Zac (3)
Je me réveillai très tôt ce matin là. Zac étendu à mon coté. Il étira ses membres engourdis puis il passa sa main sur ma joue comme pour me remercier dêtre là et de poser encore sur lui ce regard dadmiration et de reconnaissance quil métait impossible de dissimuler. Il déposa un doux baiser sur mes lèvres puis se leva dun bond pour se précipiter sous la douche. De la salle de bains me parvint le bruit de leau qui coulait et je me mis à imaginer le corps nu aux muscles saillants qui brillait sous laverse. Je résistai à lenvie de le rejoindre. La nuit avait été épuisante et une pause savérait nécessaire.
Le grésillement nasillard dun téléphone interrompit ma rêverie. Après trois sonneries Zac décrocha. Le bureau sur lequel se trouvait lappareil avait été installé dans une pièce attenante au séjour. Sans réellement écouter jentendis mon homme répondre par monosyllabes ou avec des phrases très courtes. Cétaient des oui, des non ou des très bien. Rien ne me laissa deviner la nature de la conversation. Enfin il raccrocha et me rejoignit, nu, devant la baie vitrée. Je métais levé afin de contempler le jour investir la ville. Une légère brume matinale se dissipait peu à peu, chassée par les tous premiers rayons dun soleil qui promettait de devenir éclatant dans les heures qui suivraient. Zac enroula ses bras autour de ma taille et me pressa le dos contre sa poitrine. Il déposa ses lèvres sur mon cou, remonta jusquà loreille dont il mordilla le pavillon. Dans un souffle tiède il me murmura que javais intérêt à prendre une douche si je voulais quil continue à membrasser. En riant je lui échappai pour me précipiter dans la salle deau.
Zac saffairait dans la cuisine. Cétait une vaste pièce entièrement meublée du sol au plafond déléments blancs et bleus. Au centre, un large ilot constituait un plan de travail qui servait aussi de table. Lhomme y avait disposé les ingrédients nécessaires à un petit déjeuner pour deux.
La journée était radieuse. Un de ces après-midi de début dété qui embaumait de tous les parfums que la nature, en pleine floraison, était capable de fournir. Zac conduisait la puissante Jaguar sur les routes étroites qui ondulaient sur les versants pentus du vignoble champenois.
Nous traversâmes plusieurs villages déserts, engourdis par la chaleur brutale de ce dimanche estival. Enfin la voiture stoppa devant une porte cochère constituée de vastes panneaux de bois ancien. De hauts murs de pierre brute courraient sur une cinquantaine de mètres de chaque coté de lentrée, constituant les remparts dune imposante demeure enchâssée au cur même dun de ces villages entièrement dévoués au vin pétillant qui y était produit.
Après avoir sonné, un bourdonnement discret déverrouilla un des battants de la porte et nous entrâmes dans ce qui avait été autrefois une cour et qui à présent constituait un grand patio surmonté dune verrière impressionnante. Les rayons du soleil, à peine atténués par des vitres légèrement teintées, y pénétraient à laplomb et faisaient miroiter leau dun bassin rectangulaire. Celui-ci sagrémentait dune fontaine qui lalimentait en cascadant. Le clapotis rafraîchissait latmosphère dune manière très agréable. Je jetai un regard interloqué vers Zac qui me sourit dun air mystérieux.
Sans un mot il saisit ma main pour gravir les trois marches donnant accès à un couloir qui, après la lumière aveuglante du dehors, me paru plongé dans la pénombre. A lévidence, mon compagnon connaissait bien la place. Nous progressâmes en silence le long des mûrs clairs sur lesquels étaient accrochés, à intervalles réguliers, des petits cadres qui contenaient chacun une photographie. Les clichés en noir et blancs présentaient des corps nus artistiquement éclairés. Cétait une collection dun érotisme raffiné qui laissait supposer que le maître des lieux était un homme de goût.
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