Sauvetage 1/2
- Allô Lætitia,
- Tiens Patrick, un revenant.
- Oui mais, Patrick PP06, ne confonds pas. Maintenant tous les garçons sappellent Patrick.
- Mais non, je ne confonds pas, tu es unique (un peu de brosse à reluire ne nuit pas). Alors que veux-tu ?
- Nayant de nouvelles de toi que par HDS, jai pris mon téléphone.
- Je te vois venir
Tu veux remettre ça.
- Avec toi, toujours prêt.
- Eh là ! Temballes pas.
- Une nouvelle histoire écrite à deux mains, une belle histoire damour,
- Ok, mais plus damour en maison de retraite comme tu nous l'as raconté il y a quelque temps, laissons Louise et Daniel * vivre tranquillement.
- Daccord, cette fois cest toi qui publies
Imagines un beau couple, la trentaine, Claire et Laurent, mariés depuis 2 ans, ou 3 si tu préfères. Belle situation. Ils sont beaux, ils sont heureux, ils ont des projets pour agrandir leur famille.
- Bof, ça ne fait pas une histoire. Tu commences par la fin, le happy end comme tu aimes. Jespère que tu as prévu quelques drames
Tiens une idée. Claire attend un bébé, bonheur parfait. Laurent doit partir deux jours pour son travail. Son avion sécrase, aucun survivant. Sous le choc, elle fait une fausse couche. On retrouve la jeune veuve au cimetière en pleurs. Le lendemain, elle se suicide sur la tombe de son mari et du bébé
Cest pas un beau drame ça ? Je me vois lécrire au second degré, avec plein de petites vannes. Tiens le croque-mort, on pourrait lappeler Soihyeur, prénom Adolfo bien sûr. Super non ?
- Eh ! Ten fais pas un peu trop là ?
- Oh là là, chochotte va ! Plus sentimental alors. Laurent est un chaud lapin, au boulot il saute sur toutes les femmes quil croise, les jeunes stagiaires, même la vieille comptable. Une belle scène de sodomie sur la photocopieuse. Cest bon ça.
- Ben ??? Jvoyais pas ça comme ça.
- Alors, un truc dans lair du temps. Claire est nymphomane, elle se tape régulièrement le voisin, un grand black avec une queue démesurée.
- Dis Lætitia, taurais pas fumé ce matin ?
- Rabat-joie, tes pas drôle
Alors Patrick, cest quoi ton idée ?
- Écoute.
* Le récit « Louise et Daniel » a été publié par PP06, en décembre 2020.
---oOo---
Aaaaah
Ouiiii
Le cri de jouissance de Claire résonne dans la chambre dhôtel.
Elle lâche les draps qu'elle serrait à s'en faire blanchir les articulations de la main, et enlève lautre bras passé autour du cou de son amant.
Il est encore sur elle, se retire et sallonge à ses côtés. Se sentant libérée, instinctivement Claire resserre les jambes.
Lesprit ailleurs, elle expire bruyamment l'air encore dans ses poumons Ses muscles se relâchent. Progressivement son souffle prend un rythme plus normal. Elle rouvre les yeux.
Claire vient davoir un orgasme, comme elle nen a pas eu depuis si longtemps. Que cétait bon !
Toujours à côté delle, content de lui, il retire négligemment son préservatif.
« Un peu tue lamour ce truc », se dit-elle.
- C'était bien ? lui demande-t-il d'un ton satisfait.
- Oui bien sûr.
- On se revoit quand ?
- Je ne sais pas, cest compliqué.
- Tu en as envie au moins ?
- Oui
enfin, je ne sais pas.
Sous la douche, dans la salle deau de la chambre, pourquoi ne se sent-elle pas à l'aise ? Oui cétait bon, très bon même, mais elle est soucieuse.
Cest la première fois quelle couche avec un autre homme depuis son mariage. Enfin quasiment la première fois. Les fois précédentes, ce nétait pas pareil. Ses sentiments sont partagés. Elle a aimé, mais elle a un peu honte, surtout.
Il y a encore un mois, jamais elle naurait pensé se retrouver ici, dans cet hôtel avec cet homme, dans cette situation.
Elle se rhabille au milieu de ses pensées.
Pendant quelle met son manteau, son amant s'approche, veut lembrasser. Elle détourne le visage, il l'embrasse sur la joue :
- A bientôt donc
Claire ?
- Je ne sais pas
- Tu me contactes ou je te contacte ?
- On verra
La honte lorsquelle a traversé le hall de réception de lhôtel. Elle a senti le regard du réceptionniste la transpercer. « Il sait ce que je viens de faire » se dit-elle.
Cest rouge comme une pivoine quelle a pressé le pas pour regagner sa voiture garée une rue plus loin. Même les passants, elle a limpression quils lont tous vue sortir de cet hôtel, quils savent pourquoi elle était là. Elle a limpression quils la jugent, quils vont la montrer du doigt.
« Pourvu que personne ne me reconnaisse ».
Une fois assise dans sa voiture, elle reprend son souffle.
« Quest-ce que jai fait ?
Pourquoi jai accepté de le voir ? Oui, c'était bien. Mais est-ce que ça en valait la peine ? Parce que tu as trompé ton mari là, ma grande. Oh mais la honte ! Là jai trop honte.
Bon, cest lui qui ma relancée. J'aurais dû balancer son message. Pourquoi avoir accepté de le revoir bon sang. Juste pour discuter, quil a dit. Je ne vais pas me cacher derrière mon petit doigt, je savais pertinemment ce qui allait se passer en acceptant ce rendez-vous. Est-ce qu'au fond de moi je l'espérais ? Juste boire un verre, cest ça ! Cest lamentable. Quelle conne ! »
Elle essuie une larme qui coule sur sa joue :
« Non, mais, quelle honte ! D'accord, la dernière fois, il ma fait jouir, mais ça navait rien à voir. Là, cest bien pire. Qu'est-ce que j'ai fait ? Je ne suis pas une bête bordel, j'aurais dû passer à autre chose.
Jai trompé Laurent. Pour une heure de baise, jai trompé celui que jaime, à qui jai juré fidélité, celui qui m'aime. Après ce que nous avons vécu. Comment est-ce que je vais pouvoir me pardonner ça.
Ce qui est sûr, cest que lautre là, il pourra toujours essayer, je ne le vois plus, plus jamais.
