Zac
Jarrivais au « Lilas » vers 21h. Dés lentrée, la musique balancée à forte puissance par les formidables enceintes du fond de la sale me saisit aux tripes. Les basses fréquences faisaient vibrer les murs et les clients sans discernement. Tous les DJ de cette époque pensaient quil était nécessaire de faire pénétrer de gré ou de force la musique par tous les pores de la peau. Idée que jai toujours trouvée parfaitement imbécile, mais les choses étaient ainsi, et le sont encore, je crois
Traversant la piste, sur laquelle quelques danseurs se trémoussaient déjà, je me dirigeai vers un petit groupe installé autour dune table basse sur les canapés à haut dossiers ; Cétait là lemplacement habituel que nous nous étions réservés depuis que lon fréquentait les lieux de manière assez assidue. Je massis tranquillement sans interrompre la conversation. Francis parlait de quelqu'un qui se trouvait dans la boite et qui était réapparu après plusieurs mois dabsence.
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cest à cause de ça quon lavait surnommé le cannibale. Disait Francis, Il a laissé une impression inoubliable à ceux qui se sont laissé faire, soit en bien soit en mal, mais en tout cas il na jamais laissé indifférent.
- En tout cas, moi je ne vois pas ce quon peut lui trouver, il est plutôt naze ! Répondit Florence, péremptoire. Je crois quaucune fille nen voudrait, pour les garçons, jsais pas.
Tous les regards convergèrent presque simultanément vers un coin de la vaste sale qui se situait au bout du bar. Lespace était chichement éclairé mais je pu distinguer une silhouette assise sur un tabouret et qui me parut, effectivement assez mal fagotée. Un bluejean serré, des bottes qui montaient jusquà mi mollet et une chemise quelconque plutôt ample, laspect vestimentaire était plus que rudimentaire. De plus il avait des cheveux longs à lair sale et dune couleur indéfinissable mais avec de fortes tendances rousses. On était aux antipodes de ladonis grec mais assez proche du rural en goguette.
Il comprit que nous le dévisagions. Sans paraitre aucunement gêné, il saisit son verre et vint vers nous. Sa démarche fut pour moi une agréable surprise. Il se déplaçait avec aisance malgré sa carrure imposante. Il était plus grand que je ne croyais et bien proportionné. Il salua Francis qui était le seul du groupe quil connaissait et les deux entamèrent un dialogue sans animosité.
- Te voilà revenu dans les parages, Zac ?
- Ouais, jétais curieux de savoir ce que devenait cette boite. Je vois quy à pas beaucoup de changements.
- A part le barman tu as raison, mais la zique est encore plus pourrie. On devrait se casser de là mais on a nos manies ici.
- Je vois
Zac parcouru des yeux lensemble de la tablée, et cest là que je croisais son regard pour la première fois. Sans être réellement un choc, je fus tout de même impressionné et sentis une petite bouffée de chaleur menvahir. Pourquoi cette réaction ? Je me surpris moi-même à me poser cette question. Ce type navait réellement rien pour lui. Des yeux bleus, certes, mais trop perçants et surtout bien trop rapprochés qui lui donnaient un regard torve et enfiévré. Je mis cela sur le compte de la température ambiante et me forçais à penser à autre chose. Ce fût dautant plus facile que notre visiteur nous quitta presque aussitôt pour aller saccouder au bar en nous tournant le dos.
Une heure plus tard la soirée atteignait son point culminant. La piste ne désemplissait pas, les danseurs se démenaient au rythme endiablé de la musique assourdissante. Les garçons et les filles se mélangeaient, en sueur, leurs corps se tordaient dans des circonvolutions compliquées mais cétait à la mode. Je métais excité aussi sur cette foutue piste pendant une demi heure puis je métais écroulé sur le canapé, à bout de souffle. Karim sassit à mon coté et me parla en tentant de couvrir la sono.
- Dis donc, ce fameux Zac, on dirait bien que tu lui as tapé dans lil !
Je crus avoir mal entendu et lui demandais de répéter, ce quil fit aussitôt en employant exactement la même phrase.
- Il arrête pas de te mater depuis un moment. Me dis pas que tas rien vu ?
Jétais abasourdi. Non, je navais rien vu, probablement parce quil ny avait rien à voir. Karim avait trop bu cette fois. Mais Karim ne buvait jamais. Alors il délirait ! Cependant je jetais un regard circulaire sur la salle, cherchant à apercevoir lobjet de la réflexion de mon pote. Je finis par le découvrir à travers la foule de fêtards. Il était assis au bord dun canapé et regardait dans ma direction sans jamais détourner les yeux.
