Premiers Jours D'Été
Seignosse. Sous les pins. Sous le soleil. Sous la tente.
Mais avant
Il y a toujours un avant !
Avant, il y a Liselotte.
Cest un joli prénom
non ?
Mais. Il y a toujours des « mais » : dès la maternelle, cest devenu Lolotte.
Et ça, cest moins drôle. De quoi en vouloir à ses parents ?
Mais non ! Liselotte a bon caractère. Elle rit de tout, tout le temps.
Et puis il y a lhérédité.
Sa mère était grande. Sa mère était rousse.
Lolotte est grande. Lolotte est rousse.
Sa mère est jolie. Alors Lolotte aussi.
Elle a de grands yeux bleus, un visage de poupée tâché de son sur les joues et le nez, sur la poitrine et sur les bras. Des tâches de rousseur partout sur sa peau jusque sur les cuisses.
Mesurer 1m86 à 14 ans, être rousse et être Lolotte pour tout le monde, cest pas un bon départ à la puberté, à lâge où les hormones font du corps des filles leur terrain de jeu.
Les garçons de son âge avaient au mieux les yeux à hauteur de ses seins, et pas un na eu le courage ou lenvie den profiter.
Les années passant, elle est restée Lolotte, la bonne copine rigolote, mais pas celle dont les garçons recherchent la compagnie.
Pourtant elle aurait bien voulu. Même un boutonneux, un petit. Un qui se serait allongé tout près delle, laurait embrassé dans le cou et aurait mis ses mains partout. Parce quelle avait des envies et des rêves de tendresse et damour, des envies aussi dun corps contre le sien.
Ce qui a tout changé ? Sa mère.
Elle voyait le matin dans la salle de bains sa Lolotte à la toilette et voyait sa taille et ses cuisses sépaissir, le pli au bas de son ventre se marquer.
Elle voyait aussi sa toison sépaissir, déborder du pli de laine et gagner sur les cuisses, et voyait la moue de sa fille quand elle lui proposait un rasoir.
Lolotte se voulait naturelle. Lolotte aimait bien prendre sur son ventre sa toison à plein poing dune main et serrer pendant que lautre lui faisait voir des étoiles.
Sa mère, donc. Elle avait 14 ans quand sa mère a eu lidée qui a tout changé : elle la inscrite dans un club de judo.
Et ça lui a plu tout de suite.
Elle allait au dojo deux soirs par semaine, elle y allait aussi le mercredi après-midi et le samedi.
Pour le judo lui-même ? Oui. Mais pas que.
Elle transpirait autant sur le tapis de course que sur le tatami, elle levait des haltères. En un an à peine elle a perdu les mauvaises graisses qui marbraient son ventre et ses fesses.
Elle ne ressemblera jamais pas aux filles anorexiques qui glacent les pages des magazines. Elle a des formes et des courbes, une abondance généreuse de santé.
Ce qui lui a plu en plus, cest que très vite cest avec des hommes quelle faisait des randoris. Des hommes à sa taille, des costauds qui la bousculaient. Elle a aimé cette rudesse des corps qui sempoignent, a aimé la douleur des muscles fatigués, les odeurs de vestiaires, liniment camphré et transpiration.
Au tout début, encombrée de son corps, elle attendait que le vestiaire se vide avant daller se changer.
Elle renonçait à la douche, inquiète et gênée de sexposer nue au milieu des filles de son âge et des jeunes femmes qui se pressaient en riant dans la grande salle commune.
Un an pour dépasser ses complexes. Grâce à sa mère, encore une fois, qui un jour est venue avec elle dans le vestiaire comme souvent dautres mères le font, rangeait son kimono dans son sac et la soutenait du regard en la poussant vers les douches enveloppée dune serviette et les joues cramoisies.
Un nouveau plaisir quelle a découvert. La chaleur des regards sur son corps nu.
Elle en depuis. Elle en a un peu honte, mais cest tellement bon !
Elle se réchauffe du regard des fillettes et de celui de filles de son âge, de celui de leurs mères. Elle aime les yeux qui se cachent pour se poser sur ses seins aux tétons fiers et dressés, sur le large triangle aux lèvres gonflées de son sexe dont la toison pourtant fournie ne cache rien.
Celles qui se cachent et la regarde à la dérobée. Celles qui plissent les yeux. Celles qui sourient. Celles qui rougissent et se mordent les lèvres. Elle aime tous ces regards sur elle et nest plus surprise de la tension qui lui noue le ventre.
