Un Si Bel Été, Et Ses Suites (9)
Un si bel été, et ses suites (9)
Lautomne avançait, pluvieux mais doux. Je suivais mes cours, retrouvais ma petite bande de copains et de copines dans notre café favori où nous nous appliquions à refaire le monde. Les couples éphémères se formaient et se défaisaient, mais je ne me sentais pas très attiré par les filles de mon âge. Je rendais assez régulièrement visite à Cécile, javais pu passer une seconde nuit avec ma tante Julie et Agnès mavait téléphoné pour mannoncer un probable séjour à Paris courant décembre. Mes désirs me portaient vers les femmes matures et il me semblait que la réciproque était vraie. En effet, était-ce que jy étais plus attentif, mais je surprenais parfois, à la terrasse dun café ou dans un magasin, le regard que posaient sur moi des femmes mûres ; il me semblait y lire un intérêt que seul mon manque dassurance minterdisait de vérifier et je men voulais de ne pas oser tenter ma chance. Même lattitude de ma mère à mon égard me paraissait avoir évolué. Plus pudique, moins insouciante, alors quil lui arrivait couramment de traverser le salon en petite tenue, culotte et soutien-gorge, pour se rendre à la salle de bain, ou en sortir le peignoir négligemment entrouvert, elle me semblait désormais plus attentive à ne pas risquer de me troubler.
Mais la vie me souriait et sans plus réfléchir à tout ça jen profitais au jour le jour.
« Toi qui prépare lentrée aux Beaux-Arts, je te propose une visite qui va tintéresser. » Ma tante Julie projette une signature de livre à la librairie., et souhaite y inviter une illustratrice de livres pour s. Elle a rendez-vous dans son atelier et me propose de laccompagner.
« Tu vas voir, cest quelquun dassez particulier mais ce quelle fait est très original, je pense que ça te plaira. »
En chemin, Julie mexplique que Stoyanka est bulgare, quelle vit et travaille en France depuis longtemps, quelle est illustratrice mais aussi peintre, que sa peinture est « très particulière ».
Stoyanka nous fait entrer dans son atelier et je ne sais ce qui me frappe dabord, du lieu ou du personnage. La pièce est vaste et haute de plafond. La lumière y entre par de grandes verrières et inonde un indescriptible fouillis de tables basses sur lesquelles samoncellent livres, papiers, tubes de peinture, pots remplis de pinceaux et une foule dobjets divers qui jonchent aussi le sol. Le long des murs, une multitude de tableaux pour la plupart retournés.
Lartiste elle-même est encore plus étrange. Petite et très brune, peau mate et cheveux de jais, il est difficile de lui donner un âge, entre quarante et cinquante peut-être. Elle semble se perdre dans une large blouse de peintre maculée de couleurs. Mais cest son regard surtout qui fascine, ses yeux noirs, ce regard perçant qui sest brièvement fixé sur moi.
Stoyanka enlace affectueusement ma tante : « Ah, skùpa moya, comme je suis contente ! » Elle repose sur moi son regard aigu : « Entre, skùpa, approche » minvite-t-elle, et je ne peux mempêcher de penser au serpent du Livre de la Jungle et de son « Aie confiance
»
Stoyanka nous accompagne jusquà une grande table qui, par lordre qui y règne, contraste avec le reste de latelier. Matériel de dessin et daquarelle parfaitement disposés, et planches dillustrations dont jadmire tout de suite la beauté, la délicatesse dexécution et la poésie. Stoyanka et ma tante discutent de lorganisation de la séance de signature mais je suis attiré par les tableaux le long du mur. Je men approche.
« Tu peux les retourner, skùpa.
-Merci, madame.
-Dis-moi Stoya. Mes amis mappellent Stoya. Tu es mon ami, non ? »
Son regard ma transpercé. Elle ajoute en riant : « Attention ! ça, ce nest pas pour les livres ds. » et reprend sa discussion avec ma tante.
