Des Ailes De Papillon
Elles sont différentes : une blonde, lautre brune.
Elles sont les mêmes : 26 ans toutes les deux, bagarreuses et rieuses.
Anna la blonde, cest sa ville. Elle y est née, gère avec son frère le magasin de sport de leurs parents retraités.
Muriel la brune, sest installée ici au mois de mai, infirmière à lhôpital de la ville.
Début mai, un soir aux urgences, Muriel a soigné Vincent qui sétait entaillé la main gauche en bricolant ; Anna laccompagnait ; elles se sont découvert une complicité de filles sur la maladresse des hommes, et depuis elles saffrontent sur un court de tennis, une brune une blonde, qui se bagarrent et qui rient.
Elles sont amies ? Elles se voient trop peu encore. Aucune des deux ne franchit le pas dune plus grande intimité. Et pourtant
Petits gestes, regards, sourires échangés, Anna nen est pas avare. Une tactile. Muriel sen amuse et sétonne, ne sait pas vraiment y répondre. Elle aimerait. Mais Vincent
Très souvent elle sest dit : elle me drague. Sa main qui glisse sur mon bras, la mèche quelle arrange sur mon front en sortant du court, je reconnais ces gestes. Mais Vincent
Une fille ? Elle connaît ces amours-là, et Anna est jolie, elle lui plaît. Muriel se tient en retrait, ne fait pas un geste pour lencourager. Il y a Vincent.
Quatrième samedi quelles se bagarrent sur les courts, trois samedis que Muriel la quitte et rentre chez elle à la fin de leur partie.
Aujourdhui, elle sest changée au club avant de jouer. Parce quelle est moins gênée, elle va mieux, la cicatrisation est terminée, elle ne porte plus ces serviettes quelle ne voulait pas exposer au vestiaire. Ces pudeurs dinfirmière, elle les trouve un peu bêtes, ça ne lui ressemble pas, mais devant Anna, elle ne voulait pas. Cela aussi elle sait que cest idiot, puisquil y a Vincent.
Jattendais que tu sortes, jai oublié mon shampoing !
Prends le mien.
Muriel tourne le dos à Anna en se déshabillant, senveloppe dans sa serviette avant denlever sa culotte, se retourne et sassoit sur le banc pour ranger sa tenue dans son sac et préparer ses affaires de rechange.
Anna devant elle a dénoué la serviette attachée sous ses seins pour essuyer ses cheveux dune friction énergique et Muriel ne peut sempêcher de regarder celle quelle vient de battre en deux sets. Parce quelle est indécente et naturelle, quelle est belle, que son corps de blonde est uniformément doré : malgré les heures passées sur les cours, elle ne perçoit aucune différence de bronzage entre ses jambes et son ventre bombé qui gigote sous son nez pendant quelle frotte ses cheveux.
Tu fais du naturisme ?
Anna baisse la serviette qui lui masquait le visage pour répondre à Muriel en riant :
Non ! enfin
chez nous oui, on a une piscine et pas de voisins, alors
pourquoi tu ris ? Tu trouves ça bizarre ?
Oh non ! pas du tout !
Pourquoi, alors ?
Rien
cest idiot !
Anna est déjà rhabillée quand Muriel sort de la douche.
Tout le temps que Muriel sessuie, Anna assise sur le banc den face regarde à son tour Muriel, un sourire aux lèvres à chaque fois quelle croise son regard.
Quest-ce quil y a ?
Tu me regardais alors je te regarde aussi, cest tout !
Ah
mais tu te marres
tu me dis pourquoi ?
Non
cest idiot !
Je vois ! Tu te venges ! Cest mesquin !
Toi tas pas beaucoup vu le soleil
et tes moins « nature » que moi ! cest pour ça que tu riais, tout à lheure ?
Muriel pousse un soupir et lève les yeux au ciel en riant. Elle a les joues toutes rouges :
Cétait
une bêtise ...
Tu matais mes poils ?
Non
Anna sapproche dans son dos et lui vole sa serviette :
Tes même pas bien essuyée !
Elle frotte son dos, la retourne dune main sur lépaule, se penche à son oreille en épongeant une trace humide entre ses seins :
Tu me dis ou je tétrangle ?
Leurs sacs à lépaule elles vont voir Vincent qui dispute un double :
Vincent ? Je te laisse la voiture, on sen va !
