Leslie Su22

Leslie SU22 – Sumalee, du rêve au cauchemar

Je vivais un rêve, tout était parfait, Sumalee avait tout préparé jusqu’au moindre
détail.
Comme à Bangkok, nos nuits furent des nuits d’amour et d’ivresse sexuelle, nos cris de
plaisir déchiraient la nuit et dans le soleil levant du petit matin, nous nous
endormions.
Certains jours, trop fatiguées de la journée et de nos ébats, nous nous endormions
dans les bras l’une de l’autre. Et réveillées au petit matin, nous contemplions le
lever du soleil, enlacées l’une à l’autre, sur la terrasse de notre suite.
La beauté du soleil orangé embrassant la baie devant nous était sans nul doute le plus
beau spectacle que la nature pouvait nous offrir.

Une semaine est passée sans que je m’en rende compte, et Sumalee m’a dit un matin
qu’il était temps d’aller rendre visite à ses parents afin de me présenter à eux.
Elle a juste rajouté :
- Tu sais, mes parents sont très traditionalistes et dans un premier temps il
serait bon qu’ils ne sachent pas que tu es transexuelle, cela risquerait de les
choquer, même si c’est dans nos coutumes et que cela est plus ou moins reconnu, il est
préférable de ne pas le dire de suite.
- Mais alors que proposes-tu ? Demandais-je.
- Tout simplement de t’habiller en garçon !
Sumalee me demandait de m’habiller en homme, moi qui désirait depuis toujours être
femme, cela me paraissait tellement fou que je lui dis :
- Mais tu sais bien que je veux être considérée comme une femme et cela fait des
années que je m’habille pour cela, d’ailleurs je n’ai pas d’habits pour cela.
- Ce n’est pas un souci, nous allons aller en acheter.




Nous avons été dans un magasin où elle m’a fait essayer des tonnes de fringues, pour
enfin se décider sur deux pantalons, trois chemises, une veste et une cravate.

Ensuite une paire de chaussure et enfin dans une boutique un juste au corps afin de
comprimer ma poitrine.
Arrivées à l’hôtel, elle a commandé le coiffeur et une heure plus tard j’avais une
coupe à la garçonne. Puis elle m’a demandé de m’habiller pour voir quel effet je
faisais.
J’ai passé le juste au corps, qui en effet comprimait bien ma poitrine, puis une
chemise blanche et un pantalon noir, chaussée je faisais l’effet d’un joli mignon un
peu efféminé mais l’illusion était parfaite. La veste passée, il n’y avait plus de
doute, rien ne pouvait laisser supposer que je sois une transexuelle.
En me regardant dans la glace, tandis que Sumalee me faisait des compliments, je me
suis dit qu’il faudrait une fois rentrer à Paris que je tente l’expérience de
m’habiller ainsi et d’aller draguer…
- Tu es superbe ma chérie, me dit Sumalee.
- Je n’ai pas l’habitude, mais je dois avouer que je me plais ainsi…
- Quand tu me donneras le bras dans la rue, j’aurais l’impression d’avoir un
mâle à mes côtés.

C’est ainsi habillée qu’avec Sumalee nous avons rendu visite à ses parents qui
habitait à une centaine de kilomètres de là. Sumalee avait loué une voiture et nous
sommes arrivées en fin d’après-midi.
Accueillies sur le pas de la porte d’une maison bourgeoise, nous sommes aussitôt
rentrées dans la demeure où les présentations eurent lieu.

Sumalee dit :
- Je vous présente, Johann, mon petit ami.
Heureuse d’apprendre que maintenant je me prénommait Johann, je ne dis rien et fis de
larges sourires pour les parents, trop heureux de me rencontrer.
Les parents enchantés me firent la bise et nous nous sommes installés dans le salon.
La conversation démarra sur la situation de Sumalee, comment elle vivait en France et
comment elle m’avait rencontré.
Ils furent heureux et moi surprise, d’apprendre que j’étais architecte et que bientôt
je serais connu et reconnu, ayant du talent et étant doué pour ce que je faisais, la
situation allait bientôt être confortable.
Les parents de Sumalee firent de larges sourires en apprenant les bonnes nouvelles que
Sumalee donnait.
Nous avons dinés en continuant de parler et fatiguées nous avons pris congé, pour
aller nous coucher.