Voilà. Vous connaissez Liselotte, que tout le monde appelle Lolotte.
Il y en a maintenant qui lappellent Lise, parfois « chérie » à mots murmurés : cest lété de ses 18 ans.
Vous ne savez pas tout delle et de sa vie davant, bien sûr, mais vous le découvrirez en son temps.
Seignosse.
Lété de ses 18 ans
Les Campéoles la plage des Casernes
Tu as de laprès-soleil, Camille ?
Mmm, jai ça. Tu veux que je ten mette dans le dos ? Viens
Camille et elle sont sorties en même temps de leurs cabines de douche respectives enveloppées toutes les deux dun paréo noué sous les seins et entrent ensemble dans un cabinet de toilette.
Tes brûlante
ça te fait mal ?
Leau chaude, cétait une !
Demain, tu te mets à lombre, daccord ?
A ce point ?
Ouais
Lise dénoue son paréo et se penche, dos tourné à Camille, appuyée des deux avant-bras sur le plateau du petit lavabo.
Camille étale doucement une crème blanche qui a du mal à pénétrer la peau rougie du dos de Lise, sagenouille et écarte ses jambes dun petit coup du dos de la main pour appliquer la crème sur ses jambes et ses cuisses.
Taurais mieux fait de mécouter.
Pour quoi ?
Ton maillot. Je tavais dit de pas en mettre. Tes bicolore. Tu ressembles au dau polonais. Et puis il est trop grand, ton maillot.
Cest vrai quon était tranquilles. Jai pas osé
demain
éh !
là aussi, cest rouge ?
un peu
Camille se redresse après un baiser sur les fesses, laisse un peu encore la main entre les jambes de Lise :
Elle glisse bien cette crème
Cest pas que la crème
Allez, tourne-toi !
Déjà ?
Camille masse le cou et les bras, le ventre de Lise qui sapproche et pose ses bras sur ses épaules :
Tu vas en mettre plein mon paréo !
Enlève-le
je te ferai du body-body
Elles sont restées longtemps dans la cabine.
Elle est bien, ta crème
Tu men remettras, demain ?
Julien est déjà rentré à leur tente quand elle reviennent à leur tour :
Vous avez été longues
tu peux me mettre de la crème dans le dos ?
Mais oui, mon chéri, bien sûr !
Il na pas compris, ni le coup dil complice échangé par Camille et Lise, ni pourquoi elles lentraînaient vers la chambre au fond de la tente
Avant
Camille et julien. Vous ne les connaissez pas encore
Camille est prof danglais. Elles se connaissent depuis bientôt six mois. Elles se croisaient dans les vestiaires du dojo. Camille regardait les entraînements, suivait parfois une mère de famille dans les vestiaires pour finir une discussion. Ses yeux étaient chauds. Elle ne se cachait pas pour la détailler toute entière, sattardait. Elle lui souriait après.
« Tu lui plais ». Les premiers mots que Camille lui ai dits.
Elle venait de finir la séance par un combat avec son entraîneur, comme à la fin de toutes les séances. Il lavait projeté dun ushimata imparable, sa spéciale, avait suivi au sol pour une immobilisation.
Il est plus grand, plus fort quelle, et contrairement aux autres hommes du club qui combattent avec elle, lui, ne retient pas ses mouvements, la pousse dans ses derniers retranchements, la prépare aux tournois.
Il avait vu sa grimace quand il lui avait écrasé un sein en tombant avec elle, avait senti sa hargne à tenter déchapper au bras qui se refermait derrière son cou.
Ils sétaient relâchés en même temps. Gestes assouplis, immobiles cramponnés lun à lautre.
Cest très long quelques secondes allongés bras et jambes mêlés.
Cest très long quelques secondes à se dévisager, aussi étonnés et surpris lun que lautre de la bise quil avait posé au coin de sa bouche.
Ils sétaient relevés et salués. Il était parti sans un mot, la laissant désemparée et seule au milieu du tatami.
Camille était là, juste au bord, lui souriait en se mordant la lèvre. Elle avait vu.
Camille, la compagne mince et brune de Julien, celui dont elle rêvait bien souvent, celui qui venait de lui donner ce baiser qui rougissait ses joues plus que leffort du combat.
Camille lavait rejointe dans le vestiaire, sétait assise sur le banc pendant quelle enlevait de ses doigts les sparadraps qui les maintenaient.