Laurent ne doit rien savoir. Ma trahison lui ferait trop mal. Parce que c'est bel et bien une trahison, il faut appeler un chat un chat. Une trahison et une belle. Aucune excuse ! Jespère que lautre saura rester discret. Dans quoi je me suis fourrée.
Comment je vais faire pour regarder Laurent en face ? Il y a une demi-heure, javais le sexe de l'autre en moi, et dans la bouche.
Dans quoi je me suis embarquée. Même si je ne le revois plus jamais, je vais devoir mentir à mon mari, enchaîner les mensonges.
Je me dégoûte ».
Claire a démarré sa voiture, elle rentre lentement chez eux. Devant le garage, elle se gare juste derrière la voiture de Laurent.
Avant de descendre, dernier regard dans le rétroviseur, pour vérifier que ses yeux ne sont pas trop rouges après les larmes qui ont coulé.
- Cest toi ma chérie, tu es rentrée ?
- Oui, je suis là.
Claire vient derrière Laurent assis sur le canapé et dépose un baiser sur sa joue.
- Bien travaillé ma puce ? Pas trop dure ta journée. Pas drôle le lundi
- Non, ça va. Je vais prendre une douche. Après on mangera. Je t'aime.
- Moi aussi je taime.
---oOo---
Je suis gelé, je naurais pas cru quelle soit si froide. Et ces vêtements qui mempêchent de nager correctement.
Où sont-ils ? Je les ai pourtant vus tomber depuis le petit pont, le courant aurait dû
Ah ! je vois un pied, ou plutôt un talon qui dépasse. Vite, je le tire. Il doit avoir quel âge, cinq ans tout au plus. Mais sa sur où est-elle ?
Juste le temps de le déposer sur la berge dans les bras des promeneurs de ce matin ensoleillé. Jy retourne. Décidément elle est froide, jai les bras engourdis.
La chance me sourit, une longue chevelure blonde essaie de se maintenir hors de leau.
En une seconde, je revois Claire, le sourire de Claire, une maison, cest dimanche, petit jogging ce matin, et ces deux s qui jouent sur le pont. Attention, non ! Un réflexe, je plonge.
Où suis-je ? Jouvre les yeux.
- Monsieur, il se réveille.
Le sourire de Claire est toujours là, des larmes plein les yeux :
- Laurent, tu mas fait peur.
- Les s ?
- Ils vont bien, rassures toi.
Alerté par linfirmière, un interne arrive :
- On vous garde deux jours en observation. Vous avez perdu connaissance et fait une hypothermie. Ça va aller, mais il peut toujours y avoir des effets secondaires.
- Quel genre deffets ?
- Rien de grave. A votre âge, sportif comme vous lêtes, vous allez vous remettre rapidement.
Je ne sens plus mon corps, jai froid, je grelotte, jai mal partout. Je referme les yeux tenant la main de Claire.
Le soir, à la télé régionale, passe un reportage sur le sauvetage de deux s. Une vidéo prise avec un téléphone par un spectateur, les images sautent. On voit la tête dun homme avec une petite fille blonde qui senfonce dans les flots, et un bateau qui arrive.
Le journaliste parle dun héros inconnu qui au péril de sa vie
Bla Bla Bla. Claire me serre dans ses bras
La porte souvre brusquement, sur le trio dinfirmières qui ont suivi les infos dans leur bureau et viennent me féliciter en riant. Ça me réchauffe le cur.
Il a bien fallu deux jours pour que je sois enfin sur pied. Je commençais à en avoir assez de cet univers blanc, malgré le sourire des infirmières qui passaient voir si tout allait bien. Oui, je vais bien.
Tandis que Claire remplit les papiers de sortie, on frappe à ma porte.
Une dame que je ne connais pas entre, accompagnée de deux charmants bambins, une petite fille une boîte de chocolats à la main et un garçon un peu plus jeune.
Pas besoin de présentation, je reconnais la longue chevelure blonde. Les larmes me montent aux yeux. La dame me sourit :
- Comment vous exprimer ma reconnaissance.
La petite fille sapproche timidement avec son frère coller à elle. Elle me tend son paquet, et me claque une énorme bise sur la joue.
Je souris bêtement en entendant une petite voix :
- Merci monsieur.
Leurs sourires
Cest la meilleure des récompenses.
Comprenant ma gêne, Claire dit en me serrant la main :
- Laurent est très gourmand, vous aviez deviné ?
Jarrive difficilement à articuler un « merci les s ».
Claire les raccompagne dans le couloir. Elle parle avec la maman, elle doit sûrement lui dire que je suis encore sous le choc. Je les vois se serrer dans les bras.
Claire rentre dans la chambre tout sourire :
- Mon héros au cur tendre. Tu men donnes un ? me dit-elle en ouvrant la boîte de chocolat.
Et elle me glisse à loreille, avec un grand sourire :
- Ce soir, on va en faire daussi beaux.
En partant, Claire discute quelques minutes avec le médecin, dernières consignes. Je ne remarque pas son sourire crispé en montant dans la voiture.
---oOo---
Je suis dans la salle d'attente de cette psy. Elle m'a été conseillée par mon médecin. Qu'est-ce que je fous là ?
La salle est pleine.
Quand je suis arrivé, il n'y avait plus qu'une seule chaise de libre. Je l'ai prise.
Depuis j'attends.
Il est 10h30 et j'avais rendez-vous à 10 heures, et il y a encore une personne avant moi.
Je voyais ça plus feutré comme ambiance. On se croirait vraiment chez un généraliste pendant une épidémie de gastro.
Je suis mal à l'aise parmi ces patients qui attendent. Ce n'est pas ma place ici. J'ai un caractère fort, une personnalité marquée. Jamais je n'aurais cru avoir besoin de venir ici un jour.
La psy a appelé la personne avant moi. La prochaine fois, c'est mon tour.
Je n'ose pas observer les autres personnes assises autour de moi.
Les regarder, les scruter, chercher à décrypter leurs soucis me fait peur. C'est un peu comme un miroir en fait. Trop peur de voir dans leurs regards mes propres difficultés.
Trop peur aussi de lire sur leurs visages, les stigmates des problèmes qui les minent.
Trop peur surtout de les surprendre et de croiser leurs regards qui chercheraient à décrypter le mien de problème.
