L'Amour Agonise
En cette dernière année, vers l'université, je me dirigeais.
Quelques pas vers l'entrée, mon coeur palpitait.
Nos regards se re-croiser, très fort je le redoutais.
Ces vacances m'ont apaisé, je t'oubliais.
Je passe la porte et malheureusement, je te croise.
Qu'ai-je fait au bon Dieu pour assister à cette scène grivoise ?
Deux années durant, je ne rêve que de toi.
Quand est-ce que tu poseras enfin tes belles mains sur moi ?
Mes relations antérieures étant femelles, je ne me suis jamais cru homosexuel.
Passer par toi au quotidien, je ne pus résister à ta gestuelle.
Ta peau semble douce, tes mouvements sont nonchalants et sensuels.
Avec toi, j'ai songé à la volupté des pires scènes charnelles.
Toutefois, la nature m'a vite rappelé à l'ordre : tu es un homme.
Supposer que pour un autre homme tu pourrais tomber, pas impossible mais c'est tout comme.
Tu es un jeune fort et plûtot de grande taille.
De ce physique ravageur, je ne pouvais relever quelconque faille.
Ta coupe de cheveux mélangée à ce gel, elle était soignée.
Ton style vestimentaire, toujours à la mode, était méticuleusement contrôlé.
Tes yeux verts de couleur olive se combinent à la perfection avec ta peau légèrement mâte.
Pendant des heures, je décrirais ta puissante démarche étape par étape.
Sous les lueurs incendiaires du Soleil d'été, nous sommes moins couverts qu'en Solstice d'hiver.
Sous ton tissu aux motifs rayés, se dessine Apollon taillé dans la pierre.
Cette vénusté attire ces femmes comme un aimant habilement trafiqué.
Combien sont-elles ? je ne saurais les compter.
J'observe ces corps de nymphes, aguicheuses, toutes autour de toi rassemblées,
Qui recherchent, assoiffées, le plaisir et la jouissance qu'aucun homme ne pourrait procurer.
Par cette constatation, la fatalité m'a rapidement rattrapé
Je suis un homme, je suis désolé, je ne pourrai jamais te combler.
Un beau matin d'automne, sur une chaise en bois noble, je suis assis,
Dans un couloir poussiéreux au carrelage gris, qui avec le temps a vieilli.
Les aiguilles tournent, ma patience a atteint ses limites
Le silence se déchire par les mouvements d'une ombre qui s'excite.
Ô Dieu, je te remercie, je crois que c'est ma beauté divine.
De par ta voix grave et qui porte, je crois que je te devine.
Sur ce siège aux tonalités maussades, tu prends place devant moi
C'est dans l'effarement, qu'au fond de mes entrailles, je rentre en émoi.
Inutile de m'emballer, Apollon ne m'est pas destiné.
La tristesse me gagne, comme une sucette qu'à un on aurait arraché.
La crainte me paralyse et m'empêche de t'admirer.
Dans ce terrain inconnu, je n'osais guère m'aventurer.
Qui ne tente rien n'a rien, l'homme a l'habitude d'énoncer,
Le proverbe, il était plus que temps de l'appliquer.
Lorsque mon regard vers ton faciès a fini par se pointer,
J'ai rapidement remarqué que ton âme vers la mienne était tournée.
C'est grâce à un dialogue banal et vide de sens que tout a commencé.
À ce moment, j'ai cru que la syntaxe de ma destinée était erronée.
En face de moi, je buvais le moindre de tes dires,
En quelques secondes, tu as réussi à m'abrutir.
Doté d'une invulnérable éloquence, tu te manifestais en satire
La grâce de tes élocutions ont eu raison de moi, tu savais me séduire.
Les jours filent hâtivement tandis que le bonheur se défile.
L'amitié qui nous liait, à vivre, n'était pas si facile.
Le mot amical, pour toi, prenait tout son sens alors qu'avec moi il n'était pas si docile.
J'étais comme un frère et l'entendre devenait difficile.
Nous partagions, ensemble, beaucoup de moments.
Tu semblais heureux pendant que je faisais face à mes sentiments.
Cette question me brûlait les lèvres, je voulais te la poser.
Je connaissais d'avance la réponse, je ne tentais point demander.
Fin des cours, soir d'hiver, tu semblais déprimé,
Avec moi, de ton problème, tu insistais pour en parler.
Près de l'université, une infime fôret se reposait.
Les arbres se déshabillaient, les feuilles par terre que le froid massacrait.
