Dizygotes Jusqu'au Bout
Cette histoire est une pure fiction. Toute ressemblance avec des personnes, des lieux et des phénomènes existants ne peut être que fortuite
Si vous vous rendez à Aÿ-Champagne, vous découvrirez immanquablement au détour dun coteau, la propriété des Brosset. La famille Brosset est un point de repère, non seulement dans cette région de vignobles, mais aussi dans le monde entier. Propriétaires de lun des plus célèbres champagnes, les Brosset règnent en maître sur plus de deux cents hectares de vignes qui sétendent dAÿ jusquà Épernay. Le siège de la société familiale est une bâtisse en pierre où vit la famille, avec de très nombreuses dépendances. Le pavillon principal est un bâtiment dun seul tenant, composé de trois appartements, un par étage, disposants, chacun, de quatre cents mètres carrés habitables. Les parents occupent le rez de jardin, Cédric le premier et Julien le second. La maison Brosset ne produit pas moins de trois millions de bouteilles chaque année, distribuées dans une centaine de pays. La marque ne compte plus les millésimes exceptionnels produit depuis quatre cents ans. Henri Brosset, le patriarche de la famille règne depuis trente ans sur une entreprise de près de deux cents salariés et de cent quarante millions deuros de chiffre daffaires. Il a su développer le commerce de sa marque bien au-delà des frontières de notre pays. Vigneron passionné, ce solide gaillard a donné à son exploitation une réputation des plus enviées. Fils, petit-fils, arrière-petit-fils de vigneron, et ainsi de suite depuis de très nombreuses générations, il a hérité le savoir-faire ancestral de ses aînés. Sa récolte était surveillée attentivement par tous les critiques et nologues du milieu. La soixantaine bien entamée, il commençait sérieusement à penser à sa succession quand la maladie le faucha soudainement. Victime dun cancer foudroyant, il mourut à lhôpital non sans avoir eu le temps de prendre ses dispositions. Il laissât une veuve inconsolable, Paula et deux fils, Cédric et Julien, âgés de trente ans.
En fait, chacun des deux frères avait reçu à la naissance un don du ciel. La capacité à séduire pour Cédric, la capacité à apprendre pour Julien. Autant le premier réussissait tout ce quil entreprenait en matière de séduction, autant le second brillait par sa culture et son intelligence.
 
Cédric avait toujours été le chouchou de son père. Rusé, calculateur, séducteur dans lâme, Henri se reconnaissait en ce jeune homme, véritable force de la nature, agissant à linstinct, et que la vie avait doté du pouvoir irrésistible de plaire de façon inconditionnelle. Il avait des amis « haut placés » comme il aimait à le dire, et avait intrigué auprès de ses proches pour imposer son fiston sur certains tournages où son talent de comédien navait pas convaincu en dépit de sa beauté remarquée et de sa plastique indiscutable. La chance était avec le jeune homme car son premier film fut un véritable succès, et obtint même dêtre présenté au festival de Cannes, dans la catégorie jeunes auteurs. Divine surprise, Cédric y obtint le prix de meilleur espoir masculin, ce qui lui permit datteindre instantanément lenviable statut de vedette. Depuis, il enchaînait les films et ne revoyait son havre de paix, comme il aimait à le qualifier, quune ou deux fois par an.
Julien était le préféré de sa mère, même si elle avait toujours tout fait pour ne pas trop le montrer. Modeste, romantique, sensible en dépit dune virilité évidente, il avait un charme discret qui saffirmait dès quon perçait les remparts de sa timidité naturelle. Paula avait su très tôt que le véritable pilier de la famille, sétait lui. Travailleur infatigable, élève surdoué, entrepreneur visionnaire et respecté, Julien avait sitôt achevé brillamment ses études, pris les rênes de lentreprise. Cest lui qui conseillait, guidait et, finalement, manageait sa mère aux commandes des affaires familiales.