J'ai trop honte de ce qui m'arrive. Je n'ai pas envie de le partager. Enfin, pas avec eux du moins.
Faute de mieux, je fixe la porte qui mène au cabinet. On entend vaguement des voix derrière. La porte est suffisamment épaisse pour qu'on ne comprenne pas ce qui s'y dit. Notre intimité est respectée.
Derrière cette porte est en train de se régler le cas de la grosse dame qui était juste avant moi.
Pour la énième fois, je regarde ma montre : 10h50.
Je ne m'impatiente pas, je m'attendais à attendre, comme toujours chez un médecin.
Du coin de l'il, je vois le sexagénaire assis en face de moi. Il regarde sa montre lui aussi.
Et cette femme à l'air triste, quel âge peut-elle avoir ? Elle est jeune. Je remarque la cicatrice d'une entaille à son poignet. Je détourne le regard pris dans un élan de pudeur. Je n'ai pas envie de violer son intimité.
Cette salle d'attente, c'est le cri silencieux d'une société qui va très mal, voilà ce je me dis quand Chloé Antoine, la psy, mappelle :
- Vous me suivez Monsieur Mattéi, me dit-elle avec un sourire avenant sur son visage.
Chloé Antoine est une grande fille d'une trentaine d'années. Elle a des cheveux noirs, coupés très courts. Mignonne ! Très mignonne même, me dis-je en la suivant dans le couloir menant à son cabinet.
J'ai le regard fixé sur ses fesses, serrées dans une petite jupe courte écossaise qui virevolte légèrement. Le tout balance au rythme des mouvements de ses hanches.
Cette psy me plaît finalement. J'ai l'impression d'être ailleurs que dans un cabinet de psy. Je me détends. Cette fille, cest toujours mieux quun vieux barbu pédant. Avec elle, je crois que ça va coller, que je vais pouvoir m'exprimer.
Elle m'a invité à m'asseoir dans un profond fauteuil club en cuir. Elle fait de même en face de moi, dans le même fauteuil.
Mes yeux s'arrêtent sur ses cuisses, qu'elle croise et sur sa jupe qui remonte. Je détourne aussitôt le regard :
- Monsieur Mattéi, comment vous sentez-vous ?
Sa voix est douce, presque chantante.
- Ça va, comme tout le monde, je supporte ma vie. Pas rose tous les jours, mais il y a pire.
- Lorsque nous nous sommes parlé au téléphone, pour la prise de ce premier rendez-vous, je vous ai demandé d'écrire votre histoire, afin de faire votre connaissance.
- Je pensais que les psys faisaient parler leurs patients, vous me faites écrire vous ?
- Rassurez-vous, nous allons parler aussi, beaucoup parler même. La première fois, on exprime mieux ses sentiments par écrit que lors d'un entretien plus formel. Racontez-moi votre histoire, comme vous lavez vécue me dit-elle avec un petit sourire.
- Jai juste écrit quelques lignes lui dis-je en montrant les feuillets que je sors de ma poche.
- Pourriez-vous m'en faire la lecture ?
- Je veux bien essayer, mais je vous préviens, je ne suis pas écrivain.
- Cest votre histoire, ce sont vos mots que je veux entendre.
-
- Si vous avez besoin de faire une pause, dites-le-moi.
Je vais commencer ma lecture
Elle minterrompt d'un geste de la main :
- Excusez-moi, avez-vous donné un titre à votre histoire ?
- Oui, « Sauvetage ».
- Daccord. Je vous écoute
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Au retour de lhôpital, Laurent est assis à côté de moi dans la voiture. Il a lair heureux de rentrer à la maison. Je suppose qu'il repense aux deux s qui sans lui ne seraient sûrement plus là
Il peut être fier, en tout cas moi je suis fière de lui.
Mais aujourdhui, jai encore dans la tête ce que vient de me confier le médecin. Comment le dire à Laurent, comment lui dire sans le froisser, il a lair encore si fragile.
Après avoir pris en tête à tête le petit repas que javais préparé, fatigué il a voulu se coucher rapidement. Cest presque en sexcusant quil ma dit :
- Je ne suis pas en forme ma chérie, après une bonne nuit ça ira mieux. Demain matin, tu ne perds rien pour attendre.
Et avec un sourire complice, il ma embrassé tendrement.
Ce sont ses mains qui mont réveillée. Il était câlin, prévenant. Je lai laissé parcourir tout mon corps. Mes seins, mon ventre appelaient ses caresses. Je lembrassais avec fougue
J'espérais que le médecin se soit trompé, mais j'ai dû me rendre à lévidence, il ne bandait pas.
Lui aussi, bien sûr, sen est vite aperçu
Un moment interdit, il sest arrêté net, sest retourné sans rien me dire.
Jai compris son désarroi, frappé dans son honneur de mâle. Je me suis collée à lui, espérant encore un miracle.
Alors, je me suis lancée. Lui parlant à loreille, je lui ai expliqué ce que le médecin mavait dit avant de sortir de lhôpital. Quil pourrait avoir des problèmes dérection, il avait décelé un blocage.
Il sursauta :
- Un blocage ? comment ça.
Je lui ai parlé en cherchant mes mots, lentement, en essayant de ne pas trop le brusquer :
- Après ton séjour dans leau, tu as été victime dhypothermie, une forme grave daprès le médecin. Ce type de pathologie provoque un blocage technique qui peut déboucher sur un blocage neurologique.
- Mais ?... Cest irréversible ? Pourquoi ne pas me lavoir dit tout de suite ?
Il avait lair affolé. Je lai rassuré comme jai pu. Il faudra quil prenne contact avec notre médecin qui lui donnera un traitement.
Dans un souffle il ma murmuré :
- Quallons-nous devenir si je ne suis plus un homme ? Tu ne voudras plus de moi.
Je le serre fort dans mes bras. Mon chéri, non
Je lui ai pris les mains, je les ai posées sur mes seins et sur mon ventre :
- Jaime tes caresses, narrêtes pas.
Dans les jours qui ont suivi, je faisais tout pour lui donner des idées. Je prenais ma douche face à lui, en me savonnant langoureusement. Moi qui ne pouvais pas dormir sans pyjama, jai pris lhabitude de dormir nue, me serrant contre lui, espérant quau matin
Que pouvais-je faire dautre ?
