondu en la
serrant dans mes bras, "nicht verstanden". On a vite compris qu'on était bien au chaud
ensemble face à l'inquiétude de l'inconnu bleu pâle. Ses mains étaient crochées à ma
taille et mes bras la protégeaient. Son ventre était chaud contre le mien et dans le
silence de cette matrice bleue nous oscillions doucement émerveillés d'être là tous
les deux, loin du monde vulgaire.

La musique est revenue, la porte s'est réouverte et mes deux collègues sont entrées.
L'Anglaise et moi, on se tenait par la main et on leur a souri en bienvenue.
De l'autre coté un couloir s'est mis à flasher en rouge et l'Anglaise a voulu filer
par là retrouver son mari. En me quittant elle m'a serrée si fort dans ses bras que
j'en garde aujourd'hui encore la trace du bonheur dans mes muscles.

Tout a recommencé et la matrice est redevenue bleue et silencieuse. Mes copines contre
moi passaient leurs mains partout et me caressaient les cheveux et le cou. Moi je
savais la magie de la matrice bleue et j'avais ouvert mes bras pour les prendre et les
garder. Le silence était absolu.
Je sentais leurs seins contre moi et c'était bon de
bon, mou et doux. Personne n'a parlé. Les deux filles étaient chaudes, immobiles dans
mes bras. C'était absolument pas sexe mais tendresse d'avant le big bang, d'avant que
le monde existe. Ces deux collègues et moi on avait découvert le point initial d'avant
la naissance du monde.

Bien entendu, la musique est revenue et une bande de Japonais est entrée et nous avons
reflué par le couloir rouge. Je me suis demandé l'effet que ferait la matrice bleue
sur ces garçons bardés d'appareils photos. Allaient-ils eux aussi fondre en tendresse,
les uns avec les autres ?

On était décidés à ne plus se quitter. Au bout du couloir rouge il y avait plusieurs
passages. Nous avons choisi un petit escalier en colimaçon qui très vite n'était plus
éclairé mais continuait interminablement de monter. Les filles étaient devant et
riaient dans le noir. Faut dire que j'avais passé mes mains sous les robes et leur
caressais les cuisses à chaque marche. En haut il y avait une porte fermée. On n'y
voyait rien.

La fille devant moi avait une culotte simple et large. J'avais la main sur sa fesse,
sous l'élastique. On se demandait comment ouvrir la porte. Ma main est descendue entre
ses cuisses. Il y avait une poignée mais celle-ci n'actionnait rien ou du moins ne
faisait pas ouvrir la porte. Ma main était dans le creux de la fille, dans le doux,
dans le tendre, avec les poils et le mouillé. J'ai dit relève la poignée, peut être
que le système est inversé. La fille cambrait ses fesses en arrière et mes doigts
entraient en elle, dans le profond qui m'accueillait.

La porte s'est ouverte sur une pièce largement éclairée et j'ai discrètement quitté le
dessous de la jupe. On est entrés et c'était le laboratoire de Frankenstein ! Tu
parles d'un truc Lewis Carroll ! Chez Disney, ils n'en n'étaient pas à un anachronisme
près… Bien entendu le patient, branché de fils électriques partout était un figurant
très maquillé qui bougeait vraiment à chaque décharge électrique dans une débauche
d'étincelles et de grands éclairs bleus. Les filles étaient blotties contre moi et je
me demandais avec laquelle des deux j'avais eu des intimités vu que ça s'était passé
dans le noir. Y a rien de plus gênant que de prendre une fille pour une autre, comme
ça, à sec, si l'on peut dire…
Mais les deux filles semblaient deux soeurs, deux soeurs aimantes qui partagent tout
sans chichi.

Après Frankenstein on s'est encore retrouvés dans le noir sur une sorte de pont
suspendu pentu qui oscillait dans des vents humides. On se tenait tous les trois par
la main et on s'accrochait aux cordages qui faisaient balustrades. Une lune pale
éclairait un paysage gothique genre château médiéval Roman de la Rose. Personne
n'avait la moindre velléité de penser au cul et à la bite encore moins.

