Jules Et Nathan - Saison 3 - Episode 6

Juillet 2013 - Station balnéaire du sud de la France


- Nath ? Tu n’oublieras pas la crème solaire, je l’ai posée dans la salle de bains tout à l’heure.
- Elle est déjà dans le sac orange, sur la table, répondit Nathan sortant de la salle de bains tout en se séchant les cheveux.
- Putain les mecs vous vous êtes vu ? On dirait déjà un vieux couple quoi ! dit Maxime en souriant, comme pour les taquiner.
Jules et Nath se retournèrent simultanément sur lui, le fixant sans esquisser le moindre début de sourire.
- Ça va c’est pour rire. C’est poilant les vacances avec vous sérieux ! C’est sûr qu’à vos âges, on perd le sens de l’humour.
- Mais arrête on n’est pas vieux ! rétorqua Nathan
- Bah montrez le putain ! Parce-que pour l’instant ça ressemble au village de vacances pour troisième âge.
- On s’installe Max, repris Jules sur un ton calme et apaisant, “On est bientôt diplômés, on a un , plus un jeune adulte, avec ton frère on est maintenant à deux depuis un moment. Je ne vois pas en quoi ça fait vieux que de s’engager.”
- Parce-que tu oses parler d’engagement ? ironisa cette fois-ci Nathan “Ça va, pas de crise d’angoisse en vue ?”
Jules regarda Nathan avec comme une incompréhension, mêlée à ce regard qui hurlait “Arrête tout de suite !”.
- Vous voyez ! Vous êtes un vieux couple, et en plus vous êtes chiants. Réglez vos problèmes, moi je pars faire un tour sur la plage. Je ne veux pas m’afficher avec deux vieux gays refoulés, termina Max avant de sortir de la villa.
Nathan fixa Jules, comme attendant une réaction, puis il soupira et partit s’enfermer dans la chambre.

Jules prit Tad dans ses bras et ce dernier posa sa tête sur son épaule comme s’il comprenait que son père avait besoin de réconfort. Jules sourit, puis murmura “Toi au moins tu ne me juges pas.”
Nathan ressortit aussitôt de la chambre, un sac sur le dos “Je pars rejoindre mon frère à la plage, fais ce que tu veux.

”



