L'Harmonique Des Corps 2
Il mest difficile de remettre en ordre des souvenirs si lointains. Il ne me reste que des bribes qui jalonnent parfois, à grandes enjambés, le fil de mon histoire. Orbitant autour de moments clés, des bribes le plus souvent incomplètes et à la chronologie incertaine. Des morceaux imparfaits chargés démotion, flottant entre deux eaux comme des GIFs animés. Ils soulignent en contrefort des souvenirs plus complets et racontent
Comme ce matin ou elle me demanda de lui faire lamour.
Cétait peut-être le lendemain de notre première fois, mais je nen suis pas sûre.
Je suis réveillé par mon frère qui sagite dans la cuisine, aussi discrètement quil le peut. Est-il rentré pendant la nuit ou seulement maintenant pour se changer et repartir?
Sophie est contre moi, toute chaude, sa tête sur mon épaule, une jambe et un bras barrant mon corps.
Je vois mon frère sortir de la cuisine vêtu de son impair gris, puis quitter lappart en trainant lodeur de son déodorant derrière lui. Tellement puissante, que je lai presque vu se faire découper lorsque la porte sest refermé sur elle. Au premier bruit de pas dans les escaliers, Sophie ouvre ses paupières derrière lesquelles elle patientait en guettant cet instant, et dune voix velours me murmure : « fais-moi lamour ».
Une troublante sincérité dans ses quelques mots. Nous résonnons au même moment et au même désir, mais elle me précède, dun rien, dun cheveu
La première fois ou elle ma fait jouir avec sa bouche était aussi ma première fois.
Bien sûr je métais déjà fait sucer auparavant, mais ça navait jamais été bien brillant, jamais souvent et jamais jusquau bout. Mes précédentes, rechignaient toujours à la tâche. Pour elle cétait «beurk», cétait «sale», cétait «dégradant» etc. etc...
Par contre, ma bouche collé à leur chatte, ma langue dans leur vagin et parfois glissant sur leur anus, ça, ça ne les gênaient pas plus que ça ! Bien au contraire ! (Même si elles ne lavouaient pas).
Et de par ces expériences malheureuses, lorsque Sophie me suçait, je ne la laissais jamais aller jusquau bout. Cétait con, mais cétait plus fort que moi. Comme un réflexe. Même pendant un 69, cest dire !
69, je me souviens. La vision de ma queue senfonçant dans sa bouche, de sa bouche suspendue à ma queue, de sa bouche devenant vagin. Je me souviens de lappétit dont elle me témoignait, gourmande, affamé. Jen délaissais sa chatte et devenais spectateur. Elle était fantastique, sans pudeur, terriblement excitante. Moi dessus, elle en dessous, ou inversement, nous adorions ça.
69, cest le cercle vicieux. Le plaisir que tu donnes te revient comme un boomerang, mais à la vitesse dune balle. Cest lescalade obligé. Mais malgré ça, je ne jouissais pas dans sa bouche, je me dérobais.
Lorsquelle me posa la question, je ne sus que répondre. On ne se rend pas compte combien ça peut être paralysant de savoir que de jouir dans la bouche de sa partenaire risque de lui déplaire fortement et de la dégoûter.
« Demande moi, me dit-elle, dès que tu en auras envie ». Autant dire que ça na pas traîné.
Jai dû laisser passer un jour ou deux et cest arrivé, ma première vrai pipe, faite sans efforts autres que celui du plaisir. Le plaisir de la queue, de la jouissance, du coup fatal qui libère lautre. Et prendre aussi.
Ma bite enfin aimé pour la première fois par quelquun dautre que moi. Quelle émotion !
Jai vraiment pris mon pied ce jour-là. Elle a avalé mon sperme avec satisfaction, en me disant en aimer le goût.
Avec elle, tout semblait simple, naturel, sans réticences aucunes, et surtout, toujours plein de promesses.