Il avait montré des signes de maturité dès son plus jeune âge. Ayant compris que son frère avait plus de succès que lui dans les relations avec les autres, il sétait évertué à choisir les copains les moins intéressants et les copines les moins séduisantes pour éviter que son frère ne les détourne de lui. Cétait même devenu une sorte de vengeance personnelle depuis quun soir son père lavait giflé parce quil avait donné tout un tas de mauvaises informations au devoir noté que devait rendre son frère.
Ses parents furent convoqués et julien fut renvoyé de létablissement. Intraitable, son père lenvoya en pension où il était censé apprendre les bonnes manières. Julien y termina son secondaire et obtint le brevet des collèges avec la meilleure moyenne de lacadémie.
 
Trois années passèrent ainsi jusquà ce que, un matin, Henri fut emmené durgence au CHU de Reims, après avoir été trouvé inanimé dans lespace de vente du chai. Paula et Julien suivirent lambulance et attendirent deux heures à laccueil quon leur indique dans quelle chambre il avait été installé. Une infirmière vint les chercher pour les accompagner jusquau service de réanimation où ils le trouvèrent endormi sous assistance respiratoire, mais le visage semblant apaisé. Ils durent patienter encore deux bonnes heures avant que le professeur qui lavait pris en charge ne vint les saluer. Il alla droit au but, sans détour, et ne leur laissa que peu despoir.
« Votre époux souffre dun cancer bronchique. Il a vécu à une époque où lépandage de produits chimiques se faisait sans protection et linhalation de tous ces poisons a fini par atteindre ses poumons. Cette tumeur est présente depuis pas mal de temps et elle a fait de très nombreux dégâts. Son stade est trop avancé pour envisager une intervention chirurgicale.
« Mais je ne comprends pas monsieur le professeur, mon mari na jamais fumé de toute sa vie.
« Vous savez madame Brosset, respirer tous ces produits chimiques peut être pire que fumer quelques cigarettes par jour. »
« Mais quallez-vous lui faire ? »
« Nous allons le mettre sous protocole de chimiothérapie dès demain. Si tout se passe bien, il sera rentré à la maison dici la fin de la semaine. »
« Mais, si vous le laissez rentrer chez nous, cest quil ira beaucoup mieux et quil guérira ? »
« Je vais être franc avec vous madame. Le mal qui ronge les poumons de votre époux est très avancé. Le traitement va ralentir le processus, cest certain, mais il est peu probable quil le stoppe. »
Julien qui assistait jusque-là silencieux au dialogue entre le professeur et sa mère entra dans la conversation.
« Sincèrement professeur, quelle espérance de vie vous lui donnez ? »
« Je ne vous cache pas que votre père ignore létat davancement de la maladie. Nous lavons mis sous sédatif pour la journée, afin quil soit reposé pour attaquer les soins au plus tôt demain matin. Enfin, pour répondre à votre question, je dois vous dire que je crains que les fêtes de noël ne se passent sans lui. »
Paula émis un cri deffroi et Julien se précipita pour la soutenir.
« Merci professeur, je vous contacterai vendredi pour prendre de ses nouvelles et si nous pouvons le ramener à la maison en fin de semaine. Viens maman, rentrons, nous reviendrons le voir demain. »
Ils rentrèrent tristement et en silence au domaine. Ils y trouvèrent Axelina qui se précipita à leur rencontre. Julien lavait prévenue par texto, tout comme son frère, sitôt arrivé à lhôpital.
« Ma pauvre Paula, je suis tellement désolée pour vous. Quel drame affreux. »
Elle prit sa belle-mère dans ses bras et lembrassa affectueusement en la serrant fort contre elle.
« Merci mon , je sais que ta compassion est sincère et ça me touche beaucoup de savoir que tu nous as en affection. »
« Paula, vous êtes la maman que je nai pas eu la chance davoir. »
Issue de lassistance publique, elle navait jamais connu ses parents et avait passé sa jeunesse trimbalée de famille daccueil en famille daccueil, nayant jamais pu tisser de vrais liens familiaux. Elle était tombée amoureuse de cette famille française qui, en dépit de nombreuses dissensions, était soudée par un lien indéfectible et indestructible.
