Jules Et Nathan - Saison 3 - Episode 3

- Donc, si je résume bien hein ? Tu m’arrêtes si tu vois que je m’égare... Tu as plaqué Alban parce-que, je cite, il ne savait plus te faire prendre ton pied, et que tu souhaites t’envoyer en l’air avec une petite centaine d’inconnus en tout genre avant de te caser, parce-que tu es encore jeune et que c’est plus cool. C’est bien cela ?
- Sauf si je trouve quelqu’un avant, mais ça m’étonnerait. Mais oui c’est à peu près, ça...
- Ok, je vois. Tu te fous de ma gueule Max ?
- Bah non frangin, pourquoi ?
- Pourquoi ? POURQUOI ?! Mais tu ne regardes pas la télé ? Tu ne traînes pas sur internet ? Les MST, le Sida, tout ça, tu ne connais pas ?
- Bah si mais si je prends mes précautions...
- Arrête, arrête, ferme-la parce-que… je vais réellement m’énerver là. Euh... barre-toi dans ta chambre et laisse-moi me calmer.
- De toute façon t’es pas mon père ? T’es pas mon tuteur ? Donc t’as rien à dire ! Je suis majeur et vacciné ! lança Maxime tout en fuyant vers sa chambre.
- Alors de un je suis ton frère et je suis responsable de toi, de deux tu as encore deux semaines avant d’être majeur, de trois tu as encore ton bac à passer... et de quatre tu as du retard sur ton rappel BCG ! Donc t’es ni majeur ni vacciné !
- Ouais ta gueule !
- Comment ?!

Nathan s'apprêtait à enfoncer la porte de la chambre lorsque Jules rentra, accompagné de Tadzio dans ses bras.
- Salut les mecs.
- Salut, dit Nathan en l’embrassant rapidement lui puis Tad, avant de retourner devant la porte.
- Oula, qu’est-ce qu’il se passe ?
- Je règle un problème avec mon frère. Il a quitté Alban pour la simple raison qu’il veut se taper plein d’inconnus et profiter de la vie.
- Ah, ouais…
- Comment ça “ah ouais”, tu le savais ?
- Oui, on en a parlé.
- QUOI ?! Et tu n’as rien dit ?
- Je commence à connaître ton frère, je sais qu’il aura changé d’avis dans moins de deux jours.

Dès qu’il aura regardé un nouvel épisode d’une de ses séries, il te dira qu’il veut trouver un nouveau mec et se marier avant la fin d’année parce-que finalement l’amour durable c’est ce qu’il y a de mieux, ou il voudra partir se taper un marin sexy sur un voilier durant une tempête en pleine mer, ou se mettre avec un gentleman-farmer en Camargue et élever des pur-sangs tout en s’envoyant en l’air dans des bottes de foin... Et j’en passe. C’est de son âge. Et de famille aussi, je te signale que tu voulais partir créer un dispensaire en Afrique avec moi il y a encore moins d’un mois.
- Tu crois que c’est une lubie ?
- Mais oui. Il digère sa rupture comme il peut, il te fait croire qu’il s’en fout, mais il y était très accroché à son Alban. Il compense en se disant qu’il va devenir une bête de sexe.
- Donc je dois laisser couler ?
- Il ramènera peut-être un mec ou deux, mais ça... c’est normal aussi. Surveille-le, mais il doit aussi faire son cheminement, ses expériences… Tu ne voudrais pas le mettre en cage non plus ?
- Lui, non. Mais toi…
- Garde tes fantasmes pour plus tard, je suis crevé, dit Jules tout en se dirigeant vers le salon. Il posa Tadzio dans son parc et s’étala dans le fauteuil, après avoir fait sauter ses chaussures.
- J’adore l’ambiance ce soir dis-donc.
- Le prends pas mal s’teup, mais j’ai enchaîné quatre heures de cours, où j’ai du soutenir un rythme terrible parce-que je veux leur apprendre un max de trucs dans le peu de temps imparti, et du coup les étudiants étaient crevés, autrement dit chiants. Je me suis tapé des bouchons pour aller rechercher Tadzio chez l’assmat, qui me dit qu’il a fait de la fièvre, j’ai donc passé vingt minutes à l’examiner sous tous les angles, sans compter l’angoisse que ça m’a foutu, tout ça pour m’apercevoir que son thermomètre ne fonctionnait plus. ‘Fin bref.
- Ouais je vois. Assieds-toi, tu mérites bien un petit massage.
- Merci Nath’.
- C’est un nouveau costume non ?
- Ah oui ! Je viens d’aller les rechercher chez le tailleur, il venait de les finir.

