Sauvetage 2/2
- Bon Patrick, on en était où ? Faut s'y remettre, parce que là, ça n'avance pas.
- Ok. Alors, Laurent bande ou il ne bande pas ?... Tu as décidé.
- Et elle ? La Claire, elle devient accro ou pas ?
- T'excite pas
Tu te souviens où on en était. Lis plutôt.
---oOo---
La prochaine fois, la prochaine fois ! Y aura-t-il une prochaine fois ?
Cest la grande question. Fallait-il sobstiner après ces deux expériences malheureuses.
Notre annonce avait du succès, de nouveaux messages arrivaient tous les jours, mais je ne les lisais plus.
Cest Claire qui my encourage. Voyons. Cette fois encore, nous faisons défiler les prétendants, Quelle misère ! Tous ces hommes à la recherche dune femme. Dun geste rageur, Claire efface tous les messages.
- Supprime aussi notre annonce. Cest inutile et dégradant.
Voilà, cest décidé, cest fini.
Fini, fini
Facile à dire. Au fil des jours, je vois bien que Claire est parfois songeuse, à quoi pense-t-elle ? Même si elle a simulé, elle a été pénétrée. Ça, elle ne peut pas loublier.
Ce matin, après un petit câlin où Claire a essayé de me caresser sans beaucoup de succès, cest encore elle qui prend linitiative :
- Mon chéri, on ne peut pas rester sur ces échecs. Les effets sont encourageants tout de même.
-
- Je pense que nous avons été trop vite. Nous avons cru au miracle, comme si dun coup de baguette magique
Essayons encore une fois.
-
- Occupe-toi de tout, choisi qui tu veux. Je te dirai sil me convient.
- Mais
- Je te fais confiance.
- Cette fois, plus dannonce, il y a trop de pervers. Cest moi qui les contacterais, et on prévoit une rencontre avant de décider.
- Daccord.
- Et plus de confidence, ils penseront ce quils veulent.
Ainsi, nous avons déjeuné trois fois avec des hommes contactés sur Internet.
Jusquau jour
Déjà dix minutes quil est allongé sur Claire. Je suis assis au bord du lit, en retrait, je me fais le plus petit possible.
Il sest enfoncé en elle. Elle pousse quelques râles réguliers. Sa respiration saccélère. Je la connais par cur, elle reste sur la réserve, mais cette fois je sens son désir, je sens quelle y prend du plaisir.
Oh ! elle est tendue, assez passive, silencieuse aussi. Rien à voir avec nos ébats. Nous cétait une joute entre elle et moi, des échanges, des regards, des mots, une complicité.
Rien que la position quelle a imposée, le missionnaire, la plus classique des positions, celle qui prête le moins à limagination est symptomatique de son état desprit.
Lhomme a été très bien, autant avec moi qu'avec elle. Nous nous sommes vus dans un resto, lavant-veille. Nous avons discuté de banalités, puis nous avons abordé le sujet. Un simple regard à Claire, un léger hochement de tête ma fait comprendre quelle validait. Nous avons convenu de ce rendez-vous assez rapidement, avant la fin du repas. Une fois cela fait, nous nen avons plus reparlé jusquau moment de payer et de partir. Lhomme avait de la conversation, nous avons discuté tous les trois, même si cest surtout moi qui parlais. Claire quant à elle, sûrement inquiète, na pas dit grand-chose. En partant, nous avons échangé nos portables, le sien, le mien, celui de Claire.
Après un court moment dhésitation, elle sest retournée pour se déshabiller et sest allongée sur le lit. Il la rejointe.
Il a eu un regard pour moi et a hoché la tête avec un léger sourire. Il a dû ressentir que nous navions quasiment aucune expérience.
Claire a accepté quil la prenne dans ses bras. Lentement, tendrement, il lui a caressé la poitrine, le ventre, le pubis. Je devinais le plaisir quil prenait à sucer ses tétons déjà bien durs, passant ses doigts entre ses lèvres intimes.
Elle a pris son sexe dans sa main et la caressé. Elle la porté à sa bouche, le gland entre ses lèvres, il sest enfoncé, ou plutôt non cest Claire qui
Jai surpris le regard rapide quelle ma jeté. Elle semblait désolée.
Pas autant que moi, je dois dire. Voir Claire faire une fellation, il y a encore peu, aurait été inimaginable, au-dessus de mes forces. Je prends sur moi. Manifestement, elle le fait pour lui faire plaisir, pas par envie. C'est ce que jespère du moins. Dailleurs, cest lui qui lui a proposé, elle na sûrement pas osé dire non.
Je me souviens de tout. Claire sallonge sur le dos, instinctivement elle écarte les jambes. Elle lattire, linvite à venir sur elle.