Nathan et son frère étaient tous deux allongés sur leur serviette, au bord de l’eau, la tête dans leurs bras. Alors que Max semblait presque s’endormir, Nathan commença “Avoues que tu l’as fait exprès ?”
- De quoi ?
- Lancer cette discussion sur les vieux couples.
- Franchement… ouais. Parce-que tu nous gâches les vacances à faire la gueule !
- Moi ? Parce-que je suis responsable ?
- Évidemment que t’es responsable ! Tu fais chier tout le monde avec ton comportement là. Alors engueulez-vous une bonne fois pour toutes, réglez vos comptes, et arrête de bouder comme un gosse.
- C’est pas toi qu’on a planté.
- Mais arrête avec ça ! dit Max en se relevant et en s’asseyant sur la serviette.
- Attends, tu veux dire que tu ne tiens pas avec moi ? demanda Nathan en faisant de même que son frère.
- J’ai bien réfléchi, et je suis plutôt du côté de Jules.
- Bah franchement p’tit frère merci de ton soutien, ça me fait très plaisir !
- C’est pas parce-que je suis ton frère que je dois accepter tout ce que tu fais !
- Bah si ! Ça sert à ça les frères !
- Ah bon ? Tu m’as toujours soutenu dans tout ce que je faisais ?
- Carrément !
- Et quand je te disais que je voulais trouver un appart et me taper des mecs différents tous les soirs tu m’as soutenu ?
- Oui mais là c’est différent, tu foutais tout en l’air…
- Mais toi aussi tu fous tout en l’air ! Tu n’as pas l’air de te rendre compte ! Un frère c’est là aussi pour t’en mettre une quand tu fais n’importe quoi, c’est seulement parce-que t’es taillé que je me retiens tu sais ! Tu as la chance d’avoir, excuse-moi, un mec super ! Même moi parfois je suis jaloux. Il te dit qu’il a peur de l’engagement, que le mariage le stresse vis-à-vis de sa famille, qu’il a parfois du mal à s’assumer. Et toi, au lieu de l’aider tu fais quoi ? Tu le juges, tu l’engueules et après tu boudes comme une vieille aigrie.
- Ouais ‘fin moi je retiens surtout qu’il a peur de se marier avec moi.
- Mais c’est justement parce-que c’est avec toi qu’il a peur ! Il t’aime tellement qu’il veut que tout soit parfait, il veut que tout le monde voit à quel point ! C’est aussi pour ça qu’il a peur, peur de ne pas être à la hauteur. Peur que ce moment ne soit pas aussi merveilleux qu’il devrait l’être parce-qu’un truc débile viendrait le gâcher. Ton Jules là, sous ses airs de mec balèze qui connait tout à la vie, qui a toujours toutes les solutions, qui sait toujours tout et j’en passe, c’est un grand froussard dès qu’il faut faire un truc d’un tant soit peu important dans sa vie. Il opère des patients plus facilement qu’il ne se choisit un costume. Mais il est comme ça, tu devras faire avec.
- M’ouais…
- Y’a pas de m’ouais. Je sais que tu l’aimes. Ça se voit, tu as les yeux qui pétillent dès qu’il te regarde ou qu’il t’adresse la parole.
- Ouais je l’aime. Mais je ne saurais pas vivre avec quelqu’un qui n’assume pas.
- Parce-que tu t’assumes toi ?
- Bah ouais.
- Dis-moi, tu as combien de collègues qui connaissent ta sexualité ? Et dans la famille, combien savent que tu es en couple avec un mec ? Pas beaucoup. Bon d’accord on les voit rarement, mais ça va déjà faire deux ans que vous êtes ensemble quand même. Mais bon je suis mal placé pour te dire un truc là-dessus, depuis le début des vac’s tous les potes que je me fais croient que je suis hétéro et célibataire alors…

Nathan soupira comme pour acquiescer et sous-entendre un “Vie de merde !”, puis il se rallongea sur la serviette en lançant un “Allez on arrête la déprime, on dort, on bronze, et on profite !”.



Alors qu’ils rentraient à pied de la plage, Max et Nathan croisèrent un groupe de filles qui s’exclamèrent “Salut Maaaaaaaaaax !” avec un grand sourire.
- Salut les filles, on se voit sur la plage ce soir ?
- Tu prendras ta guitare ? demanda l’une d’elles
- Ça fait un peu cliché non ? Je la prendrais si vous ramenez vos potes.
- Ok ça marche !
- Mon frère Victor sera là, ajouta une des filles.
Max se tourna vers elle et la première pensée qui lui traversa l’esprit fut “Si c’est de famille d’être aussi canon, j’espère qu’il va venir !”, mais en réalité il ne répondit que par un sourire.
- 21h au club comme d’hab ?
- Ça marche ! répondit Max.


- Dis donc t’es un vrai aimant à nanas toi en fait ? souria Nathan alors qu’ils avaient déjà repris leur marche.
- C’est le drame de ma vie ! J’attire toutes les meufs et zéro mecs.
- Je te rappelle que t’es en couple.
- Ouais c’est vrai. Mais c’est les vacances, c’est hors compétition non ?
- Je ne te conseille vraiment pas de jouer à ça.
- Ouais je vois que t’es un spécialiste de la vie de couple et de la vie de gay !
- Hé je t’emmerde hein ! répondit Nath en riant.
Puis ils rentrèrent en se chamaillant comme ils avaient souvent l’habitude de le faire.




Lorsqu’ils arrivèrent à la villa, Jules était allongé à même le sol autour de la piscine, les cheveux humides plaqués à l’arrière et maintenus par sa paire de Wayfarer bleue relevée, le corps encore ruisselant d’eau, un boxer de bain noir, et Tad juste à côté de lui sur une serviette en train de jouer.
Max et Nathan le fixaient sans un bruit, puis Max lança à son frère un “Si vous vous engueulez je peux pas me le faire ?”
- N’essaie même pas !
- Je blague. Et ferme ta bouche, t’es au bord du malaise vagal là.

