Charlotte (V)
Vingt minutes plus tard, elle sonnait à la porte, vêtue d'un vieux chandail, d'une
jupe en toile et d'un K-way.
- ben dis donc, t'es drôlement fouffetée.
- bof, comme c'est pour tout enlever."
Ce qu'elle fit immédiatement, abandonnant son barda dans l'entrée.
J'ai appris très vite que Charlotte appelait un chat un chat et qu'elle n'hésitait pas
à aborder des sujets qui dérangent ou peuvent mettre mal à l'aise. C'est ainsi qu'elle
m'a demandé si j'avais passé un test HIV récemment, je lui répondis que le dernier
datait de 3 mois, qu'il était négatif et que je n'avais pas eu de copine depuis (ce
qui était vrai, mentir sur ce genre de chose est irresponsable). Je lui retournai la
question, elle me dit qu'elle en passait un tous les 6 mois et demandait
systématiquement le sien à un mec avant de « coucher avec lui sans capote ». Si sa
réponse manquait quelque peu de romantisme, elle avait le mérite d'être claire, non
sans bien sûr me laisser imaginer que si elle me posait cette question, c'est qu'elle
envisageait peut-être de « coucher avec moi sans capote ».
Sans me laisser totalement indifférent, cette perspective restait floue. J'avais
toujours à l'esprit que Charlotte et moi, c'était d'abord et avant tout pour le
naturisme, mettre du sexe là-dedans gâcherait tout. En même temps, il n'y a pas 24
heures, je me branlais devant elle, ce qui est quand même un tout petit peu sexuel.
Aussi nu l'un que l'autre, nous entrons dans le salon où elle se dirige vers la baie
vitrée donnant sur la terrasse, il tombait des cordes et ce n'était pas aujourd'hui
que nous allions en profiter.
- Bruce Willis, ça te va ?
- lequel, le dernier ?
- non, le premier, c'est le seul que j'ai en cassette.
- ça fait longtemps que je l'ai pas vu. Hé ! mais tu t'es rasé ! Fais voir.
Elle m'inspecte du regard de haut en bas, sans me toucher.
- il reste quelques poils par ci par là mais dans l'ensemble, c'est pas mal. Si tu
veux, je t'aiderai pour le sexe, le temps que tu y arrives parfaitement tout seul."
Je lance le film et vais chercher deux Schweppes à la cuisine.
- on mange ici ce midi ?
- si ça ne te dérange pas et que tu as de quoi.
- j'ai ce qu'il faut pour faire une salade de thon, des avocats en entrée et pour le
dessert, on peut descendre acheter quelque chose à la pâtisserie.
- ça roule."
Dès la fin du film, elle vient m'aider à préparer le déjeuner que nous avalons
tranquillement devant la télé. Alors que je vais chercher la bouteille de rosé gardée
fraîche dans le frigidaire, Charlotte me lance depuis le salon :
- Sylvain ? C'est pas toi qui me disais que nudisme = partouzes et films pornos et que
tu détestais ça ?"
Sa question, qui bien sûr n'en est pas une, me fait l'effet d'une douche écossaise.
Elle avait trouvé les cassettes de X comme prévu mais ce qui l'était beaucoup moins,
c'est que ça retourne contre moi. Eh oui, je suis un mec comme tant d'autres qui
clament haut et fort que les films de cul les dégoûtent mais qui en regardent en se
masturbant chez eux, en cachette. Il est beau, le naturiste pur et dur qui ne jure que
par la pureté et l'innocence de la nudité. Le plan était bien sûr qu'elle trouve ces
cassettes et que ça débouche sur une situation excitante mais je ne savais pas que
c'était une arme à double tranchant, que ça me ferait au contraire passer pour le
petit branleur minable qui s'astique devant sa télé le samedi soir.
Très loin d'être excité, je bredouille :
- euh... quoi ?
- non, rien."
Pétrifié, je remue de la vaisselle pour faire semblant de ranger et d'être occupé dans
la cuisine.
- "Auto-stoppeuses en chaleur", "A grandes giclées", "Petites garces débutantes",
"Londoniennes à lunettes", "Brigitte aime la bite", "Dressées pour avaler"...
- ah, ça ? (d'une voix tentant sans y parvenir d'être assurée) c'est un copain qui me
les a prêtés" (la pauvre excuse, plus ça va plus je m'enfonce).
Ne pouvant faire croire au subterfuge du rangement éternellement, je me résous à la
rejoindre dans le salon.