Camille a fouillé dans le sac de Lise et pris les ciseaux à bouts ronds. Elle a soulevé la jambe gauche de Lise et posé son pied gauche sur ses genoux pour découper lélastoplast autour de sa cheville fragile, la arraché dun coup sec.
Elle était toujours là, dans le vestiaire déserté, au retour de sa douche, lui a retiré la serviette des mains pour essuyer son dos.
Elle sest dressée sur la pointe des pieds pour lembrasser dans le cou, les mains légères sattardant sur ses hanches, et lui murmurer à loreille « Tu lui plais ».
Camille est restée assise sur le banc tout le temps quelle se rhabillait et rangeait son sac, a quitté le vestiaire devant elle sans un mot, après lui avoir pressé la main de ses doigts en souriant.
Lolotte avait eu du mal à sendormir ce soir-là. Les yeux noirs de Julien et la bise au coin de sa bouche, les grands yeux dorés de Camille qui lui souriaient et ses mains sur ses hanches.
Seignosse
Il fait chaud dans la chambre sous la tente où Camille entraîne Julien et le pousse sur les sacs de couchage en désordre. Lise tient ouvert le voile de nylon et regarde Camille sasseoir sur les cuisses de Julien, le repousser dune main sur le torse avant de sattaquer à son bermuda, le tirant vers ses cuisses des deux mains glissées sous la ceinture à la taille pendant quil proteste :
Cétait juste pour mon dos !
Tinquiète pas ! Elle est vraiment bien cette crème solaire, on a testé !
Dune main haut levée elle presse sur le flacon et dessine un grand « z » de crème blanche sur les pectoraux de Julien, de lautre tendue dans son dos elle invite des doigts Lise à les rejoindre sur les matelas de la chambre de toile où elle sassoit, jambes repliées sur le côté, croise un instant le regard de Julien avant quil ne se couvre les yeux de son bras, puis celui de Camille qui lui sourit en bousculant les jambes de Julien pour sinstaller à genou entre elles.
Camille penchée. Le torse dabord et le cou. Lents mouvements tournants des mains. Doigts ouverts. La taille et les hanches après. Un doigt retire une larme de crème perdue dans le nombril. Les mains suivent la ligne de poils noirs qui descend vers la verge couchée. Les collent à la peau brunie de soleil. Contournent et descendent sur les cuisses et les muscles qui roulent de lentes contractions. Remontent dans les aines et se glissent sous verge repoussée droite sur le ventre. Encore flasque. Le point plus rose tout en haut en partie masqué par la peau brune et plissée du prépuce.
Lise sécarte et sallonge, la joue sur les pectoraux, les mains jointes entre les genoux. Elle lève un instant les yeux vers Camille en mordant son sourire, revient vite au ballet des mains sur le ventre et les cuisses, sur la tâche sombre entre les jambes de Camille dont le paréo ouvert découvre le ventre. Elle est comme au spectacle, attentive aux mouvements des mains brillantes et grasses de crème, au ballet des doigts légers sur la peau, attentive comme à une leçon de caresses.
Mains à plat sur les cuisses, pouces écartés, tendus, qui remontent lentement, se rejoignent et soulèvent, entraînent très haut avec eux les testicules et tendent la peau lisse veinée de fines lignes rouges, restent là, un instant immobiles, puis appuient, petites pressions cadencées sur la ligne de la verge qui plonge entre les jambes, que devinent Lise aux pulsations rythmées du sexe couché droit sur le ventre.
Lise soulève ses épaules pour laisser le bras de Julien lenvelopper, sourit de la main qui étire son t-shirt et se pose sur ses reins.
Camille glisse ses doigts des deux mains entre le ventre et le sexe, les croisent ensemble et referme les mains en étui sur la verge, en parcourt la longueur en montant lentement, faisant gonfler le gland qui se dessine sous la peau, le libère enfin en descendant doucement doigts serrés, éclat rose luisant de crème, boursouflure plus sombre tout autour qui se ferme sur le fil de peau blanc de tension.
Les yeux de Lise suivent les lents va-et-vient des mains de Camille, se lèvent brièvement vers son visage concentré, sattarde plus longtemps sur le triangle noir entre les jambes quelle a ouvertes pour écarter plus largement les cuisses de Julien avec ses genoux, triangle ourlé au milieu de fines lignes roses et brillantes.
