Amour Perdu
Pourquoi suis-je si triste ? Cest une longue histoire
avez-vous déjà aimé ?
Comment pourriez-vous comprendre, sinon.
Je vais essayer de trouver les mots pour vous dire
Jétais si jeune quand jai emménagé avec elle ! Plus jeune quelle
ça vous choque ? Notre couple et cette différence dâge na pourtant rien dextraordinaire, jai beaucoup damis dans ce cas.
On sest rencontrés un jour dété sur une station de service dautoroute. On sest plu tout de suite. On ne sest plus quitté depuis.
Je relevais moi-même dune forte déception.
Juste un mot. Il y avait des s
on ne sentendait pas bien du tout. Je naimais pas la façon dont ils me traitaient, et sans doute ai-je eu tort de me fâcher contre eux, je naurais pas dû. Eux ou moi, la question ne se posait pas vraiment
et je me suis retrouvé seul, avec le sentiment davoir été trahi, abandonné.
Le jour même où on sest rencontré, elle ma emmené dans sa famille. Ils ont eu lair étonnés de nous voir ensemble alors quon ne se connaissait que depuis si peu de temps, mais ils mont très bien accueilli malgré tout. Je peux comprendre leur étonnement, remarquez, elle est
comment dire
tactile ! très tactile. Dès que jétais proche delle, elle posait sa main sur mon cou, dans mon dos.
Mais bien sûr, nous ne connaissions que depuis quelques heures et ils nauraient pas compris une plus grande intimité et jai dormi sur le canapé du salon. Jai bien vu dans ses yeux pourtant, dès ce premier soir, quelle maurait volontiers accepté dans sa chambre.
Nous sommes repartis ensemble le lendemain, et je me suis immédiatement installé chez elle : la maison est agréable, assez retirée de la route pour être calme, et il y a un jardin. Deux avantages à prendre en compte pour quelquun qui comme moi adore les siestes au calme et me promener au grand air.
Nallez pas imaginer je ne sais quelle histoire de folie amoureuse subite et débridée.
Quelques baisers, cest vrai, des gestes aussi, je le reconnais, je vous ai dit, cest une tactile, elle aime les contacts, me toucher pour un oui pour un non, comme pour se rassurer.
Je pense que cest même lune des raisons pour lesquelles nous avons vécu ensemble tout de suite : me savoir près delle dans sa grande maison la rassurait. Je ne sais pas de quoi au juste elle avait peur, mais elle me répétait souvent au début, comme un refrain, « tu me protègeras, nest-ce pas ? ». Je ne suis pourtant pas si impressionnant !
Au début, comme le premier jour dans sa famille, je dormais sur le canapé du salon. Un nuit, après quelques semaines de vie commune, parce quil y avait de lorage, je me suis invité dans sa chambre. Je me suis couché à côté delle en prenant bien garde à ne pas la réveiller.
Elle était surprise de me trouver près delle le matin, mais ne sen est pas fâchée, se moquant même un peu de moi en comprenant que cétait lorage qui mavait poussé à la rejoindre. Je partage son lit depuis cette nuit-là.
Les premiers temps nous menions une vie calme. Quelques sorties, le plus souvent au parc, où jai fait connaissance de quelques amis. Je partais parfois de mon côté pendant quelle discutait avec quelques anciennes connaissances, mais je voyais bien quelle naimait pas que je méloigne trop et je restais le plus souvent près delle, bien que leurs conversations ne mintéressent pas et que je sois parfois mal à laise : vous savez comme je suis sensible aux parfums, aux odeurs, et jétais gêné du parfum dont certaines de ses amies sinondaient. Elle, ne se parfumait pas, et pourtant jaurais pu la reconnaître les yeux fermés où quelle soit.
Cest dailleurs en raison de cette sensibilité que notre relation a changé.
A plusieurs reprises, alors quelle sagitait sous les draps, javais quitté la chambre pour respecter son intimité malgré lattrait quexerçait
son activité pour mes sens exacerbés.
Pardonnez-moi les mots crus que je vais employer, mais je ne suis pas doué pour les périphrases : je lui ai donné de ma langue le plaisir quelle cherchait de sa main.
Elle ne mavait pas repoussé, bien au contraire. Cest ce soir-là, que notre relation jusque-là platonique est devenue très charnelle.
Très souvent après cette nuit-là elle mavait invité à lui prodiguer ce baiser intime, et si elle ne ma jamais rendu une caresse de même sorte, ses mains pourvoyaient largement à mon plaisir.
Ce nest que quelques semaines plus tard que pour la première fois elle ma attiré sur elle, et que dès lors, ne se passait plus une seule semaine, sans que nous ne nous adonnions à des ébats effrénés qui nous apportaient à tous deux dintenses sensations.
Parfois le soir, mais aussi à la pleine lumière de laprès-midi, elle se dévêtait et mattirait vers elle dune main experte, soffrait à ma bouche sur le lit ou le canapé, quelquefois même à même la moquette, puis minvitait à de longues étreintes frénétiques qui nous laissaient pantelants lun et lautre.
La vie était belle, intense, et cette vie est perdue à jamais. Voilà pourquoi vous me voyez si triste.
Que ce soit sa faute à elle ou la mienne, peu importe.
On pourrait lui reprocher davoir attiré ce grand blond dans son lit, cest certain.
Mais était-ce une raison pour que je le morde sauvagement ?
Certainement pas. Me voilà seul et désespéré.
Je nai plus de nom, plus de collier, plus que les barreaux de cette cage où on ma enfermé, juste un numéro tatoué sur ma peau.
Je nai plus pour vie que le souvenir delle. Quai-je fait, quai-je fait ?
Je nai même plus dongles pour gratter les barreaux de ma cage.
Aujourdhui, je sais ce que veut dire « une vie de chien ».
Misa (un peu honteuse ? à peine) - 09/2013
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