Moi je détournais les miens précipitamment, pour y revenir la seconde daprès. Lui navait pas bougé, ces yeux intenses ne me quittaient pas. Je me sentis rougir jusquaux oreilles, incapable de contrôler lirrépressible émotion qui menvahissait. Javais seize ans ; je ne pouvais pas intéresser quelquun qui en avait largement plus de vingt ! Et surtout un mec !
Jusque là, ma vie amoureuse avait été assez banale. Javais connu quelques filles avec lesquelles javais flirté. Javais trouvé cela agréable mais sans plus. Jattendais la vraie passion qui arriverait surement, jétais patient. Je dois cependant avouer quil marrivait parfois de fantasmer sur des garçons et rêver davoir des relations amoureuses avec eux. Je nen avais jamais parlé à personne, cétait mon jardin secret.
Et voilà que ce type sorti du néant, dun simple regard me chamboulait de la façon la plus inattendue. Jétais perdu, ne sachant quelle attitude adopter. Je tentais de prendre une contenance de calme et décidais de ne plus porter mon regard vers lui. Mais cette décision prise, mon cur nen continuait pas moins à tambouriner dans ma poitrine.
Puis les choses saccélérèrent brusquement. Zac vint sassoir juste à mon coté. Je sentis son odeur, forte, virile, mélange de sueur et de parfum musqué, puis son souffle, tout aussi fort, contre mon oreille.
- Tas quel âge ?
Mon cur sétait arrêté de battre. Bêtement je me vieillis sans trop savoir pourquoi.
- Tes drôlement appétissant tu sais ? Jai vachement envie de toi.
Pour appuyer ses paroles et sans attendre ma réaction et encore moins une quelconque permission, il entreprit un léchage systématique de mon oreille qui dura de longues et merveilleuses minutes. Leffet était extraordinaire, sentir sa langue humide et puissante lécher mon pavillon puis sintroduire dans le conduit auditif fut pour moi comme une révélation. Soudain je compris ce que jespérais, ce que jattendais depuis toujours : devenir lamant de ce garçon.
Je me laissais faire sans réagir, quelle résistance aurais je pu lui opposer ?
Assuré davoir remporté la partie, il passa son bras dans mon dos, sa main caressa ma nuque, elle était chaude. Ses doigts pressaient sur mes cervicales avec force, comme pour prendre possession de mon corps et mimposer sa domination.
- Je vais dans les toilettes, rejoins moi dans trois minutes.
Ce nétait pas une demande, plutôt une convocation, Il se leva et se perdit dans la foule.
Javais les joues en feu et mes mains tremblaient démotion. Cependant je ne ressentais aucune crainte, bien au contraire. Une sorte dimmense exaltation, que je navais encore jamais éprouvée, sétait emparée de moi. Cest elle qui me poussa à me lever et me rendre au rendez vous fixé par mon suborneur. Ses paroles tournaient en boucle dans ma tête comme un refrain obsédant.
« Tes drôlement appétissant » Jamais je navais reçu un hommage aussi direct et la sincérité de ses paroles ne faisaient pour moi aucun doute.
Je repérais aisément la seule cabine occupée et en poussais la porte lentement, intrigué et curieux par ce que jallais découvrir. Lhomme était assis sur la cuvette, son pantalon sur les chevilles dans lattitude classique de celui qui déféquait. Aucune gêne dans son attitude, il avait certainement profité de lattente pour se soulager. Cette attitude peu engageante, au lieu de me dégouter accentua encore inexplicablement la sensualité qui émanait du personnage.