Rapidement, il enfile un préservatif. Nous avons, comme lors de nos précédents essais, été inflexibles là-dessus. Il nous a certifié quil nenvisageait pas les choses autrement. Encore un bon point.
Sans hésiter, il se positionne. Je la vois mordre sa lèvre inférieure quand il la pénètre. Elle se détend, laissant échapper un soupir.
Il est en elle. Je vois les mains de Claire prêtes à se poser sur son dos pour le serrer contre elle. Elle hésite, mais ne le fait pas. Elle les met juste sur ses bras, comme pour accompagner les mouvements de va-et-vient.
Je vois bien quelle est moins contractée. Je devine le plaisir qui se dessine sur son visage, dans ses yeux. Je suppose quelle a fait le vide en elle, pour ne plus penser.
Elle pousse quelques gémissements, faibles au début, puis de plus en plus soutenus.
Moi, jai mal. Tant que je la voyais tendue, gênée, jétais rassuré. Là, cest plus confus dans ma tête, je ne sais quoi penser. Je me sens voyeur. Jai même failli fermer les yeux.
Je me force à regarder. Pour me rassurer, je me répète, une fois de plus, ce que ma dit Chloé, comment nous en sommes arrivés là, pourquoi nous sommes ici.
Je sursaute. Me tirant de mes pensées, Claire vient de pousser un cri plus fort, plus aigu aussi.
Cest plus que ce que je peux supporter, cette fois je détourne la tête, pour ne pas voir. Lorsque je la regarde à nouveau, je constate que très passive juste avant, maintenant elle participe, accompagne les mouvements, elle ondule le bassin à son rythme.
Au bout dun moment, il essaie de changer de position. Claire me jette un regard affolé, et hochant la tête :
- Non ! On reste comme ça.
Je suis content de sa réponse. Elle prend du plaisir, mais cest à moi quelle pense... Enfin, je me rassure comme je peux.
- Comme vous
comme tu veux, lui dit-il.
Il senfonce à nouveau en elle. Aussitôt, Claire lui enserre le bassin entre ses cuisses. Elle croise ses jambes dans son dos, et pousse ses fesses vers lui.
Il accélère. Le visage de Claire se crispe, un rictus déforme sa bouche. Elle tourne son visage vers moi et appuie sa joue sur loreiller. Elle ouvre les yeux, me sourit.
Elle me tend sa main, je la serre dans la mienne. Ses ongles senfoncent dans ma peau :
- Oh mon chéri, mon chéri, je vais
Me dit-elle dans un souffle.
Nos regards sont rivés lun à lautre. Elle ne lâche pas ma main. Son autre bras est passé autour du cou de lhomme.
Une pointe de jalousie menvahit, me broie le cur. Jai presque envie de tout arrêter, de quitter la chambre.
« Reprends-toi, cest toi qui as voulu, elle le fait pour nous. Cest toi quelle aime. Son regard, son sourire, sa main dans la tienne, tu as assez de preuves ».
Je perçois ce qui doit se passer dans sa tête. Elle a oublié ses craintes. Lhomme sur elle qui la pénètre, ce nest pas un homme, cest juste une bite. Le fait quelle mait pris la main, quelle la serre, quelle ne me lâche pas. Cette bite, c'est la mienne. Cest ce quelle doit se dire, jen suis persuadé.
Les râles de Claire deviennent des petits cris, stridents.
Est-ce quelle serre plus le bras passé autour du cou de l'autre, ou plus ma main ?
Au summum de son plaisir, au milieu des gémissements, horrifié je la vois se soulever et approcher ses lèvres
Elle
Elle lembrasse. Non ! Ce nétait pas prévu
Elle lembrasse à pleine bouche, longuement
Apparemment le type a éjaculé. Il a joui lui aussi, dans ma femme. Il se retire, reprend sa respiration. Au bout dun moment, il se lève, et part dans la salle de bain nous laissant seuls.
Claire reste allongée, les yeux fermés. Elle nest pas encore redescendue. Elle a joui comme jamais
Merde, comme jamais
Plus quavant
Plus quavec
Moi ?
Elle souffle une dernière fois, ouvre enfin les yeux. Son premier regard est pour moi. Un sourire béat illumine son visage, le sourire dune femme comblée. Rapidement, son sourire se fige. Elle se rend compte de ce quelle vient de faire. Je devine le voile de culpabilité qui brouille ses yeux. Comme si elle avait honte, honte davoir pris du plaisir, honte de sêtre abandonnée, de sêtre laissée aller. Elle se rend compte qu'elle l'a embrassé, comme un amant.
Le rouge lui monte aux joues. Elle veut me dire quelque chose, mais aucun son ne sort.
La voir ainsi, les doutes, la jalousie qui venait de menvahir sévapore d'un seul coup.
