La Révélation
Sans un bruit, Anne entrouvre la porte juste assez pour glisser son corps souple dans lentrebâillement. Un trait fugace éclaire un instant lintérieur de la chambre, projetant une lumière blafarde jusquau lit adossé au mur de fond. Un homme y dort profondément sur le ventre. Sa respiration lente soulève à intervalles réguliers ses larges épaules. Son dos est dénudé, ses fesses et ses jambes sont recouvertes par le drap qui dessine des plis anarchiquement disposés. La femme observe un moment la scène, tapie dans la pénombre, scrutant sa proie avec un intérêt de fauve à laffut. Elle sapproche lentement et pose un genou sur le bord. Elle soulève le drap et le repousse à lextrémité, découvrant impudiquement le reste du corps. Ce quelle voit lui convient. Les fesses forment deux hémisphères galbées séparées par la large crevasse de la raie que recouverte une pilosité sans excès . Une jambe est totalement allongée, lautre est à moitié repliée sur un coté. Les testicules sont en partie visibles dans lécartement du haut des cuisses. Les jambes massives et musclées sont recouvertes de poils sombres.
-Voila un corps dhomme comme je les aime, ne peut-elle sempêcher de penser à voix haute.
Il est jeune. Un peu moins quelle cependant. Il à fait irruption dans sa vie à la vitesse dun météore et en causant dans son esprit des dégâts comparables à lobjet cosmique. Un désir violent, animal sest instantanément emparé delle, provocant un déferlement de sentiments aussi inattendus que bouleversants. Elle ne peut toujours pas sexpliquer la bouffée de chaleur qui lempourpra lorsque son père les présenta lun à lautre et quelle saisit la main qui lui fût tendue. Si lhomme la regarda droit dans les yeux et lui sourit cest bien la seule manifestation de sympathie quil lui prodigua. Par la suite, lors du diner et plus tard dans la soirée, malgré lintérêt quAnne tenta déveiller chez le convive elle ne reçut en retour quune indifférence polie.
Certes, elle ne correspondait pas aux canons convenus de la beauté féminine. Même si son corps souple comme une liane, pouvait être agréable à regarder, elle trouvait ses jambes trop fines comparées à ses bras épais et à ses épaules trop larges. Mais ce qui lui causait le plus grand motif dinsatisfaction était son visage tout en angles, avec des lèvres serrées aux commissures tombantes qui dessinaient une moue perpétuelle sur sa bouche. Un nez un peu fort accentuait la désharmonie de lensemble. Seuls ses yeux aux changeants reflets verts pouvaient, quand ils étaient correctement maquillés, susciter lintérêt dun observateur attentif. Elle avait vite compris dès ladolescence, lorsque la comparaison avec les autres filles devient inévitable, quelle ne pouvait pas attirer aussi facilement les garçons que la plupart de ses camarades. Et malgré les efforts quelle déployait pour accaparer leur attention, ils demeuraient pour la plupart obstinément réfractaires à ses sollicitations. Cependant cela ne lempêcha pas de connaitre quelques belles aventures avec des amants de circonstance, même si elle regrettait aujourdhui que certaines naient pas duré plus longtemps. Elle avait tenté de compenser cette vie amoureuse en pointillé par une réussite professionnelle qui, elle, la satisfaisait entièrement.
Lentement, du bout de ses doigts elle effleure le dos largement exposé, remontant du creux des reins jusquau cou, dun seul mouvement régulier. La peau est douce, et souple et tiède. Un spasme dimpatience parcourt le ventre de la jeune femme, une manifestation abrupte du désir que lassaille de nouveau. Alors elle ose. Elle ose poser sa main franchement sur la nuque quelle presse fermement. Lhomme ne se réveille pas, pas encore, pas tout de suite, mais il émerge peu à peu. Il bouge, change la position de sa tête, réagissant inconsciemment au contact de la main sur sa peau.
