Une Expérience À Vivre
« Il ny aura jamais que deux personnes qui liront cela. Ces deux personnes vivront
dans la peau lune de lautre jusquà ce quelles se retrouvent. »
Dans le genre publicité à la con, on naura pas fait mieux. Je ne comprends toujours
pas comment certaines régies publicitaires sur Internet arrivent à sen mettre plein
les poches. En tout cas, celle-ci nallait pas gagner le gros lot avec cet annonceur.
Menfin, cétait le client qui avait voulu celle-ci plutôt quune autre, et le client
est roi. Jajoute parfois «
des imbéciles » oui, daccord, je vous fais la version
politiquement correcte, vous aurez compris ce que je pense réellement, mais ça na de
toute manière rien à faire ici.
Bref, la publicité saffichait, cétait ce curieux message pas très vendeur
maintenant, le client voulait que ça fonctionne, et cétait manifestement le cas, donc
on nallait pas en faire un fromage. Je fermai donc le site, éteignis mon poste et
informai mon chef que la correction demandée avait été apportée, et que je rentrais.
Je métais préparé une soirée tranquille pour fin de semaine, avec un chouette film à
regarder, et je montai dans le train tout en me réjouissant de ce moment où, douché,
repus, je me mettrais devant ma télévision et lancerait la lecture.
Peu après le départ, cependant, des bâillements massaillirent sournoisement. Javais
un coup de barre comme peu souvent jen avais eu, et je le mis sur le compte du stress
et des quelques heures supplémentaires que javais dû faire ces derniers temps. Mais
après mêtre réveillé deux fois en me demandant où jétais, je finis par me résigner
au fait que je me regarderais ce film un autre soir, là, je ne couperais pas à une
nuit de sommeil que mon corps trouvait manifestement nécessaire.
Du coup, je crus que je narrivais jamais au lit, entre le trajet en train (qui passa
pourtant rapidement du fait de ma somnolence), le repas (car lestomac aussi se
rappelait à mon bon souvenir), puis la douche, et je crois bien que je ne me suis
jamais autant endormi aussi rapidement après mêtre allongé dans mon lit que lorsque
jétais à larmée, où javais pris lhabitude de mendormir en sursaut.
comme une pierre.
La sensation dêtre reposé était très agréable quand je me réveillai doucement le
lendemain matin. Je me tournai de ma position en chien de fusil sur le dos et perçus
un tiraillement étrange un peu plus bas que mon aisselle droite. Je dirigeai ma main
gauche pour tâter, quand je touchai un sein au passage. Il me fallut quelques secondes
pour que je comprenne que cétait le mien. Pas un sein dhomme atteint de
gynécomastie, mais un sein très féminin, développé. Autant dire que je fus réveillé
autant soudainement que je métais endormi.
Josai regarder sous le duvet remarquant au passage que ce nétait pas le mien et
découvris une poitrine tout à fait féminine, et qui visiblement faisait partie de mon
corps.
Mon cerveau avait de la peine à suivre. Je regardai autour de moi, et ne reconnus pas
la chambre. Je massis dans le lit, et sentis un frôlement dans entre mes omoplates.
Je me tournai immédiatement, et ne vis rien, mais sentis le même frôlement sur mon
épaule.
- Oh non.
Jattrapai une mèche de cheveux châtains, longs, soyeux davoir été soigneusement
brossés. Mes cheveux, sauf la couleur légèrement plus foncée.
Je pris aussi conscience que javais besoin daller aux toilettes.
- Oh, non !
Osant descendre le regard plus bas que ma poitrine, je constatai labsence de service
trois pièces entre mes jambes. Je pouffai, à la limite de lhystérie.
Jétais je ne sais où et javais été transformé en femme. Génial. Mais jaurais le
temps plus tard, il me fallait vraiment aller vider ma vessie. Je constatais que se
retenir semblait plus difficile pour une femme. Avoir ce besoin primordial à
satisfaire me permit déviter de péter un câble, probablement.
Je sortis donc du lit, complètement nue, et me dirigeai vers la porte de la chambre.
La pièce de lautre côté se trouvait être une salle de séjour, combiné entre cuisine,
salon et salle à manger.
côté du mur de ma chambre. Je fonçai sur la cuvette, relevai couvercle et lunette,
descendis la main entre les jambes, et me rappelai ma nouvelle condition juste à temps
pour ne pas avoir à éponger le sol. Je finis par me libérer lesprit proprement,
assis. Je messuyai tant bien que mal, inhabitué à une telle conformation physique.
Les sensations que je perçus alors me présentèrent ma condition actuelle sous un autre
angle : jallais pouvoir explorer le corps dune femme dans ses moindres recoins, et
même apprendre à mieux leur faire plaisir en expérimentant sur
moi. Je ressentis
lenvie grandir, même si celle-ci se manifestait différemment au niveau biologique. Je
passai ma main à nouveau entre mes jambes, mais pour quelque chose de moins terre-à-
terre cette fois, avant de remarquer que je navais pas grande idée de ce corps à part
quelques formes et la couleur de cheveux. Je me levai donc des toilettes, tirai la
chasse, et me posai devant le miroir.
