Petits Secrets De Village
Au centre du village il y a une place, avec autour une église, un café, la boulangerie, une pharmacie, une boucherie, un tabac-librairie où on joue au loto, la coiffeuse pour les hommes et les dames, une superette et la mercerie.
Vous vous dites, je men doute, ce village, je le connais !
Cest que des villages comme celui-ci , il y en a beaucoup.
Peut-être, peut-être
pourtant je vous le dis, ce village a quelque chose de spécial.
Comme tous les matins du mardi au dimanche, Marie-Hélène ouvre boutique à 8 heures.
Aujourdhui, elle a mis une robe verte à petites fleurs marron et rouges boutonnée de la taille jusquau col, serrée dune ceinture fine à la taille ; comme toujours elle porte dépais bas de laine, aujourdhui beige clair, et des mocassins à talons carrés. Ses cheveux sont attachés en chignon serré maintenu par de fines épingles et des peignes en écaille.
Elle dépose et range les quatre grands volets de bois qui protège la vitrine la nuit.
La mercerie est ouverte !
Tout le monde ici dit « la mercerie », mais en fait, en plus des boutons et des ganses, des aiguillettes, des fils à coudre et à broder, on trouve là aussi des pelotes de laine, un peu de confection pour hommes et pour dames.
Cest quil est grand ce magasin ! Tout en longueur ! Et tous les espaces sont optimisés. Il y a aussi un atelier de couture où Marie-Hélène fait des retouches ou bâtit : notre mercière est aussi couturière.
Mais oui, vous avez compris, cest de la mercière quil sera surtout question.
Marie-Hélène, que depuis lécole, tout le monde appelle Malou.
Elle habite lappartement au-dessus de la boutique, quelle partageait avec sa mère dont elle a hérité il y a moins dun an. Elle ne sest jamais mariée et personne ne lui a jamais connu dami ; aucun des jeunes gens du village ne lui trouvait dattrait, et si lun deux avait essayé de lui faire la cour il aurait trouvé sa mère en travers du chemin.
A quoi ressemble Malou ? Un visage banal, un peu triste, et des yeux sombres qui ne se fixent jamais sur personne, toujours un petit sourire aux lèvres
et
peut-être son médecin pourrait-il nous dire ? Parce que les robes et les bas quelle porte en toute saison ne laissent rien deviner dautre.
Virginie, la coiffeuse de la place qui la reçoit le soir du premier mercredi du mois, a dit à son apprentie, qui la dit à
et donc tout le village sait, que son chignon cache des cheveux bruns qui descendent à sa taille sans un seul fil blanc à passé quarante ans.
Quand sa mère tenait boutique, Malou soccupait de la caisse où elle feuilletait les catalogues de mode que les fournisseurs envoyaient ; elle rêvait de tenues vaporeuses et de dessous légers et coquins en rangeant en rayon les grandes culottes de coton et les slips kangourou, les tabliers à fleurs et les pantalons bleus de travail.
Elle taillait aussi sur des patrons aux mesures des dames du village des jupes et des robes, plus rarement des costumes et des pantalons pour des hommes.
Les messieurs et les dames se déshabillaient sans façon devant elle, si discrète quils ny faisaient plus attention dans son petit atelier où en piquant dépingles les pièces de tissus elle montait sur eux les vêtements commandés et surfilait pendant quils attendaient en tenue légère sur le fauteuil Voltaire installé pour eux dans un coin de son repère tout au fond du magasin.
Comment auraient-ils su que Malou nourrissait rêves et fantasmes torrides de leurs corps dévoilés, des frôlements de ses mains sur leurs corps qui les amusaient, tant ils rosissaient ses joues et la faisaient se confondre en murmures dexcuses, provoquaient de nouvelles maladresses et de nouveaux contacts de ses doigts tremblants sur leurs corps pendant les essayages.
De tous elle savait la rudesse ou le satiné de leur peau, trouvait toujours moyen deffleurer une fesse ou sein, parfois le paquet des messieurs dont elle aimait tellement constater les changements de forme à ses prétendues maladresses.
