Tomber En Amour
Montréal novembre 2013
Je suis maintenant un homme libre : ma blonde et moi on sest quittés vu que je ne chavirais plus denvie pour elle et que, quand on jouait aux fesses, elle ne grimpait plus dans les rideaux. Pour un chum, lamitié intime cest insuffisant ! On est en droit de plus.
Alors jai accepté ce poste de lecteur erasmus à luniversité de Montpellier. Surtout que jai obtenu en plus une bourse du ministère du tourisme québécois pour une étude marketing, connaitre limage que les Européennes se font du Québec : Fréquence Caribou, Calinours, Traineaux, Motoneige, Château Frontenac, Ma Cabane au Canada, Parlure pure, Civisme et surtout les craquettes lisses
Javoue que cette mission clichés ma enchanté : découvrir un pays, la France, en vue de comprendre comment ses habitantes, voyaient la Belle Province !
Jai loué un loft dans la vieille ville, un ancien atelier de photographe avec une grande verrière sur les toits, meublé à lancienne. Limmeuble est beau mais il ny a pas grand filles, les voisins sont surtout des familles. Mais pile face à ma verrière, de lautre coté de la ruelle, jai aperçu hier soir une belle Pitoune en plein mon genre. Elle habite un loyer avec trois fenêtres au même étage que moi.
Je suis resté discret et nai pas allumé les lumières. Jai passé un moment à la rgarder vivre, aller et venir derrière ses fenêtres préparant son souper. Elle portait juste une camisole dhomme bleue et des petites culottes blanches. Jai pensé, je suis indiscret, mon loft étant auparavant inoccupé, elle ne sait pas sinon elle aurait boutonné sa camisole. A chaque mouvement on voit ses mamelons. Il me faut maintenant me montrer, ce sera pluscorrect qu'elle sache ma présence.
Alors je suis ressorti doucement sur le palier, jai allumé la lumière de l'escalier, puis jai ouvert la porte, je suis reentré en allumant une à une toutes les lampes de mon loft. Jai fait celui qui ne regardait pas mais je savais quelle, elle me verrait dans la lumière, exactement comme moi je la voyais.
Mais non, rien n'avait changé, elle était là, indifférente, comme si je navais pas existé.
Et moi, à la regarder parader dans sa jaquette, un coup à une fenêtre, un coup à l'autre, avec ses lunettes de myope sur le nez et ses cheveux roux en bataille, moi je ne me tenais plus, j'avais des ondées de chaleur dans mes shorts.
En té cas, y mfallait faire quéqu chose, jn'allais pas passer ma soirée à admirer ce pétard pcq, depuis ma vingtaine, j'ai quitté les exaltations désirantes, jaime pus mexciter rien quà rgarder.
J'ai cherché. Cette verrière n'avait pas de stores, pas de rideau, rien pour cacher, empêcher ce reluquage réciproque. Je ne pouvais même pas lui parler pour la prévenir davoir à scacher
ou shabiller, la verrière n'avait pas d'ouvrants, elle était fixe : les fenêtres étaient sur l'autre coté, derrière, sur l'autre rue.
C'était le supplice du badboy de Clockwork Orange, sanglé devant l'écran avec des écarteurs de paupières pour l'obliger à regarder le film théutique. Sauf que moi, jla regardais bien volontiers, cette agasse-pissette, qui vivait sa vie avec impudeur et indécence sans voir le voyeur, moi. C'est juste ma conscience qui mjasait en dedans, surtout quand elle eut ôté ses culottes javais gros plan sur sa minette toute rousse. Enfin je me questionnais sur cette France et les coutumes de ces drôles dindigènes.
Déjà quand j'avais entendu qu'ils nommaient PQ leur papier toilette, j'avais hurlé au sacrilège pour notre belle Province Québécoise... Charlebois, Levesque, mayday !
Le lendemain le levant inondait mon lit et en me réveillant je l'ai vue qui me regardait, les deux bras tendus, les mains posées sur son balcon de fer forgé, comme dans Titanic, toujours vêtue rien que de sa camisole carreautée, à croire quelle dormait avec. Je me suis levé, chaste dans mes shorts noires, en espérant bien qu'elle me verrait et comprendrait qu'il lui fallait dorénavant protéger ses intimités car elle avait un nouveau voisin.
Jétais voyeur à linsu de mon plein gré
J'ai eu brusquement envie de la convier au déjeuner pour partager mon sirop d'érable si goûteux sur ces longues tartines de pain français en baguette croustillante.