Je découvris une jeune femme, probablement mon âge à quelques années près, peut-être
que jaurais probablement abordée si jen avais eu le courage quand je laurais
rencontrée. Son corps, du moins le peu que je pouvais en voir, me paraissait
honnêtement très attirant. Je ne pouvais cependant pas contempler tout ce que jaurais
souhaité, car la pièce deaux était trop exiguë pour que je puisse me tenir
suffisamment loin du miroir. Jeus le souvenir dun mouvement dans la chambre quand je
métais levé, et compris quil devait y avoir un miroir en pied contre un mur ou
quelque chose dans la chambre. Ça, cétait ce quil me fallait. Je retournai donc dans
la pièce où se trouvait le lit, et effectivement vis le reflet dans le miroir de la
penderie.
Voir ce corps en entier augmentait grandement mon excitation.
cependant sur ce visage, étudiant les expressions que je lui faisais prendre,
imaginant les situations qui les générait, puis descendis sur la poitrine. Je sentais
une chaleur inhabituelle augmenter dans le bas-ventre, tandis que la poitrine semblait
avoir une sorte dérection, surtout les mamelons. Je fis une coupe de mes deux mains
et les posai sur ces deux seins, savourant la texture de la peau à la fois de ces
globes féminins et de ces mains douces et soignées. Le fait de penser que cétaient
mes mains et les seins dune femme était dautant plus excitant et paradoxal que ce
nétaient pas vraiment mes mains mais ma poitrine, et le miroir naidait pas à
permettre à la tension de baisser. Je pelotai ce buste, me focalisant tout à tour sur
lun ou lautre rôle, lun ou lautre corps, sentant la chaleur saccumuler entre mes
jambes, jusquà ce que je décide dy porter une main à nouveau. Jy découvris une
quantité denvie liquide tout à fait acceptable, et jy promenai les doigts pour
récupérer et étaler la cyprine, passant à nouveau du reflet au réel, dun corps à
lautre, enregistrant la sensation des doigts qui glissaient de mieux en mieux dans
les plis intimes, avant que je ne mélectrise en passant sur le clitoris. Je laissai
les doigts dessus et autour un moment, avant que je naie envie de voir un peu mieux
cette vulve.
Le reflet se contorsionnait, mais je narrivais pas à avoir le point de vue qui me
satisfaisait. Finalement, je me mis par terre, appuyé sur une main, jambes écartées.
Le miroir couvrait toute la porte de larmoire, et celle-ci allait à deux ou trois
centimètres du sol. Le point de vue était celui que je souhaitais.
Les doigts reprirent leur exploration tactile, tandis que les yeux les suivaient. Une
fois de plus, jalternai en esprit entre la personne caressée, la personne caressante,
et celle qui profitait du spectacle, emmagasinant autant de perceptions que possible,
ce qui avait pour résultat de mexciter considérablement.
vulve semblait en plus très sensible, et les doigts se faisaient insistants, frôlant
de temps à autre le bouton gorgé de plaisir qui surmontait les chairs roses et
luisantes. Tant de sensations, démotions, finirent par avoir raison de mon état
conscient, et je fus submergé par un orgasme qui semblait secouer lentier de mon
corps. Je ne pus me retenir et tombai à la renverse, tandis que les vagues successives
de la jouissance déferlaient sur moi. Bon sang, je navais jamais vécu un orgasme
dune telle intensité. Et dire que les femmes pouvaient en avoir si facilement, et que
ça métait arrivé alors que jen étais une
Soudain, je vis une personne étrangère dans le miroir. Je métais donné du bon temps à
ses dépens, dune certaine manière. Cétait comme si javais abusé de cette femme,
même si elle nétait pas présente pour dire quoi que ce soit nest-ce pas dans un
état de conscience similaire que les victimes de la drogue du violeur se trouvent ?
Bref, je commençais à avoir honte davoir ainsi profité de la situation.
Le déclic se fit enfin, et lénormité de la chose me rendit incapable de faire quoi
que ce soit pendant une minute, stupéfié. Si vraiment jétais dans la peau dune
femme, cette femme était dans la mienne
Et navait peut-être pas encore tout compris.
La fin de lannonce était claire : « Ces deux personnes vivront dans la peau lune de
lautre jusquà ce quelles se retrouvent. »
Pour éviter de continuer de la reluquer, il me fallait lhabiller. Je regardai autour
de moi dans la chambre et trouvai une pile dhabits soigneusement pliés, trop peu pour
que ce soit une lessive qui nait pas été rangée.
