Les 12 Servitudes D'Hélène (Épisode 4) -
Les 12 servitudes d'Hélène : 2e servitude : La "pornaï" du port -
Cette journée qui s'annonçait comme les autres prit brusquement une toute autre tournure. Tandis que l'esclave êta s'apprêtait à subir tous les tourments dont pouvaient l'affliger le trio qui se l'était appropriée, une troupe de cavaliers dévala la pente d'une colline proche au grand galop, dans un soulèvement de poussière sableuse ... Le pêcheur et son fils s'étaient déjà saisis de harpons, tandis que la fille avait bondi tout près de l'esclave, forçant êta à l'accompagner vers l'arrière de la cabane. Les cavaliers qui s'approchaient portaient casques et cuirasses grecs. Voyant leur nombre et leur armement, le pêcheur et son fils laissèrent tomber leurs armes rudimentaires afin de ne pas provoquer les nouveaux arrivants. Au contraire, lorsque celui qui semblait leur chef fit stopper sa monture à un pas du pêcheur, celui-ci tomba à genoux et salua humblement le "puissant Seigneur". Celui-ci éclata de rire, entraînant celui des six soldats qui l'accompagnaient.
- Voyez ce chien... ne serais tu pas un Troyen en fuite ?
- Oh non Seigneur ! Je ne suis qu'un humble pêcheur. Au contraire j'ai subi trop longtemps l'ignoble domination de cette maudite cité dont Votre puissante armée nous a libérés, Seigneur !
L'hilarité des cavaliers grecs redoubla :
- Ecoutez ça ! Cette belle reconnaissance !, faisant signe à deux de ses hommes, le chef continua : - Eh bien, puisque tu tiens à nous remercier, nous allons prendre quelques poissons ! Cela nous changera un peu de la pitance militaire...
- C'est un honneur Seigneur, bredouilla le pêcheur qui faisait discrètement signe à son fils de demeurer agenouillé et immobile.
Deux cavaliers s'étaient déjà saisis de grands paniers trouvés là et les remplissaient de poissons frais, mais aussi de ceux qui séchaient le long d'un fil.
- Prenez tout !" lança le chef, "Bien sur cela ne te dérange pas, pêcheur, ha ! ha ! ha ! ?" demanda-t-il d'un ton perfide.
- Je ne puis rien refuser à nos libérateurs Seigneur"...
- Oui, c'est bien ce que je pense
ha ! ha ! ha !!
Tandis que deux hommes emplissaient les paniers, un autre cavalier avait mis pied à terre et entrait dans la cabane où il avait entrepris une fouille en règle. renversant les rares et pauvres meubles ainsi que quelques vulgaires poteries, éventrant les paillasses, fouillant le moindre recoin. Soudain, il y eut un grand craquement et quelques cris... provoquant une soudaine tension et le visible énervement des guerriers encore en position sur leurs montures. Ils virent alors celui qui avait fouillé la cabane ressortir de derrière l'humble masure, tenant par son épaisse chevelure dorée une femme nue aux formes parfaites. Le guerrier brandissant son épée dégoulinante dun peu de sang de l'autre main. Un lourd silence s'abattit sur la plage...
- Voyez ce que j'ai trouvé là bas !" cria le guerrier à ses compagnons, une vile femelle la maintenait cachée, mais je les ai aperçues à travers les planches de leur cabane.
Il traîna êta jusqu'à son chef et la précipita dans le sable aux pieds de la monture, où elle demeura immobile.
- Tu nous avais caché cela, sale chien ! s'emporta le chef.
Celui-ci quitta sa selle pour rejoindre la jeune esclave qu'il força à se redresser. Il ôta son lourd casque d'acier et contempla la jeune beauté qui lui était livrée dans le plus naturel des états. Sa main rugueuse palpait déjà les seins lourds et fermes d'êta qui, docilement, demeurait tout contre lui...
- Il a tué ma fille ! hurla le pêcheur en se redressant et tentant de bondir, mais il fut cloué au sol par un javelot venu s'enfoncer dans sa cuisse. Le guerrier qui s'était emparé d'êta éclata de rire...
- Mais non ! Elle est là-bas, gémissante mais vivante !
Les sept guerriers grecs entouraient maintenant êta qui, sans esquisser le moindre geste pour se débattre, se laissait docilement peloter par leur chef.
- Suffit ! lança leur chef en repoussant l'esclave qui tomba sur le sable et demeura là, prostrée et immobile... "Finissons en ici et rentrons, la journée est déjà bien avancée !