Quand on parle de Malou au village, on secoue la tête en pinçant les lèvres, on sourit.
A la disparition de sa mère, beaucoup sinquiétaient pour elle : cest quelle nétait pas réputée pour être bien dégourdie, la Malou. Elle a surpris tout le monde au village. Avec largent de lhéritage, ses fournitures se sont étendues. En abattant un mur tout au fond, Malou a créé un espace plus aéré pour la confection avec salon dessayage, où seront présentées ces tenues qui lui plaisaient tant, un rayon pour des sous-vêtements plus affriolants que ceux que sa mère vendait, et quelques-unes de ses créations.
Elle a déménagé son atelier de couture dans la petite cuisine qui ne servait plus, elle sy est installée comme elle lavait rêvé.
Tous les soirs depuis que les travaux sont finis et que petit à petit de nouvelles clientes attirées par les nouveautés fréquentent sa boutique, elle passe beaucoup de temps dans son atelier.
Pourquoi tant de temps dans son atelier ? Patientez, voyons !
Je vous ai dit quelle vient davoir 40 ans ? Ne vous y fiez pas !
Parfois les adultes ne le sont pas vraiment
Pour linauguration de ce nouvel espace, elle a invité un soir lépouse du maire et la pharmacienne, sa coiffeuse, la compagne de son médecin, la directrice de lécole primaire et la principale du collège, la préposée des Postes et quelques autres clientes fidèles. Elle avait aussi invité Ludovic, le chargé daffaires de lagence bancaire, qui discutait couture avec elle, mais il nétait pas venu.
Elles étaient 18 à découvrir un verre de champagne à la main les nouvelles frivolités quelle proposait.
Sa coiffeuse et la pharmacienne ont fait dès ce premier soir quelques essayages, la pharmacienne des jupes et des robes quelle présentait aux autres en jouant au mannequin, la coiffeuse les dessous que lui tendait la préposée des postes avec des étoiles dans les yeux.
Le bouche à oreille a fait le reste. La mercerie était très fréquentée.
Quelques semaines plus tard, une aubaine pour elle, cest dans son salon que Virginie, la coiffeuse, la convaincue dorganiser une soirée pour dames, ou une représentante en sextoys venait présenter sa collection, et ce soir-là Ludovic était des leurs.
Depuis cette soirée, le catalogue resté à disposition sur une étagère proche de la cabine dessayage est souvent discrètement consulté. Malou reçoit les commandes sous emballage discret et les remet à ses clientes.
Toujours elle referme soigneusement les cartons après avoir vérifié le bon état des objets.
En quoi direz-vous, ce village est-il spécial ?
Dabord parce que des Malou, il ny en a pas partout.
Revenons en arrière
La mère de Malou était une femme autoritaire, et jamais Malou na su sopposer à elle.
Jamais elle na eu lautorisation de sortir et de samuser comme les filles de son âge.
Elle nallait à aucun des goûters ou anniversaires de ses camarades décole, et aux fêtes
du village elle restait au bras de sa mère.
Elle a découvert toute seule, elle avait 14 ans, le plaisir qui vient à se caresser. Chaque fois quelle se donnait du plaisir, sa mère entrait dans sa chambre juste après, soulevait sa chemise de nuit pour la fesser rudement, « parce quil faut », puis la conduisait à la salle de bains et la frottait de son gant de crin à la faire pleurer sur le ventre et les seins, « cest ce quil faut faire ».
Ce traitement na jamais découragé Malou, puisque juste « il fallait » ; elle était fessée très souvent, et son ventre et ses seins étaient constamment irrités et rougis par les frictions du gant de crin.
Malou na découvert quà 16 ans le trou dans le mur derrière une étagère où sempilaient ses magazines de couture, trou par lequel sa mère guettait ce quelle faisait dans son lit. Elle sétait demandée comment sa mère savait, et en découvrant cette ouverture dans le mur elle était rassurée quil ny ait rien de surnaturel à son apparition chaque fois quelle se donnait du plaisir.