Enfiler le string et le pantalon ne posa pas de problème, même si, en comparaison des
boxers, leffet nest pas comparable du tout. Mais pour mettre le soutien-gorge, je
navais aucune pratique, et tentai pendant un moment de trouver comment le crocher,
jusquà ce que je finisse par aligner les agrafes avec leurs parties réciproques. Je
ne savais pas si je devais être fier de moi, et en attendant de savoir, jenfilai le
haut qui semblait avoir été prévu. Prochain objectif : rentrer chez moi.
Plus facile à dire quà faire. Après avoir trouvé des chaussures et un manteau, je
découvris que la porte dentrée était fermée. Et pas de clé en vue.
Jaurais dû commencer par vérifier ça. Si jétais devenu une femme et que jétais dans
un appartement qui nétait pas le mien, je nallais pas pouvoir en sortir aussi
aisément. Prisonnier ? Le mot me semblait saugrenu. Jétais une personne différente,
ou du moins, jen avais lapparence
Donc, comme je ne pouvais sortir dici sans
savoir où était la clé, il fallait que je fasse venir à moi lautre personne.
Mais si elle était chez elle quand le phénomène sétait produit ce qui semblait fort
probable, vu que jétais elle, elle naurait pas la clé en venant ici.
Mais moi, je pouvais la trouver, ou
lui demander ! Si elle avait un téléphone
portable, je pourrais alors me passer un coup de fil. Je pensais bien avoir oublié,
dans ma fatigue, déteindre le mien, justement, la veille.
Je fouillai lappartement du regard, et avisai un sac à main sur une des chaises du
séjour.
- Désolé ma chère, mais on dira que cest le mien, ça nous rendra service.
Je louvris, découvrant un porte-monnaie, un tube de soin pour les lèvres, un autre de
crème pour les mains et, victoire ! Un téléphone mobile parmi les plus récents.
Eteint. Et je navais pas le code PIN.
Mais javais mon nom ainsi que diverses autres informations, tirées des cartes dans
le porte-monnaie.
Jen étais à essayer de savoir quelle était son orientation à lEPFL quand une
sonnerie retentit. Un téléphone sur ligne fixe ! Nen ayant pas chez moi, javais de
la peine à penser que cétait pourtant le cas de beaucoup de personnes, même si, de la
part dune femme de ma tranche dâge, ça me paraissait quand-même inhabituel. Je me
dirigeai vers le meuble et pris le combiné, et reconnus mon numéro qui saffichait.
Elle, au moins, pouvait sappeler. Jacceptai donc la communication.
- Jimagine que tes chez moi ? mentendis-je dire sans même que jaie eu le temps
de réfléchir à comment mannoncer.
- Je peux difficilement être ailleurs quand je réponds à ce numéro, jimagine
- Malin ! lentendis-je chuchoter en aparté.
Je continuai sans pause.
-
mais oui, je nai pas trouvé la clé pour en sortir. Cependant toi, tu peux sans
autre, non ?
- Heureusement que tu laisses la clé sur la porte après avoir fermé, oui. Et
heureusement que tu avais laissé ton natel allumé
-
Et heureusement que tu as une ligne fixe et un téléphone raccordé, terminai-je.
Bon, tu me dis où se trouve la clé pour que je puisse sortir, ou je tattends ? Ah,
mais en fait, tu habites où ?
Elle marqua un petit temps de pause.
- Lausanne.
- Alors tu prends dans la petite poche de mon sac à dos noir, il y a un abonnement de
parcours qui comprend les zones 11 et 12, ça nous évitera des frais.
- Mais je ne suis pas
Elle se tut un instant, comprenant que largument quelle allait avancer nétait pas
valable.
- Le prochain train est à quelle heure ?
- Il est dici dix minutes, ça fait vingt minutes de trajet gare à gare, ensuite tu
sais mieux que moi le temps quil faudra depuis là jusque chez toi.
Elle prit le temps de calculer.
- Je serai chez toi dici un peu moins dune heure.
- Ça joue. Et en attendant, tu peux me dire où est la clé, afin que je ne puisse
touvrir, quand-même ?
- Ça pourrait aider, oui !
Elle mindiqua où trouver le trousseau, me confirma quelle avait trouvé labonnement,
puis raccrocha. Je trouvai un livre qui me paraissait intéressant, si bien que je ne
vis pas le temps passer, et dus récupérer rapidement le porte-clés pour lui ouvrir
quand elle tenta dentrer en ouvrant la porte.
Imaginez que vous ouvrez une porte derrière laquelle se trouve un miroir. Vous pouvez
avoir ainsi une idée de leffet que ça fait de souvrir à soi-même.
- Salut ! osai-je articuler.
Elle me regardait de pied en cap, et finit par retrouver la parole.
- Tu es habillé comme un sac !
- Javais une anatomie qui ne métait pas familière, et probablement que mon cas était
plus difficile que le tien, pour les habits, hein !