Il faisait tout pour me satisfaire. Il me massait longuement, partout. Que cétait bon ! Il me faisait jouir, avec ses mains, avec sa bouche, évitant tout contact de son sexe pouvant me rappeler ce quil appelait son handicap.
Jétais pleinement comblée par ses caresses. Lui létait-il ? Jai du mal à le croire.
Parfois, le soir, il senfermait dans son bureau, je nosais pas le déranger. Voulait-il comprendre ce qui lui arrivait ? Regardait-il des films porno ? Recherchait-il de nouvelles caresses. Peut-être, ou tout simplement ne voulait-il pas me voir.
Une fois, je lai entendu pleurer. Jétais malheureuse pour lui.
Un dimanche, nous promenant dans un parc, deux s sont passés en courant :
- Bonjour msieur.
Je ne les avais pas reconnus. Mais Laurent a suivi du regard la longue chevelure blonde. Il avait lair triste, que se passait-il dans sa tête ?
Leur maman qui suivait nous a salués, nous avons bavardé quelques minutes. Elle était contente que Laurent soit sorti de lhôpital, et en pleine santé. Elle nous a à nouveau remerciés. Laurent n'a rien dit. C'est moi qui ai répondu, « tout va bien maintenant, merci ».
Mais après, j'ai bien senti quil était songeur, morose même.
Son médecin lui a conseillé daller voir un psychiatre spécialisé dans ce genre de problème. Après avoir longuement hésité, il sest décidé. Il y va toutes les semaines. Il ne men parle pas vraiment, mais je ne vois aucun changement. Pourvu quil ne se démotive pas.
Un jour, je ne sais pas comment ni pourquoi, cétait dans le métro, il y avait du monde. Comme dhabitude, je regardais les autres voyageurs, sans les voir.
Et là, nos yeux se sont croisés, avec cet homme, quavait-il de plus ? Si je me souviens, il me regardait. Un peu flattée jai baissé les yeux.
Cest à ce moment-là, enfin je crois, que jai ressenti comme un grand vide, un grand vide entre les jambes.
Jy ai pensé toute la journée.
Le soir en prenant ma douche, je me suis caressée pour faire baisser la tension qui me tenaillait. Ce nétait pas suffisant, je ny arrivais pas. Jai pris la brosse à cheveux, enfin le manche
leffet a été immédiat. Jai failli crier, me mordant les lèvres pour ne pas alerter Laurent.
Sans savoir comment, je me suis retrouvée recroquevillée par terre, essoufflée, repue, et jose dire heureuse.
Touchant mon ventre, la terreur ma envahi. Pourrons-nous avoir un un jour ?
Jai eu honte à cette idée. Mon chéri, ce nest pas ta faute. Jai tellement envie que tu guérisses, je ferais tout pour taider
Je ne sais pas quoi
Mais je ferais tout
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Cela fait plusieurs mois que je vais régulièrement voir la psy, aucune amélioration. Claire ne dit rien, je devine quelle subit en silence. Mais jai peur quelle ne se lasse. Elle dit maimer, mais quest-ce que je lui apporte ? Elle veut des s, nous en avions souvent parlé. Elle ne va pas finir sa vie avec un homme qui nest plus un homme.
- Pensez-vous que je vais guérir un jour ?
- Bien sûr voyons.
- Vous me dites ça, mais
- Allons, allons. Vous nallez pas baisser les bras.
- Mais, pourquoi, pourquoi ? Jaime ma femme, elle est belle, jai envie delle, jai envie de lui donner du plaisir. Je deviens fou, que se passe-t-il dans ma tête ?
- Laissez-moi vous expliquer. « Jai une érection, donc jexiste » ! Cest ainsi que bon nombre dhommes voient les choses. Cest au plus profond, pardonnez-moi lexpression, de linconscient collectif. Pas étonnant que cela provoque un sentiment de panique.
- Jai tellement envie dy arriver.
- Le problème nest pas là. Vous ressentez du désir, cest certain. Cest le décalage entre désir et érection qui a fait émerger le doute chez vous. Votre problème au départ était neurologique. Il sest transformé en problème psychologique. Vous appréhendez, vous avez peur, vous vous bloquez. Vous ny arrivez pas. Cest la spirale infernale.
- Quest-ce quon peut faire ? Il faut que jen sorte.
- Il y a de multiples traitements selon le degré de gravité. A commencer par les petites pilules bleues. Dans votre cas, cest inutile. Il faut juste que vous puissiez vous débloquer. Et là, il ny a que vous qui avez la clé.
Ça mine la vie des hommes, de leur partenaire, il y a une peur den parler, une honte même.
Le mécanisme de lérection est orchestré par le cerveau. Une érection est le résultat direct des signaux dexcitation envoyés par le cerveau. Vos troubles neurologiques empêchaient l'envoi de ces signaux. Ça, ça semble réglé.
Dorénavant, vous ressentez de lenvie, mais vous navez pas dérection. Le cerveau envoie ses pulsions, votre envie, votre excitation, votre pénis ne les reçoit pas. Il faut juste faire sauter le blocage psychologique, afin que les pulsions arrivent à votre pénis.
Le pénis devient phallus uniquement lorsquil reçoit ces injonctions de la part du cerveau, via des circuits nerveux.
-
- Dit comme ça, ce nest pas très sexy, jen conviens, dit-elle avec un léger sourire, mais cest bel et bien comme ça que ça fonctionne.
Le circuit que je viens de vous décrire est très sensible au stress et à lanxiété.
- Et vous avez une idée pour débloquer la situation, ce fameux déclic. Comment ?
- Je vais vous poser une question, répondez-moi franchement.
- Je vais essayer.
- Me trouvez-vous désirable ?
Elle ne va pas me faire le coup de la séduction pour me faire bander tout de même !
- Jai surpris plusieurs fois votre regard sur mes formes Laurent, me trouvez-vous désirable ?
- Euh
oui bien entendu, vous êtes très belle.
- Ressentez-vous un stimulus sexuel en me regardant
- Cest gênant
- Bien entendu que cest gênant, mais allez-y libérez-vous. Je suis consciente que les hommes nont pas une érection dès quils voient une femme qui leur plaît, mais ils ressentent ce fameux stimulus. Lavez-vous, ce picotement derrière le crâne ?