Un jour que nous descendions les escaliers de mon immeuble, je la coinçais sur le palier du premier, contre le mur de lappart du boucher. Pendant que je lembrassais, ma main avait plongé directement dans sa culotte. Mes doigts ne sattardèrent pas longtemps sur son clito, deux dentre eux glissèrent jusquà lintérieur de son vagin, déjà trempé et déjà ouvert.
Je ne me rappel pas avoir connu son sexe autrement que mouillée, et je me souviens, ce jours-là, je lentends encore me dire dans un soupir ému : « je fonds». Il faut le bruit dune porte quelque part dans limmeuble pour nous arrêter et nous faire déguerpir.
Jaurai pu lui bouffer la chatte, debout, ou la baiser à même le sol quelle aurait été partante.
Ce qui me fascinais chez elle, et que jaimais, cétait son air de ne pas y toucher. Cette impression dinnocence qui se dégageait delle parfois. Le contraste dans son double jeu.
Complices, nous nous jouions parfois des autres, les faisant participer malgré eux à nos jeux.
Comme cette fois, avec des amis, sur des banquettes autour dune table dans un café. Après être revenue des toilettes, elle me souffle à loreille quelle vient de retirer sa culotte puis, me plante ses yeux dans les miens. Il ny avait plus que son sourire de petite fille avec un zeste de défit dans son regard. Mais pour les autres, ce sourire et ce regard avaient dû passer pour un échange fleur bleu entre jeunes amoureux. Se doutaient ils que je plongeais ma main entre ses jambes ouvertes et que, pendant que je lembrassais tendrement, mes doigts se frayaient un passage dans son vagin? Non, je ne crois pas.
Comme cest autre fois aussi, au cinéma.
Toujours entre amis. Nous allions voir Pluie noire, un film japonais sur la bombe, sur Hiroshima. Nous étions 5 ou 6, alignés dans la même rangé. Lorsque les lumières se sont éteintes, Sophie prit ma main et la glissa dans son pantalon ou mes doigts, bien dressés, trouvèrent le chemin de sa chatte déjà mouillé.
Ce quil faut savoir pour une bonne séance tripotage en salle obscure, cest de bien choisir son film. Si le début de Pluie noire ne prêtait pas à conséquence, le flash de lexplosion atomique, par sa soudaineté et sa violence, nous fixa instantanément dans nos fauteuils. Après ça, la suite du film sur les ravages de la bombe nous calma pour de bon.
Je ne me suis jamais senti honteux avec elle. Pas besoin de réclamer. Pas besoin de combiner. Avoir envie delle était normal. Je navais pas limpression dêtre un obsédé ou un pervers. Je pouvais enfin mexprimer comme elle le faisait elle-même.
Jusquà elle, aucunes filles que je connaissais navouaient se masturber. Elle, elle le faisait ouvertement devant moi, pour notre plaisir à tous les deux.
Comme ce jour où nous étions au lit, chez moi. Cétait un après-midi et nous venions de faire lamour. Nous étions nues sur les draps. Moi sur le dos et elle sur moi, à califourchon sur une de mes cuisses. Nous discutions tranquillement et je la sentais onduler doucement du bassin. Elle ne prenait plus beaucoup par à la discutions. Tout en mécoutant, elle se frottait sur ma cuisse et prenait son pied avec un grand sourire.
Pas de chichi avec elle, elle était cash. Jaimais vraiment tout delle.
Encore un après-midi en train de baiser dans mon appart. Elle sur moi et ma queue bien au chaud dans son vagin. Pas pressé de jouir malgré quelle ait envie de faire pipi. Je lui propose une pause mais elle reste en place, elle me dit que cest encore meilleur comme ça.
Elle me baisse langoureusement, et de mes doigts, je sens ses lèvres autour de ma bite. Jécarte ses fesses comme pour louvrir en deux et lui caresse lanus, glissant. Elle prend son pied et me le fait savoir dans un murmure, dans un souffle; un «je jouis» qui me vrille le cerveau. Nous sommes soudés par le sexe et par le regard. Chacun cherchant lautre au fond de son plaisir. Dans mon souvenir, il ny a plus de temps.