La nuit noire, décorée par un croissant argenté, scintillait,
Illuminant le sentier humide et feuillu que nos corps traversaient.
Sur un banc crasseux, nous prîmes le temps de nous poser,
Afin que de ton ennui, nous puissions converser.
Un fleuve de paroles sans signification, tu as balbutié,
Comme une imprononçable révélation que tu souhaitais confesser.
Inquiet, je pria pour que tu te calmes et que tu reprennes lentement.
Tu recommença avec dédain mais tu retrouvas ton fil conducteur,
Tu énonças une série de sentiments que, jusqu'ici, tu refoulas pertinemment.
J'eus peur de ne pas saisir et fûs noyé dans l'inconnu et la frayeur.
Les larmes, qui coulaient de tes yeux étincelants, témoignaient ta sincérité.
À mon tour, de sangloter, je ne pus m'empêcher.
De ta bouche pulpeuse s'est débité la phrase fatidique,
Celle qu'on a trop tendance à exprimer à tord et à travers,
Celle, qui du jour au lendemain, l'on balaye d'un revers,
Celle qui nous afflige le coeur comme la famine en Afrique.
En prononçant "je t'aime", ton front s'est collé au mien.
Nos yeux étaient clos et dans ce vacarme de silence, tu me tenais la main.
Progressivement, ton visage s'approcha du mien.
Dans cet élan de panique, mon coeur à 100km/h battait.
Ton bref discours, dans mon estomac véhément papillonait.
Tes lèvres vinrent s'échouer sur ma bouche qui, depuis deux ans, t'attendait.
Je goûtais à la douceur de tes fins baisés,
Comme un plat gourmet que l'on vous proposerait de déguster.
Une embrassade langoureuse ne s'est pas faite attendre.
Impossible de distinguer nos langues au milieu de ce méandre.
Celles-ci ne cessaient pas de se lier,
Nos baisers continuèrent à se vivifier,
Semblable à une tempête qui, sur la plage s'est abattue.
Notre premier baisé aura cicatrisé mon vécu.
C'était comme si le sablier du temps se figeait,
Comme si deux mondes paradoxalement semblables fusionnaient.
Afin de clôturer cet inoubliable et magique instant,
Je fus victime de ton étreinte, comparable à la mère qui protège son .
Tes bras devinrent, pour moi, le havre de paix le plus relaxant,
Ceux qui me protègeraient de l'animosité et des gens médisants.
Avant de se quitter, une ultime question, il fallait résoudre.
Comment s'aimer sans mettre le feu aux poudres ?
Si notre entourage le savait, comment ils réagiraient ?
Victimes de l'Intifada, avec des pierres, on nous chasserait.
Promptement, à un accord nous sommes arrivés,
Il est simple : pour vivre heureux, vivons cachés.
Quelques semaines plus tard, nous nous sommes suffisamment cherchés.
D'autres pistes, nous voulions explorer.
Dans ma chambre, c'est là que tout a commencé,
De notre amour, mon lit nous avons baptisé.
Le pas de ma porte fût franchi, ma taille tu enlaças,
Soudainement, tu me souris et brusquement, je devina.
Tu m'embrassas alors que j'avança à reculons.
Tu m'ensorcelais par ta fougue et ta passion.
Mielleusement, sur la couette de mon lit tu me couchas,
Sur le dos, je me retrouva et sur moi, tu t'étalas.
Tes hanches se retrouvèrent ligotée par mes jambes infatigables,
Je marqua mon territoire et fis de toi ma forteresse impénétrable.
Tes vêtements certifiaient ton torse robuste.
Délicatement, je posais une main sur ton buste.
Cette pression sous ma paume attestait les battements de ton coeur.
Ce rythme s'endiabla avec ardeur lorsque de moi, tu es devenu possesseur.
Soumis sous ta chair, je t'appartenais,
Apprends moi à aimer et fais moi l'amour comme jamais.
Comme au premier jour, nos langues se connectèrent,
Mon coeur allait exploser, je quittais la terre
Cette sensation, auparavant, je ne l'avais jamais ressentie.
L'amour éprouvé pour toi débordait, comme un vase que l'on aurait trop rempli.
Réciproque, le tambour qui se jouait dans ta poitrine était du même avis.
Entre temps, c'est dans la tendresse de nos échanges,
Je le discernais : le tissu qui nous isolait, ça dérange.
Je sentais que le tissu s'élargissait,
Une certaine protubérance, je percevais.
Subtilement, nous nous dévêtions,
Le contact avec ta peau a provoqué en moi un frisson,
Qui s'est amplifié à cause de la pétulance de tes succions.