Elle na rien changé à ces habitudes et na pas bouché le trou : « il fallait ».
La dernière fessée, Malou avait 35 ans, parce que sa mère était devenue grabataire, même trop faible pour utiliser la spatule de bois adoptée depuis quelques années.
Les fessées lui manquaient, mais toujours après elle allait dans la salle de bains et rougissait ses seins et son ventre au gant de crin.
Si pour létat civil Malou a 40 ans, cest par bien des côtés encore une dans un corps de femme.
Une femme-
perturbée et rusée !
Ce trou dans le mur est à lorigine de tout.
Revenons au présent
Dans la cabine dessayage, elle a percé un trou bien caché, et de lautre côté ? il est caché sous un petit tableau dans le nouvel atelier de couture de Malou.
Elle délaissait la boutique quand un ou une tirait le rideau de velours de la cabine pour y essayer quelque article, ôtait le tableau et faisait le plein dimages pour nourrir ses rêves de nuit
Je vous avez bien dit quil fallait patienter !
Vous voulez savoir ce qui se passe derrière ce tableau ?
il y a eu le fils du boucher, qui prenait des poses en gonflant les biceps et en faisant des grimaces pour avoir lair méchant, qui portait des slips kangourou remontés haut sur la taille, qui glissait la main dans son slip en posant sur son nez une culotte de femme quil avait prise en rayon
il y avait la femme du maire qui enfilait sous sa robe des dessous quelle oubliait de payer en passant à la caisse
il y avait Virginie, la jolie coiffeuse, qui passait par le rideau entrouvert les petites jupes et les collants de laine à son apprentie, et regardait par la fente du rideau la jeune-fille se changer
il y a eu cette jeune maîtresse de lécole communale qui essayait des maillots de bains et sétait caressée en guettant le nouveau facteur qui se choisissait des chaussettes au rayon à côté de la cabine
Ce nétait pas assez pour Malou. Elle ne pouvait pas toujours sabsenter de la boutique en abandonnant sa place à la caisse ; tout ce quelle ne voyait pas la frustrait.
Les affaires marchaient bien. Elle a embauché Cindy, la fille dune ferme isolée, pour laider, et pouvait ainsi passer plus de temps dans son atelier.
Travailler chez Malou la mercière ? Une aubaine pour Cindy et son père.
Je vous avais prévenus, il se passe des choses dans ce village !
Et Malou espionne les petits secrets
Virginie la coiffeuse lui avait commandé des uniformes pour elle-même, son ouvrière et son apprentie : une tunique brodée au nom du salon pour chacune, avec une jupe et un pantalon. Prendre les mesures, essayages et retouches, autant doccasions pour Malou de voir Virginie et son apprentie minauder en petits dessous dans son atelier. Malou, comme beaucoup au village, avait entendue quelques rumeurs sur Virginie et ses apprenties, sans y prêter beaucoup dattention.
Elle navait enfin bien compris quun soir, quand entre deux essayages elles étaient sorties de latelier pour aller se cacher dans la cabine à côté. Malou avait abandonné son travail, écarté le tableau qui masquait le trou dans le mur, et les avait vues sembrasser et plonger chacune la main dans la culotte de lautre, avait aussi vu ensuite lapprentie baisser la culotte de Virginie et lembrasser longtemps entre les jambes. Aucune des deux navait remarqué la rougeur de ses joues à leur retour : ces choses-là se faisaient donc à deux ! Une découverte pour Malou !
Ce que Malou a découvert ensuite, et que Virginie ignorait, cest que son apprentie embrassait tout pareil le fils du boucher, qui lui-même la dernière fois portait le petit slip noir que la pharmacienne avait acheté une semaine plus tôt.
Limage du sexe du garçon qui entrait et sortait de la bouche de la fille et qui après se répandait en giclées blanches sur ses seins meublait les rêves de Malou depuis une semaine et tous les soirs elle se lavait au gant de crin à sen arracher la peau.
