Zoey. Ep.6 -- Dimanche Se Termine.

Aucun événement particulier n'a lieu durant le repas, ni même la soirée, que mon maître passe tranquillement affalé sur le canapé, pendant que je fais la vaisselle et un peu de ménage. A quelques reprises j'aperçois son regard lourdement appuyé sur mon corps peu vêtu. Je pense qu'il réfléchit à la punition que je recevrai. Demain nous serons lundi. Il travaillera, comme tout les jours de la semaine jusqu'à vendredi soir. J'aimerais lui demander de profiter un peu de moi encore, mais je ne dis rien.

Vers 22h, alors que griffonnais des esquisses sur la table à manger, il jette un œil au-dessus de mes épaules pendant qu'il glisse ses mains sur le fermoir de mon soutien-gorge noir à bordure de dentelle blanche, il le détache et promène ses paumes sur le tissu doux du sous-vêtement... Puis par-dessous, ses mains fermes et si agréables malaxent ma poitrine. Il pince mes tétons, brusquement, si fort qu'un cri m'échappe des lèvres. Il tire dessus vers le haut, je me dresse au fur-et-à mesure, avec son pied il décale ma chaise et me fait tourner vers lui, sans lâcher mes pointes douloureuses. Il souffle sur mon visage, je perçois la tension de la haine qu'il tente de masquer. Ses lèvres sur les miennes.. Il me mord. Instinctivement je tente de me reculer. En vain, il m'attire à lui avec encore plus de force.

« _ Salope... Tu peux pas t'empêcher d'en être une, hein? »

Ses doigts inquisiteurs remontent à mes cheveux, les enroulent en couette dans laquelle Marc glisse ses phalanges, un frisson électrique traverse ma colonne.
Il approche son visage du mien mon cœur tremble, je ferme les yeux... Il embrasse mes paupières... Et tire délicatement dessus du bout de ses dents... Je bats fragilement des cils pour voir à nouveau. Si près de moi, son souffle, son cœur, ses pulsions, je sens tout ça. Sur mes bras glissent ses mains, encore elles, de mes épaules à mes poignets, qu'il serre ensemble dans le bas de mon dos.

Il me pousse devant lui, à la salle de jeu. Il me fait asseoir sur le lit qui m'est désigné en sa demeure, un lit à mi-chemin entre le lit une place et le lit double. En me surveillant du regard, comme si il craignait encore que je détale, il fouille sous le meuble. Jamais je ne m'imaginerai m'en aller dans ces moments. M'en aller tout court m'est à peine envisageable, en fait. Mon corps tremble d'envie.

« _ Maître...

Il se redresse, dans sa main il tient deux cordes souple. Je rentre mon menton. Ce genre de pratique n'est pas mon pêché mignon.
_ Silence.
A genoux sur le duvet, les bras dans le dos, Maître grimpe et s'installe derrière moi, il noue mes avant-bras entre eux, enroulant l'entrave jusqu'à mes poignets. Je n'ai pas mal, mais la prise est ferme. Il glisse la seconde corde autour de mes chevilles, en moins de tours cette fois, afin de lier mes mains avec cette nouvelle attache à l'aide de la surface restante. Je me sens vulnérable, je frissonne d'un courant d'air. Il me fait pivoter jusqu'à m'avoir face à lui, abdomen bombé sur lequel flotte mon soutien-gorge, il écarte grand mes cuisses. Son regard ne lâche pas mon entrejambe, son index s'y faufile, décale le bas de ma culotte -qui à quelques millimètres près pourrait être appelée string- et frotte sur ma fente. Un grognement s'échappe de ma gorge, je meurs d'envie.
_ Hmm. La jolie chienne, ce n'est pas une chatte qu'elle a, c'est une fontaine...

De deux doigts en moi, il me touche. Sans délicatesse aucune, les bruits de succions sont obscènes. Son autre pogne est appuyée sur ma cuisse, qu'il écarte sans arrêt, tout mon corps est tendu, je gémis, ses pupilles brillent. Brusquement, il défait son jean -qu'il avait pris le temps de remettre durant la soirée et baisse son boxer. Sa virilité est dressée vers ma vallée comme un glaive face à l'adversaire. Il agrippe mon cou et passe ses jambes par dessus les miennes, son gland tiède frotte contre l'entrée de ma fente, je le supplie, il serre ma trachée sans s'en rendre compte au même rythme qu'il me pénètre.
Je ne suis qu'un jouet soumis à ses coups de queue. Il râle comme une bête, mes propres cris sont étouffés. Il me relâche légèrement, marque un suspens, puis dénoue furieusement le bout de cordelette qui reliait mes poignets à mes chevilles. Il me plaque en angle droit contre le bord du lit, bras tendus en avant et pieds joints, il tire sur mon abondante tignasse pour que je redresse la tête, il est déjà à nouveau dans ma caverne juteuse...
_ Tu es meilleure par derrière... Ma belle putain... Si perverse...
Tout en parlant il va-et-vient brusquement en moi. La sensation est merveilleuse. Pour lui en étant « rien » je me sens tout.. son univers est fait pour moi. C'est là que j'ai ma place, voilà ce que je pense, quand il est là à me baiser furieusement, sans fastidieuses préliminaires.
_ Sacrée cochonne surtout.. Ahh... Ma pétasse...
Je viens de jouir, dans un concert de gémissements aigus, et lui ne s'arrête pas pour le moins du monde, il me baise, il me baise, il ne fait que ça. Il accélère à nouveau, comme un animal en rut ses coups de hanches sont rapides, saccadés, répétés, ma chatte couine. Il accentue sa tension sur mes cheveux, mon corps mince tressaute.
Marc vide ses couilles en moi avant de soupirer bruyamment d'aise. Il claque sèchement mes fesses, glisse une main entre mes cuisses et essuie celle-ci sur mes fesses, le liquide est gluant. Il remonte négligemment son jean et défait les nœuds de mes entraves. Je ne bouge pas encore. Une nouvelle fessée tombe.