Lorsque nous avons fini et alors quelle est toujours sur moi en moi en elle, elle me confesse mavoir pissé dessus pendant que nous faisions lamour. Oh, pas beaucoup, je ne lai même pas senti tellement son con et son cul sont trempés. Et puis il fait chaud, nous transpirons et ça me plait. Plait quelle lai fait et plait quelle me le dise, sans honte, sans regret, juste avec ce malin plaisir qui illumine son sourire.
Un peu plus tard, nous nous lavons dans la cuisine. Mon appart na pas de salle de bain et les WC sont sur le palier. Prendre une douche chez moi, cest se laver les cheveux au-dessus de lévier grâce à une petite pomme adapté sur le robinet du petit chauffe-eau à gaz. Pour le reste du corps, cest gant de toilette et flotte partout sur le sol, à lancienne.
Nous nous tenons entièrement nus sur une serviette et je la savonne de la tête aux pieds.
Elle se laisse faire, docile et confiante, comme une . Un sourire sur ses lèvres, et dans ses yeux, une grande tendresse désarmante.
Je me souviens très bien de ce moment. Je ne saurais dire pourquoi mais il me touche particulièrement.
Nous avions 20 ans et nous nétions que deux s livrés à eux même, nus dans une cuisine. Deux s ayant autorité sur leur sexe et libre, enfin libre, daimer leur corps.
Difficile dévaluer la chance que lon a quand on est jeune. Il maura fallu des années et les mêmes erreurs rejouées encore pour en prendre la mesure.
Je sais, aujourdhui, quà trop vouloir, on finit par ne rien avoir et à perdre le peu que lon a.
Je voulais Sophie pour moi tout seul. Oubliant les circonstances de notre rencontre. Oubliant quelle était avec quelquun depuis plusieurs années. Oubliant qui jétais et ce que je venais de vivre avant elle.
Nous vivions des moments forts comme jamais je nen avais connu et cela ne me suffisait pas. Moi lamant, jétais jaloux. Je voulais prendre toute la place. Quelle ne pense quà moi.
Petit à petit, je lui reprochais ses retards, ses retours chez elle, ses changements de plans impromptus, je me sentais trahi, relégué. Et pourtant... Ce que nous partagions ensemble, ce quelle moffrait, elle ne lui donnait pas.
Avec moi, elle pouvait être tendre, amoureuse sensuelle ou provocante, très provocante.
Comme ce soir ou pour la première fois nous discutions politique. Première et unique fois en fait. Nous nétions que tous les deux, chez moi, lun en face de lautre, moi dans le canapé et elle dans le petit fauteuil sans accoudoirs.
Il devait être tard car dans mes souvenirs, il faisait nuit et nous étions en mai ou juin. Seul le soir, cétait assez rare. Et pourtant, nous nétions pas en train de baiser.
Je pense que ça ménervais un peu car la discutions était un peu tendu.
La pièce nétait pas fort éclairée. Quelques sources indirectes. La lumière de la cuisine, une lampe de bureau et la petite télé noir et blanc qui diffusait un sujet sur la politique. Peut-être les infos du soir.
Cest elle qui lance le sujet, et moi quil lui répond que je nen ai rien à foutre de la politique. Elle me dit que cétait important de savoir ce quil se passe, ce quil se joue.
Et moi de répondre: «tous pourris !», et dargumenter de façon enflammé et je dois dire tellement immature. Jen oublie presque mon envie de la baiser.
Mais pendant que je lui raconte ma vision simpliste du monde politique, je ne vois pas tout de suite quelle est déjà ailleurs.
Ailleurs?! Façon de parler, car elle est bien là ! Son sourire innocent affiché en grand que je lui connais bien. Je croise son regard et marrêtes en plein milieu de ma phrase, aux aguets. Mes yeux descendent dun coup vers son bas ventre où elle se laisse surprendre les deux mains enfoncées dans son pantalon. Elle est satisfaite de son coup.
