Deuxième Été Sans Emilie (6)
Nina sétait installée au salon. Assise sur le canapé, elle fixait le mur den face. Je minstallai à ses côtés, posai ma main sur sa cuisse.
Je veux rentrer, dit-elle sans cesse de fixer le mur.
Comme tu veux.
Je retournai dans la cuisine, ramassai les reliefs de notre déjeuner, lavai la vaisselle. Nina nétait plus dans le salon quand jeus fini de tout ranger. Seule restait la robe noire pliée sur la table basse. Je lappelai, sans avoir de réponse. La maison nétant pas grande je neus aucun mal à la trouver, assise dans la voiture. Elle avait remis sa robe blanche sur laquelle se devinaient des traces de sperme.
Je fermai la maison, et nous repartîmes. Il faisait chaud, jouvris la vitre, Nina fit de même et le vent sengouffrant dans lhabitacle fit voler ses cheveux. Je la regardais du coin de lil. Elle fixait la route, sans prêter attention aux mèches qui lui passaient devant les yeux, lui fouettant doucement le visage. Nen pouvant plus, et alors que nous navions pas roulé depuis plus de 20 minutes, je me garai sur le bas-côté.
Écoute Nina, il faut que tu me parles, je ne veux pas quon se quitte comme ça.
Je tai déjà tout dit. Que veux-tu que jajoute? Que dans quelques heures je vais retrouver un type terne, gentil, mais que je naime plus, que je nai sans doute jamais vraiment aimé , et que sil a les couilles pleines, il viendra dans le noir se les vider en moi en deux minutes. Que pendant toutes mes vacances en Espagne je ne penserais quà toi! Mais que sans doute je ne te reverrai jamais. Démarre, ne fais pas durer tout cela plus longtemps.
Je démarrai, mais au lieu de suivre la route normale, je bifurquai. Nina sen aperçut. Protesta.
Je ne sais pas si on se reverra. Jaime Émilie. Vraiment. Pas juste parce que comme moi elle est sexuellement libre, épanouie. Je laime. Si tu me demandais de la quitter pour toi, je te dirais non.
Tu veux quoi maintenant?
Nina membrassa. Elle souriait de nouveau. Ses yeux pétillaient.
On va chez moi, il me faut des vêtements, et après tu décides, tu as combien de jours devant toi?
Encore deux, et toi?
Je pars vendredi matin, ça fait court, mais tu as raison, profitons.
Je rouvris les volets la maison de ma grand-mère. Nina posa son sac dans la chambre, et sortit dans le tout petit jardin qui aurait bien besoin dun jardinier. Elle tira une chaise et sinstalla. Nous avions fait des courses pour passer les deux jours là. Nina avait trouvé lidée plaisante.
Je lui apportais un verre deau et minstallais à côté delle.
Il y a des voisins, demanda-t-elle?
Je ne crois pas quils soient là, les volets sont fermés.
Très bien, dit-elle en se déshabillant, je veux passer le reste de la journée nue.
Elle se mit à courir sur lherbe haute, en riant, et en criant « Je suis heureuse et libre ». Je riais aussi de la voir.
Rejoins-moi, fous toi à poil.
Je ne suis pas très chaud.
Cest bon il ny a personne autour.
Autour peut-être, mais dans les herbes
Elle cria, et revint se jeter dans mes bras, tremblante. Je lembrassai. Nos langues dansèrent dans nos bouches. Son cur palpitait sous ses seins. Elle me repoussa jusque dans le salon, me fit assoir et vint se mettre sur mes genoux sans décoller ses lèvres des miennes.
Tu ne te sens pas à létroit dans ce pantalon; en plus il fait chaud, ce nest pas raisonnable. Laisse-moi taider.
Pantalons et caleçons volèrent. Nina se caressa et reprit sa place sur moi, sempalant sur mon sexe. Elle me chevauchait fièrement. Se malaxant les seins, se caressant le clito, se laissant aller à me baiser, mutilisant sans vergogne pour son plaisir. Je restais passif, profitant du spectacle de cette belle jeune femme se libérant, prenant son pied, explorant les joies du sexe. Oui je tombais en amour pour elle comme le disent les Québécois.
Durant les deux jours dans la maison de ma grand-mère, nous avons souvent fait lamour. Chaque fois que lun de nous deux en avait envie. Nina avait souvent envie. Elle en débordait. Comme je nétais pas en reste, les deux jours furent bien remplis. Elle aimait me faire jouir avec sa bouche, déclarant quelle adorait mon sperme. Elle me réveilla le lundi matin en me suçant. Réalisant un de ses fantasmes, et allant jusquau bout de ce que son futur ex petit copain lui avait refusé.
Bien que la maison ne fut pas grande, une cuisine, deux chambres, une salle de bain, un garage, un salon, et des w-c., chaque pièce nous vit faire lamour dedans. Nina insista pour que je la prenne dans les toilettes, pour quaucune des pièces ne soit oubliée.
Cest le cur un peu lourd que je refermais la maison. Je devais rentrer pour le boulot. Nina membrassa alors que je rangeais les clés dans ma poche. Elle me remercia pour ces quelques jours.
Je la déposai devant chez elle et la regarda partir en me demanda si je le reverrai.
Le reste de lété fut bien morne. La ville se vida en août, le travail ralentissait, les journées ,déjà peu passionnantes ,devinrent interminables. Mes parents rentrèrent de vacances. Je navais pas de nouvelles dÉmilie ni de Nina. Le soir, je me branlais dans ma chambre en pensant à elles. Javais limpression de redevenir un ado, obligé de senfermer pour se masturber dans sa chambre, guettant les bruits de la maison, craignant de se faire surprendre, et cachant au fond de la poubelle ses kleenex souillés.
Heureusement lété prit fin, Émilie revint, et notre vie changea.
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