Elle sent dans son dos la main chaude de Julien bouger sur ses reins au rythme des mains de Camille, se crisper en même temps que sa respiration se bloque, pectoraux gonflés sous sa joue, quand Camille redresse la verge dune main aux doigts serrés en anneaux à sa racine. Du bout de lindex de lautre main, elle caresse la petite bouche rose au sommet, referme les doigts sur le gland, masse du pouce le fil de peau blanche, fait un anneau de son pouce et de son index pour caresser le gland rougi de lafflux de sang de petits mouvements rapides.
Camille prend son temps. Lise ressent sous sa joue les plaintes sourdes de dépit de Julien quand Camille interrompt un mouvement qui fait se tendre ses muscles et crisper ses abdos sur son ventre, les doigts quil a glissé sous la ceinture de son short se durcir tout en haut sur ses fesses.
Lise retire une main dentre ses genoux et la pose sur le ventre de Julien, lève les yeux vers Camille qui sourit de son geste, et hoche la tête, acquiesce à lintention de Lise, il est temps de libérer Julien.
Main à plat sur son ventre, Lise enferme la racine de la verge entre son index et son majeur, croche ses doigts autour des tendons durs dans les aines, pendant que Camille dresse la verge et la caresse de mouvements fermes et réguliers.
Lise retient un instant sa respiration en même temps que Julien en voyant lautre main de Camille bouger lentement, profondément enfoncée entre les jambes de Julien, et devine au rire de Camille quelle autre caresse elle lui prodigue.
Avant même le premier jet de sperme elle sait quil va jouir à la crispation des doigts sur ses fesses et serre plus fort ses doigts à la racine du sexe, sourit de son plaisir en regardant Camille et les jets épais retomber sur son bras.
Avant même les derniers soubresauts, Camille se relève et enjambe Julien, vient sempaler sur le sexe en ouvrant ses lèvres à deux doigts.
Julien tend le bras dont il sest caché les yeux tout le temps et attire Camille vers lui pour un baiser.
Ils restent ainsi longtemps sans bouger, la peau collante de transpiration dans la chaleur de la tente.
Je crois quune autre douche serait bienvenue
après, tu me mettras de la crème dans le dos ? Parce que cétait lidée au départ, non ?
Avant
Un mois. Un mois depuis cette bise et Julien lui semblait plus froid, plus distant.
Il y avait eu des occasions pourtant, quelle avait guettées, espérant un mot, un geste, et se traitant didiote en pleurant dans son lit.
Elle avait fêté son anniversaire un samedi soir avec les membres du club, il y avait eu la remise de sa ceinture noire. Rien. Froid. Les deux fois il lui avait juste serré lépaule dune main en évitant son regard.
Il avait 35 ans et elle 18. Il y avait Camille. Camille
Camille toujours la suivait dans les vestiaires, pliait son kimono, son t-shirt, sa culotte et sa brassière pendant quelle prenait sa douche, préparait ses affaires de rechange sur le banc et rangeait son sac. Sans un mot. Souvent, comme la première fois, elle lui prenait la serviette des mains pour lessuyer.
Un soir où il avait été particulièrement froid avec elle :
cétait dur aujourdhui
« Il » était dur aujourdhui.
Pourquoi ?
Parce quil a peur.
Peur de lui, peur de toi.
Camille avait laissé tomber la serviette au pied de Liselotte dans son dos et refermé ses bras autour de sa taille, le front appuyé contre les cheveux mouillés sur la nuque de Liselotte :
Il est comme ça. Il a du mal à parler. Tu le troubles et ça lui fait peur.
Mais jai rien fait
Je sais. Cest aussi un problème. Il te plaît pourtant, non ?
Mais
tu
Oui ? Je ?
Cest tout simple. Je te trouve très jolie moi aussi.
Liselotte sentait ses joues brûler. Des mots. De ce quils contenaient. Des bras autour de sa taille et leffleurement de la jupe de Camille dans son dos, des baisers quelle posait sur ses épaules, de sa nudité dans ses bras. Elle tremblait.
Elle était bien trop troublée pour résister quand Camille la retournée dans ses bras et a attiré sa bouche vers la sienne dune main derrière son cou pour un baiser léger sur ses lèvres. Cest sans réfléchir, presquen réflexe, quelle lui a rendu son baiser.
Camille balançait ses hanches de droite à gauche, balayant de sa jupe la toison hirsute de Liselotte sur son ventre :
Tu les coupes jamais ?
non
Camille sest reculée et a pris sur le banc le soutien-gorge de Liselotte quelle avait posé sur ses affaires de rechange :
Rhabille-toi, il doit nous attendre.