Zac commença par une caresse appuyé de mes fesses. Il malaxa les deux hémisphères de ses mains fortes et ses doigts senfoncèrent nerveusement dans mes chères. Son regard sétait accroché à mon sexe érigé et ne le lâchait plus. Il mattira encore davantage vers lui et absorba le gland qui soffrait. Sa bouche était brulante et englouti voracement toute la colonne, puis les testicules furent également ingérés. Je fus surpris que sa bouche puisse ainsi contenir lensemble de mon intimité sans difficulté, même si je ne considérais pas que je fusse particulièrement bien membré. Les photos de garçons nus que javais eu loccasion dobserver ne me laissaient guère de doute sur ce sujet. Le sentiment de vulnérabilité dêtre ainsi pris en bouche saccru considérablement. Un seul coup de dent et je me retrouvais irrémédiablement émasculé. Mais cette idée céda vite la place au plaisir qui peu à peu se diffusait dans mon bas ventre. Zac, le nez enfoui dans mes poils pubiens, pratiquait une fellation dune profondeur inimaginable. Sa langue tournait autour de mon sexe dont je sentais le bout heurter le fond de son palais, tandis que mes testicules étaient entrainés dans ce mouvement lent et régulier. Un tel traitement ne pouvait quaboutir rapidement au résultat prévisible. Il me fut impossible de retenir la violente irruption qui se produisit et je lâchais mon foutre emporté dans un orgasme fulgurant. Le plaisir irradia dans mon ventre et se propagea jusquaux jambes qui flanchèrent. Je mécroulais sur le jeune homme qui maccueilli sur se genoux. Ses bras costauds enserraient déjà ma taille. Irrésistiblement attirées, nos bouches se collèrent lune à lautre. Ma langue fut comme aspirée et pénétra très loin à lintérieur ; Il la suça comme il y a quelques instants ii mavait sucé le sexe, goulument, avec une voracité excessive. Puis il me mordilla lorgane, dabord avec légèreté puis de plus en plus fort ; La douleur vive provoqua en moi un reflexe de retrait mais je ne pus me dégager. Létau tranchant de ses dents lemprisonnait inexorablement. Je tendrais de me raisonner, surtout ne pas céder à la panique qui menvahissait. Malgré moi je poussais un gémissement, une plainte aigüe et continue.
Cest à peine si je compris à quel point mon partenaire était excité, quil mait positionné au dessus de son membre gonflé et pénétrait inexorablement mon intimité jusque là préservée.
Lesprit accaparé par les aiguilles de douleur provenant de ma bouche à présent libérée fit que je nen ressenti aucune émanant de mon anus dilaté. Pourtant, le membre viril aux dimensions respectables, me ramonait avec une détermination implacable en mécartant impitoyablement létroit orifice. Car, si javais parfois introduit un majeur pour me dispenser quelques sensations agréables, jamais je ny avais risqué un objet de cette taille. Cependant, petit à petit je maccoutumais à la présence de lenvahisseur et mon amant pût atteindre son but sans dommages. Il me ramona durant plusieurs minutes avant que sa respiration saccadée et des grognements de contentement me convinrent que laffaire était faite. Mon dépucelage était consommé et mon adolescence venait de sombrer dans les toilettes douteuses dune boite de nuit sans envergure.
Je retrouvais mes camarades qui pour la plus part ne sétaient pas aperçus de mon absence et la soirée se poursuivi dans le vacarme habituel. Aucun ne remarqua ma démarche hésitante quand je pris place sur le canapé de molesquine. Cependant mes pensées étaient confuses. Le bouleversement capital qui venait de se produire avait engendré une ribambelle de questions que je me posais en boucle. Comment se pouvait il que jai cédé aussi facilement à lattrait dun individu aussi peu engageant ? Pourquoi lavais-je désiré si ardemment ? Et encore maintenant, même si lurgence était apaisée, je sentais la présence sourde de lenvie de cet homme, je ne pensais quà une chose cétait de me retrouver de nouveau dans ses bras. Mais que devais-je en conclure ? Et surtout quallait-il penser de moi ? Que jétais un mec facile qui se fait sauter par le premier venu, sordidement au fond des toilettes ? Cétait bien ce quil sétait produit et je devais laccepter et lassumer. De plus, je navais encore jamais ressenti un plaisir aussi intense que celui qui mavait été procuré par cet homme et jaurais voulu que cela dure plus longtemps. Je conservais la sensation de son membre senfonçant loin dans mon intimité, il mavait rempli très abondement et je sentais quune partie du liquide séminal ressortait et était en train de mouiller ma culotte, à tel point que je craignais que des traces humides apparaissent sur mon jean.
Je neus pas le loisir de me poser plus de questions. Soudain, comme surgi de nulle part, Zac fût debout devant moi et me toisait avec un sourire sur ses lèvres. Sans dire un mot, il saisit ma main et me força à me lever et le suivre, laissant derrière moi mes copains ébahis. Je nétais pas en état de résister. Il assura sa prise en entrelaçant ses doigts dans les miens. Cette façon de me tenir la main signifiait pour moi plus quun baiser. La situation était si étrange et excitante que jéprouvais aussitôt une vive érection. Je traversais la salle derrière Zac sans plus rien entendre de la musique et sans rien voire dautre que les larges épaules de mon amant qui souvrait un chemin parmi les danseurs pour rejoindre la sortie.
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