Cétait un de ses fameux pantalons amples. Tellement ample, tellement pratique quelle pouvait se branler sans avoir besoin de le retirer ni même de le baisser.
Elle a toute mon attention et sen amuse. Elle sait mixer divinement bien son expression de petite fille avec un comportement de salope délurée.
Je mapproche delle et, sans un mot, je saisis son pantalon par la ceinture au niveau de ses hanches. Elle soulève son bassin et je le fais glisser jusquaux genoux, puis jusquà ses chevilles. Pas de culotte !
Ce nest pas ses doigts qui glissent dans sa chatte mais un feutre ou un stylo. Je me recule fasciné par ce spectacle. Cest la première fois que je vois ça en vrai. De son autre main, elle écarte ses lèvres pour bien me montrer le feutre disparaître au fond de son vagin. Elle est diabolique ! Je la sens mesurer lemprise quelle exerce.
Mon cur balance, si jose dire, entre la regarder faire ou me jeter entre ses cuisses pour lui coller ma langue, ma bouche, pour lui dévorer le sexe. Je suis sous pression. Je bande comme un fou mais je nai pas le temps de décider quoique ce soit. Elle pose le feutre sur la table basse à côté delle et saisit la bouteille de vin blanc dAlsace, débarrassée de ses étiquettes et qui nous serre pour leau.
Elle lèche le goulot, le suce, fait un ou deux va et vient, puis le présente à lentrée de son vagin. Les doigts de sa main gauche pour écarter ses lèvres, et elle senfonce la bouteille doucement, tout doucement, profondément, pour que je vois lentré de son sexe sélargir au fur et à mesure de la progression.
Je me rapproche à nouveau. Je suis comme un devant un cadeau quil nattendait plus.
Jai envie de toucher. Mes doigts tremblants effleurent ses cuisses, sapprochent de la zone convoitée. Je nose toucher de peur de rompre.
Dans son regard, la petite fille nest plus là. Son sourire sest mué. Elle ne me parait plus diabolique mais damné, prise à son propre piège. Lorsque la bouteille semble être arrivé en buté, elle force un peu en tournant et sa bouche souvre toute seule pendant que sa tête se renverse. Mais elle ne me quitte pas des yeux. Elle me donne bien plus quune simple exhibition ; une ouverture de son intimité la plus crue dans laquelle je me perds avec délice, aspiré, et qui génère en moi une émotion qui me grise, me décolle.
Pourtant je suis captif, à genoux. Il ny a plus rien autour que son regard étrange.
Et quand je mapproche de sa bouche pour lembrassé, je suis happé, léché, pénétré. Son souffle est brûlant. Je saisis la bouteille quelle lâche aussitôt. La ressort presque complètement et la renfonce lentement. Elle essaye dattr ma bouche mais je me dérobe.
Jenfonce encore. Elle se tend dans un souffle sonore. Jusquoù puis je lenfoncer? Jai peur de lui faire mal.
Soudain, la porte dentrée de limmeuble claque. Les escaliers grincent. Tout de suite je pense à mon frère. Passé le deuxième étage, nous naurons plus quune grosse dizaine de seconds pour retrouver une position décente. Jenrage ! Cest son pas, je le reconnais. Cest un supplice de revenir dans cette réalité où mon frère nest pratiquement jamais là, sauf ce soir.
Sophie se lève et remonte tranquillement son pantalon. Moi je jure un «putain! Fait chier!».
Quelques second après, il est là, le sourire aux lèvres, et je ne peux mempêcher de le détester un peu.
Plus tard, le lendemain peut être, je verrais un de mes potes (je ne sais plus lequel) boire de leau au goulot avec cette bouteille. Bouteille que, sur le coup, je nai pas nettoyée et qui porte encore les traces de la cyprine de Sophie. Je ne dirai rien.
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