En riant, Camille caressait du dos dun doigt les poils roux sur le ventre pendant que Liselotte refermait des deux mains les agrafes dans son dos :
Jaime bien. Tes belle, tu sais ? Tu ten rends compte, au moins ?
Elle lui a tendu ses vêtements un à un, et a pris son sac sur lépaule pendant que Liselotte séchait ses cheveux et les peignait de ses doigts.
Ta mère vient te chercher ?
Elle travaille.
Tu veux manger avec nous ? Steacks hachés et pâtes à gogo, ça ira ? Julien est toujours affamé après lentraînement, pas toi ?
Seignosse
Camille efface sur le bras de Lise les traces de sperme et tend la serviette à Julien avant quil ne renfile son bermuda, et sort de la chambre, tend sa trousse de toilette à Lise avant daller chercher sur un fil tendu entre deux arbres leurs draps de bain.
Dans lallée qui mène aux douches, elle prend Lise par la taille. Elle est coutumière de ces gestes, ne se préoccupe pas du « quen dira-t-on ». Plus étonnant, Julien les ratt et prend sa main dans la sienne tout au long du chemin.
Julien prend une cabine, Camille pousse Lise dans une autre et la suit.
Elle vont sous leau ensemble et Camille savonne le dos de Lise en se tenant tout contre elle, les seins de Lise plaqués à sa poitrine au dessus des siens, le front contre sa joue.
Jai deviné ce que tu faisais, à la fin
Camille sécarte en riant :
Et ?
Je savais pas
les hommes
Tu sais ils sont faits comme nous, les hommes ! Mais ils aiment pas tous. Certains craignent de mettre en cause leur virilité, et dautres naiment pas, tout simplement, comme les femmes peuvent ne pas aimer.
et toi ?
Moi jadore ! Pas toujours, mais jaime. Tu y as jamais pensé ?
Lise hausse les épaules et rougit, lèvres pincées et le regard fuyant.
Je sais bien que tétais vierge, mais toute seule, jamais ? Eh ! Rougis pas comme ça ! moi aussi je me caresse, tu sais, même maintenant ! Cest pas parce quon vit avec un homme quon naime pas un plaisir pour soi, toute seule !
Camille se dresse sur la pointe des pieds et embrasse Lise en riant.
Ça te gêne ? Oh, chérie, on peut parler de ça tu sais ! Et puis le reste
Elle s approche et dune main dans le dos de Lise elle glisse un doigt tendu entre ses fesses en riant :
Alors ? Jamais ?
Lise recule en riant aussi et en contractant ses fesses :
Arrête ! Pas là
Des fois, un peu
Jy penserai !
Oh ! Si ma mère savait ça !
Ta mère est pas idiote, tu sais. Elle sait très bien ce qui se passe
et puis on a un peu parlé, toutes les deux.
Tu déconnes, là ?
Non.
Lise plisse les sourcils et baisse la tête :
Je lui ai rien dit
Tu devrais peut-être. Que ça vienne de toi.
Quest-ce que tu lui as dit ?
Que je voulais te mettre un doigt entre les fesses !
Arrête, déconnes pas, dis-moi !
Que tétais un peu amoureuse de Julien
Quon taimait bien
tous les deux !
Waouh
Tu sais que cétait pas si évident que ça que tu viennes en vacances avec nous, et puis jaime pas trop les non-dits
je crois quelle sen doutait, jen suis même sûre ! Elle est inquiète, cest normal
mais elle taime. Et cest quelquun de bien. Et
cest une très belle femme
Eh ! Oh !
Je rigole ! ça va, chérie, cétait une blague
Non ! tu vas me casser un truc ! tes trop forte pour moi, arrête ! tes une brute !
Lise tient les deux bras écartés de Camille contre la paroi de la cabine. Elle rient. Camille avance le cou pour embrasser Lise qui se tient à distance, la retourne entre ses bras et glisse une jambe entre les siennes, plonge une main entre les fesses de Camille qui se débat en riant aux éclats :
Non ! pas comme ça !
Lise relâche Camille quelle plaque dune main sur la paroi et secoue la tête, une main devant sa bouche :
Pardon !
Quoi ? Tarrête déjà ? Ben zut, ça commençait bien, pourtant !
Elle se rhabillent et retrouvent Julien qui les attend :
Cétait quoi se raffût ?
On a fait du bruit ? Ah ?
Tout le monde vous entendait
on peut savoir ce que vous fabriquiez ?
Nooon ! Cest un truc de filles, ça te regarde pas !