J'arborais avec lasciveté chaque courbe de ta chair musclée,
Capable de provoquer une syncope même à la plus chaste des vierges effarouchées.
Sur ta suave épiderme, je déposa deux, trois baisers.
Par tes maints gémissements, tu ne pouvais contester.
Tu mordillas le lobe de mon oreille dans le but de te venger
Tentative réussie puisque certains cris, tu me fis brailler.
Suite à cela, je te retourna sur le dos, finie la soumission.
Sur ton bassin, je me plaça à califourchon.
Ma fine bouche entama la périlleuse descente,
Vers les parcelles de ton anatomie torrides et ardentes.
Je m'approcha de la ligne du paradis, du chemin du bonheur,
Chemin que je dessinais avec frénésie et ferveur.
Seul le satin de ton caleçon me séparait du lui,
Je l'ôta, excité mais également terrifié de faire face à ce fameux outil.
Aspirant à te faire plaisir, je n'attendis pas avant de l'engloutir.
Pendant que je te procurais ce plaisir, je caressais ton abdomen avec tant de désir.
Terrorisé d'effecteur un travail mal fait,
Les râles que tu libérais étaient dignes d'un homme satisfait.
Pour me remercier, j'ai subi le même traitement.
J'élogiais l'homme que je désirais si profondément.
Nous reprîmes la position de départ, moi sur le dos,
Tu étais sur le point de me faire goûter au plus beau des cadeaux.
Je sentis ton pénis à l'entrée de ma cavité,
Tu pris tes dispositions pour ne pas me blesser.
Tu es entré en moi avec toute ta tendresse,
Je déposa sur ton corps une poignée de caresses.
Les débuts se sont fait dans un état de douleur,
Grâce à ton affection, l'amour a repris sa saveur.
Ton bassin accéléra peu à peu la cadence,
Nous nous perdions dans l'ivresse de notre dance.
Nos gémissements s'alternaient dans une chorale de sons mélodieux.
La sinuosité de nos corps peignaient un tableau harmonieux.
Ton sexe se frottait frénétiquement à ma prostate
Ma jouissance s'intensifiait par la subtilité de ton tact.
La semence de la vie sur mon ventre se déversait,
J'aperçus dans ton visage que ta verge se contractait.
En symbiose, nous vociférions notre orgasme,
Qui s'accentuait avec l'impulsivité de nos spasmes.
Simultanément, nous avons joui,
Exténués par l'effort, dans les bras de Morphée, nous nous sommes endormis.
Plusieurs fois dans l'après-midi, nous avons fait l'amour,
Plus jamais je n'ai retrouvé le parfum de ce jour.
Avec le temps, les nuisances de la vie de couple se sont installées.
La jalousie nous faisait dérailler.
Mésententes et réconciliations se mélangeaient,
Nous étions conscients malgré tout qu'on s'aimait.
Chaque jour qui passait, tu embellissais mes journées,
Aucun homme ne m'a voué toute la passion que tu m'as dédiée.
Notre liaison s'est maintenue cachée,
Jusqu'au jour où le pire est arrivé.
Alors qu'une énième discorde avait éclaté,
Une forte pression est venue te secouer.
L'âge n'est qu'un chiffre sur l'échelle du temps.
La nature reprend son du peu importe l'instant.
Les hommes ont du mal à le prononcer tant ils ont peur,
Car elle brise des vies et répand le malheur.
Cardiaque qu'est la crise, cru bon t'emporter,
Avec toi, toute ma joie de vivre s'est évaporée.
Aujourd'hui, devant ta tombe, les souvenirs défilent,
La saveur de tes lèvres et tes sourires infantiles,
La puissance de ton étreinte et de ta carrure virile.
Je me souviens de l'affection et la folie dans ton regard lubrique,
Celui qui a fait de mon adolescence, une période magique,
Celui qui a su rendre cette relation unique.
Je me vois encore câliner ta peau lisse,
Que j'embrassais hardiment pour apaiser mes caprices.
Pourquoi à toi, est-ce arrivé ?
Pourquoi les meilleurs partent toujours les premiers ?
Je ne suis jamais seul, tu demeures en ma présence,
Alors que mon amour agonise sous les traits de ton absence.
Je remercie le Ciel d'un jour t'avoir croisé,
Sans toi, le sens à ma vie en resterait inchangé.
Paisiblement, je mets fin à ce requiem,
Une dernière fois, je te souffle je t'aime...
Comments:
No comments!
Please sign up or log in to post a comment!