Rêverie

Rêveries.


Tu es là, nue, couchée sur le lit et tu l’attends.

Tu écoutes les bruits d’ici, d’en bas.

Au bas de la rue, une voiture s’arrête. Serait-ce la sienne ?
Une portière claque et puis plus rien.
Tu as envie de te lever pour regarder à la fenêtre mais à quoi bon… Tu as les yeux bandés…, il te l’a demandé.

Il fait chaud dans la chambre, le va et vient du réveil te rappelle le temps qui passe.
Le tic tac se fait de plus en plus fort, assourdissant…
C’est ton coeur qui bat la chamade.

Tu es trempée, partout…
Des perles de toi dégoulinent le long de tes cuisses.

Une porte qui claque, là, en bas de l’immeuble, le tic tac…, un bruit de pas..., trois étages à monter… Est-ce lui ?
Le bruit de pas…, un étage, un bruit de pas que tu comptes pour toi, un deuxième, il s’arrête…, le tic tac….
Ce n’était pas lui.
Pourtant, les pas, encore, jusqu’au troisième étage. Ils s’arrêtent, il est là, derrière la porte !
Elle est ouverte, il te l’a demandé.
Tu as peur qu’il te voie comme ça, dégoulinante, à peine calmée de la magie de tes doigts…
L’oreiller est devenu ton protecteur, il te cache.
Ton cœur bat, le feu est dans ton ventre.
Le tic tac…
Tes cuisses se séparent et ta volonté t’abandonne.

Un cliquetis.
La porte s’ouvre doucement puis, plus rien, pas un bruit si ce n’est celui de la rue et des s qui crient.
Le tic tac…
Tu te mords les lèvres.
Un léger frémissement, des vêtements qui tombent, un glissement sur le parquet ciré, le bruit de la douche, l’eau qui coule, goutte à goutte…
Le tic tac…

Sur la table de nuit, couchés sur le papier, ces quelques mots : « J’aimerais te voir dimanche »…………………………………………………



* * *

Jules-Hector