Je respire. A aucun moment, elle na lâché ma main, ni pendant, ni après. Encore maintenant, elle la tient serrée dans la sienne.
En revanche, lui, elle la lâché juste après.
Je dois me rendre à lévidence, elle a eu du plaisir, beaucoup de plaisir. Elle a joui, fort, très fort. Cest normal, je ne peux rien lui reprocher, cétait bien ce que je voulais. Cest bien ce que Chloé voulait.
Mais ?
Concentré comme je létais avec Claire, je nai pas vu
Je nai pas senti
Mais ?
Je bande ! Pas de doute, je bande.
Bon daccord, ce nest pas lérection de lannée, mais ça ne métait plus arrivé depuis
Je nose y croire, je bande
Claire me regarde, je lui souris, bêtement, satisfait. A-t-elle compris ?
Je hoche la tête. Dun mouvement du menton, je lui désigne mon pantalon légèrement gonflé.
Cette fois, cest un grand sourire qui éclaire son visage. Un sourire de bonheur :
- Tu
?
- Oui.
- Je taime.
- Moi aussi, si tu savais.
- Je sais.
Content de lui, lhomme sest rhabillé. Il découvre ce qui se passe entre nous. Ne voulant pas troubler notre intimité, il lâche juste en partant « Bonne soirée, à la prochaine ».
Je suis sur un petit nuage. Si Claire ne me tenait pas la main, peut-être que je laurais embrassé ce type !
Je hoche juste la tête au moment où il se retourne pour partir.
Comme les fois précédentes, Claire se blottit dans mes bras lorsque nous nous retrouvons seuls. Elle est moite de sueur et je noublie pas lavoir vu avec la bite du gars dans la bouche. Lorsquelle se penche pour membrasser, elle comprend mon léger recul.
Elle se lève, et va prendre une douche en laissant ouverte la porte de la salle de bain. Est-ce une invite ?
Je ne bouge pas. Je réalise que cette fois mon érection est normale. Satisfait, je me regarde, content du résultat je me branle un peu, je joue avec mon sexe. Je dois afficher le sourire bête du mec après lextase.
Quand elle revient, je suis déjà au repos. Je ne suis pas très fier d'être dans cet état pour avoir vu Claire jouir. Mais je ne peux me le cacher, jai été excité quand elle a sucé ce mec, excité de la regarder quand elle baisait, de voir son abandon dans dautre bras que les miens. La honte, cest ma femme. Que va-t-elle penser de moi ?
Claire a besoin dun peu de repos, moi jai besoin de réfléchir. Enlacés lun contre lautre, nous nous envolons dans nos pensées.
Cette fois, elle na pas simulé, jen suis certain. Mais cest drôle, je suis moins jaloux que la fois précédente. Pourtant, jen suis persuadé, elle ma oublié, juste un instant, peut-être, mais elle a fait lamour avec cet homme, il ne la pas juste baisée. Jai peur.
---oOo---
De son côté, Claire ne comprend pas comment elle a pu se lâcher avec un inconnu, comment elle a pu se donner à lui sans aucune retenu. Quel orgasme ! Il y a longtemps quelle navait pas ressenti une telle sensation. Elle ne sait quoi dire à Laurent, elle a peur de sa réaction, de sa jalousie, même si le contraire la vexerait.
Dans la voiture au retour, elle regarde son mari à la dérobée, il na pas desserré les dents depuis le départ. Il a sa mine des mauvais jours.
Daccord elle a dépassé leurs limites, mais dans le feu de laction
Et puis zut, cest bien lui qui lui a demandé de baiser avec un autre. Elle nallait pas simuler à chaque fois. Elle décide de crever labcès :
- Laurent, comprends-moi.
- Je narrive pas à effacer cette image, cet orgasme que tu as eu. Oui je suis jaloux, et alors ? Jai bien vu, tu mas oublié.
- Je tai oublié, cest vrai. Je me suis laissée aller, jai perdu la tête lespace dun instant. Il ma fait jouir. Fort, je ne te le cacherais pas. Comment aurais-je pu me retenir ?
- Je nexistais plus
Je narrive pas à
Tu aurais pu
Et ce baiser
- Daccord, je naurais pas dû
Mais noublie pas, cest toi qui mas jeté dans les bras de ce type. Je ne voulais pas de ces rencontres, cest toi qui as insisté pour ton choc, pour toi. Ne viens pas me le reprocher maintenant.
- Tu as raison, je suis bête
mais
vais-je arriver à te faire jouir comme lui.
- Idiot, ne compare pas, ça na rien à voir. Toi cest autre chose. Toi je taime. Tu es mon mari. Lui nest rien. Rien du tout. Toi cest pour la vie. Tu comprends ?