« Cédric nest pas avec toi ? »
« Je ne comprends pas, je lai contacté sur son tournage pendant une pause entre deux prises et il ma dit quil se libérait au plus tôt. »
Julien se voulut rassurant.
« Il ne tardera pas maman, il ne faut pas tinquiéter ; rentrons. »
La soirée fut calme et courte, tout le monde désirant se lever de bonne heure pour rendre visite à Henri. Paula parti se coucher vers neuf heures, laissant Julien et Axelina en tête à tête.
« Comment ça va vous deux ? »
« Tu sais, comme tous les couples, avec des hauts et des bas. »
« Portant, vous ne vous voyez pas souvent, je ne comprends pas. »
« Tu sais ton frère sinvestit à fond pendant ses tournages, et il ne veut pas que je vienne le déranger. »
« Le déranger ? Tu viens le voir et ça le dérange ? »
« Il est comme ça. Ce nest pas une sinécure de vivre avec un tel homme, crois-moi. «
« Je pense que cest le lot de tous les couples dartistes. »
« Sans doute. Mais ton frère a une lubie quasi permanente, il faut quil plaise, quil séduise, quil conquière. Cest plus fort que lui. »
« Il a toujours été comme ça. Cela ne veut pas dire quil test infidèle ! »
« Je ne sais pas, je lespère en tout cas, car ça, je ne le supporterai pas. Quil fasse le coq auprès de ces demoiselles, quil parade auprès de la gente féminine, jen ai fait mon lot. Mais quil me trompe, je ne le lui pardonnerai jamais. »
« Allons, ne te mets pas martel en tête. Cédric est un ado attardé de ce côté-là, mais, dans le fond, cest un peu ce qui fait son charme. »
« Tu sais Julien, je ne suis pas une femme tolérante. Quand je mengage, cest à deux-cents pourcents, et jattends la même chose de mon partenaire. »
« Ce nest pas un défaut Axelina. Je ne te lai jamais avoué, mais cest une femme comme ça que jaimerais rencontrer. Une femme qui pourrait avoir tous les Don Juan de la terre autour delle et qui nen serait pas troublée, car je serais le seul occupant de son cur. »
« Tu es un romantique finalement, jaime ça. Tu vas rencontrer cette femme, crois-moi, il y en a une qui tattend quelque part et que tu sauras reconnaitre. Bonne nuit Julien »
« Bonne nuit à toi aussi. »
Le lendemain matin, après un déjeuner passé à chercher à joindre Cédric, ils décidèrent de se rendre à lhôpital prendre des nouvelles de Henri.
Ce nest finalement que le dimanche quils eut le bon de sortie et quils purent le ramener à la maison. Sa chimio portable était attachée à sa ceinture et il semblait sen accommoder. Il avait semble-t-il perdu lappétit. Lui qui avait toujours eu un bon coup de fourchette, se contentait désormais de grignoter des miettes des succulents repas que lui préparait jalousement Paula.
« Vous avez de nouveau cherché à joindre Cédric ? »
« Oui papa, il termine un rendez-vous important et il nous rejoint. »
« Jaimerais faire un tour au chai et dans les vignes et quil maccompagne. Mes vignes me manquent. »
Le fils prodigue narriva que le lendemain après-midi, tout sourire, ce qui offusqua Axelina.
« Tout de même, voyons, ton père est gravement malade et ça na pas lair de te toucher le moins du monde. »
« Au contraire ma chérie, je lui montre que ça va aller de mieux en mieux, pour quil ne gamberge pas. »
« Cétait si urgent ce que tu avais à faire, pour ne pas venir aussitôt au chevet de ton père ? »
« Il nest pas mourant que je sache. Javais un casting pour un petit rôle dans mon nouveau film et, comme tu sais que je me suis investi financièrement dans la production, je tenais à superviser moi-même les candidates. »
« Parce quil sagissait dun rôle féminin ? »
« Oui. Mes collaborateurs tiennent à ce que le premier rôle féminin soit tenu par une inconnue. Cela me mettra en valeur, et ce sera la nouvelle star du grand écran si notre film touche le même succès que le précédent.