- Oui, je lai.
- Donc tout va bien pour vous. Il faut juste faire sauter le verrou qui bloque encore le bon fonctionnement de votre cerveau.
- Comment ?
- Ce qui vous bloque, ce nest pas vous. Cest le fait que votre épouse ne ressente plus de plaisir avec vous. Vous vous sentez coupable de ça. Pour vous, cest de votre faute. Elle est la personne qui compte le plus pour vous, vous lavez toujours satisfaite et là, vous ny arrivez plus. Vous avez peur aussi. Peur quelle vous délaisse, peur même quelle vous quitte. Cest ça qui vous bloque, rien dautre.
- Oui, vous avez sûrement raison Mademoiselle Antoine.
- Appelez-moi Chloé, la confiance entre une théute et son patient est indispensable, lusage des prénoms est important. Et puis nous nous connaissons bien maintenant, après une dizaine de séances.
- Daccord Chloé.
- Le problème ce nest pas vous finalement, cest votre épouse. Enfin pas elle directement bien sûr. Limage que vous-même que vous pensez lui renvoyer, la peur de la décevoir. Cest ça qui vous bloque. Pour faire sauter notre fameux verrou, il faudrait un électrochoc.
- Comment ça ?
- Tout dabord une question. Comment votre femme réagit-elle ?
- Vous voulez dire, au fait que je ne peux plus la pénétrer ? Certainement pas très bien.
- Mais encore ? Elle a des orgasmes ?
- Oui, je la caresse pour. Elle ne me reproche rien, mais je vois bien quil lui manque quelque chose.
- Pour résumer. Elle vous aime, ne vous reproche pas votre état, mais elle est frustrée sexuellement, en tant que femme. Vous vous sentez responsable de sa frustration, cest ce qui vous bloque.
- Oui, sûrement
On peut résumer comme ça.
- Comme nous lavons vu tout à lheure, quand vous voyez une belle femme, ou si vous regardez un film porno, vous sentez bien quelque chose, mais votre pénis ne répond pas à votre volonté. Pire, vous avez peur de ne pas donner à votre épouse le plaisir quelle est en droit dattendre de son mari.
- Cest ça oui. Que pouvons-nous faire ?
- Il y a bien une solution, radicale. Pas simple.
- Je suis prêt à tout pour satisfaire Claire. Nous nous aimons, nous voulons avoir des s, mais dans mon état. Dites-moi.
- Cela risque de vous choquer, mais aux grands maux les grands remèdes
Présenter un homme à votre femme qui lui fera lamour en votre présence. Vous l'embrasserez, la caresserez. Elle jouira, comme si cétait vous qui la pénétriez.
- Quoi ?
- Laissez-moi terminer. Elle vous en sera reconnaissante, vous prendrez de lassurance sachant que grâce à vous elle est pleinement satisfaite, et petit à petit vous guérirez. Vous reprendrez la place qui vous revient.
- Je ne pourrais jamais. Elle ne voudra pas prendre un amant. Que va-t-elle penser de moi ?
- Ce ne sera pas un amant bien sûr, disons un substitut. A vous de le lui expliquer comme je vous lai expliqué.
- Mais, si je ne guéris pas ?
- Ce serait très étonnant. Je ne vous ai pas tout dit. Le choc, cest pour vous. Un choc émotionnel. Comme dans un film porno, vous serez aux premières loges pour voir un homme caresser votre femme, lembrasser, peut-être voudra-t-elle le sucer, vous le verrez la pénétrer
cette vision devrait déclencher lérection que vous désirez tous les deux.
- Vous croyez. Voir ma femme
Non, ce nest pas ça qui va me faire bander, bien au contraire.
- Vous ne seriez pas le premier. Réfléchissez-y. Parlez-lui en. Et prenez tranquillement votre décision ensemble. Sachez bien que cest théutique.
- Merci. Je ne sais pas, si
.
- Courage !
---oOo---
A son retour, Claire voit au premier coup dil que Laurent est perturbé :
- Quelque chose ne va pas mon chéri ?
- Non non, tout va bien.
- Des soucis ?
- Non ma chérie, rassures-toi tout va bien.
Comment lui dire ? Il nosera jamais.
- Tu ne devais pas aller voir ta psy aujourdhui ?
- Oui comme toutes les semaines. Justement, elle ma dit
- Non, ne me dis pas que pour elle, tu ne guériras jamais. Non, cest pas ça, dis.
- Au contraire, elle ma proposé une sorte de traitement qui devrait, selon elle, résoudre tous nos problèmes.
- Mais cest merveilleux. On voit enfin le bout du tunnel. Alors, cest quoi son traitement.
Prenant une grande respiration, Laurent se lance, dune traite, rapidement. Il ne veut pas que Claire linterrompe. Cest assez difficile comme ça. Il tourne un peu autour du pot, mais enfin cest dit. Sattendant à une réaction vive de sa part, il se souvient des mots de Chloé pour le convaincre :
-
Tu sais, cest uniquement théutique.
La réaction de Claire ne se fait pas attendre :
- Non, mais cest nimporte quoi ! Tu imagines ? Tu mimagines
Avec un homme, devant toi
Je ne pourrais jamais
Laurent sattendait bien sûr à un refus, le contraire laurait même choqué :
- Juste pour essayer
- Je taime, le faire avec un autre et devant toi, cest au-dessus de mes forces.
- Je taime moi aussi. Jai honte de te demander ça, crois-moi, mais
- Je ne suis pas puritaine, mais une autre personne au sein de notre couple, cest non. Désolée. Je ne peux pas, je ne pourrais jamais.
Fin de non-recevoir. Finalement Laurent est rassuré. Il décide den rester là, cétait une mauvaise idée.
Le surlendemain, une fois de plus comme à chaque fois ces dernières semaines, Laurent a fait jouir Claire en la caressant avec ses doigts et sa bouche.
Comme dhabitude, elle la embrassé tendrement. Comme dhabitude, il a vu dans son regard les sentiments opposés qui laniment, lamour quelle lui porte, bien sûr, mais aussi la frustration quelle ressent.
Même sil a compris que Claire y est opposée, il se décide à aborder le sujet qui le taraude depuis sa visite au cabinet de Chloé Antoine :
- Si je te vois avec un autre, parce que je serais là ment, peut-être que je me sentirais moins déçu de te voir prendre le plaisir que je ne suis pas capable de tapporter.