Les doigts agiles serrent les cervicales, les massant avec une dextérité engendrée par la pratique. Anne enjambe le cops et sassoit sur le creux des reins. A présent, des deux mains elle pétrit les épaules dont les muscles roulent sous linsistante sollicitation. Lhomme ouvre les yeux, cette fois il a bien senti le poids sur son dos. Il tourne la tête, interloqué, cherche à apercevoir qui a pu avoir laudace de
-Anne ? Mais quest-ce que
?
La jeune femme ne le laisse pas en dire davantage. Déjà elle plaque sa main sur la bouche pour lempêcher de continuer. Elle na aucune envie dentendre ses protestation ni lexpression de son refus.
Elle ne veut pas être rejetée, pas aujourdhui, pas ici dans cette chambre, chez elle. Elle va prendre ce quelle estime être son dû sans sencombrer dun sentimentalisme puéril. Enfin elle se sent forte, forte dans sa détermination mais aussi dans son corps de femme accomplie. Cette force elle lui vient dune pratique de plusieurs années dans la manipulation des corps. Son mériter dinfirmière en kinésithérapie lui à permis dacquérir une vigueur physique quelle sait hors du commun. Bien au dessus de ce que lon est en droit de concevoir chez une jeune fille. Des épaules larges, des bras épais et fermes, un dos évasé aux muscles apparents sur une taille étroite, des fesse dures comme celles dun garçon, voilà de quoi saisir à bras le corps, masser et manipuler hommes et femmes sans aucune différence.
Sa main plonge entre les deux cuisses jusquà lavant-bras. Elle saisit les testicules imprudemment exposées, les enserrant dans cet étau puissant afin de pouvoir les tirer vers lextérieur. La réaction de lhomme est immédiate et instinctive, il émet une plainte aussitôt étouffée. Cependant le poids de la fille ne lui permet pas de se libérer de létreinte. Celle-ci passe lautre main sous le menton et tire la tête en arrière. Il est à présent entièrement bloqué par cette prise étrange mais à lefficacité redoutable.
-Allons, laisse toi faire et tout ira bien, dit Anne lentement dune voie devenue rauque par lexcitation qui lenvahie. Elle se sent pour la première fois de sa vie totalement sûre delle-même.
Elle saisit le membre. Elle le sent durcir dans sa main, alors elle le flatte, le caresse dune extrémité à lautre. Elle insiste, du pouce sur le gland bien dégagé, surgissant comme une fraise bien mûre au dessus de la colonne qui se dresse maintenant entièrement épanouie. Anne se positionne à genoux derrière le garçon. Avec ses avants bras, elle lui écarte largement les cuisses. Elle plaque ses mains sur les fesses pour dégager la raie. Lanus est là, au fond de la crevasse, cratère gris et rose qui palpite. Elle lobserve se contracter par une réaction physiologique involontaire. Anne ne peut sempêcher de sourire. Elle connait ce reflexe. Sans hésiter elle plonge son visage entre les fesses quelle maintient toujours largement ouvertes. Elle plaque sa bouche sur lorifice, sa langue sinsinue, dure, insistante. Celle-ci pénètre, massant lanneau dont la résistance lentement se disloque. Un pouce prends le relai, puis le second le rejoint. Tous les deux entrent maintenant avec aisance, en terrain conquis. Anne les fait coulisser lentement. Avec persévérance, elles les fait doucement pivoter, élargissant toujours un peu plus le passage. La tête dans loreiller, la croupe impudiquement exposée et à la disposition de sa maîtresse, lhomme émet une plainte sourde et continue. Jamais au cours de son existence il ne sest senti aussi vulnérable, et pourtant il néprouve pas la moindre envie de mettre un terme à cette situation. Il se laisse prendre sans même tenter de sy opposer, conscient désormais de linébranlable emprise que sa tortionnaire exerce sur sa volonté, mais aussi certainement intrigué et excité de connaitre la suite des événements si exceptionnels.
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