- Bien sûr je te comprends.
A cran, Claire a du mal à retenir ses larmes :
- Désolée de ménerver, mais comment te le dire. Je lai fait pour toi, parce que je taime. Mais je me sens sale.
- Non ! Excuse-moi Claire, je ne voulais pas.
Arrivée chez eux, la parenthèse se referme. Le décor familier les ramène à la réalité de leur vie de tous les jours. Reprenant leurs habitudes, Claire va dans la cuisine préparer le repas du soir, tandis que Laurent regarde les informations dans le salon. Ce petit break leur permet de reprendre totalement leurs esprits.
En mangeant face à face sur la petite table de la cuisine, ils parlent de la journée du lendemain, du dossier quelle doit rendre, de ses rendez-vous, lui de la réunion prévue en fin daprès-midi, il rentrera peut-être un peu tard.
Sans se concerter, ils ne choisissent pas de film pour la soirée, ce ne sera ni France 2, ni Canal+, ni Netflix. Non ce soir, ils vont directement dans leur chambre. Comme elle le fait depuis un an, Claire se couche nue. Cest dans le plus simple appareil quil la rejoint.
Leurs mains se cherchent, se trouvent. Leurs yeux se croisent. Leurs lèvres se rapprochent, un long baiser les unis. Il est confiant, il sent que la forme est revenue, Claire le sent aussi. Un bon début. Mais ce nest pas tout à fait ce quil espérait, elle non plus dailleurs, pas assez raide, pas assez dur, il a du mal à la pénétrer. Elle ne dit rien, elle l'aide de son mieux, en continuant à le couvrir de ses baisers. Après ce quelle a vécu il y a quelques heures, elle ne veut pas montrer sa déception, mais Laurent nest pas dupe. Lorsquil jouit, Claire est restée sur sa faim.
Avec lautre, cétait plus fort, plus intense. Même avant de connaître Laurent, avec ses petits amis cétait autre chose
mais cest le passé. Laurent, elle laime, cest toute la différence. Malgré tout, elle est heureuse, il y a si longtemps quelle attendait ce moment. Les mauvais jours sont derrière eux. Ils allaient enfin pouvoir faire des projets davenir.
Alors que Claire sest endormie rapidement. Laurent a du mal à trouver le sommeil. Réflexe bien masculin, Laurent est fier d'avoir pu bander comme avant, davoir vu sa bite dressée devant lui. Heureux davoir pu faire lamour à sa femme et davoir jouis en elle. Lui aussi attendait ce moment depuis longtemps, il avait même cru ne plus jamais pouvoir y arriver. Des larmes de joie lui inondent les yeux.
Pourtant, des images lui reviennent sans cesse en tête, il narrive pas à les effacer. Claire avait eu un orgasme au-delà de toute espérance, elle devait être comblée. Il luttait pour chasser ce sentiment de jalousie qui pouvait tout gâcher. Il chercha le salut dans les paroles de Chloé « Votre femme est frustrée, sa frustration vous bloque, vous vous sentez coupable, cest un cercle vicieux. Grâce à vous, ces rencontres vont la satisfaire, vont combler un vide. La regarder provoquera le choc émotionnel nécessaire à votre guérison ». Il était guéri, cétait bien là le but. Le faire réagir, enfin faire réagir son corps, déclencher le mécanisme qui
Cette victoire avait un goût amer, Laurent était assailli par le doute. Arrivera-t-il à faire jouir Claire comme il la vue jouir cet après-midi. Claire pouvait comparer. Ils avaient gagné, mais pour ça, il a dû accepter l'inacceptable. Pour quel résultat ! Il se demande sil a bien fait découter la psy. Il sen veut d'avoir proposé ça à sa femme, et si elle le repoussait maintenant, et si elle voulait recommencer encore et encore, avec un autre
et un autre ? Il narrive pas à le lui reprocher, il trouve ça presque normal.
Le lendemain, en rentrant de sa réunion, le repas est prêt. Claire a dressé la table dans le salon, une table en amoureux, avec une fleur dans un petit vase. Étonné, il attend les explications de sa femme :
- Sert lapéro. On va fêter ça.
- Quoi ça ?
- Mais nous, mon chéri
Nous.
-
- Jai décidé
Chut ! Laisse-moi aller au bout. Jai décidé darrêter, fini les autres, tu es mon mari, le seul homme de ma vie.
- Mais
hier ? Je n'ai pas pu te ...
- Hier, ça a été merveilleux avec toi
Non, je ne me moque pas. Si tu savais comme jai été heureuse de te savoir guéri, heureuse de te sentir en moi. Hier soir, on a fait lamour tous les deux. L'autre m'a juste faite jouir, ce nétait quun réflexe. Rien de plus ! Tu comprends ?