- Mais tu mapportes du plaisir, mon chéri, à chaque fois. A linstant encore, jai eu un orgasme, grâce à toi.
- Tu as eu un orgasme, oui, mais as-tu pris du plaisir ? Vraiment pris du plaisir ? Réponds-moi franchement.
Claire regarde son mari dans les yeux :
- Tu as raison, mais ce nest pas important. Je taime, je ne veux pas te tromper. Cest tout. Cest aussi simple que ça.
- Moi aussi je taime, et tu ne me tromperas pas, je serais là. Avec toi.
- Je ne pourrais pas
Tu imagines ? Moi pas, je nimagine même pas
Quelques larmes coulent de ses yeux :
- Je ne sais plus chéri
je voudrais te faire plaisir, je voudrais
Mais franchement ...
Laurent sendort confiant. Cette fois Claire na pas émis un refus catégorique. Ces hésitations le rassurent, il les espérait même, il les partage. Lui aussi hésite, lui aussi a peur, peur de voir sa femme jouir grâce à un autre, même sil est là, même si elle ne le trompe pas. Mais Chloé la convaincu.
Claire laime, elle lui est fidèle et veut le rester. Ça le conforte, mais ça ne règle pas leur problème.
Cest elle qui aborde le sujet le week-end suivant :
- Chéri, jai réfléchi
Ça me fait peur, rien que dy penser
Sattendant à un autre refus de sa part, Laurent est résigné :
- Je sais chérie. Je ne ten veux pas, au contraire. On va trouver une autre solution.
- Écoute
si
enfin
on peut
- Tu veux bien ?
- Non je nai pas dit ça, mais... Et puis on ferait ça avec qui ? Sûrement pas avec quelquun quon connaît.
- Non, il y a sûrement des sites sur internet.
- Et on ferait ça où ? Pas ici, pas dans notre lit.
- Non, bien sûr. A lhôtel, dans un environnement inconnu, plus impersonnel, moins impliquant.
- Je ne sais pas
Tu vois ça comment ?
- On trouve un type sur internet, un type correct, qui te convient, qui me convient, quelqu'un de normal quoi. C'est nous qui décidons, On impose la façon dont ça doit se passer, nos limites aussi. Si ça ne se passe pas bien, on arrête tout. Je serai là.
- Jai encore besoin dy réfléchir. Je tassure, je ne me sens pas du tout à laise avec ça.
- Cest normal ma chérie, moi non plus je ne me sens pas à laise. Regarde-moi
Claire plonge son regard dans celui de Laurent :
- Sois sans crainte, je ne serai pas jaloux, enfin si ment, je le serai, mais je ne ten voudrai pas, jamais. Crois-moi. Cest moi qui te le demande. Cest pour nous, pour notre couple.
- Je sais
Une heure plus tard, Claire vient sasseoir sur le canapé, près de Laurent devant la télé. Les jambes repliées sous elle, elle pose la tête sur lépaule de son mari :
- Daccord chéri, on va le faire
- Tu es sûre
- Non, bien sûr que non, dit-elle avec un sourire triste, je ne suis sûre de rien, mais on va le faire, je vais le faire, pour toi, pour nous.
---oOo---
Un peu anxieux tous les deux en nous dirigeant vers le lieu de ce premier rendez-vous, Claire saccroche à moi.
Pourquoi lui ? Nous avions le choix. Son physique bien sûr, grand, brun, type méditerranéen, il plaisait à Claire. Il semblait avoir lhabitude de ces rencontres, jai pensé quil nous mettrait à laise. Ses messages sympas, son humour a définitivement rassuré ma chérie. Jai trouvé gentleman quil précise « Je réserve la chambre, tous les frais sont pour moi ». Un peu direct, mais Grand Seigneur.
Bon daccord, lhôtel nétait pas le trois étoiles rêvé, il avait choisi un Formule 1, plus discret nous a-t-il dit ? La chambre ? Banale, pas sordide, mais plus simple pas possible. Rien de bien glamour. Nous avons pris un verre rapide au café où nous nous sommes retrouvés.
Il semblait pressé. Normal, Claire devait lui plaire.
Dès la porte refermée, je nai pas eu le temps denlever le manteau de Claire, déjà il la prenait dans ses bras et tentait de lembrasser. Elle tourna rapidement la tête, surprise de la rapidité de son geste. On a le temps que diable.
Il a rigolé, et lui donnant une tape sur les fesses :
- Va enlever ta robe dans la salle de bain, jai hâte de te voir à poil.
J'ai croisé le regard de Claire, ce nétait pas vraiment ce que nous avions envisagé.
Tandis que notre premier choix commence à se déshabiller, un sourire ironique s'affiche sur ses lèvres :
- Alors, tes candauliste ?
- Quoi ? Candau quoi ?
- Ben, taime être cocu quoi. Cest ça qui te fait bander non ? Voir ta femme se faire défoncer par un beau mec comme moi ça te plaît.
-
- Tu vas voir. Je vais la faire jouir ta petite femme, elle en redemandera
Regarde et profites-en
En plus, elle a l'air gourmande ... Jespère quelle suce bien.
Claire revient, elle a passé un long peignoir. Il sapproche delle. Sans un mot, il défait sa ceinture et ouvre en grand les deux pans qui protègent encore sa pudeur. Elle est nue, entièrement nue :
- Ah ouais ! Elle est bonne ta femme, on va s'amuser toi et moi ma chérie. Tu ne vas pas le regretter.
Claire tremble, pas de froid, je devine sa peur. Jai limpression de lamener au sacrifice.
- Allez, viens ma beauté.
Non ! Pas possible. Je me précipite. Je referme rapidement le peignoir sous les yeux incrédules du beau ténébreux. Il me crie :
- Eh ! Tu fais quoi mec ?
- Rien, dégage. C'est bon, on en a assez vu.
- Mais t'es malade.
- Tu dégages jte dis.
Je lui tends sa chemise. Sans attendre quil soit rhabillé, je l'att par le bras et le mets dehors.
- Eh ! Cest moi qui ai payé la chambre.
Le salaud, mesquin avec ça. Je lui jette un billet couvrant certainement deux fois ses frais. Pauvre type !