_ Dors maintenant ma chienne, garde mon jus sur toi, retire juste ce que tu trouves inconfortable.

Il ricane et quitte la pièce, la porte claque, il lance d'une voix forte.

_ A demain ! »

Je dénoue les cordes et les glisse sous le lit, je m'enroule dans la couverture pliée sur la commode et fait le tour de la chambre qui n'est éclairée que par la lueur faiblarde de la lampe de chevet à basse consommation. A la fenêtre les volets sont clos, les rayons de la lune filtrent et trace des lignes parallèles sur les irrégularités de la moquette.
Je me masse les poignets et soupire. Marc.. J'aimerais bien qu'il me laisse dormir encore dans son lit.. Avant je pouvais. Mais ensuite il a ouvert la porte de cette salle dans laquelle je n'avais jamais mis un orteil en 10 jours, et il m'a montré ce lit, qui m'est attribué maintenant. Je ne me permets pas de dire qu'il est mien, ici rien n'est à moi. Tout à lui. Même moi je le suis. Des picotis le long de mon échine me font frissonner. Cette situation m'excite toujours autant... Je sais qu'il ne me fera toujours que du bien.
Si nous devenons trop proche, le désir primaire qui nous anime perdra son intensité, je le sais, c'est ce qu'il me répète souvent. Je porte à ma douche mes doigts pâles, fins et fragiles qui viennent de cueillir les extraits de stupre emprisonnés dans mon con. Le goût de sexe se répand sur mes papilles. Marc... Même quand je suis seule dans cette chambre, je ne parviens pas à penser à quelqu'un d'autre que toi.

Je m'assois sur le bord du matelas et me penche dessous. Il y a mon sac à main. Je le pose sur mes genoux et fouille dedans pour en ressortir mon téléphone. Le soir, quand il n'est pas là et que je suis encore en état, j'ai le droit de le rallumer, de reprendre conscience du reste de ma vie. L'appareil émet sa petite sonnerie, il affiche l'heure. 23:17. J’effleure l'écran pour le déverrouiller. Je repose le sac à mes pieds et m'allonge sur le lit confortable, cale sous ma tête deux oreillers. Plusieurs vibrations m'annoncent de nouvelles notifications. Des mails, et des textos -au nombre de cinq-, ainsi que deux appels manqués. Je baille et ouvre la liste de mes appels.
Le premier est d'une amie, qui a laissé un message sur mon répondeur en début d'après-midi me disant qu'elle voulait bavarder, et me parler de son nouveau mec. Celle-là en a un nouveau toutes les deux semaines... Je la rappellerai demain.
Le second est d'un numéro inconnu qui n'a pas daigné s'adresser à mon répondeur. Je verrais plus tard.
J'ouvre ma boite SMS.
Il y en a deux sans intérêts de la copine dont j'ai raté le coup de fil, un de publicité de mon opérateur, un de ma mère qui souhaiterait avoir de mes nouvelles. Le cinquième message vient du numéro inconnu qui a tenté de me joindre vers 20h. « Salut ». Je hausse un sourcil et pianote « Bonsoir... ». Si c'est encore un de ces ados immatures qui s'amuse à essayer des combinaisons aléatoires, je ne répondrai plus.

Je bascule vers ma boîte mail, qui en regroupe deux à vrai dire, mon adresse professionnelle, celle que j'utilise disons.. pour mes relations saines et platoniques. Et à côté mon adresse personnelle, que j'utilise un peu partout et sur des sites peu élégants. Dans l'une, aucune nouveauté aujourd'hui. Dans l'autre, des spams, des infos concernant les nouveautés sur des sites que je fréquentais certains soirs toute seule avant de connaître Marc, et un mail... de Marc. Mon sang se met à bouillir subitement, mon pouce est en suspens au dessus. L'e-mail est intitulé « Surprise ma chienne ». Je clique et découvre un message dont le seul contenu est un lien, je rejoins la page. Mon navigateur me présente un blog. Mon cœur cesse de battre. C'est élégant, épuré dans des tons noir et blanc. Le titre est sans appel : MASTER & ZOEY. Des photos de nous, de moi. Des anecdotes, en anglais et en français. Je fais défiler la page, elle n'est pas grande, heureusement. Je me sens confuse et furieuse et c'est là qu'apparaît un bandeau.
« Bonsoir ma Zoey, ce blog n'est visible que par le biais du lien que je t'ai envoyé, pour l'instant, je ne me serais jamais permis. Demain matin vient me réveiller, j'attends ta réponse. »

J'ai l'impression d'être sur pause. Est-ce à cause de sa confiance en moi ? De son audace ? Savait-il exactement en fermant la porte tout à l'heure que j'irais chercher mon téléphone, que je ne m'endormirais pas immédiatement ? Le trouble me serre la gorge, je ferme la page, et remarque l'icône d'un nouveau message.
« Je ne suis pas méchante, je ne voulais pas te faire de mal ». Léa. Léa. Pourquoi encore elle ? C'est trop en une seule journée, fébrilement je tape « Parlerons demain... Bises. ». Je mets une alarme-réveil pour 7h, pour être à l'heure demain matin. Alors que je m'apprête à désactiver la connexion de mon smartphone un nouveau SMS s'annonce. « Vraiment ? Je vous en supplie ». Je soupire... « Oui, promis, demain. » Elle n'a pas fait de fautes dans ses quelques messages, c'est agréable. J'enclenche le Mode Avion et glisse le portable sous mon oreiller et ferme les yeux, totalement épuisée, je sombre.

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