« Et à quoi ressemble lheureuse élue ? »
« Je te ferai voir les rushs et tu me diras si nous avons fait le bon choix. »
Leur conversation sinterrompit car julien arrivait près deux.
« Alors frérot, comment se passe le tournage ?
« Bien frangin, ce sera un grand film. Nous avons touché des petites candidates, des merveilles. » Nous avons à choisir la covedette et avons auditionné quatre petites princesses. Jai un penchant pour lune delle, mais je nen dis pas plus car je vous ferai voir les castings ce soir et nous verrons si vous partagez mon point de vue.
« Je crois que papa voulait que tu laccompagnes pour une promenade au chai et dans les vignes.
« Allons bon, il fallait que ça tombe sur moi. Il ne me lâchera jamais le vieux. »
« Oh Cédric, cest ton père tout de même, et il ta toujours adoré. »
Alexina avait les larmes aux yeux.
« Tu devrais mesurer la chance que tu as davoir un père. »
« Allez, je plaisante. Bon, jy vais, le devoir mappelle. »
Le soir, Paula insista pour que tous participent à la veillée autour du feu.
« Alors Cédric, il paraît que tu as rapporté des images ? »
« Oui maman, vous allez voir ce quest un vrai casting de futures vedettes. »
Il projeta sur le téléviseur mural géant les images de quatre jeunes filles récitant un monologue à plusieurs facettes. Elle devait lire leur texte en prenant lair drôle, puis en simulant la colère, puis en ayant lair triste, puis, pour finir, en pleurant. Julien sembla très intéressé par le jeu dune petite brunette aux jolis yeux bleus qui ne semblait pas trop mal sen sortir et qui passa en dernier.
« Alors, dites-moi franchement qui mérite le rôle daprès-vous ? »
Henri se prononça pour la première actrice en herbe. Paula, Axelina et Julien lui préférèrent la dernière.
Cédric fit enfin son commentaire.
« Vous ny êtes pas du tout. Cest la troisième fille, Véronica qui est la meilleure. Dabord, cest la plus belle. Ensuite, elle a déjà tenu des petits rôles et ça se sent dans lassurance quelle montre devant la caméra. Enfin, son père est un acteur célèbre, et ça va beaucoup aider la communication du film. »
Axelina ne semblait pas du tout convaincue.
« Mais, je ne comprends pas que le critère de la vraisemblance du jeu de lactrice nait pas été le premier critère. Les trois autres sont tout aussi jolie que cette Véronica, mais il me semble quelles étaient largement meilleures comédiennes. »
« Tu ny connaît rien. Elle a tout le temps dapprendre à jouer. Nous ferons autant de prises que nécessaire. Par contre, les trois autres sont de parfaites inconnues et ne rapporteront rien en notoriété. »
Julien nétait pas du tout daccord avec son frère.
« Permets-moi de te dire que vos critères sont plus que discutables. Pour ce qui concerne le jeu devant la caméra, je trouve aussi que cette Véronica est plutôt tarte, et pour ce qui concerne le critère esthétique, cest la quatrième qui a mes faveurs. »
Axelina, qui était assise près de Julien lui glissa discrètement à loreille après lui avoir fait un léger clin dil.
« Si cela tintéresse, je me débrouillerai pour te la présenter. »
Axelina tint parole. Trois semaines plus tard, Julien fut invité sur un tournage où elle tenait le second rôle féminin. La santé de son père semblant se stabiliser, il partit aux aurores un vendredi matin sur les lieux du tournage, du côté de Lyon. Il arriva sur place vers neuf heures et fut accueilli par lagente de sa belle-sur qui laccompagna jusquà la caravane de la jeune femme. Elle était composée dun salon, dune salle de bain et dune chambre et luxueusement aménagée. Cétait plutôt un mobile home, spacieux et confortable. Après avoir fait la bise à Axelina qui était au raccord de maquillage, il fut prié de sasseoir dans un divan en pur cuir et on lui servit un rafraîchissement. Quelques instants après son arrivée, on frappa à la porte et la jeune fille quil avait remarqué sur la vidéo de son frère fit son apparition. Elle respirait la jeunesse, linsouciance et la fraîcheur des jeunes filles de vingt ans, qui se savaient belles, mais ne semblaient pas attacher trop dimportance à leur apparence.