-
- Avec toi cest tellement différent. Toi je taime.
- Pourtant
- Mon chéri. Maintenant, plus de psy, plus de rencontre
Daccord elle nous a aidé, sa solution était la bonne. Mais le prochain choc, nous laurons ensemble. Je ne vais pas te laisser dormir dit-elle en riant.
---oOo---
Fidèle à sa promesse, Claire lui prouva tous les jours son amour. Elle ne regrettait rien. Laurent reprit confiance en lui. Même sil doutait encore de temps en temps, la forme revenait peu à peu.
Au fil des jours, leur sexualité sépanouit. Laurent assurait à chaque fois, Claire retrouvait enfin son mari. Le déblocage promis par Chloé avait bien eu lieu.
La fréquence de leurs rapports aussi avait retrouvé le rythme davant.
Certes Laurent bandait, il lui donnait du plaisir. Le rythme, la fréquence, étaient bien revenus, lintensité aussi. Par contre, ce nétait pas encore ce quelle espérait.
Mais ça, elle ne pouvait pas le dire. Cétait peu de chose comparé à ce quils venaient de vivre. Un peu de patience, tout allait revenir comme avant. Certainement.
Claire ne pouvait sempêcher de penser de temps en temps à lorgasme quelle avait eu à l'hôtel, un orgasme violent, profond.
Elle essayait de se persuader que ceux que lui apportait Laurent actuellement, étaient aussi forts. Que finalement, lintensité de celui à l'hôtel n'était due qu'à la longue période de sevrage et à la frustration ressentie à l'époque. Rien de plus.
Au fil des semaines, ces pensées se sont estompées. Cette soirée nétait plus quun simple souvenir.
Chloé la psy de Laurent avait souhaité les rencontrer ensemble. Elle avait débriefé avec eux l'expérience vécue. Pour elle, il était fondamental que chacun puisse dire à lautre comment il avait perçu ces moments.
Le spécialiste vers lequel elle les avait dirigés finit de les rassurer. Les problèmes de Laurent étaient derrière eux, tout est redevenu normal, plus aucun souci sur le plan mécanique. Dailleurs Laurent sen apercevait tous les matins. Les analyses prescrites furent également rassurantes, aucune conséquence sur la qualité des spermatozoïdes. Ils pourraient avoir des s.
Les jours difficiles étaient derrière eux. Claire repensait encore de temps à autre à ces moments passés avec ces autres hommes. Elle naurait jamais cru pouvoir
Quelle honte ! Plus jamais, elle ne souhaitait revivre ça. Elle lavait fait pour sauver son couple.
Lors de lentrevue avec Chloé, cest ce quelle avait exprimé. Elle nen avait plus envie. Elle nen avait d'ailleurs jamais eu envie. Pour elle, ça avait été une véritable épreuve, difficile à vivre.
Ce jour-là, Laurent a avoué à Claire et à Chloé son soulagement. Aussi ses doutes et même la jalousie qui lenvahissait à chaque fois, ses peurs que sa femme y prenne goût, le quitte même, parce quil était diminué, parce quelle trouverait mieux avec un autre.
La parenthèse se refermait. Les choses étaient en train de se remettre en place tout doucement. Ayant retrouvés leur vie davant, ils ont à nouveau évoqué leur désir de fonder une famille. Combien ? Un, deux ou trois s ?
Un matin, alors quelle venait darriver au bureau, son portable se mit à vibrer, un SMS. Un numéro inconnu en 06 :
« Bonjour, cest Arnaud, tu te souviens de moi ? L'hôtel avec ton mari. Comment vas-tu ? »
Claire hésita un long moment. Arnaud ? Cest lequel ? Le dernier
Quest-ce quil lui veut ? Comment avait-il eu son numéro dailleurs ? Elle se souvient quils les avaient échangés après leur rencontre au restaurant !
Claire, elle, avait supprimé depuis longtemps ce numéro de son répertoire. Lui, a priori, non.
« Bonjour, ça va bien »
Elle hésita longtemps à écrire la suite
Elle se contenta « Que voulez-vous ? » dun un peu sec.
« Jai bien apprécié notre rencontre, jaimerais te revoir ».
« Je ne crois pas que cela soit possible. Avec mon mari, nous avons arrêté ce genre de pratique ».
« Ce nest pas ce que je te propose. Jaimerais te rencontrer seule, sans ton mari. Tu es une très belle femme, jai aimé le moment passé avec toi. Je crois que lon peut bien sentendre toi et moi ».
« Cest hors de question. Je ne vous reverrai pas sans lui. Je nen ai aucune envie ».
« Dommage. Jai vraiment craqué sur toi ».
« Pas moi, inutile d'insister, oubliez-moi, oubliez mon numéro ».