Avant
Elle les avait suivis, avait mangé chez eux. Ils sétaient retrouvés tous les trois devant lévier de la petite cuisine, Camille lavait, Julien et Lise essuyaient, coincés entre la table de cuisine et la fenêtre. Camille leur avait retiré les torchons des mains et passé les bras autour de leur taille à tous les deux :
Vous êtes deux nigauds. Un baiser cest trop ou trop peu. Vous pouvez pas rester comme ça à vous éviter.
Dune main dans le cou de Julien elle avait attiré sa bouche sur la sienne pour un baiser lèvres closes, puis avait fait de même avec Lise avant de les pousser lun vers lautre dune main dans le dos. Julien avait aux lèvres un sourire contraint et les yeux écarquillés de surprise et dhésitation, Lise baissait les yeux, les joues plus rouges que jamais.
Embrasse-la, imbécile ! Et si elle aime pas, elle te le dira !
Comme le temps lui avait paru long avant quil ne sapproche delle ! Dabord un contact furtif des lèvres sur les siennes, puis plus long, et sa main sur son bras, il sétait reculé un peu pour croiser son regard et avait pris son visage entre ses mains pour lembrasser vraiment, entrouvrant ses lèvres de sa langue et cherchant la sienne. Son tout premier baiser. Elle y avait pensé si souvent. Est-ce quelle saurait faire ? Quel goût ça aurait ? Elle plantait les doigts dune main dans le muscle de son bras, serrait de lautre main la main de Camille, elle tremblait, elle gémissait contre sa bouche et se dressait sur la pointe des pieds pour rester contre lui, pour que ça dure encore, et Camille riait de plaisir à côté deux, se retenant de retirer sa main de celle de Lise qui lui broyait les doigts.
Lise respirait vite, essoufflée, quand il a interrompu leur baiser, un sourire tremblé aux lèvres, et cest Camille quelle a brusquement pris dans ses bras en la serrant à l.
Ne dis rien ! Cétait bien !
tu veux rester ? ce soir ?
Elle hochait la tête avant de réfléchir, avant de savoir de ce que voulait dire « rester ce soir », et il lembrassait à nouveau en la serrant dans ses bras
Elle ne sest vraiment rendu-compte de ce qui allait arriver que dans le long couloir où Camille la guidait en lui tenant la main. Elle a pensé sarrêter, le temps dun éclair, un pas ralenti, et a poursuivi en plissant fort les yeux en suivant Camille. « Cest maintenant. Cest ce que je veux. »
Dans la chambre sombre, Camille lui tenait les deux mains et chuchotait :
Lise, ça va ? Tu dis « non » quand tu veux, daccord ? ça ne changera rien
ça va
Camille
cétait mon premier vrai baiser, tu sais
Oh
chérie ! alors
cest la première fois
cest ça ?
Lise hochait la tête et pressait les doigts de Camille dans ses mains :
dis
Tu restes ?
Tu veux ?
Oui ! Sil te plaît
il voudra ?
Il voudra ce que tu veux
oh, ma chérie
Camille a effacé une larme sur sa joue en aidant Julien qui les avait rejointes à déshabiller Lise, sest allongée près deux sur le lit dont elle avait ouvert les draps.
Julien embrassait Lise, Lise embrassait Camille, Julien caressait ses seins et son ventre.
Camille caressait la joue de Julien quand il sest allongé sur elle :
Tout doucement, mon chéri
attends
attends un peu
Dune main entre leur deux corps, elle a déposé du gel sur le sexe de Lise, sans sapercevoir que cétait bien inutile. Lise était prête.
Camille sest éloignée vers le pied du lit quand les jambes de Lise se sont refermées sur les cuisses de Julien. Elle a entendu le petit cri de Lise et a vu ses jambes se détendre et se crisper, a effacé un autre larme en entendant son profond soupir et a vu ses cuisses enfermer tout contre elle la taille de Julien, son bassin accompagner les mouvements de Julien.
Seignosse
Lise na pas mis de maillot le lendemain, indifférente au spectacle rouge et blanc quelle offrait. Elle est sagement restée à lombre du parasol sauf pour aller se baigner et se battre dans les vagues avec Camille et Julien.
Ils sont restés tard à la plage, la peau tiraillée de sel séché sur leurs peaux.
Il faudrait tant de mots encore pour dire comme ils sont beaux et sont heureux tous les trois
Ils saiment. Cest lété.
Cétait long ?
Jai pris mon temps.
Jaimerai tellement rester encore avec eux
Misa 09/2013
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