Heureusement, passé le pont levis, on est entrés dans la salle des gardes où crépitait
un feu joyeux dans une cheminée géante. On s'est assis tous les trois sur une
banquette directement dans l'âtre. Le feu n'était pas bidon mais presque, enfermé
derrière une vitre semi cylindrique, comme ces nouvelles cheminées à alcool, mais là
c'était géant. On était seuls et les deux filles m'ont immédiatement et sans se
concerter mis la main au paquet. Je n'allais pas jouer les jeunes filles effarouchées…
Deux dames âgées sont entrées par une porte dérobée derrière une tenture moisie. Elles
sont passées sans nous voir. Heureusement car les collègues de travail m'avaient même
dégagé les roustons et s'employaient à me faire satisfaction. Vu que personne n'aime
gâcher la bonne marchandise, j'ai remisé le matos et nous avons cherché la sortie.

Dans la galerie creusée dans le roc qui menait aux oubliettes, on a retrouvé
l'Anglaise et son mari. Le mari était un vrai Anglais avec une moustache rousse et une
grosse voix rauque qui explosait comme un moteur de vieille bagnole en pétaradant des
mots incompréhensibles.
Bien entendu l'oubliette était plutôt cosy et accueillante avec matelas au sol,
coussins et bougies parfumées. Un écran plat diffusait en noir et blanc un vieux film
de Nosfératu entrecoupé de séquences chaudes et en couleur d'Emmanuelle de Just
Jaeckin. Et le son, rien que Bachelet...
Vu que j'avais déjà vu le film, je me suis occupé de l'Anglaise. Le mari, qui avait la
santé, a pris en mains mes deux collègues ravies, allongées sur le matelas devant la
télé.

L'Anglaise était somme toute timide et a voulu s'écarter un peu du groupe. Enfin
timide n'est peut être pas le bon mot car elle avait la main sous ma ceinture et
palpait, en connaisseur, l'engin déjà mis en train par l'étape précédente. On n'a pas
eu besoin de faire appel à Google translate pour s'entendre sur la suite à donner.
Elle a accroché sa culotte à un chandelier de fer forgé et les fesses posées sur un
bénitier de marbre blanc, les cuisses levées, genoux à la muraille de pierre elle m'a
ouvert ses bras et son coeur.
Je pensais que le mari, à coté, suivait très exactement l'évolution de la situation
tant les gémissements puis les cris donnaient à entendre. Et là encore pas besoin
d'interprète, on était dans l'espéranto universel et mondialiste.
Le mari avait compris que toute licence lui était donnée et s'est offert un festival
avec mes deux collègues. Ca n'en finissait pas et je comprenais pourquoi on appelait
ce lieu des oubliettes.

Enfin, après, les trois filles ont remisé leurs culottes "au propre" dans leurs
musettes. Plutôt que de les remettre.
Nous avons poursuivi notre périple dans le labyrinthe. L'Anglais était devenu mon
copain et m'envoyait, d'amitié, de grandes bourrades dans les côtes. Tous les cinq on
est tombés dans une pièce ronde qui s'est mise à tourner, à tourner de plus en plus
vite. On était drossés contre les murs. On a vu qu'il y avait des spectateurs en haut
des murs qui regardaient et se poilaient. Nous on était perdus. Les filles avaient la
tête en bas et la robe troussée. L'Anglais et moi, on n'arrivait pas à se mettre
debout et on avait le coeur qui chavirait. Les gars en haut riaient bruyamment de voir
qu'on était collés à la paroi par la force centrifuge, nos copines l'esprit vaporeux
et l'oigne luisante.

Enfin tout s'est arrêté et on a pu enfin sortir, en vacillant, tous les cinq du
manège.
On est montés tous les cinq à la balustrade voir, à notre tour, les suivants se faire
essorer par le tambour tournant.

L'Anglais et moi, on s'est échangé nos adresses emails.

jpj, Schiphol 12/2012

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