Ayant entendu quelques bruits, Jules tourna la tête vers eux et se mit à sourire “C’était bien la plage ?”
- Ouais c’était cool ! répondit Max, avant de frapper l’épaule de son frère pour le ramener sur Terre, vu qu’il ne pouvait plus détacher son regard de Jules.
- Ah euh… oui c’était cool. Je… je vais aller me rafraîchir.
- Ouais t’en as besoin, répondit Max en riant, “On est à ça de l’explosion de boxer !” continua-t-il en rigolant.
- Ta gueule ! rétorqua Nathan en entrant dans la salle de bains.


Jules se leva pour s’approcher de Max tout en rabaissant ses lunettes de soleil sur son nez “Dis-moi Max, qu’est-ce que je peux faire pour ton frère ? Je n’y comprends plus rien, je ne sais pas quoi faire, et j’en ai marre de cette ambiance.”
- T’inquiètes j’y travaille.
- Il t’a dit quoi ?
- Chut, je ne répondrais à rien. Je ne dirais rien. J’invoque mon droit au silence.
- Allez s’teup.
- J’y gagne quoi ?
- Bon allez donne tes conditions.
- Je veux pouvoir sortir et, peut-être découcher ce soir ? Et avoir un peu d’argent de poche ? Genre 70 euros ?
- Tu as cinquante euros et jusque 1h du mat’.
- Ok ! Il pense sincèrement que c’est lui le problème, et que c’est avec lui que tu ne veux pas te marier. En fait… je crois qu’il est tout aussi flippé que toi. En tout cas il ne lui faudra pas grand chose pour craquer.
- T’es génial Max !
- Et donc pour mes soixante-dix…
- Cinquante !


Jules frappa à la porte de la salle de bains “Nath’, c’est moi ! Tu m’ouvres s’il te plait”. Après plusieurs minutes où il restait collé contre la porte, on entendit le verrou tourner et la tête de Nathan apparu dans l’ouverture de la porte.
- Qu’est-ce qu’il y a ?
- On peut discuter ?
- Là maintenant ? Ça ne peut pas attendre que je me douche ?
Jules le regarda avec un regard triste qui en disait long, et Nathan se résigna : “Bon ok entre”.
Nathan était déjà en boxer occupé à raccourcir sa barbe, il retourna donc devant le lavabo tandis que Jules s’appuyait contre le mur de carrelage derrière lui.
- Ça ne peut plus continuer comme ça Nath. On doit faire quelque chose.
- Et tu conseilles quoi ? demanda Nathan en regardant Jules via le miroir.
- Je n’en sais rien. C’est pour ça que je te demande.
Nathan passa ses joues sous l’eau du robinet, se frotta le visage puis s’essuya avec une serviette avant de se retourner et de dire : “Déjà prends moi dans tes bras, ça me manque.”
Jules s’avança et pris Nathan contre lui, ils se serrèrent très fort l’un contre l’autre, la tête de Nathan sur l’épaule de Jules.
- Putain ça fait du bien ! soupira Jules tandis que Nathan semblait enfin retrouver le sourire.
- On fait quoi alors maintenant ? demanda Nathan sans même décoller sa tête de l’épaule de son mec.
- Je suis désolé Nath, mais je te jure que je ne contrôle rien.
- C’est moi qui m’excuse, je te repousse au lieu de t’aider. Et la vérité c’est que… je flippe aussi.
- Oui mais je te stresse avec mon stress. Je veux que tout soit parfait alors que… rien que le fait de me marier avec toi, c’est parfait. Je ne te dirais jamais assez que je t’aime.
- Le pire c’est que je le sais. Mais je n’arrive jamais à réaliser que quelqu’un comme toi...
- Arrête ! Je ne vois vraiment pas comment je ne pourrais pas t’aimer.
- Tu sais qu’on est cons ! On se prend la tête pour rien.
- Arrêtons juste d’en parler, et profitons de nos vacances.
Nathan se décolla enfin pour venir embrasser Jules tendrement, ses deux mains posées sur ses joues barbues.
- Donc, concernant notre mariage, je suis toujours partant. Et toi ?
- Oh...
- Quoi “Oh” ?
- C’est juste que, c’est ça ta demande ? “Et toi ?” Pour mémoire je me suis mis à genoux et je portais un costume.
- Ah je vois, dit Nathan tout en s’agenouillant devant Jules. Jules François Antoine Myringo, veux-tu m’...
- Who who who... Rien de plus original ?
- De plus original ? demanda Nathan en souriant.
- Bah je ne sais pas, j’avais fais un discours. Tu pourrais mentionner à quel point je suis beau, intelligent, bien bâti...
- Drôle ?
- Aussi.
- Jules François Antoine Myringo, l’homme le plus beau, le plus intelligent, le plus goalé que je n’ai jamais connu, le mec le plus drôle, mais aussi, et surtout... le plus attachant, le plus énervant, le plus... Le seul homme que j’aime. Voudrais-tu m’épouser ?
- Bien sûr que je veux t’épouser ! répondit Jules en souriant, tout en prenant Nathan dans ses bras pour l’embrasser. “Par contre, tant que je n’ai pas d’alliance, je ne couche pas.”
- On parie ? rétorqua Nathan, avec son sourire coquin.