Je découvre les tableaux. Je suis stupéfait. En contraste absolu avec ses illustrations, les toiles représentent de façon très réaliste, très crue, des nus dhommes et de femmes, tous jeunes.
« Tu connais Egon Schiele, Lucian Freud, Goya, skùpa moya, non. Tu aimes Goya, non.»
Stoyanka est debout derrière moi. Ma tante a filé sans que je men aperçoive. Je suis seul avec elle et lidée que cela ait pu être prémédité me traverse lesprit.
« Tu me plait, skùpa. Je veux te croquer. Déshabille-toi. »
Lambiguïté de la phrase me fait frémir, mais le ton est sans réplique. Stoyanka me conduit jusquà un vieux divan couvert de coussins, réitère son invitation à me dévêtir tandis quelle tire à elle une sorte de pupitre derrière lequel elle sassoit. Elle pose un grand carnet de croquis sur la tablette inclinée.
« Il faut que tu bandes, skùpa moya. Tous mes modèles, il faut quils bandent. Pour ça tu peux te branler. »
La situation est des plus gênante mais je sens que je nai pas le choix. Sans doute pour my aider, Stoyanka a déboutonné entièrement et ouvert largement sa blouse, sous laquelle elle ne porte rien. Je découvre ainsi son corps menu. Ses seins sont plats, mais les tétons étonnement disproportionnés pointent agressivement. Son ventre est plat, sa chatte sentrouvre au milieu dune nappe de poils taillés courts. Lobjectif est atteint : je bande.
Stoyanka sactive, dessine avec concentration, tournant régulièrement les pages de son carnet. De temps à autre, elle me rappelle à lordre: « Ne bouge pas, skùpa. Bande ! » Par deux fois elle se déplace même pour venir me branler afin daffermir mon érection.
Je ne sais pas exactement combien de temps a duré cette séance de pose. Je lutte contre les crampes. Enfin Stoyanka pousse un soupir, jette son crayon et s&tire, bras et jambes écartés.
« Le travail est terminé aujourdhui. Cétait bien, non. »
Elle sest levé et sans autre forme de procès elle vient sur moi, pose les genoux sur le divan, de part et dautre de mes cuisses, et me chevauche. Son regard sest adouci, elle me sourit et membrasse. Sa langue senlace à la mienne. Je saisis un des volumineux tétons et le malaxe. Elle recule légèrement et me le présente. Je le suçote, le tète avidement. Ses fesses pèsent sur mes cuisses, mon sexe est raide, écrasé contre son ventre. Stoyanka se redresse un peu, le prend et le présente à lentrée de sa chatte, redescend pour le faire pénétrer en elle. Cest elle qui impose le rythme du va-et-vient, nos respirations accélèrent à lunisson, nos halètements se conjuguent jusquà son orgasme tandis que mon foutre inonde son vagin. Elle se laisse aller contre moi comme une poupée de chiffon, puis se dresse soudain : « Demain je commence le tableau, toi il faut venir, skùpa. »
Je comprends quil ne sagit pas dune invitation, mais plutôt dune convocation. Par chance je suis au début des congés de Toussaint. Les jours qui suivent, les séances senchaînent, toujours selon le même programme. Quand Stoyanka considère quelle a assez travaillé, elle vient me chevaucher et nous faisons lamour.
Je ne découvre mon portrait que lorsquelle le considère terminé. Javoue que cela me trouble de me voir ainsi représenté, nu, en pleine érection, de façon très réaliste.
« Tu as été un très bon modèle. Merci, skùpa. »
Je suis passé voir ma tante Julie pour lui reprocher le piège quelle mavait tendu. Elle a ri :
« Ça na pas dû être trop désagréable, je pense !
-Cest vrai. Mais dis-moi, tu sais ce que ça veut dire, ce nom quelle nous donne sans cesse ?
-Ah, skùpa ? Ça veut dire mon chéri, quelque chose comme ça. Elle dit ça à tout le monde ! »
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