Colocation Ambiguë - Chapitre 3

Le lendemain matin, j’émergeai difficilement de mon sommeil lourd et peinai à savoir si tout ça n’était qu’un énième rêve porno ou était vraiment arrivé. Les courbatures qui me firent grimacer lorsque je me levai me firent comprendre que non, tout ça n’était pas un rêve. Alors, j’avais vraiment surpris les mecs en train de s’enculer, je les avais vraiment sucés, ils m’avaient vraiment doigtée au point que je trempe le sol de ma chambre. Quelques flashs me revinrent, du moment où mon cerveau s’était déconnecté sous le coup des orgasmes multiples. Ils s’étaient gentiment occupés de moi avant d’aller se coucher. Ils m’avaient baisée comme une chienne, mais m’avait mise au chaud sous la couette. C’était quel genre de mec, ça ?


Lorsque j’arrivai dans la cuisine, une culotte propre et mon crop-top déchiré comme seuls vêtements, comme toujours, je trouvai Théo et Simon affalés devant leurs bols de café. J’hésitai un instant. Comment devais-je me comporter ? Et si cette nuit de folie avait brisé notre amitié fusionnelle ? Comment réagir s’ils me parlaient d’hier ?


— Salut, marmonna Théo. Il reste du café, si tu veux.


Simon me sourit comme il le faisait tous les matins. Cette fois-ci, je surpris tout de même son regard glisser sur mon corps avant de se fixer de nouveau sur mes yeux. Il me sembla que son caleçon lui était plus étroit que d’ordinaire. Ma culotte neuve s’humidifia un peu. Au moins, j’étais pas la seule à avoir kiffé cette nuit et pas savoir quoi faire.


Je décidai d’agir comme je le faisais toujours. Alors, j’embrassai la joue de Simon, il posa une main sur mes hanches comme tous les matins avant de me pousser vers Théo qui me réserva le même accueil chaleureux.


— Bien dormi ? me demanda Simon, l’air de rien.
— Comme une masse. Et vous ?
— Pareil, j’étais mort, répondit Théo.


Simon acquiesça d’un signe de tête.

Puis le silence retomba sur la pièce. On déjeuna sans un mot. D’habitude, on allait nous enfermer dans nos chambres pour suivre nos cours en ligne, mais on était samedi. C’était le jour des pancakes, normalement. C’était moi qui les faisais. Je m’étais réveillée trop tard.


Je les observai tous deux du coin de l’œil. Ils échangeaient des regards que je n’arrivais pas à déchiffrer. Peut-être que je les avais déçus ? Ils pensaient que j’étais une meuf sage et, finalement, c’était moi qui les avais allumés en premier.


— T’as pas des courbatures partout ? me demanda Théo, d’une voix enjouée.


Il était toujours comme ça, le mec joyeux et sympa qu’on voulait tous avoir auprès de nous.


— Si… J’ai eu du mal à me lever, avouai-je.
— Tu nous avais pas dit que t’étais une femme fontaine, dis Simon, sans aucun préambule.


Ok, alors c’était le moment d’en parler. J’étais curieuse de savoir ce qui allait en ressortir. La discussion ne semblait pas les gêner, ils avaient l’air à l’aise avec ce qui c’était passé la veille. Alors pourquoi aurais-je dû l’être ? Je décidai de prendre le même ton nonchalant qu’eux. J’avais des tonnes de questions à leur poser.


— Je savais pas que j’en étais une, on m’avait jamais fait jouir comme ça, répliquai-je. C’est pas tous les jours que j’ai deux mecs pour me doigter.


Ils affichèrent tous deux un sourire fier. Les salauds, ils étaient fiers de leur coup.


— Ceci dit, aucune meuf m’avait jamais fait une telle pipe non plus, avoua Simon. Et aucune n’avait avalé. T’es vraiment une…
— Dis pas que c’est une salope, le contra Théo. On était tous les trois aussi excités, ça veut rien dire, “salope”.
— J’allais dire “petite coquine” ! se défendit Simon.


Je pouffai de rire. Et encore, ils n’avaient pas vu ma collection de toys et ils ne savaient pas ce qui se passait dans ma tête la nuit.
Ces petits jeux de touche-pipi d’hier étaient un truc d’amateur, à côté de ce que je rêvais qu’on me fasse.


— Et donc, ça fait longtemps que vous baisez tous les deux ? demandai-je de but en blanc.


J’étais bien trop curieuse de savoir comment ils en étaient arrivés à s’enfiler tous les deux pour faire preuve de diplomatie. Je voulais les moindres détails. Ça m’excitait d’avance. Et j’espérais que notre discussion aurait le même effet sur eux, qu’on puisse recommencer nos folies d’hier après le petit-déj.


— Ça fait quoi, un an ? se demanda Simon.
— Un truc comme ça, répondit Théo, pensif.
— Comment ? m’étonnai-je. Comment vous… Je savais même pas que vous étiez bi !


— On le savait pas avant la première fois non plus. Je sais plus trop de quoi c’est parti. Je crois que c’était un soir où t’étais pas là, on avait picolé et on s’est mis à délirer sur toi, m’expliqua Théo. On s’est dit que te voir trainer en petite culotte toute la journée était vraiment une et qu’on galérait de plus en plus à cacher notre trique.


— Sérieux ? J’ai jamais remarqué ! m’exclamai-je.
— Parce qu’on s’est toujours démerdé pour s’éclipser avant que ça devienne trop… visible, rit Simon. Bref, à force de parler de ton cul et de ce qu’on aimerait lui faire… On a eu la gaule. Et on a maté un porno. Un plan à trois. Du genre de celui d’hier. Sauf qu’on avait pas remarqué dans le titre que c’était bi.