A plus de quarante ans, Malou ne connaissait du sexe que ses caresses et ce quelle devinait sous les culottes et les slips de ses clients. Le sexe du fils du boucher était le premier quelle ait vu de sa vie et des bouffées de chaleur la surprenaient en pleine journée depuis, lobligeant à monter à létage pour y remédier.
Le croiriez-vous ? Elle rêvait aussi de fessées !
Elle pensait aussi : Cindy, cest un peu comme une apprentie
Un soir à la fermeture, elle lui a demandé :
Ton père, il te donne des fessées ?
Cindy a rougi en riant un peu et a haussé les épaules :
Quand jétais petite
plus maintenant
Plus jamais ?
des gifles, quand il est saoul.
Tu connais Virginie et son apprentie ?
Cindy a rougi à nouveau et a fait oui de la tête :
Jétais à lécole avec Priscilla, elle
elle est pas très sympa !
Virginie lui achète des choses, ici, des fois. Et puis elle soccupe delle. Tu voudrais ?
je sais pas
Il est saoul souvent, ton père ?
Les yeux de Cindy étaient gonflés de larmes. Elle haussait les épaules dun air résigné.
Jai une chambre de libre là-haut, si tu veux
ça téviterait toute cette route en vélo tous les jours.
Cindy sest installée chez Malou quelques jours plus tard. Son père ? Il sen moquait bien ! Sa fille partie, il était plus tranquille.
Malou avait enlevé du mur le petit cadre ovale qui masquait le trou par lequel sa mère la surveillait, et avait vérifié que la lumière allumée dans sa chambre le rendrait visible à la curiosité de Cindy.
Pendant plus dune semaine, il ne sest rien passé. Si Cindy lavait observée, elle nen avait rien montré.
Un soir alors quelle allait vers la salle de bain après sêtre caressée pour aller frotter son corps avec le gant de crin, rituel quotidien, elle a croisé Cindy qui sortait des toilettes. Elle avait un petit sourire en coin en regardant Malou les cheveux libérés de ses habituels peignes de nacre :
Ils sont longs, vos cheveux
Je défais le chignon pour la nuit.
Oui, je sais
Malou sest arrêtée, la main sur la poignée de la porte de la salle de bains et sest retournée :
Ah
tas regardé
Cindy a haussé les épaules, toujours son petit sourire aux lèvres :
Des fois, moi aussi je le fais
bon
après il faut se frotter
cest pour ça que ton père te donnait des gifles ? Ma mère, elle me donnait une fessée après
il faut
mais elle est plus là
Chaque fois ?
Oui, toujours après, sauf à la fin
elle pouvait plus
elle avait plus la force.
Elle était malade, je sais. Et vous disiez rien ?
Non, cest normal, et puis il faut se frotter avec le gant de crin
Tu las fait ce soir ? Je te prête le gant, si tu veux
Moi je fais pas ça.
Il faut
les fessées aussi
ma mère est plus là
tu voudrais, toi ?
Cindy ? Une fille de ferme ! Les choses de la vie elle connaît
Malou et Cindy, au village on pensait « Drôle dattelage ! »
Cindy ?Voyons-la de plus près
Grande et épaisse, sans grâce, un peu godiche, embarrassée de son corps, elle a 16 ans. Elle ne va plus à lécole quelle a définitivement quittée en 5ème, où elle était la risée des filles et des garçons quelle dépassait dune bonne tête, ils lavaient surnommée « la cularde », ce nom quon donne dans les fermes aux vaches au postérieur prometteur recherchées par les bouchers.
Son père ne savait pas vraiment quoi faire delle. Sa sur est mariée, a quitté la maison, ne peut pas soccuper delle. Depuis toute petite elle passait les samedis matins dans la mercerie pendant que son père faisait le marché et était au café. Elle comptait. Elle comptait les boutons et les bobines de fil, les fermetures éclair et les pressions. Elle comptait sans arrêt et venait voir sur le livre de Malou à la caisse si les comptes étaient bons.