Muriel na pas eu le choix.
Différentes : une blonde qui bouscule, une brune plus posée.
Et pareilles : pas envie de se quitter.
Muriel veut sarrêter chez elle et prendre un maillot.
Anna se moque delle.
Muriel cède et se laisse guider dun soupir amusé.
Elle la suit dans la maison de ville jusquà la terrasse à larrière, un jardin entouré de hauts murs bordés de lauriers et de rosiers, fait quelques pas sur la terrasse en tomettes.
Anna la rejoint, des draps de bains sur un bras et lentraîne vers le salon dextérieur en rotin sous un grand parasol dans un coin de la terrasse.
Elle fait voler sa robe et la jette sur le dossier dun fauteuil, jette aussi dessus ses dentelles fuchsia :
Jai du thé glacé, tu veux ?
Muriel sourit en la regardant revenir un plateau dans les mains chargé dun pichet couvert de buée et deux verres :
Tes plutôt nature, comme fille !
Ça te gêne ?
Du tout
Tu veux pas te baigner ? Allez, déshabille-toi ! Personne nous voit, avec ces grands murs, et moi jai déjà vu tes fesses !
Sans aucune gêne, Anna surveille leffeuillage de Muriel, avance la main pour caresser du doigt le satiné sur ses fesses du slip brésilien, rit du sursaut et des sourcils froncés, regarde son ventre nu barré dune fine ligne verticale qui monte très haut vers le nombril :
Pourquoi tu tépiles ? Taimes pas tes poils ?
Cétait la première fois
Moi je fais juste le maillot, et encore, parce que cest lété, le reste du temps cest plutôt jachère ! Pourquoi tu las fait ?
Muriel a éclaté de rire :
Tes curieuse, toi, hein ? Une opération
esthétique
Tas pas de cicatrice, pourtant !
Muriel se détourne et secoue la tête, se mord les lèvres et retrouve la flamme amusée des yeux dAnna qui se tient devant elle les mains sur les hanches :
Tu lâches rien !
Tu fais des cachotteries, tu commences un truc et tu finis pas !
Ça nen valait pas la peine, je tassure.
Ouais
mais tas lil qui frise !
Du fauteuil où elle sest assise, Muriel lève les yeux et remonte lentement le regard des pieds au ventre dAnna, sy attarde un instant avant de se détourner :
Y a pas que mes yeux qui frisent !
Hey !! Tu mates encore mes poils ?
non
Assise au bord dun fauteuil Anna rit et se moque, les coudes plantés sur ses genoux et les mains à ses joues, samuse de lair embarrassé de Muriel qui hausse les épaules, de ses yeux baissés et du rouge qui lui vient au visage :
eh ! tinquiète pas, et puis tu sais, tu peux bien mater, moi aussi je lai fait quand tes revenue de la douche
tas de jolies fesses et des seins pas mal du tout ! jai de bons yeux, tu sais ?
et cétait comme si tétais excitée
Bah !
Ben quoi, ça arrive, même sans faire exprès, sous la douche
Elles rient maintenant toutes les deux. En détournant le regard, Anna continue :
Jai pas vu de cicatrice ! Cétait quoi cette opération ?
Muriel lève les yeux au ciel, pince les lèvres sur un sourire gêné en secouant la tête :
Jy crois pas ! Tes toujours comme ça ?
Jsuis comment ? Allez, dis-moi !
quand tu tessuyais
je voyais tes petites lèvres
Ah, cest ça ! elles dépassent toujours un peu, et si cest à ça que tu pensais, jai pas tiré dessus sous la douche ! Cest naturel. Et pour tout te dire, ça me filait des complexes, et puis ça ma passé. Cest pas beau ? Cest ça ?
Mais non !
Ben alors ?
Les miennes, avant, étaient toutes brunes et gonflées
hypertrophiées
cétait pas beau du tout.
Ben ça se voit pas ! ça veut dire quoi avant ?
je me suis fait opérer, une nymphoplastie
Cest quoi, ça ?
on coupe.
Anna plisse le nez et fait la grimace :
Ouh la la ! Coupées ? Tu déconnes ?
cétait vraiment moche
toi cest
cest plus mignon
Euh
mignon ! Je suis pas sûre ! Mais tas fait ça où ?