Quelle histoire ! Si elle sattendait à ça.
Elle ne souhaitait quune chose, oublier, et lui qui lui écrivait.
Le revoir ? Seule ? Mais non ! Cette fois, ça serait tromper Laurent, lui être infidèle. Jamais.
Il se prend pour qui celui-là
Toute cette histoire était derrière elle maintenant, derrière eux
Inutile den parler à Laurent, il pourrait se faire des idées. Elle oublia ces échanges de SMS, quelle a dailleurs aussitôt effacée.
Peine perdue, une semaine plus tard, il la relança à nouveau. Un nouvel SMS d'abord, auquel elle ne répondit pas. Puis un autre, plus insistant quelle supprima aussi rapidement que les précédents.
Il était passé à la vitesse supérieure. Son téléphone vibra un quart dheure après. Cette fois il lappelait. Elle décrocha, pour lui dire de vive voix quil devait loublier :
- Arrêtez de me harceler, je
- Laisse-moi au moins texpliquer.
Elle eut le tort de le laisser parler. Il lui dit que ça n'aurait aucune conséquence, quil ne voulait en aucun cas remplacer son mari. Que lui aussi était marié, quil avait un , que lui non plus ne voulait pas mettre son couple en danger. Que cétait juste pour une fois, juste pour prendre du bon temps.
Pendant quil parlait et quelle lui disait non à chacun de ses arguments, elle repensait au plaisir qu'elle avait eu ce jour-là.
Enfin, il lui proposa de prendre un verre ensemble, qu'elle déciderait à ce moment-là.
A bout dargument, Claire finit par accepter de le rencontrer.
En raccrochant, elle se dit, pour se rassurer, quelle avait accepté pour lui dire en face, une bonne fois pour toutes que c'était non.
Elle pensa ensuite, un peu honteuse, que pour ça elle n'avait qu'à lui raccrocher au nez et à bloquer son numéro. Rien de plus. Il laurait oubliée.
Cétait décidé, elle nirait pas à ce rendez-vous. Sûrement pas. Quelle idiote ! Tromper Laurent, mais quelle idée ! « Mais quest-ce que tu as dans la tête ? ».
Elle se mit à repenser au plaisir quil lui avait donné, quelle avait ressenti avec lui. Fort, puissant, vigoureux. Elle se força à oublier ce quelle ressentait encore avec Laurent. Ça allait revenir, juste se laisser du temps. Dailleurs, elle constatait des progrès à chaque fois.
Claire finit par se convaincre, que ça ne lengagerait à rien de le rencontrer. Elle se sentait forte.
« Jaime Laurent. Quest-ce quil croit ce type ? »
Daccord, elle la déjà fait avec lui
Daccord elle a eu un orgasme dont elle se souvient
Mais, Laurent était là ... ça changeait tout.
Elle décida daller au rendez-vous, pour dire à Arnaud de ne plus la rappeler, lui dire non en face.
Il comprendra. Ou pas, peu importe, cest son problème.
---oOo---
Souvenez-vous, au début du premier épisode, Claire est à lhôtel, elle vient de jouir avec Arnaud. En rentrant chez elle, le doute, les remords lassaillent. Comment a-t-elle pu ? Elle a trompé son mari.
En voyant Laurent installé sur le canapé du salon, Claire se retient pour ne pas pleurer. Elle vient derrière lui et dépose un baiser sur sa joue :
- Bien travaillé ma puce ? Pas trop dure ta journée. Pas drôle le lundi
- Non, ça va. Je vais prendre une douche. Après on mangera. Je t'aime.
- Moi aussi je taime.
Pendant le repas, Laurent trouve Claire soucieuse. Elle parle peu :
- Quest-ce qui se passe ma chérie, tu sembles ailleurs ?
- Non, rien, je suis fatiguée, cest tout
- Un problème à ton boulot ?
- Non, je tassure, tout va bien.
- Bon
A la fin du repas, Laurent se lève pour débarrasser la table :
- Non, laisse
- Je peux bien le faire, ça ne me dérange pas.
- Je peux le faire aussi
Oh et puis, jen peux plus, dit-elle éclatant en sanglots.
- Quest-ce qui se passe ?
- Viens sur le canapé, il faut que je te dise.
- Tu minquiètes là, quest ce qui te met dans cet état ?
Ils sassoient lun à côté de lautre. Laurent prend les deux mains de Claire entre les siennes :
- Dis-moi.
- Ce que jai fait cet après-midi mon chéri, lui dit-elle en larmes.
- Quas-tu fait ?
- Jai fait une connerie.
-
- Oh ! Jai trop honte. Je ne peux pas te le dire en face.
- Je ne comprends pas, dis-moi ! Tu me fais peur.