Quand Malou a installé à lentrée un rayon avec toutes ces petites perles de couleur dont on fait des bracelets et des colliers, elle souriait plus souvent, elle comptait.
Le soir aussi elle comptait, elle comptait les grandes claques qui rougissaient les fesses de Malou, et compter jusquà vingt, cest facile.
Elle ne guettait plus par le trou du mur. Elle venait dans la chambre de Malou et sasseyait au pied du lit, attendait que Malou ait fini son affaire et sinstalle à plat ventre sur le lit les jambes pendantes dans la ruelle.
Elles parlaient peu lune et lautre mais ont eu un soir une conversation qui a changé bien des choses
Pourquoi vous faites pas avec un homme ?
Jai pas demandé
Priscilla elle le fait, je sais, je lai vu, le garçon boucher lui mettait son machin dans la bouche.
Cest pas comme ça quon fait !
Non ?
Cest là ! elle pointait son doigt entre les jambes de Malou qui hochait la tête
Jai vu aussi, une fois, Priscilla, cest à Virginie quelle le faisait, cest parce que cest son apprentie
tu ferais toi aussi ? tes presque comme une apprentie !
Cindy, ça ne la dérangeait pas.
Elle a demandé un soir à Malou de lui rendre la pareille :
Toi, tu peux mettre les doigts
moi jai déjà fait !
Dedans ?
Un soir quil était saoul.
Et à moi tu peux pas ?
Il faudrait un homme, ou comme les trucs que la boulangère a commandés sur le catalogue.
Jen ai un.
Comme cétait plus simple et quil fait froid à létage, elles dormaient depuis dans le même lit.
Cest un petit village, perdu loin de tout
Parfois on se doute, dautres fois on se dit : « Quand même pas ! »
Pour Malou tout va bien. Les ventes sont bonnes, elle coud les tenues du salon pour la coiffeuse et ses employées, une robe pour la pharmacienne et un tailleur pour la femme du maire, retouche les habits de son père pour le fils du boucher. Elle les tient presque nus dans son atelier en les faisant patienter entre deux essayages, confie la boutique à Cindy chaque fois quun ou une soulève le rideau de velours de la cabine des habits sur les bras.
Le soir, la tête pleine dimages, elle sallonge sur son lit et soulève sa chemise de nuit. Parfois elle seule, parfois en même temps que Cindy, parfois Cindy pour elle et elle pour Cindy, Malou « se fait du bien » comme elle dit. Cindy appelle ça « baiser ». Ensuite elle reçoit la fessée « quil faut » et rougit sa peau dans la salle de bains, après avoir fessé Cindy qui finalement trouve ça bien elle aussi.
Malou coud et espionne, Cindy compte. En plus des boutons et des perles, elle compte les bas, les collants, les culottes, et elle saperçoit quil en manque deux ou trois de chaque. Cest elle qui reçoit les livraisons, vérifie et note sur le grand cahier à la caisse, le nombre reçu, le nombre vendu et le solde pour chacun des articles et quand elle prévient Malou, Malou dit « je sais, la femme du maire paye pas toujours ».
Cindy nest pas dégourdie, mais quand même finaude, et elle sait compter : ça fait plusieurs fois que Malou lui dit « je sais ».
Alors elle a demandé et Malou lui a dit pour la cabine et le trou caché derrière le petit tableau de son atelier. Elles sont deux maintenant à espionner, à se relayer, lune à la caisse, lautre dans latelier, et se racontent le soir, après les fessées.
Il sen passe des choses, dans ce petit village !
Comment je le sais ? Je vous le dirai, plus tard, patientez !
Mais avant ça, faisons le point de ce que lon sait.
La femme du maire vole quelques articles, des culottes, des bas, des collants.
Virginie la coiffeuse se fait tripoter par son apprentie Priscilla et lui rend la pareille, ce quaimerait bien la préposée des postes.
