Leslie Su24
Leslie SU24 La dépression et la thérapie
Une grosse déprime, voilà ce qui mest arrivée.
Après mon histoire avec Sumalee et notre relation de quelques mois, puis après notre
voyage en Thaïlande, de retour en France et la rupture, jai fait une dépression qui
ma éloignée du monde pendant quelque temps.
Après une consultation chez mon docteur, il ma prescrit un repos dans une maison
spécialisée. La chance fut que Laure, mon amie et ma complice, étant daccord, je lui
ai laissé le soin de gérer mes affaires courantes et prévenir mes amis de ma santé et
de mon éloignement temporaire.
Il y a quelques temps, jai donc entamé une cure de repos avec une psychothérapie et,
de fil en aiguille, alors que je ne my attendais absolument pas, je me suis laissé
emporter par un transfert.
Ce sentiment que jéprouvais pour ma psychiatre dans lenceinte de la maison de repos,
dabord étrange, était devenu une obsession et jai commencé à douter de lintérêt de
poursuivre mon traitement avec elle.
En plus, Laure, venant me voir le plus souvent que lui donnait son emploi du temps, me
reprochait souvent mes rêveries et mon désintérêt du monde réel.
- À quoi penses-tu quand tu souris ? me demandait-elle parfois.
Et je devais sourire en lui donnant une réponse évasive, qui même si elle paraissait
satisfaite, ne la contentait, nous nous connaissons si bien.
Javais fait un transfert sur ma psy au point de penser à elle chaque jour, de
madresser à elle dans mes pensées de façon exclusive. Jattendais dans la plus grande
impatience chaque séance, je limaginais souvent venir me rejoindre dans ma chambre
pour venir me câliner, jattendais avec impatience les jours de rendez-vous, en
espérant secrètement un geste delle et en pensant à elle le désir me gagnait. Cela
devenait envahissant.
Mes journées étaient ponctuées de manques et dabsences, je repensais à Sumalee et à
Laure, mais je me sentais irrésistiblement attirée vers elle, plus âgée que moi elle
me rassurait et lattirance que je ressentais pour elle était dautant plus troublante
quelle aurait pu être ma mère.
Ce qui se dégageait delle était rassurant et avait quelque chose denvoûtant sur moi.
Ses cheveux châtains tressés et son maquillage discret ne faisaient que souligner son
attitude épurée et subtile.
Ce jour-là, javais rendez-vous avec ma psy, je pensais quil fallait que je lui parle
de mon obsession, afin de me libérer, depuis que javais quitté Sumalee, voilà déjà
plusieurs semaines, je navais pas eue de rapports physiques, et javoue que cela me
manquait un peu.
En entrant dans son cabinet, je me suis demandé comment allait-elle réagir à mon aveu
?
- Bonjour, Leslie.
Je me suis assise face à elle en répondant à son bonjour par un :
- Bonjour madame.
Séparées par une table basse en bois et une distance dun peu plus dun mètre lune de
lautre, je tremblais à lidée de ce que jallais lui dire.
Un silence pesant sest installé et elle a commencé par la formule de routine.
- Alors quas-tu as me dire aujourdhui ?
La tête baissée, jai répondu dune voix fébrile. :
- Je suis très gênée, mais il faut que je vous dise quelque chose qui me paraît
important, mais je nose pas le dire car cela vous concerne.
Jai levé les yeux, elle me dévisageait avec un regard bienveillant comme elle avait
lhabitude de le faire.
- Je técoute, laisses toi aller, ton bien en dépend.
- Eh bien, je crois que je suis obsédée par vous.
Ma voix était devenue toute fluette comme celle dune petite fille et elle a essayé de
me rassurer.
- Ne ten fait pas, cest normal de ressentir cela pour un psy, ce nest quun
transfert, à quoi ressemblent tes obsessions ?
Javais très chaud et je me sentais rougir.
- Jéprouve du désir pour vous, quelque chose de très sensuel et je narrive
plus à vous sortir de ma tête.
Elle ma regardée, mais na rien dit. Jai poursuivi tant bien que mal ma confession.
- Cette situation me met très mal à laise et je me demande si cela vaut la
peine de continuer ma thérapie.
- Ce que tu ressens est intéressant mais très commun, tu projettes sur moi
quelque chose qui en vérité ne mest pas vraiment destiné. En effet, tu souffres dun
trouble de ta sexualité conjoncturelle à ta déception amoureuse et par conséquent, tu
nassumes plus tes désirs.