Un copain chirurgien.
La vache ! Dis
tu
je peux voir ?
Elle est déjà à genoux aux pieds de Muriel, assise sur ses talons les deux mains pressées en prière sur sa bouche :
je savais pas quon faisait ça
ça doit faire vachement mal
Sous anesthésie, au laser, ça va
après, oui un peu
mais ça cicatrise vite.
Tas fait ça quand ?
Y a 6 semaines, avant darriver ici.
Anna pose une main sur le genou de la jambe croisée de Muriel sans quitter ses yeux des siens, presse le genou de ses doigts en invite muette et attend, lit sur le visage de Muriel son hésitation et attend encore, voit le regard qui se voile et la lèvre mordue, , et dune pression de la main écarte la jambe, guide le pied vers la table basse où tremble les verres de thé quelles nont pas touchés et demande, presque un murmure :
Ça va ?
Muriel répond dun sourire fugitif et crispé, ferme les yeux un instant et bascule en arrière contre le dossier du fauteuil en posant une main sur son ventre, offerte au regard dAnna qui baisse les yeux sur le sexe exposé pour elle et avance la main sur la cuisse, sarrête et ferme le poing, ouvre les doigts à nouveau effleurant la chair douce de lintérieur de la cuisse et maintenant plus timide cherche des yeux les yeux de Muriel qui pince les lèvres et fronce les sourcils, sa main crispée sur son ventre.
Elles sont différentes : une blonde, lautre brune.
Le même trouble.
Elles plaisantaient sur les hommes maladroits et douillets, se croisaient au club de tennis, se côtoyaient dans lintimité dun vestiaire il y a une heure à peine, et sont là, nues, au bord dune piscine, une brune une blonde gênées du trouble qui les prend, quelles pourraient effacer très vite dun mot, un rire ou un geste, quelles laissent sinstaller.
Anna nose plus, ni bouger ni parler, figée par lambigüité dun geste ou dun mot qui viendrait, quelle retient, regarde la main sur son ventre et voit trembler ses doigts, regarde le ventre creusé et sous la fine ligne noire les chairs ourlées de rose ouvertes à ses yeux sur le doux renflement et le petit bouton rose qui pointe son nez et se découvre au frisson du ventre soulevé dun souffle oppressé, lève les yeux et reconnaît sur les joues de Muriel la brûlure des siennes. Leurs doigts se nouent, immobiles longtemps, regards croisés et Muriel se redresse lentement, Anna laide dune main. La blonde à genoux se penche, la brune savance, les fronts se touchent, un doigt repousse une mèche, une main caresse une joue, les yeux se ferment et les souffles se mêlent, les doigts noués se serrent en pressions dimpatience, des baisers sur les joues où les lèvres sattardent, toutes deux joues à joues. Elles sécartent en même temps, le même sourire hésitant et embarrassé sur leurs lèvres. Aucune ne veut être la première à baisser les yeux, et le trouble les tient toutes proches, la douceur des seins éprouvent la souplesse et la chaleur des seins de lautre, font plisser les joues de rire à se dresser de tension.
Le rire les libère, elles séloignent, et Muriel se détourne soudain passionnée par le lierre qui couvre le mur, Anna compte les tomettes entre la baie vitrée et la piscine, et quand elle se décide à parler, Muriel aussi y est prête, et toutes les deux sarrêtent, leurs regards se croisent un instant, très vite les yeux fuient, le temps pour chacune de voir les joues enflammées de lautre. Ensemble elles se lèvent, et vont vers la piscine, incapables cependant de couper tout à fait le contact, une main de la brune dans la main de la blonde, et toutes les deux se laissent glisser dans leau sans un mot.
Tu te rhabilles déjà ?
Ton copain va rentrer.
Mon copain
Anna fronce les sourcils et se met à rire.
Quoi ?
Oh, rien
Anna senveloppe dans son drap de bain pour la raccompagner à la porte où elle sadosse en regardant ses pieds :
Dis
tout à lheure
Une seule bise sur la joue et Muriel part très vite, ne se retourne pas en tournant au coin de la rue pour retrouver sa voiture. Elle sen veut. La tête pleine des mots quelle na pas su dire. Elle aurait dû, elle aurait pu
elle accélère le pas.