Après une douche, je me suis allongée sur le lit, en string, et en regardant Sumalee,
je lui ai dit :
- Je suis heureuse de connaitre mon nouveau prénom, tu aurais pu m’en parler
avant !
- Ohhh, Leslie, ne fait pas la tête, ce n’est pas si grave.
- Pas si grave, comme de savoir que je suis un architecte en devenir d’être
mondialement connu et de faire des fortunes avec mes projets.
- Mais ce n’était que pour les rassurer.
Les explications de Sumalee ne me convainquent pas et je me demande à cet instant à
quel jeu elle joue, le doute en moi se dessine et cela n’est pas fait pour me
rassurer.
Sumalee après avoir pris sa douche est venue se lover contre moi et a voulu faire
l’amour, n’étant pas en disposition pour la satisfaire, je l’ai repoussé un peu
sèchement.

Les deux jours suivants furent catastrophiques, avec Sumalee nous nous parlions à
peine, juste pour ce qui était nécessaire et faire aussi bonne figure devant les
parents.
J’allais le plus souvent possible m’isoler à la plage et Sumalee en profitait pour
revoir ses amis, dans son cadre naturel elle était si différente, je ne l’a
reconnaissais plus, ce n’était plus ma petite Sumalee des débuts.
J’appris, mais plus tard lors d’une dispute après notre retour, qu’elle avait revu son
amie Ice, et que bien-sûr, elles avaient passées un moment dans le même lit, celui
d’Ice, à se donner du plaisir comme dans le passé.
Le soir du deuxième jour, elle est sortie pour passer la soirée avec ses amis
d’enfance, un peu sur les nerfs, j’ai préféré rester seule dans le lit pour lire.
Lorsqu’elle est rentrée tard dans la nuit, vers trois heures du matin, je me suis
réveillée mais je n’ai pas bougé, faisant semblant de dormir, et lorsqu’elle s’est
allongée près de moi dans la couche, j’ai sent cette odeur si particulière qu’émane
une femme lorsqu’elle a eue du plaisir.
Le doute alors s’est installé, Sumalee venait de me tromper en se faisant baiser par
un de ses vieux copains d’enfance, la tristesse m’a submergé et j’ai failli pleurer.

Dans mon sommeil, j’ai rêvé, je voyais Sumalee se faire prendre sauvagement par un
homme et hurler de plaisir sous les coups de reins que lui assénait l’homme. Cela dans
mon rêve a duré longtemps, avant qu’elle ne se retourne pour offrir son petit trou au
pervers qui trop content de l’offre, l’a copieusement sodomisé.
C’est ses hurlements qui m’ont tiré de mon sommeil et je me suis réveillée, en nage,
le cœur serré, triste à mourir. J’ai tourné mon regard vers Sumalee qui dormait
heureuse, un léger sourire au bord des lèvres.
Comment en étais-je arrivée là, moi qui avec Laure était si libertaire, acceptant tout
d’elle, je me sentais jalouse, il fallait que cela cesse, je ne pouvais demeurée
malheureuse dans cet état et me rendre malade à ce point.

L’apothéose fut le lendemain, juste avant de partir, les parents de Sumalee ont
demandés :
- Alors comment vois-tu l’avenir ?
- Oh le plus simplement du monde, dit Sumalee.
- Ah, explique-nous !
- Eh bien avec Johann nous avons le projet de nous marier, d’ailleurs nous
vivons déjà ensemble et puis vous vous installerez chez nous et nous vivrons en
famille, heureux.
En voilà une merveilleuse nouvelle, dit la mère.
Pour une nouvelle, c’en était une.
Non contente de me faire passer pour Johann, être architecte, et certainement m’avoir
trompé, voilà qu’elle voulait m’épouser et m’imposer ses parents.
Trop, c’est trop, je devais la quitter et le plus vite serait le mieux, Laure me
manquait déjà.

Le retour se fit en silence, Sumalee essayant de savoir ce qui se passait, mais je ne
lui ai rien dit, simplement que cela allait passer.

A suivre…