« Tu mas demandé Axelina ? »
« Entre Solène, viens que je te présente mon beau-frère Julien. Julien, voici Solène, lactrice que tu as remarquée sur la vidéo des castings de Cédric. »
Julien se leva promptement.
« Bonjour, heureux de vous rencontrer. »
« Ravi de faire enfin votre connaissance. Axelina ne tarit pas déloge à votre sujet. Tu verras ma-t-elle dit, cest un homme très cultivé, de la meilleure éducation, qui a un métier aux lourdes responsabilités et, cerise sur le gâteau, dit-elle, qui ne manque pas de charme. »
« Vous allez me faire rougir. »
« Si cela vous tente, je vous propose de visiter les lieux de tournages. Nous sommes ici depuis une dizaine de jours et nous avons encore de nombreuses prises à faire dans ce petit coin de paradis. »
Axelina ne perdait pas une miette de la conversation.
« Allez-y, je vous rejoindrai plus tard.
Elle profita de ce que Solène lui tournait le dos pour lever le pouce et faire un clin dil à Julien.
Ils déambulèrent à travers les plateaux extérieurs et intérieurs. Julien découvrait un univers quil méconnaissait totalement et il avait le sentiment que Solène prenait plaisir à lui expliquer tout dans les moindres détails. Tout en visitant, Julien essayait de découvrir la jeune femme. »
« Quel rôle jouez-vous dans le film ? »
« Oh, je joue une ingénue, crédule au possible, qui est le cauchemard de sa grande sur parce que les hommes se jouent de ses naïfs sentiments et de son innocence. »
« Cela vous plait de jouer ce genre de personnage ? »
« Eh bien, je nai que vingt-deux ans et je vous avoue que ça me ressemble assez. Mes parents mont tellement rabâché que jétais dune incroyable candeur et que cela me jouerait des tours plus tard que jai fini par croire que je navais aucune malice. »
« Je ne pense pas quil sagisse dun défaut, si vous savez vous prémunir de la méchanceté des hommes. Il se peut même que cela soit une arme de séduction dont vous ne soupçonnez pas la portée. »
« Il faut que vous sachiez que ma relation aux hommes a toujours été prudente et réservée. Je nai jamais batifolé ni flirté à outrance. Je suis de nature timide et ne mengage pas facilement. »
« Vous savez que cest une qualité rare de nos jours ? »
« Je vous remercie, votre compliment me fait plaisir. »
« Navez-vous pas été trop déçue de ne pas avoir été retenue pour le premier rôle féminin dans le film produit par mon frère Cédric ? «
« Si je vous disais non, je vous mentirais. Ce qui ma désappointée, cest quon ne mait pas révélé ce qui navait pas plu dans mon interprétation. Par contre jai entendu dire que le financement du film connaissait des difficultés. Vous êtes au courant ? »
« Oui, mon frère na pas encore obtenu les crédits bancaires nécessaires au démarrage du tournage. Cela risque de retarder considérablement le calendrier quil sétait fixé. De plus, jai appris que la jeune fille qui avait été prise aurait dautres projets à venir et que si les choses ne se décantaient pas rapidement, il est probable quil faille refaire un casting. »
« Je vous avoue que si cela devait se produire, je ne suis pas certaine de vouloir y participer de nouveau. »
« Vous auriez tort, car personnellement, cest vous que jaurais choisie car votre prestation mavait vraiment convaincu. »
« Vous êtes adorable. Si cela se confirme, je vous promets dy réfléchir. »
 
Julien était charmé par la jeunesse insouciante de Solène, sa fraîcheur et cette pointe daccent du sud qui la rendait si craquante.