J'ai décidé de consacrer l'avant-midi à régler cette affaire. Je suis allé à l'agence qui avait établi le bail. Elle a ri la madame, vous êtes bien le premier à vous plaindre ! Cet immeuble est monument historique et la verrière a été restaurée par l'architecte des Bâtiments de France en Antelio. C'est ça qui donne la couleur dorée. C'est très chic car ça fait glace sans tain : on voit de l'intérieur comme à travers un simple vitrage alors que de l'extérieur les gens sont face à un miroir.
Elle m'a dit, vous ne risquez rien, personne ne peut vous voir, il n'est pas utile de placer des rideaux et, de plus, ce n'est pas autorisé car on doit respecter l'authenticité de cet atelier de peintre. Songez que Frédéric Bazille a travaillé là !
En rentrant chez moi j'ai regardé sur le web qui était ce peintre impressionniste et je me suis dit qu'il me faudrait quand même trouver une solution pour que ma jolie voisine garde ses dessous quand elle met le minois à son balcon pour se mirer dans mes carreaux dorés, au lever du soleil.
La jolie touffe rousse ne cachait rien de sa craquette.
Ici il neige peu et les filles sont tout le temps à montrer leur corps, leur grand corps mat, au soleil. Celle-là, est amanchée pour veiller tard avec son ptit cul racing, ben faite quoi avec du potentiel, drette, comme on dit chez nous. E mfait capoter, cte poupoune, jen ai le bonbon de collé dans la vitrine.
Je me suis dit, ce soir, dès quelle rentre, je monte cogner à son huis. Je lui dirai, elle comprendra.
Elle est rentrée. Sous sa froque, elle portait un chandail qui lui moulait les jos en boules aux tétines saillantes. Elle a quitté ses espadrilles. Jai pensé, cest fin de semaine et Montpellier est ville joyeuse, party toute la nuit, ça adonne bien. Je la regardais vaquer, fine et appétente, et je msuis décidé.
Dans son ascenseur jai pitonné pour létage le plus haut. Il y avait trois portes mais une seule était étiquetée : Françoise, juste ce prénom Françoise, sans rien dautre. Jai frappé, elle a ouvert, jétais devant elle, Elle. Jai dit voilà jsuis vot' voisin den face, jarrive de Montréal et je voudrais
Je voudrais vous dire Antelio, le verre, la verrière, les lumières, le soleil, ta camisole carreautée et la touffe rousse en dessous, enfin un trip tous deux, jaser un brin, fleurette, amancher, te courtiser les hanches, cruiser, taponner toute la nuit durant et finir en baisade au levant.
Elle ma souri, jai compris quelle ne comprenait rien à mes discourades. Je lui ai dit, viens on va boire un coup au Times ou au Fitzpatrick. Aubaine, elle a chaussé ses babouches, a lâché rapidos un call sur son cellulaire, a pris sa sacoche et ses clefs et nous étions tous les deux à descendre dans le lift étroit, serrés.
Au bistrot on a pris des boissons. Cétait une fille fine comme toute, comme jai le goût. Jai expliqué les pulvérisations daérosols de métal fondu, dor ou presque, sur les feuilles de verre trempé laminées, silice encore molle avant cristallisation, vitreuse. Jai expliqué, longuement, je ne suis pas sûr davoir été parfaitement entendu, compris.
Mais la ville vibrait de jeunesse aimante, agitée, amoureuse. Très vite nous fûmes toute une troupe à boire et à causer. Il y avait des garçons dArgentine, une fille du Brasil, d'autres de Norvège, dIceland. Mon Québec à moi tant aimé nétait que pinotte de limmense planète. La belle Ukrainienne blonde aux yeux troubles qui me tournait autour depuis quelques minutes me faisait des sucettes dans le cou, ça jasait, on sentait, rien quen approchant ses effluves, quelle avait le pussy trempé.
Moi, je voulais m'expliquer, quelle comprenne le sens de ma démarche. Cette affaire de voir sans être vu, à sens unique, ma vergogne de ce sans-gène, le kick qui me prenait présentement et la difficulté à se comprendre, tous deux, bien qu'on parlât exactement la même langue, ou quasi presque...
On était assis sur des chaises hautes, rue du Puits-du-Temple, que l'on nomme ici rue des Bites-Peintes, vu que les bornes de pierre blanche placées par la municipalité pour empêcher le stationnement des chars ont été, une nuit d'été, peintes par des poètes de rue en toutes sortes de bitos : smile érectile, phantom, Eulenspiegel, Stroumpf dressé, Gargamel ss Azarel, Holland viagré, et même pire...
