Troublant(E) (Épisode 2)

Penché sur son portable, Vincent cherchait une chambre d'hôtel pour un week-end avec Juliette. S'il n'avait pas donné de description détaillée dans son texte, il avait une idée assez précise de ce qu'il voulait comme écrin pour leur escapade. Une belle chambre, grande, un grand lit, des draps blancs épais, une moquette moelleuse, une salle de bain avec baignoire à remous. Autant de lieux où il pourrait faire l'amour ont Juliette, avec Juliette. S'il ne pouvait s'offrir un palace, il avait encore de quoi se permettre un grand hôtel. Depuis qu'il avait quitté Sophie, il n'avait pas de loyer, pas de frais extraordinaires, il continuait à travailler, son compte en banque grossissait raisonnablement pour qu'il puisse inviter Juliette dans un bel endroit.

Il trouva ce qu'il cherchait. Réserva une chambre pour un week-end en fonction des dates que lui avait données sa future maitresse. Décidez du jour, de l'heure, de ce que vous voulez, je me débrouillerais pour m'évader le temps qu'il faudra. Ne tardez pas trop. Je ne sais pas si je pourrais attendre longtemps, lui avait-elle dit. Il avait donc choisi un week-end pas trop lointain. Il envoya un mail avec les dates et l'adresse de l'hôtel qu'il avait retenu. En réponse Juliette lui envoya une photo d'elle nue accompagnée d'une simple phrase: bientôt à vous.


L'attente fut longue jusqu'à ce jour de mars qui devait voir Vincent et Juliette enfin se retrouver. L'hiver cédait déjà sa place au printemps. Le soleil perçait les nuages. Le froid se faisait moins piquant. Vincent prit un sac à dos dans lequel il glissa une chemise propre, des chaussettes, sa trousse de toilette et une boite de préservatif acheté la veille à la pharmacie. Cela lui rappela sa jeunesse. Tout, à part cette chambre d'hôtel qu'il n'aurait jamais pu se payer du temps de sa jeunesse, le ramenait presque vingt ans en arrière. L'excitation qui montait en lui. La fébrilité aussi. Et surtout Juliette, belle, jeune, lui rappelant tant ses premiers émois amoureux, ses premières expériences sexuelles.

Il avait passé des heures à regarder la photo qu'elle lui avait envoyée. Il en avait fait son fond d'écran. C'était elle qui l'accueillait à chaque fois qu'il se mettait à travailler, quand il surfait sur Internet. Il lui semblait qu'il connaissait son anatomie par cœur. En même temps il savait qu'il lui manquait l'essentiel. Cet essentiel qu'il attendait assis dans le fauteuil profond qui faisait face au lit.

Elle arriva peu de temps qu'il se soit installé. Elle frappa trois petits coups à la porte. Le cœur de Vincent se mit à battre à 100 à l'heure. Il se leva. Se dirigea vers la porte. Attendit un instant avant d'ouvrir. Histoire de reprendre son souffle. Puis, enfin, il baisa la poignée et tira la porte.

Juliette portait la même écharpe, le même manteau que la première fois qu'il l'avait vu. Il apprécia le geste. Elle entra, posa son sac à dos sur le sol. Retira son bonnet dévoilant sa crinière de feu. Vincent referma la porte. La regarda s'avancer vers le lit. Son écharpe glissa par terre, suivie de son manteau. Il la découvrit alors nue. Portant juste une paire de bottes de cuir. Elle se tourna vers lui. Un large sourire traversait son visage. Ses yeux verts pétillaient de malice. Elle s'assit sur le lit, croisa les jambes, l'invitation d'un petit tapotement sur la couette à la rejoindre.

Vincent ne put résister à pareille invite. Il s'avança vers Juliette. Elle lui prit la main. Le tira vers elle. Défit les boutons de sa chemise. Passa sa main sur son torse. Il se pencha vers elle, a la rencontre de ses lèvres. Elle les lui offrit. Il l'embrassa. Ce baiser lui rappela son adolescence. Les frissons dans le cou. Les papillons dans le ventre. Leurs langues se mêlèrent. Il la renversa sur le lit. Jeta sa chemise, déboutonna son pantalon, ôta son caleçon. Juliette prit dans sa main le sexe gonflé de désir de Vincent. Elle le caressa.puis le guida vers son antre. Il s'y glissa en douceur. Elle l'accueillit avec joie. Ils firent l'amour alors qu'ils n'avaient pas échangé un seul mot.