- Je lai
revu
- Qui ?
- Arnaud
- Arnaud ?
Celui de
- Oui
Claire a baissé les yeux, les larmes continuent de couler sur ses joues. Lentement, elle relève la tête. Elle devine sa colère :
- Oh mon chéri, je suis trop mal. Dis-moi quelque chose, sil te plaît. Parle-moi. Jai trop honte.
- Quoi ? Quest-ce que tu as fait ?
- Non, ne crie pas.
- Tu te rends compte ? Tu mas trompé. Et tu dis que tu maimes ?
- Jai été faible. Il ma donné du plaisir la dernière fois à lhôtel, jai cru que
enfin que
Oui, je tai trompé. Comment est-ce que j'ai pu faire une chose pareille ! Je te jure que je ne voulais pas, dis-moi que tu me pardonnes.
- Trop facile
- Mon chéri
Laurent est accablé :
- Cest de ma faute. Cest à cause de moi. Je tai trop demandé. Jai été égoïste. Je nai pas mesuré quelle souffrance cétait pour toi. Je ne peux men prendre quà moi, Comme je te lai dit chez la psy, jai ouvert la boîte de Pandore. Je ne suis plus capable de te donner du plaisir, même maintenant. Je me rends bien compte que ce nest plus comme avant. Normal, tu vas chercher ailleurs ce que je ne peux plus tapporter.
- Mais non, ce nest pas vrai. Ne dis pas ça
Si tu savais comme je regrette.
- Ne cherche pas à me protéger. Tu restes avec moi par pitié.
- Non ! Je ne peux pas vivre sans toi. Oui, jai craqué cet après-midi avec lui. Oui jai manqué de volonté. Oui, je me suis laissée aller. Pour une minute de plaisir, je tai trahi !
Non, ne m'interromps pas. Cest une trahison, il ny a pas dautre mot. Je men veux. Tu ne peux pas savoir comme je men veux. Regarde-moi mon chéri. Je taime Laurent, comme au premier jour.
- Ma chérie, viens.
Prenant Claire dans ses bras, Laurent est perdu dans ses pensées :
« Au fond de moi jai mal. Ma Claire non ! Je naurais jamais cru ça de toi. Cest ma faute aussi, jai joué avec le feu. Quelle idée jai eu !
Jai été jaloux des orgasmes quelle a eus devant moi, Pourquoi avoir continuer ? La première fois elle simulait, la seconde jai eu du mal à en croire mes yeux. Mais cette fois, je nétais pas là, elle a vraiment pu se laisser aller, sans aucune contrainte, sans penser à moi. Elle ne pouvait pas ignorer ce qui allait se passer, pourtant elle na pas hésité.
Jai mal, mais ça na pas dû être facile non plus pour elle. Elle a tenu bon, pour moi. Je dois oublier ce simple moment dégarement. Il le faut. Je la crois. »
Le soir, dans leur lit, Laurent serre Claire dans mes bras. Il commence à la caresser, elle lembrasse, mais le doute simmisce en lui « Vais-je pouvoir la satisfaire ? Serais-je à la hauteur ? Je suis guéri, mais serais-je aussi performant, plus performant que lautre, celui qui la fait jouir aujourdhui ? Elle va comparer, cest certain. Jai perdu davance ».
A trop penser, il se crispe
Il se rend bien compte quil ne bande pas suffisamment. Ce sont ces images qui le troublent
Il limagine nue avec lui, il la caresse, elle le caresse, comme lautre jour. A-t-elle crié au moment de jouir ? Dire que dy penser l'avait fait bander, maintenant cest linverse, ces images le bloquent
« Non ! ça ne va pas recommencer ».
Claire aimerait pouvoir effacer le souvenir de cet après-midi, mais cest un peu trop tôt, son esprit est perturbé. Laurent est fragile. Ne rien brusquer :
- Pardon mon chéri, pardon.
Laurent a peur de léchec, il ninsiste pas.
Les femmes sentent ces choses. Claire connaît bien son mari, elle sait lire dans ses pensées, sans rien dire elle se blottit dans ses bras, le cajole et attend quil sendorme.
Au petit matin, Laurent est réveillé par les caresses de Claire qui a découvert avec bonheur lérection matinale de son mari, elle veut en profiter. Il ferme les yeux et sabandonne à ses baisers.
Il a limpression quil na jamais été aussi excité, jamais été aussi dur. Il repense à sa psy, Chloé avait raison, un choc émotionnel. Celui-là a été violent. Claire sapplique à le lui faire oublier.
Ils se regardent, leurs sourires reflètent lamour qui les unit. Tendrement, face à face, il la pénètre, ils font lamour les yeux dans les yeux. Il jouit rapidement en elle, déclenchant lorgasme qui va lui faire oublier tous les autres.
