Marie Apprentissage De La Soumission

Michel et Marie était un couple « parfait » si l’on peut dire cela d’un couple. En tout cas c’est l’image qu’ils donnaient aux autres. Ce n’était d’ailleurs pas volontaire et eux-mêmes étaient loin de se considérer comme tel. Cependant, il fallait se rendre à l’évidence, ils étaient, si ce n’est un couple parfait, en tout cas un beau couple : 36 ans pour lui, 34 ans pour elle. Grands et minces tous les 2. Brune à cheveux longs pour elle et châtain court pour lui. Style BCBG, et elle qui avait été un peu mannequin à la fin de son adolescence. A part cela, grande : 1 m 70 et bien proportionnée : 95C de tour poitrine, 90 de hanches et 38 de tour de taille.

Ils s’étaient rencontrés jeunes à la fac de droit. Ils n’avaient alors pas 20 ans à ce moment un peu particulier de la jeunesse où tout est possible et rien n’est accessible, où la vie semble éternelle et le temps se met à filer à tout allure. Ils s’étaient rencontrés et plu tout de suite, enfin pour lui en tout cas. Elle sortait en effet d’une relation dans laquelle elle était « affectivement investie » comme l’on dit. En clair, elle s’était fait larguer par sa troisième relation sérieuse. Elle avait donc mis longtemps à se laisser convaincre. Longtemps en tout cas pour lui qui papillonnait jusqu’alors d’une jeune fille à l’autre.

Ils s’étaient donc plu. D’une manière comme d’habitude difficile à comprendre et encore plus à décrire. Une alchimie mystérieuse avait fait son œuvre : ils étaient devenus importants l’un pour l’autre.

Il lui disait souvent avec un sourire que la femme parfaite était pour son homme tout à la fois sa mère, sa sœur, sa fille et sa putain. Sa mère, elle l’était par sa douceur, son attention sur les choses du quotidien ou encore pour son habileté de cuisinière. Sa sœur, elle l’était pour les discussions enflammées et interminables où l’on refait le monde sans jamais être d’accord sur rien mais en ne voulant jamais arrêter la discussion.

Sa fille, elle l’était aussi, admirative de ces connaissances accumulées au fil de lectures tout aussi éclectiques que décousues. Sa putain enfin elle l’était également, aimant le sexe et pleine de fantasmes de jeunes filles violentées par des soudards.

Quant à lui, mais en riant moins, il se demandait souvent par devers lui comment une aussi jolie fille supportait tous ses défauts. Certes il n’avait pas trop mal réussi mais on ne pouvait pas dire que c’était vraiment important pour elle. Elle appréciait le confort d’une jolie maison mais c’était plus de ne pas avoir l’inquiétude du lendemain qui était important pour elle. Aussi un peu moins de réussite n’aurait pas été bien grave.

Il s’était un jour avisé qu’imaginer la perdre était sans doute une des pires choses qui puisse lui arriver et que s’il ne supportait pas cette idée, c’est donc bien qu’il l’aimait. En résumé, elle était belle, il l’aimait, ils s’étaient mariés, avaient eu un , avaient déménagé et même changés de région pour suivre les mutations – promotions de Michel.

Ils avaient passé comme tout le monde quelques moments difficiles mais sur le plan du sexe, ils s’entendaient bien. Ils avaient ainsi tâté du triolisme avec un autre homme : un ami de Michel, kiné avec lequel un massage avait un peu dérapé et qu’ils avaient rencontré régulièrement par la suite. Malheureusement mutation après mutation, ils s’étaient perdus de vue.

Ils avaient aussi tâté un peu des clubs mais à part quelques rencontres sympathiques, Marie avaient trouvé souvent les hommes et les couples présents un peu bizarres. L’idée qu’ils avaient besoin d’être dans ce genre d’endroit pour prendre du plaisir et qu’à l’extérieur ils n’en prenaient plus ou beaucoup moins la terrorisait. En se demandant si elle ne pourrait pas finir comme eux, elle avait fini par ne plus vouloir y aller. Sans doute était-elle aussi un peu jalouse des femmes qui pourraient s’approcher de lui.

Michel avait vécu cela comme une déception importante car il ne se sentait pas vraiment concerné par une possible baisse de son désir pour elle.
Il avait beaucoup aimé l’exhiber et en repensant à ces moments, il était même assez excité et la prenait alors longuement dans leur lit.

Bien sûr personne de leur entourage n’était au courant de cet aspect de leur vie. D’une certaine manière cela faisait partie de son plaisir à lui : ne pas être comme les autres, être différent est quelque chose d’important. Savoir que l’on est de ce point de vue radicalement différent de la majorité est en effet une agréable sensation.

Les années passaient mais ne semblaient pas avoir de prise sur elle et les hommes se retournaient toujours aussi souvent sur son passage. N’étant pas le moins du monde jaloux, il y prenait d’ailleurs plaisir même si le côté furtif des regards réduisait ce plaisir. Voir sa femme désirée est toujours flatteur pour un homme. Cependant ils n’avaient pas eu d’expériences en dehors des sentiers battus depuis bien longtemps. Ils parlaient bien sûr en faisant l’amour et elle lui racontait ce qui faisait ses fantasmes mais cela restait des paroles en l’air.

Un jour, enfin et alors qu’il était en train de la prendre, il finit par lui dire : voudrais tu que je te trouve un homme ?
- Pourquoi pas … lui dit elle.
- et comment l’imaginerais-tu ?
- plus âgé que moi.
- Pourquoi cela, tu voudrai qu’il soit directif avec toi ?
Après un long silence : oui.
- Je vais chercher alors ?
- Si tu veux mais j’aimerai voir une photo de lui avant de le rencontrer …
- C’est la seule chose ?

Après un dernier petit oui, Michel se mit à chercher, et internet est de ce point de vue formidable car il permet de faire connaissance sans s’engager. Certes il arrive bien souvent que les sites de rencontres et d’annonces soient fréquentés par des hommes n’ayant pas prévu ou qui ne pourrait pas en fait passer au réel. Il y a aussi beaucoup d’hommes trop pressés. Mais Michel se rendit compte qu’il n’était en fait pas difficile de faire rapidement le tri et d’éliminer les uns comme les autres.
Il pensait qu’il pourrait trouver rapidement mais malheureusement, une fois éliminés les hommes en couple, trop éloignés, trop jeunes ou trop vieux ou encore pas capables d’écrire 3 mots d’affilé sans fautes de français, il ne restait rien. Aussi quand elle lui demandait des nouvelles, il répondait régulièrement qu’il n’y avait rien de neuf.

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