- Daccord, daccord, fit-elle en rigolant.
Vraiment, mentendre et me voir agir de moi-même était perturbant. Je semblais
attendre quelque chose, cependant, en entrant plus avant dans mon appartement.
- On devait simplement se retrouver, non ? Il ny avait rien dautre à faire ?
- Ben, pour autant que je men souvienne, non, lui répondis-je en essayant de me
rappeler lannonce complète.
Mais il fallait se rendre à lévidence, il ne suffirait pas de se rencontrer. Nous
restâmes un moment à attendre, parlant des divers soucis qui nous pendaient au nez à
court terme si nous restions coincés dans cette situation.
Elle narrêtait pas de me jeter des regards en coin, puis finit par se lever et se
diriger vers moi.
- Je crois bien que tu nas pas mis le soutien-gorge correctement, me dit-elle.
Elle vint me palper la poitrine sans trop de gêne, mais cétait moi qui ne savais
plus où me mettre. Jéprouvai une sensation étrange dans le bas-ventre. Ainsi, cétait
comme ça que se manifestait le désir féminin ? Je repensai à ma séance solitaire, et
je sus que oui, tout aussi bien que je ne voulais pas trop penser plus loin.
- Ouais, je pense quil te faudra faire mieux la prochaine fois. En attendant, enlève
ton T-shirt.
Elle me regarda, tandis que je ne savais pas trop quoi faire et piquais un fard.
- Oh, allez, cest mon corps, après tout, cest pas comme si tu te mettais vraiment à
poil, je me connais.
Je fis ce quelle demandait, comprenant et accédant à la logique quelle énonçait.
- Jy crois pas, tu as réussi à le mettre à lenvers
Elle passa derrière moi, me décrocha lhabit et me lenleva, le remit dans le bon
sens avant de me le remettre autour de la taille, mais sans le crocher.
- Mets les bretelles, mindiqua-t-elle.
Je mexécutai et elle me crocha le vêtement, puis revint dasseoir devant moi. Je
notai quelle regardait mes seins.
- Tu te trouves belle ? demandai-je.
Elle eut lair gêné.
- Non, enfin, oui, mais cest pas ça
Et elle piqua un fard en détournant la tête.
Nous restâmes sans parler un bref instant.
- Jespère que tu nas pas de copain ? fis-je quand le guet de ma conscience aperçut
lobstacle potentiel, chose dont, étonnamment, on navait pas encore parlé.
- Non, répondit-elle, alarmée, et toi ?
- Non-plus, un souci de moins.
Nous nous tûmes à nouveau, conscients de ce à quoi on avait échappé. Puis la scène du
matin me revint en mémoire, et avec elle le sentiment de honte, plus oppressant
maintenant que jétais en
sa présence, faute de mieux pouvoir le dire. La
propriétaire du corps que jhabitais, que jutilisais, que je reluquais ? A cette
dernière évocation, je ny tins plus.
- Je voudrais mexcuser, jai
Ce matin, je
me suis masturbé.
Elle me regarda, lair à la fois abasourdi et autre chose. Etait-ce de lindignation
?
- Je voulais explorer ce corps, ton corps, et jai
mis les mains un peu partout, et
je nai pas besoin de te faire un dessin.
- Ne texcuse pas, me dit-elle, me coupant presque la parole. Jai aussi exploré ton
corps et ses fonctions avant de tappeler ce matin. Je ne peux pas ten vouloir
davoir fait la même chose que moi.
Elle me regardait, et je sus que ce nétait pas des paroles en lair.
- Cependant, je tavoue que je ne mattendais pas à ce que tu me le dises. Je crois
aussi que
je ne ten aurais pas parlé si tu ne lavais pas fait. Mais je me suis
aussi sentie coupable après. Tu ne men veux pas ? me demanda-t-elle, la mine
contrite.
- Comme tu las dit, je ne pourrais pas ten vouloir non-plus après lavoir fait moi-
même.
Le sourire quelle me fit nétait tellement pas moi que jen éclatai de rire.
- Fous-toi pas de moi ! me dit-elle.
Jen rigolai de plus belle en voyant le visage penaud en face de moi. Et il se passa
quelque chose qui naida pas à me calmer : elle vint se blottir dans mes bras.
- Eh ? fis-je, hilare.
- Tu sais, jai eu peur que si on retrouvait nos corps, tu découvres que javais fait
ça avec, et que si on sétait croisés une fois par la suite, je naurais pas pu
taborder en y pensant
Jen arrêtai net de rire, surpris par tant de franchise.
- Hé, tu as réussi à me calmer, dis-je quand je retrouvai mes mots. Tu as réfléchi
beaucoup plus loin que moi, en fait.
- Je me suis pourri la vie, oui ! Enfin, tu ne men veux pas, cest le principal.
Elle se sépara de moi.