Le fils du boucher porte sur lui le joli petit slip acheté par la pharmacienne, et dans la cabine, cest Priscilla qui le baisse à ses genoux pour une petite gâterie.
La boulangère a commencé une collection de gode.
La nouvelle maîtresse décole en pince pour le facteur et Ludovic, lemployé de banque achète des robes et des sous-vêtements de femme.
Cindy croyait quil avait une copine à qui il les offrait, mais Malou, qui voit tout, lui a dit que cest lui qui les portait sous son costume bien sage.
Et tous les soirs, dans le lit quelles partagent, Malou et Cindy se donnent lune à lautre du plaisir.
Malou nest plus vierge. A plus de 40 ans, elle a perdu sa virginité la première fois où Cindy lui a montré comment on se servait de cet objet de plastique rose quelle avait acheté. Elle lui a dit après quelle était prête maintenant pour faire la chose avec un homme, et après réflexion, elles sont tombées daccord que le fils du boucher ne dirait sûrement pas non.
Cest un soir où il essayait les affaires de son père quelle retouchait pour lui, quelle a demandé au fils du boucher sil voulait bien faire avec elle comme avec Priscilla et la pharmacienne.
Il rougissait beaucoup et bégayait un peu quelques protestations, mais cétait peut-être dû aux doigts de Malou qui le chatouillaient à travers son slip. Même si elle navait pas proposé de lui en donner un elle aussi, il naurait pas refusé.
Il a quand même été gêné quand Cindy est entrée dans latelier de couture et il sest interrompu. A genoux sur le fauteuil Voltaire, la robe remontée sur son dos et sa culotte accrochée sur une cheville, Malou la encouragé à continuer :
Continue, tarrête pas. Elle, cest juste pour la fessée après.
Cindy aurait volontiers profité de loccasion, mais il était un peu fatigué, le fils du boucher, et même de sa bouche elle na pas réussi à le refaire bander. Elle a dû se contenter de la main de Malou pendant quil se rhabillait.
Parce quelle était vexée ? Parce quun jour Priscilla sest une nouvelle fois moquée delle ? Un peu des deux, sans doute.
Cindy la poussée dans un coin de toute sa masse et lui craché au visage ce quelle pensait delle et tout ce quelle savait, de ses fricotages avec sa patronne et avec le fils du boucher
elle croyait le tenir avec ses yeux de biche et ses petits seins ? le garder pour elle ? eh bien non ! la pharmacienne et Malou baisaient avec lui ! et baiserait avec elle aussi un de ces jours !
Priscilla
Par vengeance ? Pas vraiment. Elle est comme ça.
Ce quelle sait, elle ne peut pas sempêcher den parler
Et tôt ou tard, tout le village lapprend.
De Malou, personne ny a cru. De la pharmacienne ? Elle a haussé les épaules, a dit à qui voulait lentendre à quel point sétait ridicule dimaginer quelle, une dame, et ce petit jeune-homme, le fils du boucher
quelle bêtise !
Quant à lui, il rasait les murs, essayait de se faire oublier, baissait les yeux et rougissait quand quelquun en parlait devant lui.
Il aurait dû en rire lui aussi, les commérages, les yeux plissés et lair entendu de certains le samedi au marché se seraient calmés plus vite.
Virginie, la coiffeuse, était bien placée pour tirer les vers du nez de son apprentie, bien placée aussi pour lui dire darrêter ses bêtises et de se taire.
Elle continue à coiffer les longs cheveux de Malou les premiers mercredis du mois. Elles ont parlé, beaucoup, et Malou reste plus tard chez elle après la fermeture du salon. Virginie pourrait vous dire que sans ses bas et sa robe boutonnée jusquau cou, Malou est vraiment bien faite. Dommage quelle ait la peau des seins et du ventre si rouge.
Javais promis de vous dire comment je sais tout ça
Virginie, cest ma coiffeuse aussi.
Une amie, une très bonne amie
Misa 06/2013
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