- Les ?
- Oui j’en ai pris cinq.
- CINQ ?! Mais t’es taré ?!
- Bah non. J’en ai un noir, un bleu marine, deux gris, un gris plus foncé... Faits sur mesure, comme les chemises et les pochettes. J’en ai pris dix des chemises, des blanches et des bleues.
- C’est ce que je dis, t’es taré…
- J’ai décidé que je serais un prof élégant, j’ai toujours adoré les costards et je peux enfin les porter sans risquer de les couvrir de sang.
- Je n’ose même pas te demander le montant de la facture.
- Non vaut mieux pas, non.
- Remarque, il te rend vraiment sexy ce costume. SI j’étais étudiant, je crois que je craquerais direct…
- Ah oui ? T’es sérieux ? demanda Jules en se retournant avec ses yeux pétillants.
- Euh… Qu’est-ce que tu me caches toi ? demanda un Nathan interrogateur devant tant d’entrain.
- Bah euh rien… Je suis juste content qu’il te plaise et que du coup je te plaise.
- Tu sais bien que tu n’as pas besoin de ça…
- Non mais bon, tu me dis que je suis beau alors...
- Tu ne me ferais pas une petite crise de la quarantaine avant l’heure toi ?
- Quoi ?! N’importe quoi !
- Ta nouvelle coupe de cheveux, tes costards, ta crème hydratante… Tu penses que tu ne plais plus ?
- C’est pas ça, c’est juste que… Le mariage, Tadzio, ton frère, maintenant mes cours… J’ai l’impression d’avoir quarante ans alors que je n’en ai pas encore trente ! Avec ton frère on vit des étapes que des parents ne vivent pas avant la quarantaine, les petits copains, le bac, les études sup’... Avec Tadzio on me file le rôle de père, un rôle que j’aime le plus au monde ! Mais un rôle qui me file plus d’angoisses que toutes mes interventions chirurgicales réunies ! Regarde tout à l’heure pour une simple fièvre j’ai failli demander une extraction par hélico ! Et avec le mariage, qui est la chose que je désire le plus au monde également, surtout avec toi, je ressens cette pression de… de l’enfermement, qui me stresse mais tu n’imagines pas.

- Surtout pour quelqu’un comme toi qui a toujours vécu au jour le jour.
- Voilà ! Alors la combinaison des trois, j’ai… j’ai l’impression d’être un homme au foyer gras du bide qui devient un être inaperçu, là où avant, inconsciemment, les gens détournaient leur regard sur mon passage, et…
- Et tu kiffais ça.
- OUI !
- Ok… C’est ce qu’on appelle déballer son sac.
Jules s’avachit à nouveau sur le sofa, sa tête sur les genoux de Nathan qui entreprit de glisser sa main dans ses cheveux.
- Mec, c’est plus une crise existentielle là… C’est un trouble psychiatrique. Tu as vingt-huit ans, ton ventre est plat, tes abdos sont musclés et tes pecs sont agréables à embrasser. Et à mater. Et à toucher. Bref, je m’égare. Tu as une belle gueule, tu t’entretiens… Tu as juste la chance d’avoir ce que tout le monde cherche plus tôt que les autres, pour le meilleur et pour le pire.
- J’ai surtout la chance de t’avoir. Peut-être que… je ne vois plus les gens se retourner sur mon passage parce-que je ne les regarde plus ?
- C’est-à-dire ?
- Parce-que je t’ai toi, et que y’a qu’à toi que je veux plaire.
- Ne me dis pas ça une seconde fois ou on va encore se retrouver tout nu !
Jules se releva pour se retrouver face à Nathan et, plongé dans son regard, il dit “Je t’ai toi, et il n’y a qu’à toi que je veux plaire.”

Nathan se jeta littéralement sur lui pour l’embrasser langoureusement. A califourchon sur ses hanches, ses mains commençaient déjà à dénouer sa cravate et à déboutonner sa chemise.
- Si tu veux tout savoir, je te préfère encore sans costume !
- Ouais mais je ne vais pas enseigner à poil.
- Ce serait un concept sympa… mais c’est sûr qu’on ne suivrait plus beaucoup le cours.
Après plusieurs minutes de caresses et de baisers, ils ramassèrent leurs affaires pour aller s’enfermer dans la salle de bains.
C’est Nathan qui attrapa Jules pour le coller contre le carrelage gelé de la douche italienne, tenant sa jambe droite dans sa main et dévorant son cou de ses lèvres enflammées.
Tandis que l’eau bouillante ruisselait sur leurs deux corps, Nath commença sa descente sur les pectoraux de Jules, ses tétons, puis ses abdos, et arriva enfin devant son sexe qu’il goba aussitôt et sur lequel il commença à s’activer vigoureusement. Sa langue tiède remontait sur toute la longueur de sa tige, venant s’arrêter sur le bout de son gland, puis ses lèvres glissaient à nouveau et avalaient son membre, parfois jusqu’à la garde. Quand il le lâchait, c’était pour aller s’occuper de ses bourses qu’il titillait du bout de la langue. Après un long moment, et avant que Jules ne se laisse déjà aller, ils inversèrent les rôles. Jules vint plaquer son fiancé sous l’eau brûlante et entama le même traitement, avec la même intensité et le même acharnement à donner le plus de plaisir possible.
Après que Jules se soit activé un moment, Nathan le repris dans ses bras et ils continuèrent de s’embrasser et de se caresser un moment sous l’eau, se glissant des mots doux à l’oreille, profitant d’un moment d’intimité et de romantisme qu’ils n’avaient pas eu depuis quelques temps à cause de leurs emplois du temps respectifs. Nathan amena à nouveau son partenaire contre la paroi puis commença à le pénétrer. D’abord langoureux ses mouvements devinrent de plus en plus puissants et leurs cris gagnaient en intensité en même temps que leurs ébats. Il tenait fermement l’épaule de son amant comme appui pour ses coups de boutoir toujours plus forts, au plus grand plaisir de Jules qui en redemandait chaque fois encore plus.
Il ne fallut plus beaucoup de temps à Jules pour jouir et envoyer sa semence contre le carrelage dans de derniers gémissements, bientôt rejoint par Nathan qui vint dans ses entrailles.
Ils finirent de se doucher puis une fois sortis, une serviette éponge autour de la taille, Jules pris à nouveau Nathan dans ses bras, il se collait contre lui comme un se colle à un de ses parents lorsqu’il est heureux de l’avoir avec lui. La tête posée sur son épaule, encore essouflé, le coeur battant à en sortir de sa poitrine, ses bras autour de son cou, il semblait si bien qu’il ne voulait plus le lâcher. Nathan vint alors placer ses mains sur sa taille et ferma les yeux, à apprécier l’instant, devenu rare, où il n’avait son Jules rien que pour lui.