- Ma foi, cétait une expérience à vivre, ajouta-t-elle.
- Merci de mavoir permis de la vivre avec ton corps, répondis-je.
Labattement nous saisit.
- Si on doit rester ainsi, je te permets de faire ce que tu veux de mon corps,
minforma-t-elle. Je te conseille une bonne séance de masturbation pour taider à te
détendre une fois que je serai partie.
- Occupe-toi de toi aussi, lui répondis-je, un peu gêné.
Elle rit un peu.
- Jai loccasion de vivre comme un homme, je compte bien me donner du plaisir !
- Tu verras, cest facile !
Je me joignis à son rire, mais pas longtemps. Le poids de ce quon avait fait avait
disparu, mais celui de notre transformation restait bien présent. Cependant, une idée
vit le jour dans mon esprit.
- Quand tu parles dexpérience à vivre, il y en a encore une
On pourrait carrément
vivre ensemble ce que ressent lautre sexe quand on fait lamour
Je crois que le simple fait davoir énoncé cela à voix haute nous fit le même effet.
Nous restâmes sans voix un moment, assommés par la portée de la chose.
- Tes sûre de le vouloir ?
- Pour être honnête, cest un de mes fantasmes, mais je naurais jamais pu le réaliser
sans ce qui nous arrive, déclara-t-elle, gênée. Mais je ne le ferai si tu ne le veux
pas, je crois
que je pense comme toi quant à souiller ton corps. Je ne ferai rien de
sexuel avec sans ton autorisation. Quant à faire ça avec toi, cest un peu comme te
rembourser, ou
un échange de bons procédés. De plus, qui de mieux que soi-même pour
senvoyer en lair à deux ? Cest presque, si on pousse encore plus loin, de la
masturbation !
- Tas le sens de la formule !
- Je crois que ça vient de toi, je nai pas limpression dêtre tout à fait moi-même
dans ton corps. Tu viens me déshabiller ? me dit-elle avec un regard canaille en
se dirigeant vers la chambre.
Je doutais que cela vienne de moi, si cétait bien ça quelle insinuait. Je pensai
soudainement que cétait peut-être à ça quelle pensait quand elle regardait ma
poitrine.
Mais je la suivis donc, et nous nous dévêtîmes rapidement. Du fait du nombre moins
important dhabits qui la recouvrait, elle fut prêt avant moi, qui avais encore
quelques soucis avec le soutien-gorge. Quand je me retournai, je la vis qui me
regardait dans le miroir de sa penderie, une main sur le sexe au garde à vous. Son
regard, après avoir passé sur lentier du reflet, se reporta sur lentre-jambes, et
elle commença à se masturber, ayant visiblement de la peine à se concentrer. Elle
alternait les va-et-vient le long du pénis avec des pressions de toute la main, et
semblait être plus que satisfaite des sensations que cela procurait.
- Cest
exprima-t-elle dans un gémissement, à court de qualificatifs. Il ny a pas
de miroir chez toi
Pour ma part, je nétais pas vraiment en reste. Létat de son sexe et ce quelle
en faisait me faisaient réagir aussi, et je sentais le sang battre dans mes mamelons
dardés ainsi que dans mon bas-ventre, où je glissai une main et fus surpris dy
découvrir une quantité inattendue de cyprine, même si létat dans lequel je métais
retrouvé le matin aurait dû me prévenir. Quelques flashes de ma séance solitaire me
revinrent en mémoire, et je sentis le travail du plaisir dans mon ventre. Jeffleurai
malencontreusement mon clitoris, et cela me lança une décharge, je sentis un spasme
parcourir les muscles de mon vagin, tandis que nos respirations saccéléraient, mais
lorgasme ne semblait pas être pour tout de suite. Je restai fasciné par les
mouvements de la main de ma partenaire sur la verge gonflée à bloc, parcourant sans
men rendre compte ma vulve dune main. Je compris quelle allait être submergée
quand ses gémissements augmentèrent de volume, et presque aussitôt après, le liquide
de vie blanc fut expulsé. Jobservai les saccades que faisaient mon pénis tandis que
mes testicules jouaient au yo-yo delles-mêmes, et quelle semblait avoir arrêté
de respirer, la tête en arrière, les yeux fermés, pratiquement immobile si ce nétait
lappendice qui semblait avoir une vie propre.
- Vous en mettez vraiment partout ! sexclama-t-elle quand il eut repris ses esprits
et constaté létendue des dégâts.
Elle prit un habit à portée de main et essuya les éclaboussures avec. Heureusement,
cétait un de ses vêtements, je naurais donc quà replonger dans une armoire pour le
remplacer.
- Allez, vient en faire de même, cest super excitant ! me dit-elle en me tirant
devant le miroir, après avoir terminé le nettoyage sommaire.
Je le savais, mais jétais tenté par reproduire lexpérience. Jobtempérai et glissai
une main dans mon intimité dégoulinante. Le reflet fit de même avec lautre main.