- quoi ? tu as honte ?", elle rigole sans retenue.
- je pensais pas que tu fouillerais (si elle gobe ça, j'ai de la chance).
- alors, lequel on se regarde ?
- t'es sérieuse ?!!!
- celui-là a l'air parfait : "Les gicleuses" ! en tout cas les photos ont l'air bien."
Sans se dégonfler, elle met la cassette : "vas-y, play". La situation ne me fait même
pas bander, je démarre le film depuis la télécommande et m'assois sans rien dire, les
jambes croisées.
- raconte-moi.
- quoi, le film ?
- non, raconte-moi comment tu fais.
- comment je fais quoi.
- comment tu te caresses, tu te masturbes, tu te branles quoi. Tu commences tout de
suite ou tu attends la première scène d'action ?
- euh... ben ça dépend.
- allez, je me lance."
Elle rapproche son fauteuil de la table basse, s'enfonce dedans, pose les deux pieds
sur le rebord de la table, jambes écartées, et commence à se masser la vulve. Les yeux
écarquillés, je n'arrive pas à croire ce que je vois. Le film est du genre scénario
réduit au strict minimum, simple prétexte à voir des actrices se doigter et jouir ou
faire semblant devant la caméra, mais un autre commence sous mes yeux, bien réel et
d'une intensité sans commune mesure.
De sa main gauche, elle excite son clitoris pendant que sa droite caresse sa vulve
avec application. Elle écarte ses lèvres déjà bien humides et introduit son majeur
jusqu'à la garde dans son orifice vaginal, le ressort à intervalles réguliers pour le
porter à sa bouche et se régaler de sa cyprine.
coule le long de sa raie et macule le coussin du fauteuil. La tête tantôt levée au
plafond, elle ferme les yeux, se mord les lèvres et respire profondément, tantôt elle
la penche pour regarder son sexe et le travail de ses doigts.
La scène est d'autant plus troublante que, le son de la télé n'étant pas coupé, "Les
gicleuses"continuent leurs gémissements de cinéma pendant que Charlotte, elle, est
presque silencieuse en se branlant. De temps à autre, elle jette un oeil au film :
"laquelle tu préfères ? j'aime bien la rousse aux cheveux courts. Très beau cul". Je
savais qu'elle faisait exprès de parler comme la pire des salopes alors qu'elle était
loin d'en être une : c'était pour me choquer encore plus. Se reconcentrant sur sa
masturbation, elle accélère le mouvement de son doigt dans son vagin tout en
continuant à goûter régulièrement sa mouille.
Après quelques minutes de ce traitement, sa main droite descend vers son anus que son
majeur caresse lentement, avant de s'introduire à son tour dans son rectum
dégoulinant. Sa main gauche quitte alors son clitoris pour son trou vaginal esseulé
qu'elle remplit à présent de trois doigts. Elle se fait "une double". Le souffle de
plus en plus court, elle pousse des gémissements discrets, adorables, puis me regarde.
Hypnotisé par le spectacle, la queue bandée comme jamais, je ne me masturbe pas, trop
fasciné par le plaisir que se donne Charlotte et la beauté de ses gestes. C'est de la
sensualité à l'état pur, de l'art, de la beauté charnelle et enivrante. De temps en
temps, sa main gauche remonte vers son clitoris pour le pincer, le faisant durcir et
rougir encore un peu plus. Puis ses doigts reviennent vers l'entrée de son vagin. Elle
exulte, tremble presque, une jouissance insensée est sur le point de la transporter.
- Sylvain.
Je me rapproche jusqu'à respirer le parfum de sa cyprine. Oui, le parfum. Plus tard,
je m'en délecterai. La chaleur humide de son sexe me chavire, elle continue, ses trois
doigts pénètrent son vagin dans des mouvements de plus en plus saccadés jusqu'à ce que
son ventre se contracte et que de son orifice branlé jaillisse une dernière salve de
liqueur transparente. Elle renverse la tête, ferme les yeux et caresse encore sa vulve
fière et luisante. De plus en plus lentement, pour enfin reposer ses deux mains sur
ses cuisses toujours grandes ouvertes.
Puis elle rouvre les yeux. Je la regarde :
- tu es magnifique, je n'oublierai jamais ce moment que tu m'as offert.
- merci, répondit-elle d'une voix à peine audible. Je ne prends pas toujours mon pied
à ce point-là, on a eu de la chance..."
À suivre . . .
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