« De quel coin du sud venez-vous ? »
« Je suis dAvignon, cela sentend tant que ça ? »
« Ne vous offusquez-pas de ma remarque Solène, jadore votre léger accent, il est chantant et charmeur au possible. »
« Vous connaissez Avignon ? »
« Je vous avouerai que non. Je crois bien que je ny suis même jamais passé. »
« Il me reste une scène à tourner cet après-midi et la semaine sera terminée pour moi. Si vous avez du temps, je vous propose de vous faire découvrir ma patrie ce week-end. Axelina ma dit que vous traversiez des moments difficiles, je ne vous retiendrai guère plus longtemps. Elle nous offre lhospitalité pour la nuit. Son lit est assez grand pour elle et moi. Vous prendrez la banquette, elle est convertible et confortable. »
« Et bien cest entendu Je préviens chez moi et je vous rejoints. »
Le déjeuner fut léger mais animé. Les deux jeunes femmes rivalisant de charme et de prévenance à légard de leur invité. Axelina accompagna Julien vers le plateau où Solène devait jouer.
« Maintenant que nous avons du temps pour papoter, tu vas me dire comment tu trouves ma petite protégée. »
« Elle est très séduisante, vive, intelligente et a beaucoup de charme. »
« Tu as un coup de cur ? »
« Je ne fonctionne pas comme ça. Jai besoin den savoir un peu plus sur elle, son milieu, ses proches, son quotidien avant de savoir si jai vraiment des sentiments. Il me faut du temps pour tomber amoureux. »
« Las-tu déjà été ? »
« Je vais tavouer une chose Axelina, mais ne le répète à personne. Jai fréquenté plusieurs jeunes filles, certaines même plusieurs mois, mais je nai jamais été amoureux. Je nai pas trouvé la flamme ou plutôt la flamme ne sest jamais allumée. »
« Et bien tu vas rire, mais moi non plus. »
« Ça alors ! Mais, tu es en couple avec Cédric ! »
« Oui, et jai beaucoup daffection pour lui. Il est beau, riche, et il a un bel avenir devant lui, jai des sentiments pour lui, mais je me questionne encore. Tu sais, ton frère adore séduire, il connaît son pouvoir de séduction, et il en use partout et de façon quasi permanente. Cest presque un jeu pour lui. Il ne se rend pas compte quil marrive de me sentir humiliée quand il flirte ouvertement avec une femme devant moi. »
« Il a toujours été comme ça, mais, au fond de lui, je sais quil taime. »
« Tu as peut-être raison, mais jai encore besoin de temps pour que ce que je ressens pour lui se transforme en amour. Mais, assez parlé de moi et de Cédric. Parlons de toi et de Solène. »
« Elle ma invité chez ses parents ce week-end. Si tout se passe bien, je lui rendrai la pareille la semaine prochaine et lui présenterai les miens et le domaine. »
« Voilà qui est un bon début. Je crois que tu lui plais beaucoup. Si tu le lui montre, cela va aller plus vite que tu ne crois. Ça ne se voit pas tout de suite, mais elle est très exigeante. Envers elle-même en premier lieu. Elle est très jeune, cest vrai, mais elle sait ce quelle veut. Elle ma confié que ces deux priorités sont de réussir dans le cinéma et de trouver le grand amour. Je croise les doigts pour vous. »
Le tournage commença et Julien découvrit avec quelle facilité Solène sinstallait dans la peau de son personnage. Il lui trouva un talent fou et resta scotché, le regard comme hypnotisé par la jeune fille. Axelina qui ne perdait pas une miette des regards portés par son beau-frère lui pinça plusieurs fois le bras en lui faisant des clins dil complices
« Alors, elle nest pas talentueuse la petite Solène ? »
« Cest incroyable, on dirait quelle est une autre personne. Elle a lair dévoluer sur le plateau comme un poisson dans son bocal. »
« Oui, je vois bien quelle ta hypnotisé. »
« Elle est vraiment étonnante, je suis littéralement subjugué. »
Axelina le regarda et le lui confirma avec semblait-il une pointe de jalousie dans la voix.