Assise sur le lit, Claire pleure la tête entre les mains :
- Pardon chéri, pardon. Je nai pas pu.
- Non, cest ma faute. Pourquoi tai-je demandé ça ? Du grand n'importe quoi. Je naurais jamais imaginé un tel type. Je suis vraiment trop con. Tu aurais raison de m'en vouloir. Excuse-moi.
Après un long silence, je lâche un sanglot dans la voix :
- Cétait pour toi. Jespérais te faire plaisir, combler ton manque.
- Idiot va, cest toi qui me manques.
Je la serre dans les bras, on sembrasse doucement. Je pose mes mains sur ses seins, sans la caresser, juste pour nous sentir plus proche. Son cur bat sous mes doigts. Elle pose sa main sur ma cuisse, remonte sur mon entre-jambe. Jaime sa caresse, mais aucune réaction :
- Oh mon chéri, je suis tellement désolée.
Pour calmer le stress qui nous envahit, nous nous allongeons dans les bras lun de lautre. Sombrant dans un léger sommeil, nous sommes tirés de notre torpeur par des coups frappés à la porte :
- Cest le gardien. Votre heure est terminée, faut libérer la chambre.
Ensemble, nous éclatons dun même rire, « Une heure ? Vraiment radin létalon ».
Le soir en nous couchant, je lui donne le maximum de ce que je peux faire. Blottie contre moi, elle murmure :
- Je taime Laurent.
- Plus jamais. Cest la première et la dernière fois.
Je devine son sourire dans le noir.
Le lendemain, en ouvrant ma messagerie, je découvre une douzaine de messages. Premier réflexe, tout effacer, oublier.
Claire sapproche, me prend la main :
- Attends
Si c'était la seule solution ?
- Quoi ?
- Et si ta psy avait raison ? Et si cétait la seule façon de retrouver une vie normale. Et sil fallait en passer par là.
- Tu veux dire
- Mon chéri, si cétait notre seule chance. Essayons encore une fois.
- Mais
- J'ai réfléchi cette nuit. Je me sens capable de tenter une nouvelle expérience.
- Tu es sûre de toi ma chérie ? je men voudrais de te faire revivre le même calvaire. Cest une mauvaise idée, je le sais maintenant. Il faut trouver autre chose.
- Ne tinquiète pas. On va le faire. Je t'aime, n'oublie jamais ça
Regardons ensemble ces candidats, nous trouverons peut-être loiseau rare. Sinon tant pis
Allez, on choisit ensemble me dit-elle dans un grand sourire.
Les messages défilent ...
Trop ceci
Trop cela
Pas assez
Pas lui quand même ...
Oh non ! Il manque pas dair celui-là
Bof !
- Tant pis ma chérie, laissons tomber.
- Maintenant, cest toi qui baisses les bras. Parmi ceux-là, il y en a ment un qui peut faire l'affaire. C'est obligé.
- Un ? mais lequel ?
A chaque prétendant, Claire fait non de la tête. Je force le destin :
- Celui-là alors, écoute « Veuf, la quarantaine, sans oublier mon épouse, je recherche un peu de tendresse ». Il est parfait non ? Et sa photo ? Sympa, rien dun macho.
- Oui
peut-être
Mais je narriverais jamais à lui donner de la tendresse.
- Il a mis ça pour faire bien, ne pas paraître le mec qui cherche du cul. Sil est sur ce site ce nest pas pour rien. Justement sa retenue est un bon point.
Jai tout organisé. Jai pris contact avec lui, trouvé un hôtel discret mais confortable. Rendez-vous au bar pour faire connaissance, avant de monter dans la chambre, une petite suite avec salon.
Quand nous arrivons, il nous accueille le sourire aux lèvres. Plus petit que ce que je pensais, quelques cheveux blancs, il nous serre la main. Malgré son stress, Claire lui sourit, ça me rassure, « monsieur tout le monde » lui convient.
Nous discutons de tout et de rien devant un verre. Claire n'est pas très rassurée, elle a un petit sourire crispé. Lui parle peu, attendant que nous posions des questions, il semble intimidé. Il nous fait part de ses appréhensions, de son trouble même. On dirait quil se cherche des excuses, il nous parle de sa femme, de sa maladie, de sa solitude depuis bientôt deux ans. Claire raconte avec plein de détails mon acte héroïque. Je lui explique pourquoi nous sommes là, la frustration de ma femme, mon désir de lui apporter le plaisir que je ne peux plus lui procurer. Mais ni elle ni moi névoquons le fameux électrochoc espéré, pas besoin quil sache, cest trop intime.
Dans la chambre, Claire gagne directement la salle de bain nous laissant dans le petit salon. Nous nous regardons, gênés, sans trop savoir quoi dire. Il rompt le silence :
- Elle est belle votre femme.
Et, regardant autour de lui le luxe de la chambre :
- Vous devez beaucoup laimer.
A ce moment, Claire passe la tête :
- On y va ?
Nous la retrouvons allongée, les mains croisées sur la poitrine. Elle a revêtu une petite nuisette, on devine quelle est nue dessous. Elle mavait dit ne pas vouloir quil la déshabille.
Je massieds sur le bord du lit pour lembrasser, tandis quil ôte ses vêtements et sans un mot se couche à côté delle en caleçon.
Il la regarde tendrement, passe ses mains sous sa nuisette pour la caresser. Ses cuisses, son ventre, ses seins. Claire ferme les yeux, sa main serre la mienne. Je lui enlève son vêtement et lui murmure à loreille :
- Je suis là ma Chérie. Oublie-moi, laisse-toi aller.
Moins tendue, sa respiration saccélère. Petit à petit, Claire sabandonne à ces mains qui ne sont pas les miennes.
Discrètement, il enlève son caleçon. Elle frémit au contact de sa queue contre sa cuisse. Il se frotte sur elle, lui embrasse les seins, lèche ses tétons. Elle sursaute quand il lui prend la main pour la poser sur son sexe. Elle hésite. Puis doucement, sa main se referme et elle commence à le branler, sans le regarder, sans me regarder.
La voyant se pencher vers lui, jen envie de menfuir, une boule au creux de lestomac. Mais la main de Claire saccroche à moi, je ne vais pas labandonner.