- Tu étais ici ce matin, non ? me glissa ma partenaire, sagace.
Comme plus tôt, je massis en équilibre sur mes fesses, me balançant davant en
arrière, les jambes écartées, me retenant dune main pour ne pas tomber à la renverse,
et exhibant mon intimité de lautre. Je caressai les replis de mon entrejambe,
observant le reflet comme sil sagissait dune femme qui lisait dans mes pensées et
faisait ce que je souhaitais, juste pour me faire plaisir. Je redécouvris ainsi les
vallées roses de désir, humides de joie, et la colline du plaisir, que jescaladai de
mes doigts, me procurant des sensations décuplées du fait de me voir dans le miroir,
vaguement conscient de ne pas être seul ce qui augmentait un peu mon excitation ,
et je ne tardai pas à être submergé de volupté, perdant léquilibre et tombant sur le
dos, la respiration laborieuse, sentant mes muscles vaginaux se contracter plusieurs
fois. Jeus vaguement la notion que du liquide coulait entre mes fesses et je fermai
les yeux pour reprendre mon souffle.
- Wow, entendis-je murmurer. Je ne crois pas que jaie jamais joui ainsi, même en
moccupant de moi en tant que femme.
Javais fini par complètement oublier ma partenaire.
- Tu permets que je te nettoie ? ajouta-t-elle.
Jacquiesçai dun signe de tête, ouvrant les yeux pour le simple contact visuel avec
mon interlocutrice, puis les refermant, essayant de graver ces dernières sensations
vécues dans mon esprit.
Je fus surpris quand je sentis une humidité différente dans mon pubis, et regardai
dans cette direction. Jétouffai un hoquet de surprise en me voyant en train de me
faire un cunnilingus.
- Depuis le temps que je rêve de pouvoir me satisfaire de la sorte et me goûter, fit-
elle quand elle remarqua que je la regardais. Tu aimes ?
Pour toute réponse, je mabandonnai à ses soins. Ses mains remontèrent sur ma
poitrine, et elle se mit à me peloter, tout en restant active entre mes jambes.
Javais limpression de sentir la moindre papule de sa langue, tant la peau de mes
parties génitales était sensible. Et ces mains sur ma poitrine, tour à tour serrant
et frôlant, cela finit par marracher des gémissements, et je me trouvai incapable de
bouger les mains, les laissant immobiles. Je sentais sa langue qui explorait les
moindres recoins de ma vulve, allant même parfois dans lantre de mon plaisir,
effectuant des va-et-vient aussi loin quelle le pouvait, tournant le muscle tout
autour de la cavité. Cette peau humide et un peu râpeuse me procurait des sensations
inédites. Fugacement, je pensai que le fait de savoir que ce nétait pas une main avec
des doigts qui touchaient cet endroit augmenta encore mon plaisir. Je sentais revenir
les étoiles quand elle sarrêta.
- Hé ! lançai-je, frustré au plus haut point, tentant de me relever.
- Je me suis fait un cunnilingus, à ton tour de te faire une fellation, non ?
Et elle me présenta mon sexe tendu, et je me rendis compte que, pour reprendre ses
mots, me goûter me tentait effectivement. Ni une, ni deux, jembouchai lentier de
ma verge et pompai autant que je le pouvais, prenant avec ma bouche et ma langue
toutes les mesures de mon pénis, le faisant passer à gauche, à droite, tour à tour
lavalant et le recrachant. La différence de texture entre le gland et la tige me
semblait bien plus grande ainsi perçue, et je me demandais comment je ny avais pas
fait attention auparavant. Jentendais vaguement les halètements de ma partenaire,
qui semblait apprécier au plus haut point, et je fus surpris quand un premier jet de
sperme atterrit contre mon palais, liquide de consistance comparable à la crème
légère, mais avec quelques paquets plus denses, sans vraiment de goût. La seconde
éruption survint trop rapidement pour que jaie le temps de choisir entre avaler et
recracher, tandis que la troisième me fit déglutir instinctivement. Les doses
suivantes allèrent diminuant, et au point où jen étais, je ne laissai sortir nulle
goutte.
- Oh, tas tout avalé !? sexclama ma partenaire, lair encore un peu hagarde. Je
suis désolée, jaurais dû tavertir
- Cest pas grave, lui répondis-je.
- Peut-être, mais jen suis à deux orgasmes, et toi un seul. Je pensais pouvoir
marrêter avant, mais
Allez, laisse-toi faire.
Une de ses mains descendit paresseusement entre mes jambes, restant dabord à la
limite des grandes lèvres. Je tentai de faire en sorte quelle aille plus
profondément, mais elle réussit à me bloquer de son autre bras.
- Laisse-toi faire, te dis-je !