« Oui, on dirait bien quelle ta envouté. »
Le tournage se prolongea jusquen soirée et les jeunes gens sen retournèrent à la caravane.
Ils y trouvèrent Cédric venu faire une surprise à sa petite-amie.
« Alors frangin, on vient débaucher les starlettes ? »
« La faute à qui ? Tu organises des castings où se présente une superbe et talentueuse jeune fille, tu viens nous montrer le film de sa prestation, japprends quelle est la petite protégée dAxelina, et tu voudrais que je reste de bois ? Non, Quand ta copine ma proposé de venir sur le tournage et me présenter Solène, jai saisi loccasion et me suis précipité ici. Tu restes diner avec nous ? »
« Mieux que ça, je reste pour la nuit. »
« Oh, quelle bonne surprise, mais tu ne mavais pas prévenue ; jaurais commandé un bon repas. »
« Je men suis chargé, le traiteur vient juste de me livrer. »
Le repas fût joyeux et la conversation tourna autour du cinéma et de son environnement. Julien, totalement étranger à cet univers, suivi le dialogue entre les deux amies sans en perdre une miette. Axelina sinterrompit à un moment et sadressa à lui.
« On ne tentend pas ce soir. Aurais-tu perdu ta langue ? »
« Votre conversation est captivante, jaime les gens passionnés. Je nai pas dattirance particulière pour le cinéma, en tant que spectateur, mais, grâce à vous, jai découvert aujourdhui que la face cachée de ce milieu était véritablement exaltante. »
La soirée ne se prolongea guère, car ils devaient tous se lever tôt le lendemain.
« Je vous ai prévu la caravane de Cyril, le premier rôle masculin. Sa femme est enceinte et il ne reste pas ce soir. Elle a été préparée pour vous. Vous avez le choix, soit le lit pour vous deux, soit lit et canapé. »
« Merci Axelina, cest chou. Je dormirai sur le canapé, il faut que Solène soi en forme demain. »
Ils se séparèrent et les deux invités sinstallèrent dans lautre caravane. Sitôt partis, Cédric enlaça sa compagne et lentraina sur le lit.
« Hum ! Toutes ces petites cachoteries mont donné un drôle dappétit. »
Il la coucha et lembrassa furieusement.
« Doucement chéri, on a tout le temps. »
« Une semaine loin de toi ma mis en manque damour, il faut que je me ratt. »
Il la déshabilla rapidement puis ôta aussi prestement ses habits.
« Jaime tes seins, ils sont juste à ma taille, ronds souples, tout en étant fermes. Il agaça les pointes de la langue pendant que ses doigts prenaient possession delle.
« Doucement
»
« Jai trop envie, laisse-moi venir en toi. »
« Il présenta son sexe dressé à lentrée de son nid damour et dune poussée la pénétra.
« Aïe, doucement je te dis, tu me fais mal. »
Il stoppa tout mouvement.
« Tu me sens, tu thabitues à ma présence ? »
« Oui, tu peux bouger maintenant. »
Il entama un lent va et vient quil accéléra assez rapidement pour devenir une course endiablée qui faisait trembler le corps de sa partenaire à chaque poussée rageuse.
« Tu viens ? »
« Pas encore, pas encore
cest bon, pas trop vite, je vais venir. »
« Oui, viens, viens, avec moi. »
Il ne put se retenir plus longtemps et se vida par longues saccades en elle. La dernière déclencha in extremis son orgasme. Il sécroula sur elle, en sueur et le cur encore emballé.
« Tu mécrases chéri, fais attention. »
Il se leva prestement.
« Allez une douche et au lit. Tu tournes demain et moi je reprends la route. »
« Tu ne restes pas alors ? »
« Non chérie, jai trop d boulot à Paris. »
Elle attendit quil sorte de la douche pour aller se rafraîchir à son tour. En revenant dans la chambre, elle le découvrit sur le dos, les bras en croix émettant un ronflement à réveiller tout le camp !
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