Révélation (2)
Erwann ne voulut pas croire Emiie. Cette révélation renversait son univers, sa vie, son histoire. Il lui était difficile, comme ça, du jour au lendemain, dapprendre que ses parents nétaient pas ses parents, que sa mère était morte alors quil nétait quun bébé.
Émilie avait choisi de le rencontrer en terrain neutre, en face à face. Elle lavait attendu à la sortie de son boulot. Il avait été heureux de la voir. Il savait par Félix quelle était venue chez lui, et quelle était repartie sans le voir, sachant quelle narriverait pas à la convaincre de venir vivre avec elle. Il pensait que cétait le début dune nouvelle période de froid entre eux. Ayant déjà perdu un père, il ne voulait pas aussi perdre sa sur, alors en la voyant assise sur un banc devant le fastfood, il avait souri, et sétait jeté à son cou.
Émilie lavait conduit dans un café à proximité, pour parler, lui avait-elle dit. Il sétait inquiété du ton très sérieux, presque solennel de sa sur. Ils sétaient installés en terrasse malgré le froid, pour être seuls, tranquilles. Ils avaient attendu leurs thés et Émilie avait commencé à tout déballer. Erwann avait écouté, sans rien dire. Il nétait pas sûr de bien comprendre cette histoire, den saisir tous les détails. Au fur et à mesure quÉmilie lui racontait tout cela, il nétait même pas certain que ce soit de lui quil fût question.
Voilà, avait-elle conclut, nous ne sommes pas vraiment frère et sur.
Erwann qui navait pas bu une seule gorgée de son thé se leva, jeta un billet sur la table et parti sans rien dire.
Il marcha longtemps en ressassant cette histoire. Il ny croyait pas. Il ne voulait pas y croire. Dun coup il devenait un orphelin de père inconnu. Dun coup sa famille changeait. Il pleura. Dans le vent froid de la soirée dhiver, il sentit le vent lui glacer les joues. Il ne sécha pas ses larmes, continua à marcher, sans but, sans destination précise.
Il marcha jusquà nen plus pouvoir. Il trouva un banc et sy installa. Il avait froid, avait mal aux jambes. Il ne voulait pas rentrer chez lui, cette chambre minable. Il ne voulait voir personne, ni Félix ni Émilie. Il resta un long moment dans le froid, à essayer de ne penser à rien, mais cette histoire revenait sans cesse, avec toutes les questions quelle drainait. Il se leva, regarda lheure, il était encore tôt, mais il alla dans un bar quil connaissait.
Il ny avait pas foule. Quelques types au comptoir, en salle. Un peu perdu comme lui.
Il en repéra un pas trop mal, à son gout, alla vers lui, et sans autre forme de présentation lui dit :
On va chez toi?
Le mec fut un peu surpris, mais pas choqué. Après tout il était venu pour ça. Il pensait quil aurait le temps de boire quelques verres avant, mais il ne dit pas non.
Il finit son verre et il partit avec Erwann.
Il nhabitait pas très loin. Ils y allèrent en marchant. Pendant le trajet il tenta de parler, mais Erwann lui répondit quil ne cherchait pas un copain, mais un mec pour baiser, quil pouvait se passer de la conversation.
Ils arrivèrent dans un studio sans charme, mais propre. Erwann se mit à poil et sinstalla sur le clic-clac ouvert. Il regarde le type qui se déshabillait. Il était plutôt bien foutu, sa bite avait de belles proportions. Erwann lui demanda de sassoir, et il le prit en bouche. Il le suça sans plaisir, presque machinalement. Il ne voulait quune chose, quil soit bien dur, bien chaud, pour quil lencule avec force. Erwann voulait oublier tout en se laissant baiser par un inconnu.
Quand il sentit son partenaire prêt, il se mit en position et linvita à la baiser.
Prends-moi, baise-moi fort, encule-moi comme une bête.
Erwann sentit la bite bien dure se glisser entre ses fesses, franchir son anus, et lemplir. Il frissonna de plaisir en se sentant possédé par un type dont il ignorait le nom. Il ne voulait pas le savoir, il voulait que ce soit une séance de sexe anonyme, nêtre quun cul, quune bite.
Il encouragea son partenaire à se faire plus violent, plus brutal. Il voulait oublier son corps, il voulait que la violence du sexe lui vide la tête. Il ne voulait plus penser à Émilie, à ses parents, à sa vraie mère. Il sentit son amant senhardir, donner des coups de reins plus dur, plus profond. Il sentit une douce chaleur monter de son cul empli de cette bite dure. Lautre poussait des petits cris à chaque coup de bite. Petit à petit Erwann soublia, se laissa porter par le plaisir.
Dans un râle, lautre jouit, et se vida en Erwann. La réalité revint petit à petit, alors il enfila à son tour une capote et prit le cul de son amant dun soir. Sans préliminaire, sans douceur, sans attendre. Il le bourra si fort que lautre hurla, demanda grâce, mais Erwann continua, plus fort encore. Il passa sa rage, sa colère sur ce type, le baisa comme un chien. Allant au plus profond de lui, lui arrachant des cris de douleur puis des cris de plaisir. Erwann hurla en jouissant.
Le mec se retourna, un large sourire sur les lèvres, le corps couvert de sueur, il voulut embrasser Erwann, qui se recula, jeta son préservatif au sol, attrapa ses vêtements et partit sans un mot. Il claqua la porte, shabilla sur le palier, et descendit dans la rue froide.
Il reprit sa marche, mais cette fois-ci il savait où aller. Il marcha longtemps, dun pas décidé, et quand Émilie ouvrit la porte, il lembrassa à pleine bouche.
Comments:
No comments!
Please sign up or log in to post a comment!