Tunnel Végétal

Nuit douce et journée ensoleillée : voilà un excellent menu pour ce premier jour du printemps. Dès mon réveil, j'ai décidé de fêter dignement l'équinoxe en effectuant une grande promenade à la périphérie de la ville. Au saut du lit, la psyché me renvoie une image flatteuse de ma nudité nocturne. Sa légère inclinaison me grandit autant qu'elle affine ma silhouette. De taille moyenne, mon physique est harmonieux mais loin d'être parfait. Une crinière noire et épaisse coupée court surmonte de grands yeux sombres. Mon visage étroit, au nez aquilin, finit sur une bouche bien dessinée qui surmonte un menton fuyant. Mes épaules droites dominent une poitrine à peine marquée. J'étais à la mode à la fin des années 60. Mes bras fuselés sont prolongés par de longues mains élégantes. Mon ventre est encore assez plat pour une sexagénaire et mes hanches bien marquées mettent en valeur la courbe prononcée de mes fesses. Mes jambes élégantes, mes pieds fins et mes genoux bien dessinés font ma fierté . Je me sens bien, totalement nue, exhibée dans le plus simple appareil. J'ouvre les volets et laisse le soleil du matin (et le regard des rares passants) envahir la maison. J'aime l'idée qu'un œil indiscret me contemple, les cheveux ébouriffés et la peau marquée des reliefs de mon lit, naturelle.

Je chausse mes élégantes pantoufles noires et mes lunettes aux montures sophistiquées. Je parais encore plus nue revêtue de ces seuls accessoires. Quand la bouilloire chantonne et que le grille-pain claque, je me sustente d'un solide petit-déjeuner destiné à me donner les forces nécessaires pour la marche. Assise à la table de la cuisine, je vois dans les carreaux de la fenêtre ouverte le regard d'un voisin fureteur. Apparemment, ma plastique l'intéresse ! Quelques ablutions plus loin, je suis prête à partir. Une culotte, une courte robe légère, des lunettes de soleil,des chaussettes basses et des tennis constiont mon seul équipement, si l'on y ajoute un petit sac à dos.

Me voici partie. Dès les premiers pas, je me sens bizarre. Un vent léger soulève ma robe et caresse le haut de mes cuisses, la pointe de mes tétons est agacée par le frottement du tissus. Je suis à la fois gênée et excitée. Le mouvement et le soleil ardent m'échauffent au point que je rêve de randonner nue.

Après un court parcours sur route, je m'engage résolument dans un chemin escarpé qui serpente en terrain rocailleux, peuplé d'herbe rase. À l'horizon, des blés verts s'étalent à perte de vue. Un imposant taillis, aux arbustes fournis, sépare la lande des espaces cultivés. J'avance avec détermination dans l'étroit sentier caillouteux au risque de me tordre des chevilles. Une heure passe. Les raides montées et les descentes abruptes se succèdent. Mon dos transpire sous le sac. Je rêve de fraîcheur et de frondaisons lorsque, au sommet d'une butte, je découvre un étroit tunnel végétal qui s'enfonce dans le taillis. Je l'emprunte sans réfléchir, tout au plaisir de l'ombre retrouvée.

Je m'arrête un instant et découvre, à la fraîche, l'humidité qui a gagné chaque recoin de mon corps. Au bout de quelques minutes de repos, mon attention est attirée par un bruit de pas dans les cailloux du chemin. Je reprends ma route, persuadée d'être suivie, sans hâter mon pas. Le sentier couvert ne cesse de serpenter à l'abri des regards. Après une courte descente, il comporte une montée pentue qui suppose un regain d'énergie. Je vais m'y attaquer lorsque soudain j'entends une voix féminine me héler. Je me retourne et découvre une jeune femme blonde d'une bonne trentaine d'années, rondelette, aux étonnants yeux d'un bleu soutenu qui me contemplent. J'aime sa longue chevelure bouclée qui vient mourir sur une courte robe colorée comparable à la mienne et son aspect général presque sportif.

« Attends ! Pas comme ça ! » Dit-elle. Puis elle s'approche de moi, me saisit à la taille, soulève ma robe et fait glisser ma culotte en bas de mes jambes. Je suis surprise et en même temps ravie de son geste.
Je dégage mes pieds de l'encombrant obstacle. Elle s'en saisit et la porte à son visage pour en respirer les senteurs. Elle sourit, tapote distraitement ma fesse nue comme pour m'inciter à repartir. Je m'exécute, consciente que les reliefs du terrain vont lui donner une vue imprenable sur mon intimité. Elle avance doucement, ma culotte toujours collée aux lèvres. Je suis à la fois étonnée et flattée de son voyeurisme à mon encontre. Ses yeux pétillent de malice et de désir.

Lorsque le terrain redevient plat, elle m'arrête à nouveau. Elle ôte mon sac et me déleste de ma courte robe. Je suis maintenant totalement nue. Je cache de mes mains ma maigre poitrine dont je ne suis pas fière, laissant le reste de mon anatomie livrée à son regard gourmand. Elle saisit mes mains et les ramène le long de mon corps. Je suis à sa merci. Elle ôte son vêtement et me révèle la fermeté de son opulente poitrine et la nudité de son sexe épilé. Elle me saisit dans ses bras et caresse vigoureusement mon dos et mes fesses. J'en défaille de plaisir. Sa bouche rejoint la mienne. Sa langue franchit mes lèvres et envahit mon intimité. Mes jambes ne me portent plus. Elle me soutient autant qu'elle me caresse.