Reprenant leurs esprits, les yeux de Claire semblent lui dire merci. Docile, elle laisse Laurent la retourner, elle se cambre, elle laccueille en elle. Un soupir lencourage. Cette fois, cest lui qui laisse échapper un cri, un cri damour « Je taime, ma chérie ».
Laurent a voulu aller voir Chloé une dernière fois. Il lui a raconté ce quil avait encore sur le cur. Elle la félicité, sachant que le traitement quelle lui avait proposé était dangereux pour eux deux, mais que cétait leur seule chance. Avec des mots simples, elle a réussi à lui faire comprendre que pour Claire aussi les épreuves passées avaient laissé des traces, quil ne devait pas lui en vouloir, quil devait être patient comme elle lavait été avec lui.
Dans les jours qui suivirent, Claire voulut rattr le temps perdu. Elle y arriva. Laurent avait retrouvé sa forme dantan, comme lors de leur voyage de noces, matin, midi et soir, et parfois au goûter aussi
Enfin pas tout à fait, car travaillant tous les deux, les petits encas à l'heure du déjeuner étaient réservés au weekend.
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Quelques semaines plus tard.
Claire et Laurent sont en voiture sur le chemin du retour après un dîner au restaurant, pour fêter lanniversaire de leur rencontre.
Ils sont impatients de rentrer, une petite idée derrière la tête. Les allusions ont fusé durant tout le repas.
Dans la voiture, à chaque changement de vitesse, la main de Laurent, comme par hasard, frôle la cuisse de Claire.
A un moment, elle saisit sa main et la plaque sur sa peau. Elle a ajouté la sienne par-dessus pour ne pas quil l'enlève :
- Conduits, regardes ta route, lui dit-elle avec un petit sourire en coin.
- Si tu crois que cest pratique dune seule main, lui répond Laurent en désignant du regard sa braguette.
Elle devine quil doit être à létroit dans son pantalon. Prenant la petite voix qui le fait craquer :
- Mon pauvre chéri, pense à autre chose. On verra ça en arrivant à la maison.
- Tu ne m'aides pas non plus, difficile de me concentrer lui dit-il en tentant de remonter sa main plus haut.
- Non, non, non, ta route ! En arrivant, je te promets.
Promesse tenue, la porte dentrée à peine passée, quelle a dailleurs refermée en la poussant de son talon, ils sembrassent serrés lun contre lautre.
Cest dans cette même entrée qu'ils commencent à se déshabiller fébrilement, en interrompant le moins longtemps possible leur baiser, juste le temps de passer son pull par-dessus sa tête.
Cest au milieu de l'escalier montant vers leur chambre au 1er étage, alors qu'elle na plus sur elle que sa jupe et son soutien-gorge, quelle s'agenouille devant lui.
Dun tour de main, elle déboutonne sa braguette, baisse son pantalon, sort son sexe fièrement dressé, et lui dit avant de lengloutir :
- Mon chéri. Petite récompense pour tavoir fait attendre.
Laurent ferme les yeux. Il repense aux semaines quil a connues, quils ont connues. Ça a failli foutre leur couple en lair, finalement ça la ren. Il repense à ses visites chez Chloé, à son conseil complètement fou maintenant quil y pense, mais elle avait raison.
Arrêtant de penser à Chloé, il se concentre Claire, sur ce qu'elle est en train de lui faire avec maestria.
- Vas-y doucement ma chérie, si tu continues comme ça, je ne vais pas tenir bien longtemps...
Il pose ses deux mains sur le côté de la tête de Claire et tente de ralentir le rythme de la caresse buccale.
- On sen fout. Reste. Laisse-toi aller dans ma bouche, jen ai envie, dit-elle avant de sy remettre avec application.
- Mais non ! ça serait gâcher, il faut tout garder pour bébé. Tu nas pas arrêté la pilule pour rien.
- T'inquiète pas pour bébé, il na besoin de rien.
- Comment ça ? Tu nes plus d'accord, je croyais quon avait dit que
- Idiot ... Jai fait un test de grossesse ce matin
- Tu as fait quoi ?
Tu veux dire ?
- Ben oui gros bêta, tu vas être papa.
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- Aaaaah... Ouiiii... ! Tu vas me faire chialer. Finalement Patrick j'aime bien tes happy ends.
- Ah tu vois ! Pour une fois que tu m'écoutes ! Dans le fond Lætitia, tu es une grande romantique l'air de rien.
- Chut ! Tais-toi, les lecteurs vont finir par le croire.
- Je t'ai pas dit ? Je suis allé voir une psy, je lui ai parlé de toi. Tu sais ce qu'elle m'a conseillé...
- Pfff, n'importe quoi !
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