Se retournant, il enfile un préservatif. Claire écarte les jambes. Il se blotti contre elle, la tête sur son épaule, et la pénètre lentement. Une dernière vision, Claire les yeux fermés, et ces fesses qui montent et descendent entre ses cuisses.
Je détourne la tête pour ne plus voir. En tremblant, jentends un grognement, suivi immédiatement dun cri de jouissance.
Reprenant ses esprits, Claire me regarde, honteuse. Je lis sur ses lèvres « désolé ». Lui se lève et senfuit dans la salle de bain.
Quand il revient, Claire sest réfugiée sous le drap remonté jusqu'à son cou. Je nai toujours pas bougé, assis sur le bord du lit.
Après mavoir serré la main avec un sourire complice, il fait la bise à Claire sur les deux joues. Cest la première fois quil lembrasse.
Restés seuls, Claire sapproche de moi, cherche mes lèvres et pose sa main sur ma cuisse. Elle remonte lentement :
- Voyons voir ? Eh, Eh ! Coquin.
-
- Me dis pas que ça ne ta pas fait deffet ?
Je me retourne vexé, la mine renfrognée. Non pas comme ça non. Je ne vais tout de même pas bander davoir vu ma femme se faire baiser, de lavoir entendu jouir. Cest donc ça le fameux choc dont parlait Chloé, jai du mal à y croire.
Claire me voit soucieux, elle se méprend :
- Mon chéri, cest bien ce quon voulait ? Bon daccord, ce nest pas encore lidéal, mais ten fait pas on va y arriver. Ne fait pas cette tête.
- Non, cest pas ça.
- Quest ce qui ne va pas ?
- Tu as joui.
Un peu de mauvaise foi, mon ton trop brusque la fait sursauter :
- Oui
Enfin non.
- Jai pas rêvé, tout de même.
- Ne me dis pas que tu nas pas compris, mon chéri.
- Jai très bien compris. Tu as aimé le caresser, il ta baisée, il ta faite jouir. Ton orgasme était assez clair.
- Tes bête. Tu me connais, je ne suis pas aussi rapide. Jai voulu en finir au plus vite avec lui. Tu nas pas remarqué que jai simulé. Sentir en moi un autre que toi, je ny arrivais pas,
- Pourquoi alors ?
- Pour ne pas le vexer. Il était gentil. Ça lui a fait tellement plaisir.
- Ouais !
- Mon petit mari jaloux, je taime.
- Jaloux, Pfff ! Ça ma fait bizarre, voilà tout.
Nous restons silencieux quelques minutes, chacun dans nos pensées. Claire se réfugie dans mes bras :
- Je suis désolée mon chéri.
- Mais non, je suis ridicule. C'est moi qui t'entraîne dans cette galère et après
- T'inquiète. En te regardant, j'ai vite compris ce que tu ressentais. J'ai simulé pour en finir, autant pour toi que pour moi.
- C'est ma faute. Je men veux de tavoir demandé ça. Je sais bien que le plus compliqué, c'est pour toi. C'est toi qui ...
- Chut ! Me dit-elle en mettant son index sur ma bouche, index vite remplacé par ses lèvres.
Avant de partir, nous prenons une douche ensemble. Elle me lave, je la lave, elle membrasse, je la caresse
elle me taquine, histoire de me faire oublier les images qui inévitablement hantent mon esprit.
Ma main descend sur son ventre, son pubis. Je pars à la recherche de son point G, je ne sais pas où exactement, mais leffet est immédiat, en se serrant dans mes bras, son cri me vrille les oreilles.
Nous nous sourions, mais je suis perplexe :
- Merci mon chéri.
- Tu
Tu as
- Que vas-tu imaginer. Non jamais avec toi, je nai jamais simulé. Embrasse-moi au lieu de dire des bêtises.
En arrivant chez nous, je veux en avoir le cur net. Je menferme dans les toilettes. Pour tester, une seule solution, une petite branlette comme quand jétais ado. Le résultat nest pas concluant, il est vrai quà lépoque je feuilletais des magazines de cul. Je me souviens que jétais régulièrement interrompu par ma mère qui trouvait que loccupation des lieux avait assez duré.
Tout en continuant à me branler, je revois Claire, nue sur le lit. Je le revois lui peloter les seins, je la revois empoigner la queue de ce mec. Je pensais quelle allait le sucer, elle a hésité. Si elle lavait pris dans sa bouche, je limagine refermer ses lèvres, le sucer, deviner son plaisir
Je suis fou, quest-ce que je raconte ? Dans ma main, Popaul prend une certaine consistance, pas vraiment comme jaimerais, mais enfin ça me redonne le sourire. Ça me rappelle lautre con avec son histoire de mari candauliste, il navait peut-être pas tort, après tout. Oh ! si Claire savait, que penserait-elle de moi ?
Des coups frappés à la porte me tirent de mes pensées :
- Eh ! Tu tes endormi ?
Bien entendu, la semaine suivante, jen ai discuté avec Chloé. Ses réponses ne mont pas apporté la solution miracle que jespérais. Je me souviens de ses paroles :
- Cest un bon début pour une première fois.
- Pour une première fois ? Combien en faudra-t-il ?
- Autant que nécessaire. Souvenez-vous des paroles du philosophe : « Hâtez-vous lentement, et sans perdre courage. Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage. »
- Ouais ! Il est philosophe lui, pas moi. J'aurais bien voulu ly voir.
- Persévérez. Ayez confiance. Il faut créer un choc, un vrai, violent. Vous avez réagi, cest encourageant. La prochaine fois sera la bonne.
La prochaine fois, la prochaine fois ! Y aura-t-il une prochaine fois ?
A suivre . . .
---oOo---
Y aura-t-il une prochaine fois ?
Claire osera-t-elle recommencer ?
Laurent pourra-t-il rebander ?...
Vous le saurez prochainement en écoutant sur nos ondes la suite de votre feuilleton préféré, SAUVETAGE ou les aventures de Claire et de Laurent
Et maintenant une page de réclames ...
- Alors Lætitia, t'as plus d'idées, cest ça ?
- Ah si plein ! Mais, pas certaine qu'elles te plairont mes idées Patrick. (PP06, ne pas confondre).
- Tu veux qu'il bande, oui ou non ?
- Bah écoute, au début oui... Là, maintenant, tout de suite, j'hésite. Je le vois bien ne ... et elle qui se ...
- Euh ... t'es sûre là ?
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