Puis elle me pose à terre à quatre pattes, jambes largement écartées. Elle mouille ses doigts de ma salive en violant à nouveau ma bouche d'un geste lascif, puis les positionne simultanément sur mon sexe et entre mes fesses. Après quelques effleurements avisés je sens ses doigts qui entrent en moi de tous côtés. Mon cul se dilate lentement sous la pression. Ma vulve se détrempe de cyprine. Son mouvement s'accélère. Ses doigts vont maintenant par deux. L'excitation est à son comble. Je caresse brièvement mon clitoris et exulte en hurlant.

Sa main est sortie de mon cul. Un troisième puis un quatrième doigt s'installent dans mon vagin. Une main entière s'y glisse. Je me sens dilatée comme pour un accouchement. J'ai l'impression d'être une marionnette enfichée sur son montreur.
À chaque mouvement de mon amante, mon corps entier est projeté en avant et mes organes se distendent. Suis-je envahie jusque dans mon utérus ? Je ne sais ! Mais je sens encore un plaisir violent monter en moi. Je m'écartèle pour lui faciliter la tâche. Je ruisselle de cyprine. J'ai l'impression de l'accueillir toute entière, de la laisser pénétrer en moi, de me préparer à la faire disparaître dans mes organes. Je manifeste à nouveau mon bonheur en de terribles hurlements.

Nous restons ainsi un long moment, elle, à genoux, le bras entré entre mes cuisses ; moi, à quatre pattes, la tête au sol et les fesses en l'air. Sans se retirer de moi, elle se caresse discrètement l'entrejambe jusqu'à ce qu'un hoquet de plaisir ne la terrasse. Son bras qui se retire alors me laisse douloureusement dans une infinie vacuité. Je suis vide, désespérément vide ! Je m'effondre sur le sol sablonneux secouée de sanglots, les yeux embués de larmes. Je me blottis dans ses bras. Elle me caresse doucement la tête comme elle le ferait pour calmer le désespoir d'un . J'adore ce qu'elle m'a fait découvrir de moi-même et la déteste en même temps de n'avoir pas prolongé son ouvrage. Je n'avais jamais connu une telle jouissance !

Après un tel traitement j'avais besoin de me reposer autant que de laisser mes organes se rétracter. Ma dernière sensation de ce type remonte à des années et à l'accouchement de mon fils cadet. Tout mon bas-ventre est douloureux et mes cuisses sont encore endolories par les crampes. Mon sphincter anal reprend peu à peu sa place. Lorsque je me lève, je me déplace jambes écartées de façon assez bizarre. Quelques mouvements d'assouplissement plus tard, je suis en état de repartir. Seule ma culotte n'a pu être ré-enfilée sur mon entre jambe particulièrement irrité. Cela fait le plaisir de ma compagne qui, au gré du chemin, ne cesse de me trousser en m'enlaçant. J'ai remarqué qu'elle en tire une jouissance particulière lorsqu'elle peut m'exhiber devant des passants de rencontre.
Tantôt elle montre mes fesses, tantôt elle exhibe carrément mon sexe, comme pour montrer que je suis sa chose.

En fin de matinée, nous atteignons une élégante auberge en bord de rivière. Aussitôt les consommations apportées, elle étend sa jambe et glisse son pied sur ma chaise entre mes cuisses qu'elle m'oblige à ouvrir largement. Puis, de son gros orteil, elle caresse mon clitoris à un rythme soutenu au point que je commence rapidement à vibrer plaisir. Elle ralentit, accélère, ralentit à nouveau et me maintient ainsi au bord de l'orgasme. J'émets d'indécents bruits de gorge qui signalent mon manque de tenue aux tables voisines. Certains et certaines me fusillent du regard, d'autres me lancent un clin d'œil lubrique. Je n'ai plus aucune maîtrise sur mon corps. Je ne suis plus que la chose de cette jolie blonde encore inconnue quelques instants plus tôt.

Après cette courte halte, nous réempruntons le tunnel végétal pour revenir à notre point de départ. À mi-chemin, elle s'arrête, m'oblige à m'agenouiller et à la gratifier longuement d'un cunnilingus vaginal et clitoridien qui l'amène au plaisir. Puis, après avoir détrempé mes doigts dans sa bouche, elle se tourne, écarte ses larges fesses et m'impose de lui stimuler l'anus de ma langue. Son cul une fois dilaté, j'entre un, deux puis trois doigts que j'agite avec vigueur tandis qu'avec l'autre main je caresse à nouveau son clitoris. Je l'entends enfin émettre un long grognement de jouissance avant de s'effondrer fourbue.

Notre retour en ville se fera tendrement enlacées, serrées l'une contre l'autre, troussées, les fesses parfois à l'air au gré de mouvements maladroits, heureuses d'afficher notre inconvenante liaison. Mais à peine éloignées, nous avons vite compris la nature purement événementielle de ce qui venait de se passer et l'absence de tout véritable sentiment durable. D'âges trop différents, nous ne pouvions envisager de relation dans le temps. La ville est petite. Nous nous sommes à nouveau rencontrées avec plaisir, mais sans véritable désir de renouveler cette stimulante expérience. Par contre, j'avoue d'avoir parfois été jalouse de la voir en galante compagnie. J'ai aussi été, avec émotion, randonner à nouveau dans les tunnels végétaux pour m'y remémorer ces peu ordinaires sensations.

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