Sur cet ordre, les six guerriers fondirent sur les pauvres lieux comme une nuée d'impitoyables vautours. La cabane fut incendiée, tandis que chaque objet était brisé, la barque finit également dans les flammes, tandis que le pêcheur demeurait gisant au sol, la cuisse transpercée et son sang imbibant le sable autour de sa plaie. Ramenée de l'arrière de la cabane, sa fille fut livrée aux assauts des soldats, sans égard pour la petite blessure à la main que lui avait porté le guerrier et le fils n'échappa pas au châtiment, contraint à soulager et nettoyer les verges gluantes de sa bouche les soldats qui venaient de passer sur le corps de sa sur gisant nue à terre les cuisses écartées. Puis le fils fut dénudé et emmailloté dans un filet et suspendu à une branche après que les soldats aient soulagé leur vessie sur son visage. Leur tâche de destruction terminée, les cavaliers grecs regagnèrent leurs montures
- Que la punition serve d'exemple ! lança le chef de la troupe, "nous vous laissons la vie, mais n'oubliez jamais que cette terre est désormais dominée par l'Attique ! Vous ne devez rien nous dissimuler de vos trouvailles ! Une telle esclave aurait du nous être immédiatement livrée, tenez-vous le pour dit !
Et la troupe s'éloigna au galop, laissant derrière elle, décombres et larmes....Tout en chevauchant, le chef de la troupe avait placé êta en travers de l'encolure de son cheval. La jeune femme ne bougeait guère, sinon pour suivre le balancement de la monture. Cavalier habile, le chef qui avait pour nom Mérion, profitait de cette position pour caresser la croupe docile de la belle esclave.
Mais les échanges maritimes se poursuivaient entre Troie et la Grèce, il fallait donc pouvoir fournir un abri convenable aux vaisseaux en visite. Et qui dit port, dit marins. Qui dit marins, dit tavernes. Qui dit tavernes, dit putains. Qui dit putains dit bordels ! C'est en suivant cette implacable logique que Mérion était devenu le pornobosceion (gérant de bordel) de la dictéria (bordel d'Etat) du port. Avec l'avantage qu'étant garanti par l'Etat, il pouvait utiliser ses propres soldats pour assurer l'ordre et la sécurité, évitant ainsi tout désordre, mais disposant également des moyens légaux et militaires pour toute éventuelle concurrence. Il avait engagé une ancienne mère maquerelle prénommée Aspasie, d'Athènes particulièrement experte pour dresser et préparer les femelles qu'il se procurait facilement en ces temps troubles afin d'en faire les meilleures pornaï (putains) de la contrée et au-delà !
Aspasie avait été une hétaïre appréciée des plus nobles citoyens, avant que l'âge ne vienne ternir ses charmes. Plutôt que de se flétrir lentement mais inexorablement aux yeux de tous, elle avait choisi l'exil et s'était associée à Mérion.
Mérion passant une corde autour du cou d'êta et la menant ainsi en laisse partit rejoindre son établissement, où l'attendait Aspasie sans savoir la bonne surprise qu'il lui réservait. Docile, êta suivait l'homme sans rien dire. Les yeux baissés, à la fois honteuse de sa nudité et excitée par cette situation, elle tentait de ne pas trébucher en suivant le pas martial de l'homme qui l'entraînait sans ménagement. Elle avait le sentiment de ne pas vraiment vivre tous ces événements ! Comme si elle n'était que spectatrice de ces tribulations qui l'entraînaient au fil d'un destin sur lequel elle n'avait aucune prise, comme une épave emportée par les vagues et les courants, ignorante et impuissante à décider quoi que ce soit. Elle n'avait ni mémoire ni perspective, peinait à établir ses pensées. Depuis qu'elle s'était réveillée amnésique sur cette plage, elle s'était laissée porter par les événements, asservie par le pêcheur et maintenant menée en laisse par ce guerrier... Elle avait subi les avanies les plus avilissantes et malgré la souillure et parfois la douleur, elle y avait aussi pris du plaisir... Et elle aimait ce plaisir qu'elle ressentait en étant traitée comme un vulgaire objet !
Mérion l'entraînait de par les rues étroites et sales du petit port, vers la rue où était installée la taverne-bordel dont il était le Maître. Les passants qu'ils croisaient ne pouvaient empêcher leur regard de s'attarder sur le corps si blanc et les formes si parfaites de l'esclave qui ne cherchait d'ailleurs pas à dissimuler ses courbes, ni ses parties les plus intimes. Hommes et femmes étaient tous fascinés par cette pure beauté que même le plus sordide des environnements ne parvenait pas à rendre vulgaire. Les cheveux dorés ondulaient dans le dos de l'esclave dont les pieds nus baignaient dans une fange immonde mais n'en gardaient pas les souillures. Empruntant une impasse gardée par deux soldats en cuirasse armés de lances, Mérion mena êta jusqu'à une porte percée dans le mur d'enceinte d'une propriété jouxtant la taverne. Il poussa la porte qui s'ouvrit sans grincer et tira sur la corde par laquelle il menait êta en laisse ...
(à suivre)
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