Anna reste adossée à la porte fermée, personne pour voir son trouble ou linterroger sur son air malheureux, sinquiéter de ses yeux humides.
Une brune une blonde, différentes.
Les mêmes questions en tête.
Muriel la brune tourne en rond. Elle a grignoté en rentrant, regardé un instant les cartons des affaires pas encore déballées empilés contre un mur. Elle a pris une douche, enfilé un caleçon de garçon et une vieille chemise, a ouvert la fenêtre sur la fraîcheur du soir et les bruits de la ville, sest installée sur le canapé pour lire. Elle voit les lignes, pas les mots, repose son livre une heure plus tard, sans avoir tourné une seule page.
Anna la blonde a préparé un dîner, a installé les couverts sur la terrasse où Vincent la rejointe en rentrant du tennis. Il raconte en dînant les passings et les lobs, son service qui lui donne souci, ne saperçoit pas quAnna nécoute pas. Il a dit quil sortait ce soir, un tarot quelque part. Elle aussi sort, elle prend sa voiture jusquau club de tennis, demande au gardien, prétextant une urgence, sil a les adresses des membres du club, celle de cette nouvelle, avec qui elle a joué dans laprès-midi.
Elle reste un instant doigt en suspens devant linterphone, se décide brusquement.
Bonjour
cest Anna !
Anna ?
au 3ème !
Muriel se recoiffe très vite des deux mains dans les cheveux, regarde le désordre, saffole de sa tenue négligée en boutonnant la vieille chemise quelle a gardée ouverte et court vers la porte dentrée pour attendre Anna pieds nus sur le paillasson du couloir quont laissé les anciens locataires.
Anna cherche dans sa tête quelques mots pour expliquer sa venue en montant lescalier. Elle ne dit pourtant rien et entre gorge nouée quand Muriel linvite dun sourire à la suivre.
Fais pas trop attention au désordre, je suis pas encore installée ! Ni à ma tenue, jattendais pas de visite
mais comment tu sais où jhabite ?
Jai cherché, excuse-moi de venir comme ça
Elles sont empruntées toutes les deux, ne savent trop quoi dire, chacune a en tête, encore très présent, le souvenir de la fin daprès-midi, la tension et le trouble, tout ce à quoi lune et lautre ont pensé chacune de leur côté, et la fuite.
Anna regarde les murs nus et les cartons, le livre posé sur le table basse, cherche non pas quoi dire mais comment.
Muriel garde les yeux baissés sur ses mains croisées sur ses genoux. Elle aussi cherche les mots qui diraient
mais quoi dire ?
Tas laissé Vincent tout seul ?
Vincent ? Oh tu sais, mon frère vit sa vie, il a pas besoin de moi !
Ton frère ? Je croyais
Anna fronce les sourcils en voyant la mine ébahie de Muriel, et éclate de rire, pose la main sur les mains de Muriel.
Une brune une blonde, différentes.
La même attirance, lune pour lautre.
Muriel la brune narrive pas à ordonner ses pensées, depuis bien longtemps elle na pasété troublée à ce point par une fille, elle ne pense quà ça depuis quelle est rentrée.
Anna la blonde voit le soupir de Muriel et son regard qui séclaire parce que Vincent est son frère.
Anna en riant se penche et repousse une mèche sur loreille, se penche encore et lembrasse sur la tempe, reste là toute proche, pose la main sur sa joue et murmure :
tout à lheure chez moi
il sest passé quelque chose, non ?
Muriel ne dit rien, baisse les yeux et serre fort ses doigts croisés au creux de ses cuisses.
je suis allée au club, pour ladresse
Muriel
regarde-moi
Elle effleure les lèvres de Muriel de lindex, appuie son front au sien, pose lautre main sur les doigts qui se dénouent et serrent sa main, embrasse encore la joue, garde les lèvres sur la peau brûlante et glisse doucement vers la bouche, au coin des lèvres sèches sous les siennes, qui ne rendent pas le baiser. Elle sent les mains qui tiennent sa main se serrer plus fort, et elle se lève, elle enjambe les genoux de Muriel, sassoit à cheval sur ses jambes et prend son visage entre ses deux mains, lembrasse, cette fois sans hésiter, sans plus attendre, presse ses lèvres sous les siennes et les ouvre de sa langue, ce baiser dont elle rêvait depuis quelques heures, quelle aurait voulu sur la terrasse, quelle navait pas osé.