Une demi-heure plus tard, Nathan s’était emmitouflé dans un de ses gros hoodie et s’était installé à la table de la salle à manger pour bosser sur son ordinateur. Jules, torse-nu, simplement vêtu de son jogging carrot gris, vint s’asseoir face à lui et, appuyant sa tête sur sa main, se mit à l’observer. Nathan lui jetait parfois quelques regards par-dessus l’écran, observant son sourire qui se dessinait sur ses lèvres et qui le rendait si craquant qu’il en venait à le déconcentrer.
- Qu’est-ce qu’il y a ?
- Rien je te regarde.
- Oui mais tu me déconcentres.
- Ah…
- Mais reste ! J’aime bien. Et puis c’est pas important ce que je suis en train de faire.
- Tu fais quoi ?
- Je révise des dossiers vite fait.
- Ça va mieux au boulot ?
- Bof pas tellement. J’ai toujours ces étudiants débiles…
- Je suis en repos demain, tu veux que je vienne te soutenir ? demandait-il en plongeant son regard dans le sien.
- Je ne suis pas sûr que tu aies envie de revenir, les urgences ont bien changé depuis ton départ… Et puis Grégory est revenu aussi.
- Ah merde.
- Ouais tu as bien résumé. J’ai même entendu dire qu’il avait demandé à revenir spécialement bosser avec moi. Comme s’il cherchait à me faire chier volontairement.
- C’est bizarre non ? T’es sûr qu’il est pas à fond sur toi ?
- Oh mais t’es jaloux ?
- Ouais je suis jaloux de savoir que tu bosses avec un BG. Pourquoi tu ne demandes pas à changer de service ? Prends un poste en anesthésie ou en réanimation.
- Ouais, pourquoi pas… De toute façon.
- De toute façon ?
- Je ne risque pas de faire une grande carrière. Le tout c’est que je trouve un poste.
- Ahah, tu me fais rire. Jules marqua un temps, puis se retourna vers Nathan “Ce n’était pas une blague ?”
- Bah non.
- Tu penses réellement que tu n’auras pas de carrière ?
- Mais regarde-toi ! T’es pas encore diplômé que tu bosses déjà en chirurgie avec les meilleurs, qui te disent que tu seras le meilleur à ton tour, et que tu donnes déjà des cours ! Moi je suture des alcooliques et je forme des débiles.
Jules se releva et fixa Nathan, les sourcils froncés exprimant sa colère :”S’il y a une chose que je ne supporterais pas c’est ça ! Tu es un mec hors du commun, je refuse que tu renonces à tes rêves ! Alors s’il te faut un coup de pied au cul, je me chargerais de te le donner, mais tu vas monter ton dossier, tu vas chercher un nouveau poste, et tu vas tout déchirer ! Ce que j’ai toujours aimé chez toi c’est ton côté battant, le mec qui ne lâchait jamais rien ! Que ce soit pour choper une fille ou trouver un diagnostic. Je t’ai vu passer des journées entières à bosser, et malgré tout tu trouvais toujours le moyen d’être là pour moi. Je ne serais pas où j’en suis sans toi Nathan ! Alors promets-moi que tu vas te reprendre ! S’il-te-plait.”
- Ok, ok. Et tu trouves encore Grégory canon ?
- Ne change pas de sujet M. Lafargue !
- Ok ! Promis je vais poser ma candidature ailleurs et me remotiver.
- Merci. Et maintenant tu me refais l’amour s’il-te-plait !


NB : Désolé pour le retard que j'ai pris dans la publication de la suite.

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