Moi je vivais des moments magiques d'approche sans l'avoir voulu mais en pensant rien qu'à ça. Celui qui n'a jamais connu ne peut comprendre. On se flairait l'un l'autre sans se toucher, on se sentait de peau, de poils, de quelques centimètres de proximité, sans se regarder, sans rien, rien qu'en pensées... J'entendais par ma nuque ses paroles en français à d'autres adressées que je savais dites rien que pour moi. Et moi de mon avant-bras j'effleurais son sein en tremblant comme un gamin. La nuit était chaude et nous étions tous portés par l'éternité du moment.
On est rentrés, chez moi car je l'avais convaincue de venir voir ce qu'on voyait sans être vu, de ma verrière. Je l'aurais voulu calculer, je n'eusse pas mieux réussi. Un bec tout doux en bas dans le noir de l'escalier, et puis un autre à chacun des paliers. Une frenchade vigoureuse au dernier étage avant de débarrer la porte du loft. J'étais content de moi mais surtout j'étais heureux d'être avec cette Française, Françoise, qui, je le voyais, allait me faire entrer par la grande porte au pays de lamour et du tendre.
Elle était chaude entre les cuisses, j''étais ben raide moi aussi, l'amour nous ouvrait ses bras.
On est entrés dans le loft. Pleine lune illuminait le grand lit et la verrière qui regardait la ville, les toits, la vie, la jeunesse. On était bien ensemble tous deux. Je pensais, elle va comprendre maintenant le voyurage dont je lui cause. Elle voit là son chez-elle vu de mon chez-moi et comment moi je lobserve, je la mate.
Dans l'obscurité je la vois, non je la sens, sourire. Son sourire me chavire ! Tout d'un coup je comprends tout. C'est le Ying et le Yang, c'est Sado et Maso : il n'y a pas Mateur sans Matée !
Elle savait tout, tout.
La blouse bleue et sa craquette arborée, cétait pas innocence, c'était rien que perversion exhibitionniste
Mon ventre comprend et s'échauffe, me voilà attrapé, cette Françoise française, fine mouche, m'a happé, ma chopé tout cru tout vivant.
Je pense en fulgurance au condom. Me voilà à peine depuis trois jours dans ce pays de France et déjà une bonne aventure et moi je n'ai pas emporté de condoms. La faute à EasyJet et à leur foutue surtaxe sur les bagages de soute. Si j'att bibite avec cette Française, je leur intenterai procès.
Je ne suis pas barebacker et je la regarde, mon coeur balançant entre tendresse et inquiétude. Dans ce pays a-t-on aussi des retenues envers le peau à peau ?
Elle rit et son rire est gai. Elle me dit que la verrière elle la connait vu que voilà trois ans qu'elle habite ce flat en face de là où tournent, à haute fréquence, les jeunes urban males nouveaux-arrivés à Montpellier. Elle aime ça, elle me le dit simplement, passer à ses fenêtres en enlevant chaque fois une part de sa vêture pour montrer furtivement son corps désireux tout en pensant que là tout près, presque à toucher, un homme ou parfois plusieurs se tiennent silencieux immobiles à regarder, la main crispée sur leur sexe tendu.
Elle me dit, il est rare que, comme toi, le garçon monte aussitôt me visiter, m'emmener et me baiser. D'ordinaire ils sont timides ou alors préfèrent juste, modestement, en profiter, en solitude ou en conviant leurs copains. Je hais la modestie de certains garçons. Les garçons je les aime sévèrement burnés.
Une expression française que l'on doit à Tapie. Encore un qui n'a pas froid aux yeux et n'a pas de complexe : changer son nom de Tapy en Tapie, féminisation avec un e muet qui crie fort, très fort son extrême virilité. On nous enseigne ça à Montréal, à l'Université, en cours de philologie. Nous, au Québec, on observe à fond les subtilités de votre belle langue française.
Vu qu'on était tous deux assis sur mon lit à regarder la lune et les toits, elle y a mis la main pour marquer son amitié et donner du chaud. Moi je savais qu'en Europe il manquait un step au flirt et que les filles ne lichaient pas volontiers, comme de par chez nous.
A Montréal on est moins chaleureux qu'ici question bisoux sur les joues. Faut être un peu intimes pour s'y adonner. En revanche, question pipe, les filles te vouvoient encore la bouche pleine. Enfin pour dire que les Françaises sautent systématiquement cette étape pourtant fondamentale du protocole amoureux, va savoir pourquoi...