Une brune, une blonde, différentes.
La blonde et la brune
daprès vous ?
La blonde la première a osé. Ce nest pas nouveau pour elle, elle a toujours préféré les filles aux garçons.
Muriel se sent dépassée, se laisse faire, une seule chose en tête : « ce nest que son frère ».
Des baisers au lycée, pour jouer, quelques gestes, des envies et des fuites, une collègue infirmière un soir de nouba dans son lit, et puis cette fille, pourquoi elle ? qui la bouscule et qui lui donne envie delle.
Elle partage le baiser, se sent libérée, elle aime la douceur de la langue sur la sienne qui envahit sa bouche, elle tremble sous les mains qui brûlent ses joues, qui font monter à sa bouche une plainte qui se mêle au baiser, qui lui font froisser des poings le plaid sur le canapé pour retenir ses mains, ne rien faire, laisser faire, laisser les deux mains dAnna effleurer ses seins à travers sa vieille chemise et fermer les yeux très fort en goûtant le baiser.
Anna sest redressé, ses yeux rient aux sérieux de Muriel :
javais peur, tu sais
peur de moi ?
Que tu me fiches dehors ! Je savais pas si
enfin
je croyais que cétait ton copain
Je peux rester un peu, alors ?
Essaie donc de partir, tu vas voir !
Elles restent longtemps à sembrasser sur le canapé, Anna sur les genoux de Muriel, les cheveux collés au front par la chaleur du soir, les joues colorées par la chaleur du désir, les mains presque sages à caresser une joue, un bras, glissées sous les cheveux dans le cou, à effleurer un sein, légères comme timides, encouragées chaque fois du sourire ressenti sous le baiser.
je suis pas trop lourde ?
Tes en train de me détruire les cuisses, tas les fesses pointues !
Non ! Reste-là, bouge pas
reste !
Anna joue dun doigt sur louverture du caleçon de garçon de Muriel :
Dis
cest cicatrisé
ton truc ?
Mon truc !
pourquoi ?
Ben
jvoudrais pas faire sauter une agrafe ou péter un fil
je sais pas
je sais pas
pas essayé
Depuis six semaines ? Tu rigoles ?
Muriel faisait non de la tête en riant. Elle a repoussé Anna dune main, lui tapant sur la cuisse pour la faire lever, main tendue pour se lever à sa suite, et sans la lâcher, la entraînée vers la chambre jusquau pied de son lit, a déboutonné sa chemise et baissé son caleçon en lui tournant le dos, a jeté la chemise au sol :
Tas raison, six semaines cest trop long
Debout dans son dos, Anna déjà nue se colle à elle en fermant ses bras sous ses seins, le nez plongé dans son cou.
Moi je pourrais pas !
tas tellement de bonnes copines ?
Pas depuis longtemps, Muriel
longtemps que jai pas été amoureuse
Une blonde, une brune, même souffle, même sourire.
Comment saiment les filles ?
Elles saiment de baisers et de caresses, elles saiment à se découvrir de leurs mains, de leurs lèvres qui se posent au coin des yeux, de la bouche, au creux du cou, au bombé de leurs seins, jouent du nez et du bout de leur langue sur le téton et reviennent au baiser de la bouche pendant que les jambes se mêlent et se croisent, souvrent à la main qui vient, enveloppe, offre le doigt qui cherche et trouve la liqueur de désir
et les souffles semmêlent au baiser et les muscles se tendent au ventre et aux cuisses en tendre bataille jusquà ce quune décide « ce sera moi, moi dabord
moi qui lui donnerai du plaisir la première ».
Elles saiment en douceur.
Elles saiment dabandon.
La brune et la blonde, saiment en riant dans la nuit.
De baisers souvent, de baisers et de mots murmurés, dune main qui donne et qui prend, de baisers à leur ventre qui souvre à la bouche si tendre qui donne et qui prend, qui boit le miel du plaisir qui leur vient.
Je pourrais me les faire couper, moi aussi ?
Jamais ! Elles sont belles, regarde, jen fais un papillon !
Tes bête ! Tire pas dessus si fort !
Eh ! Il lève la tête ! Bonjour toi
joli papillon de nuit
un baiser ?
Misa 05/2013
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