— On a commencé à se branler sans trop se préoccuper l’un de l’autre, jusqu’au moment où le type a enculé l’autre pendant qu’il baisait la meuf. Perso, ça m’a excité encore plus. J’ai craché. Simon a continué, mais il arrivait pas à venir, il était tellement bourré que ses gestes étaient… chaotiques.
— Le pauvre mec, même pas capable de s’astiquer, railla Simon. Théo m’a fini. Je sais pas comment ça nous est venu à l’idée, ça a semblé évident sur le moment.


J’hochai la tête de temps en temps.
Ma culotte était de plus en plus mouillée. J’avais la scène en tête. Ça devait être terriblement excitant.


— Puis, le lendemain soir t’es encore pas rentrée, alors on a encore regardé un porno. Cette fois, on était pas bourrés, poursuivit Théo. Naturellement, on s’est occupé l’un de l’autre. Ça nous a pas paru bizarre. Bref, on s’est souvent branlés mutuellement comme ça dans les mois qui ont suivi, quand t’allais te coucher. Jusqu’au moment où c’était tous les soirs qu’on se branlait avant d’aller dormir, c’était devenu un rituel. On le faisait même plus devant du porno, même plus dans le canapé, on se mettait dans la chambre de Simon. Je le branlais, puis il me branlait.


— Un jour, on s’est demandé ce que ça faisait de se faire sucer par un mec, alors on a essayé. On a kiffé, alors les branlettes quotidiennes se sont transformées en pipes. Et c’était plus que le soir. Le matin sous la douche, en journée quand t’étais en cours et pas nous. On se suçait tout le temps. On est devenu accro. Et ça suffisait plus, il nous manquait un truc.
— Donc vous vous êtes dit que vous enculer, c’était la prochaine étape ? ris-je. Putain, comment j’ai fait pour passer à côté de ça…


— Nan, on a d’abord commencé à se doigter le cul. Parfois aussi, on se matait juste et on se branlait tout seul, en se regardant, avec un doigt dans le cul. Dis comme ça, ça fait con, mais on avait plus aucune inhibition. On kiffait vraiment baiser ensemble. Puis un jour, Théo m’a demandé de l’enculer, pour voir ce que ça fait. Il a tellement joui que j’ai voulu essayer aussi et puis… voilà. Ça doit faire trois ou quatre mois qu’on s’encule tous les soirs avant d’aller se pieuter. D’habitude on le faisait dans ma chambre, mais hier, je sais pas, t’avais passé la soirée entre nous, à moitié à poils… On a recommencé à délirer sur toi et sur tout le sale qu’on voulait te faire. Et on s’est mit un gang bang. Et… T’étais pas censée nous entendre.
C’est Théo qui sait pas jouir en silence aussi, là.


Je pouffais de rire devant l’air outré de Théo. Les mecs venaient de m’expliquer qu’ils baisaient comme des bêtes, tous les jours, depuis un an et on en riait. Vraiment, j’adorais ces types.


— Et… C’était quoi le sale que vous vouliez me faire hier soir ?
— Des dingueries, si tu savais. On a souvent parlé de toi, du coup, en baisant. À tel point qu’on baisait plus aucune meuf, t’étais la seule qu’on voulait. T’es la seule qu’on veut.


— Alors toutes ces histoires que vous m’avez racontées le matin, en fait…
— C’était ce qu’on faisait ensemble, affirma Théo. Enfin, on enjolivait un peu. On pensait pas qu’on aurait l’occas’ de te faire jouir un jour.


Je souris, flattée d’être le cœur de leur fantasme depuis tant de temps. J’aurais aimé être au courant plus tôt. J’avais raté un paquet de baises nocturnes, matinales, de baises tout court, en fait.


Je me levai et attrapai mon paquet de clope. Lorsque je m’accoudai à la fenêtre, je découvris que j’avais laissé une trace de mouille sur le cuir du fauteuil. Il m’avait excitée avec leur histoire de cul.


Je regardais la rue à quelques mètres de là, derrière la haie du jardin. Les scouts passaient là, comme tous les samedis, en chantant. Soudain, je sentis une main sur mes fesses et je me retrouvai le dos plaqué contre un torse chaud.


— T’as aimé, hier soir ? me murmura Théo.


Je me cambrai, recrachai ma fumée et hochai la tête. Les fesses lovées contre son érection dure comme du bois, je sentis que le petit-déjeuner allait prendre une nouvelle tournure. D’autant plus quand Simon nous rejoignit et m’enlaça devant. Je me retrouvai prise en sandwich entre eux, dans une étreinte douce et sensuelle.


— En fait, tu sais, me chuchota Simon, à force de parler de toi en baisant, on s’est rendu compte que…
— On t’aime, susurra Théo.


Je lâchai mon mégot dans la jardinière et rejetai la tête en arrière pour les laisser faire courir leurs lèvres sur mon cou. Alors, ils étaient amoureux de moi ? C’était ça, la lueur de douceur que j’avais perçue dans leur regard quand on était partis dans ma chambre hier et souvent quand nos yeux se croisaient.


En même temps, ils arrivèrent à ma bouche. Nos langues se mêlèrent. Ce baiser à trois était délicieux. Leurs mains sur mon corps acheva de m’exciter et de les faire durcir.


— Et si on te montrait ce dont on est capable ? me proposa Simon, d’une voix rauque, lorsque mes doigts s’égarèrent dans son caleçon alors que je plaquais mes fesses et ondulait sur la trique de Théo dans mon dos.


J’acquiesçai à toute vitesse. Je me retrouvai dans ses bras, mes jambes enlacées autour de ses hanches, ma bouche soudée à la sienne.

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