Cependant, elle lexprimait sans agressivité, cétait plutôt une requête, ce qui fit
que je lui laissai toute liberté de mouvement. Elle en profita pour glisser une main
sur lun de mes seins, frottant au passage le mamelon, faisant monter la tension
dun coup. Mais elle évita de toucher cette zone sensible à nouveau, continuant
simplement de tâter chaque côté à tour de rôle. Plus bas, lautre main finit par
saventurer entre les lèves, ajoutant un nouveau torrent de sensations. La légère
pression quelle exerçait pour passer entre les grandes et les petites lèvres
semblait faire en sorte que la pointe du doigt utilisé était totalement en contact
avec cet épiderme si délicat, et le moindre petit déplacement, la moindre déviation du
chemin tout tracé me faisait une vague de volupté. Jusquà ce que le bouton de
jouissance soit atteint. Elle mit deux doigts autour, tourna un peu dans un sens,
puis dans lautre, et le pinça légèrement, et il me fut impossible de résister au
mælström qui sensuivit. Javais limpression déjaculer, dévacuer un trop-plein de
joie.
- Voilà qui nous remet à égalité, entendis-je.
Elle garda une main entre mes seins, me laissant reprendre le sens des réalités.
Je percevais son regard qui parcourait mon corps, et ressentis une nouvelle petite
pointe dexcitation, avant que létape suivante ne me vienne à lesprit.
- Tu me rejoins sur ton lit ? lui dis-je en me relevant.
Je nattendis pas sa réponse pour aller my allonger, et elle vint my rejoindre peu
après. Je me mis sur le dos et elle vint sinstaller sur moi.
- Tes sûr de le vouloir ?
- Après tout ce quil sest déjà passé, cest la suite logique. Je pense que tu en as
autant envie que moi.
Nos regards se croisèrent. Ce fut la première fois que je vis que le mien pouvait être
aussi expressif : je voyais lenvie quelle avait, mais aussi la peur quon ne soit
pas les bonnes personnes pour faire ça. Cependant, ce dernier sentiment sembla
disparaître, et elle se présenta au parvis de ma vulve. La pointe du pénis
semblait émettre un peu de chaleur ; je mouillais comme une fontaine, anticipant les
sensations qui allaient suivre. Lentement, elle se fraya un chemin entre mes
lèvres, trouvant naturellement lentrée de mon vagin, en écartant les parois, et
toujours cette sensation de chaleur et dhumidité, puis de pression, de « remplissage
». Je croyais sentir les battements de cur de ma partenaire en moi par
lintermédiaire de nos sexes, tandis que le sien me remplissait de plus en plus.
Lentement, me mettant au supplice, elle progressait pour finalement que je
laccueille entièrement, ce qui marracha un gémissement qui couvrit le sien. Le
temps de chercher nos regards une fois de plus, et elle commença le mouvement
inverse, non sans que jaie noté que mon tourment exquis était le sien aussi, à en
juger par les précautions quelle prenait à ne rien brusquer, tout en me paraissant
être sur le point dexploser.
Quand elle fut presque totalement hors de moi, elle amorça à nouveau sa rentrée
(que jaccompagnai malgré moi dun nouveau gémissement), mais il était probable
quelle ne se maîtrisait plus autant allais-je len blâmer, moi qui nattendais
que dêtre empli à nouveau ? car elle mit moins de temps pour parcourir mon
vagin, et reprit le chemin de la sortie presque aussitôt après être arrivée au fond
et paradoxalement au sommet. Le sens des réalités méchappait, je sentais à nouveau
quelle me saturait tant physiquement quau niveau du ressenti. A nouveau, je
voyageai entre limaginaire de mon moi masculin et celui de mon moi féminin, avant de
sentir linéluctable prendre naissance aux tréfonds de mon ventre et se répandre, tel
un tsunami, dans mon corps tout entier. Jeus encore la sensation fugace dune
nouvelle chaleur en moi, je compris que ma partenaire venait déjaculer en me
comblant, et
Le temps de reprendre conscience, et elle étai allongée à côté de moi, pantelante.
A nouveau, nous cherchâmes à nous regarder.
Merde, je nallais pas le dire, mais le faire comprendre, cette fois. Jallongeai une
main et allai caresser son visage, tout en lui faisant ce que je souhaitais être mon
plus beau sourire. Elle me sourit en retour, et lune de ses mains vint sur ma joue.
Nos yeux exprimaient la même chose : même si nous nétions pas dans nos corps
respectifs, on avait apprécié ce moment tout comme ce quon avait découvert sur
lautre et paradoxalement sur nous-même. Ce nétait pas physiquement une femme ou un
homme que javais en face de moi en ce moment, peu mimportait , mais une personne
dont je savais que le corps métait peu important (surtout quen loccurrence, il
sagissait de mon aspect physique).
- Cétait une expérience à vivre, me dit-elle en reprenant les mots quelle avait
utilisés avant quon ne passe à lacte.
