Charlotte (Iv)

[Cette histoire est vraie. J'ai parfois légèrement modifié l'ordre chronologique de
certains évènements et un peu romancé des dialogues qui en langage parlé sont plus
décousus, mais tous les faits relatés se sont produits].

Après ma séance de rasage suivie d'une masturbation éhontée devant elle, je n'avais
plus grand-chose de mon intimité à cacher à Charlotte.

La nuit suivante, je dormis chez elle mais nous n'avons pas couché ensemble. Un
canapé-lit dans le salon ont fait mon bonheur, des draps propres, pas besoin de pyjama
(ça faisait longtemps que je n'en portais plus de toute façon). J'avais l'impression
de m'être caressé toute la nuit, pas masturbé mais caressé, sans aller jusqu'à
l'éjaculation, ne me lassant pas du contact avec mon nouveau sexe sans poils. Je
retrouvais la même ivresse, la même sensation grisante qu'en nageant nu dans la
piscine.

En me réveillant, je vois les rideaux du salon tirés et Charlotte, nue, en train de
préparer du café.

- ah oui, les voisins...
- je n'ai pas pensé à les fermer hier soir, espérons que personne ne t'ait vu dans la
salle de bains.
- surtout dans cette position et en train de faire ce que je faisais !
- d'habitude c'est plutôt les hommes qui matent les femmes, rarement le contraire. Tu
aurais fait quoi si tu étais tombé sur une scène pareille ?
- je sais pas si ça m'aurait excité mais j'aurais regardé, c'est sûr.
- oui, moi aussi.
- mateuse, Charlotte ?
- on l'est tous un peu, tu crois pas ?
- curieux, mateur, quelle différence.
- alors, reprit-elle, pas de regret ?
- oh que non, je reste rasé, merci de m'avoir fait découvrir ça.
- fais voir ?"

Je repousse les draps puis sors du lit.

- oui, pas de doute, je te préfère comme ça".

Je vais dans la salle de bains pour me regarder dans la glace : "comment ai-je pu
supporter ces poils si longtemps, je suis tellement mieux comme ça.

" Charlotte me
rejoint, nous nous regardons tous les deux côte à côte, nus et lisses :

- maintenant il faut faire le reste. Un sexe lisse avec des jambes poilues, ça va pas.
Les bras, les aisselles et le torse aussi"... elle tourne la tête... "le torse, il n'y
a pas grand-chose, ça va. Tu peux faire tout ça avec ton rasoir chez toi."

J'ai envie de déjà y être pour commencer.

Nous n'avons rien prévu pour ce samedi et dehors, il pleut. Après un petit déjeuner
paresseux, je l'aide à ranger la table et à faire la vaisselle quand nous entendons
frapper à la porte. Charlotte enfile un long tee-shirt qu'elle tient toujours prêt
pour ces occasions et va ouvrir : personne, si ce n'est un mot sur le paillasson.

- tu as fait un heureux !" s'esclaffe-t-elle.

Elle me donne le mot à lire : « "Merci pour le spectacle", signé un voisin ».

Ça me fait beaucoup moins rire. D'abord parce que c'était un moment d'intimité qui ne
regardait personne d'autre qu'elle et moi, ensuite parce que l'idée de me branler
devant un inconnu et à mon insu me faisait me sentir ridicule. Elle prend ça sur le
ton de la blague en me disant qu'il fallait relativiser et que ce n'était pas bien
méchant.

- imagine si ça t'arrivait ? quelle tête tu ferais ?
- ça ne peut pas m'arriver.
- ah bon ? et pourquoi ?
- parce que je ne me masturbe jamais.
- menteuse (sourire).
- non non, je te jure que c'est vrai.
- fais gaffe, ton nez s'allonge."

Elle pouffe de rire et enlève son tee-shirt pour aller prendre une douche, "tu peux
venir si tu veux". Je lui réponds qu'il faut que je rentre chez moi pour donner à
manger au chat qui doit m'attendre depuis hier soir, je l'appellerai de là-bas. Ce
chat n'est pas vraiment à moi, c'est un matou qui me rend régulièrement visite et bien
sûr ne refuse jamais un bol de croquettes, ou plutôt devrais-je dire son bol de
croquettes.

Sur la route, je me remémore des scènes de la veille, sa chatte toute lisse en montant
l'escalier, cette même chatte trempée dans la salle de bains. Comme au ping-pong,
tiens, c'est bizarre. Elle mouille souvent on dirait. Tu parles qu'elle se branle
jamais, c'te bonne blague. Moins on en dit, plus on en fait, c'est bien connu.
Maintenant, à mon tour de jouer au voyeur. Il faut que je trouve un moyen de la
provoquer, j'ai trop envie de la voir se toucher et se faire jouir.

- Allo Charlotte ? Ça te dirait qu'on se fasse un film ici plutôt que d'aller au
cinéma ? J'ai plein de VHS.
- OK, j'arrive, mais ce sera un peu plus long parce qu'avec ce temps, je vais prendre
le bus.
- tu vas devoir mettre une culotte alors.
- j'sais pas encore, je vais voir."

Que de changements en à peine deux mois. Qu'étaient devenus mon idéal naturiste, ma
quête de pureté et d'innocence, mon désintérêt pour le sexe ? Nous n'étions pas en
pleine luxure mais plus très loin. Était-ce Charlotte qui m'avait débauché ou moi qui
m'étais découvert des penchants pour l'exhibitionnisme et les filles qui ne portent
pas de culotte sous leur jupe ? Jupes que je j'aimerais encore plus courtes et presque
transparentes, cachant à peine leurs chattes lisses et humides. Qu'est-ce qui
m'arrive, suis-je normal et surtout, où tout ça va-t-il s'arrêter ?

C'est avec ces questions dans la tête que je prépare la cassette de Piège de Cristal,
le genre de film qu'on peut regarder 10 fois avec le même plaisir, en même temps que
de laisser traîner, un peu cachés mais pas trop, pour qu'elle puisse tomber dessus,
des films X. "Soit ça l'excite, soit elle trouve ça minable et elle me jette".
Commençant un tout petit peu à la connaître, quelque chose me disait qu'elle ne me
jetterait pas.

En l'attendant, je pris une longue douche après m'être soigneusement rasé les jambes,
les aisselles, les bras et le peu de poils que j'avais sur le torse.

Jamais je ne m'étais senti aussi Nu.

À suivre . . .