Sans même attendre il glissa sa main directement sous le boxer de Jules pour aller caresser ses fesses, en même temps qu’il le poussait contre le mur.
- J’ai très envie de te consommer avant le mariage, dit Nathan en souriant.
- J’attends ça depuis un moment.
Ils commencèrent à s’embrasser langoureusement tout en continuant de se caresser, puis Nathan attrapa Jules pour le porter sous la douche sans décoller ses lèvres des siennes. Une fois sous l’eau rafraîchissante, appréciée après une journée sous une telle chaleur, leurs corps frémissaient de plaisir. Nathan était derrière Jules, les mains posées sur son bassin, embrassant tendrement son cou, puis ses épaules, ses biceps, avant de dériver devant lui et d’embrasser cette fois ses pectoraux, ses tétons, le sillon que dessinait la séparation de ses abdos musclés. Il arriva enfin sur son sexe qu’il commença par lécher sur toute la longueur, avant de commencer, du bout de sa langue, à titiller son gland autour duquel il la faisait tournoyer, avant de l’avaler en entier et de le sucer vigoureusement. Jules, adossé contre le carrelage froid, passait sa main dans les cheveux de Nathan qu’il caressait amoureusement tandis qu’il poussait déjà des soupirs de plaisir. Puis il se releva, ils s’embrassèrent, et c’est Jules qui l’attrapa par les épaules pour le plaquer contre la paroi et à son tour descendre lentement, embrassant ou léchant chaque parcelle de son torse puis de son abdomen. Il commença alors à s’occuper lui aussi du sexe de son partenaire, avec la même attention et le même acharnement à donner le meilleur de lui-même, jouant de sa langue habile pour trouver les combinaisons les plus orgasmiques, pour le plus grand plaisir de Nath qui n’était visiblement pas décidé à cacher son plaisir aux vues des gémissements qu’il poussait déjà.
Après avoir repassé un long moment à s’embrasser et à se caresser dans les bras l’un de l’autre sous la douche, Nathan se présenta à l’entrée des fesses de son compagnon, appuyé de sa main contre le carrelage. Après une courte période d’insertion langoureuse, Nathan entama les va et viens puissants. Posant sa main sur celle de Jules qui se tenait au mur, il s’en aidait pour chaque fois trouver la force de donner des coups de reins plus puissants. De temps en temps il ralentissait pour venir l’embrasser. Puis il change la position de ses mains pour venir saisir son bassin et reprendre ses coups puissants, au rythme des cris désormais poussés par Jules qui prend plus que jamais son pied à se faire prendre comme ça par son mec.


C’est Nathan qui le premier lâcha sa semence à l’intérieur même de son Jules. Il finit par repasser devant lui, s’agenouiller, et à nouveau le sucer jusqu’à ce qu’il vienne au fond de sa gorge.

Ils finirent de s’embrasser, de se câliner, et de se laver, pour enfin ressortir de la douche près d’une heure plus tard. Réconciliés.


NOTE : En m’excusant du retard de publication :P