Elle sapprocha de moi. Instinctivement, jen fis de même, et nous unîmes nos lèvres
pour un baiser langoureux.
Nous nous séparâmes, elle avait fermé les yeux. Je fus surpris quand je compris
quelle sétait endormie.
Je fus encore plus gêné quand je remarquai que je débordais du résultat de nos ébats
et que jallais irrémédiablement souiller la literie si je ne moccupais pas de moi.
Je mis ma main sous mon sexe pour éviter de faire des gouttes partout, me levai, allai
récupérer lhabit quelle avait utilisé pour nettoyer son sperme et lutilisai comme
torchon temporaire cétait tout de même plus efficace que ma main. Je me rendis à la
pièce deaux où je me lavai sommairement lentre-jambes, puis retournai dans la
chambre. Me voir endormi me fit un peu étrange, mais jeus soudain envie de me mettre
contre mon corps. Précautionneusement, je revins sur le lit, et je minstallai, la
tête sur lépaule de ma partenaire dans mon corps, et me calai contre elle. Pris dune
fatigue subite, je ne tardai pas à rejoindre ma compagne dans les bras de Morphée.
Au réveil, je sus immédiatement que quelque chose avait changé, sans que je sois sûr
de ce qui lavait fait. Puis, mon corps se réveillant, je retrouvai des sensations
familières, et je sus que jétais bien redevenu moi-même. Une autre sensation
sexpliqua quand jouvris les yeux et que je découvris ma compagne ou du moins le
corps que javais habité un moment auparavant dans la position que je lui avais
donnée avant que je ne mendorme. Attendri, je mis mes bras autour delle, et je
remarquai soudain que je navais pas vraiment porté attention à son physique
jusqualors. Et pourtant, je trouvai quelle valait le coup dil.
- Tu vas me regarder comme ça encore longtemps ? me demanda-t-elle soudainement.
Elle ouvrit les yeux. Je ny vis aucune gêne, ni colère, mais un peu de malice.
- Ça va probablement te paraître idiot, mais je navais pas fait attention à ton
visage avant maintenant.
- Moi non-plus.
Et elle me sourit, avant de se réinstaller un peu plus confortablement.
Pendant ce temps, javais commencé à réfléchir sur ce que je ressentais. La conclusion
me paraissait être de celles à partager.
- Tu sais, je ne crois pas quon doive se revoir, débutai-je maladroitement.
Je sentis son corps se tendre, tandis que le sourire paisible sur son visage se
crispa.
- Je narrive pas à faire la part des choses actuellement, et
je crois quil vaudrait
mieux que lon nenchaîne pas ce qui nous est arrivé sur une relation suivie aussi
vite.
Elle ouvrit les yeux, et chercha les miens à nouveau. Je fus surpris dy trouver non
de la résignation, mais de la simple acceptation, et une pointe dapprobation.
- Jen étais arrivé à ça aussi, me dit-elle. Je propose quon se donne rendez-vous
quelque part dans quelques mois, quon ait eu le temps de réfléchir. Si on sy
retrouve, on va plus loin.
- Daccord.
« Vous vous ressemblez, malgré le peu que vous avez vus de lautre, vous lavez
espéré. La question maintenant est Est-ce que je vais à ce rendez-vous ?
Ah, et oui, vous êtes les deux seuls à voir ce message, encore une fois. »
« Voilà, dernier message. Vous ne serez que deux à le voir, là aussi quoi de plus
simple, vous le lisez sur le même écran.
Vous vous êtes (re-)trouvés, profitez-en bien. Toute une vie vous attend. »
Je ne comprenais toujours pas comment cette entreprise pouvait gagner de largent avec
de tels messages, et la régie publicitaire qui était daccord de les placer nallait
définitivement pas gagner des clics avec du texte simple. Mais finalement, je men
fiche. Jai vécu une expérience aussi inoubliable quinédite, qui ma permis
daccepter ma part de féminité. Je suis plus en accord avec moi-même, je maccepte
mieux, et du coup, jaccepte mieux les autres.
Mon comportement na pas trop changé, et encore moins mon orientation sexuelle. Mais
je comprends mieux ma fiancée, jai plus dempathie, je suis plus ouvert, plus sûr de
moi aussi. Cependant, même quand jen discute avec ma future femme, on narrive pas à
savoir si cest dû à ce quil sest passé, ou si cela ne découle que de notre
rencontre, puis de ce quon se soit mis ensemble. Le genre de question métaphysique
quil nous arrive encore daborder, après quon ait reparlé de ce samedi où, on a
échangé nos corps.
Invariablement, quand on finit par tourner en rond, on arrête de parler. On se regarde
un instant, le temps de mesurer la chance de savoir lun-lautre, et que lenvie de
le remercier nous submerge. Et ça, nous nen avons pas encore fini. On en a pour toute
une vie
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