- Je vois, dis-je, en fait je suis bloquée sexuellement suite à ma rupture.
- Exactement, daprès ce que tu mas parlé, tu vivais une relation libre avec
Laure et ensuite une relation exclusive avec Sumalee. Je sais que tu es une
transexuelle et que cest difficile de vivre cet état, tu es en plus très sensible,
même si tu ne le montres pas. Tu as été trompé, blessé dans ton amour aux règles
différentes de celui davant, et de plus sans loublier. Et maintenant tu refuses tes
envies, tes désirs et ton plaisir.
En même temps quelle prononçait ces paroles, je commençais à comprendre et je sentais
que quelque chose se libérait un peu en moi.
- Il faut à nouveau que tu acceptes tes désirs et que recommence à envisager de
prendre du plaisir, ton plaisir, sans plus jamais culpabiliser.
- Mais comment y arriver ?
- Si je ne me trompe pas tu désires retourner et vivre avec Laure ?
- Ohhh, Oui mais comment le pourrais-je dans létat où je suis ?
- Je te propose une séance dacceptation, après tu verras tout redeviendra
normal.
- Oui, mais
- Accepter, sans restriction, es-tu daccord ?
- Oui je le suis !
Jai dit cela sans réfléchir, sans savoir, ni comprendre ce qui mattendait.
Elle sest levée et sest dirigée vers un placard, dans un autre coin de la pièce.
Elle a rempli un verre deau minérale puis est revenue à ma hauteur en me tendant le
verre ainsi que deux comprimés.
- Tiens, prend cela pour te détendre !
Je nai pas osé lui demander ce que cétait. Depuis, maintenant que je la rencontrais
en thérapie, au rythme de trois séances par semaines, elle devait me connaître
suffisamment pour savoir ce qui était bon pour moi et me remettre sur les rails.
Jai accepté de lui faire confiance et jai avalé les comprimés dun coup sans
réfléchir, dans une confiance totale.
Mon cur battait fort, mais ma gentille doctoresse continuait de me parler dune voix
très douce. Elle ma expliqué que jallais bientôt ressentir un léger engourdissement,
mais que je serais toujours très consciente et que jamais je ne serais coupé du monde,
mais plus simplement dans une acceptation sans retenue de ce que jallais vivre.
Elle mexpliqua que les comprimés permettraient de désinhiber mon surmoi et de me
libérer de la honte et de la culpabilité et quainsi jallais me libérer.
Puis, elle a pris son téléphone et a appelé son secrétaire.
- Pierre, pourriez-vous préparer la pièce bleue ?
Jai commencé à ressentir les premiers effets du médicament. Javais les mains moites
et avais limpression de flotter. Ma vision était perturbée comme après avoir bu un
peu trop. Pourtant, et même si je ressentais des choses étranges à lintérieur de moi,
javais encore totalement conscience de ce qui était en train de se produire. Une
espèce dappréhension grouillait dans mon ventre et en même temps, jétais très
curieuse de connaître la suite.
Deux coups ont retenti. Le secrétaire a entrouvert la porte. Il ma regardée en
hochant la tête en signe de salut et a dit à ma psy.
- Tout est prêt !
- Bien, merci, a-t-elle répliqué.
Elle sest approchée de moi et calmement, ma rassurée.
- Vous devez déjà ressentir certains symptômes. Nayez absolument pas peur, je
suis là. Nous allons aller dans une autre pièce pour poursuivre notre séance.
Elle ma aidée à me relever et ma guidée au fond du couloir. Elle a poussé une porte
et ma fait entrer dans une chambre étrange dont les murs étaient de couleur bleutée.
Au milieu, il y avait une table de gynécologue, un fauteuil et un petit meuble bas de
laboratoire, et aussi un petit lavabo dans un coin de la pièce.
Ne vous inquiétez pas, ça va très bien se passer, vous pouvez vous déshabiller
complètement et enfiler la chemise blanche qui est pliée sur le fauteuil, puis vous
allonger sur la table, je reviens dans un instant.
Je me suis retrouvée toute seule dans linsolite pièce bleue. Il ny avait ni cadres
au mur, ni fenêtre. Embuée par les effets des comprimés, je voyais tout tourner.
Je me suis déshabillée et jai enfilé la chemise, elle était relativement courte et se
fermait par-devant avec des petites pressions, puis je me suis allongée sur la table
dauscultation.
A suivre
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