Cette Françoise avait marqué son consentement par un petit geste d'amitié et maintenant elle attendait mon initiative. Vous comprendrez que je me devais de porter haut les couleurs de la Province. Quand nous avons été nus sur le lit inondé de lune, les habits gisant sur le plancher de chataigner tricentenaire, elle a attrapé sa besace et m'a présenté un éventail de condoms de fabrication locale marqués XS, M, XXL au gros feutre noir. Bien entendu jai tiré à la courte paille le King Size, par hasard
Elle m'a dit, monté comme tu es, mieux vaut que je te le mette moi-même, tout seul tu n'y arriveras jamais. C'était une bonne idée. Se faire tripoter par une fille amoureuse qui joue les malhabiles participe des préliminaires. Ca casse la gène du latex, surtout si ça dure longtemps, à plusieurs reprises, si elle tire, si elle pousse, si elle fait des réflexions sur la taille excessive de lengin, surtout du gland. Elle a croqué un coin du sachet et a déchiré, probablement pas suivant le pointillé correct vu le cri sauvage du polyéthylène tourmenté. Elle a fait saillir le tore de latex comme d'un tube de dentifrice, en pressant sur sa paume.
Elle avait le disque entre pouce et index. Elle l'a porté à son oeil et m'a dit, Monocle Magazine. Vous connaissez, non ? Et elle a, je crois, cligné de l'oeil. Je crois seulement car il faisait sombre et puis je pensais à autre chose ... à plein d'autres choses. Elle a dégagé en descendant la peau très bas, en tirant fort, douloureusement. Elle a porté ses doigts à sa bouche et je l'ai vue, des lèvres et de la langue, déposer des glaires saliveux et prestement badigeonner mon extrémité qui n'attendait que ça, cette humidité, cette chaleur, cette douceur.
Des deux mains elle est descendue sur ma tige, enduisant, engluant toute la longueur.
Elle a dit, faut ça sinon je narriverai pas à te lenfiler.
Elle a posé le disque comme un chapeau sur le dessus et a tout déroulé. Le titoulet dépassait comme un téton à l'extrémité. Elle m'a dit, ça va, je ne supporte pas les mecs qui sont pas politiquement corrects, je veux dire ceux qui ne sadaptent pas convenablement à mes capotes. Je me suis dit que je l'avais échappé belle
Comme quoi, vaudrait mieux avoir son outillage sur soi pour ne pas dépendre. Jen frémissais à lidée quelle eût pu sortir de son sac un chapelet de S ou de XS. Ces Françaises sont imprévisibles.
Elle m'a dit, tu sais, ta verrière n'est pas la seule qui mate mes trois fenêtres. Tout le quartier a les yeux braqués sur mon nid damour et bande sur cette crinière rousse avec fente au bas de mon ventre. Moi jaime tant ça, me montrer, les chauffer, les faire me désirer que, le soir, je ne regarde jamais la télé, je ne lis pas, je passe mon temps rien quen parades, de plus en plus dévêtue avec lavancée de la nuit. Quand une copine téléphone, je reste des heures sur mon balcon, le portable à la main, à prendre des poses de fesses cambrées ou de jambe levée, pied posé sur le parapé. Il marrive même de faire semblant de téléphoner pour mieux me concentrer sur mes présentations et surtout paraitre innocente malgré mes poses impudiques quils croient inconscientes.
J'en sais qui habitent loin et vivent les yeux rivés à leurs jumelles de marine sur trépied. Quand, enfin, ils se décident à monter mon escalier, leurs couilles sont vides d'avoir tant et tant rêvé et jen suis Gros-Jean comme devant.
Moi je me disais, va encore falloir me diriger sur Google pour comprendre cette expression. Mais javais compris quand même quelle expliquait quil me fallait convenablement donner, enfin montrer quun Canadien, même rien que québécois, savait donner, généreusement.
Rassurez-vous, tout sest bien passé.
Elle ma dit, tu sais, ta verrière est un miroir parfait vu de dehors, tu peux maimer de tout ton coeur personne ne nous verra, viens. On est restés assis, lun sur lautre, face à face, nos deux têtes tournées vers la verrière à regarder dans la nuit les dizaines de fenêtres éclairées avec des gens qui vivaient sans savoir quils étaient matés par deux en train de baiser, doucement, tendrement.
Au matin, réveillé par laube lumineuse je suis venu sur elle pour laimer à nouveau encore. Nous, au QC, on est comme ça, gonflés dadrénaline le matin, à mort. Elle ma dit, attention il ne reste que le XS et le M. Les garçons dici, dordinaire, le matin, sont bien plus prétentieux.
Quid des Québécois, mi amor ?
jpj, avec laide éclairée de Nat-LM, la belle expat à Québec
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