Ado
""Les ados, ils découvrent. Bien, mal, jai mon idée là-dessus : il y du rose, « Valentine », « Mercredi de pluie » et quelques autres.
Aujourdhui, du gris. Gris foncé.""
Aurélie est blonde. Des cheveux longs et fins quelle enroule en chignon retenu dune pince. Dans son sac, son sac de cours, quelques feuilles en vrac, une trousse avec des crayons, et, une brosse à cheveux, quelques élastiques, un chouchou noir et un petit nécessaire à maquillage. Petit ? Le strict nécessaire. Fard à paupières, du bleu, et du vert avec des paillettes argentées, du gloss, une crème mate pour ses joues, du ricil, une pince à épiler et un gros pinceau pour le petit poudrier avec son miroir grossissant à lintérieur du couvercle. Dans son sac elle a aussi un ou deux protège-slip, des tampons hygiéniques et un string de rechange. Le minimum pour une journée au Lycée.
Vous croyez que j ? Pas du tout !
Si vous en avez loccasion, ralentissez donc en passant devant un Lycée à lheure de la rentrée, des Aurélie, vous en verrez sans doute.
Regardez à quoi elle ressemble
Un collant noir très moulant qui dessine bien ses fesses, un peu fortes, pas trop, bien dessinées, et ses hanches arrondies, des formes, des chaussettes de laine écrues repliées sur ses bottines en daim fauves à talons plats, son blouson de cuir beige jamais fermé, dont dépasse, quelques centimètres, un chemisier blanc au col relevé, ouvert jusquà la naissance des seins.
""Vous la voyez ? Suivons-la
""
Quand elle marche ? Pas très vite, déjà, elle roule. Un peu des épaules et surtout des hanches, bien cambrée, tête droite, son sac au creux du bras replié main levée doigts ouverts où brillent quelques bagues, deux au majeur une au pouce, un anneau gravé de motifs celtiques, claquant de longle du pouce sous celui de lindex, ses ongles vernis de jaune ou de vert, parfois de noir, avec des petites fleurs blanches dessus.
""Et autour delle ? Qui voyons-nous autour delle ?Attendez ! Elle arrive
""
Jenny. Jenny cest sa copine. Celle quelle attend devant le Lycée le matin, avec qui elle passe sa journée. Pour elle : une bise. Une seule. Une bise joue frôlée, un petit plissement de lèvres dans le vide.
Jenny ? La même en brune. Plus petite, plus fine, des yeux bleus elle aussi. Elle, ne porte que du noir. Toujours. Tout en noir. Sauf ses ongles. Rouges. Même ses paupières, cest de noir quelle les souligne, dun trait fin dessous qui sétire en montant, déborde de lil dun seul côté, lil gauche, pour avoir lair mystérieux. Elle, au majeur, une bague « tête de mort ».
""Vous ne pouvez pas savoir, sous son t-shirt, noir, bien sûr : un tatouage ? Non. Sa mère sest fâchée ! Donc son dos est intact, mais à son nombril, il faudrait que ce soit lété quand elle porte des t-shirt trop courts, vous verriez un piercing ! Sa mère a cédé
elle avait déjà refusé le tatoo, le piercing au coin du sourcil
elle a cédé !""
Ça na rien à voir, mais je vous dit quand même, sa mère a cédé parce quelle aussi en a un
des fois les mères, elles sont un peu ado
Elles marchent en regardant droit devant elles, souvent se donnent le bras, ne fixent les yeux sur personne, mais elles voient tout, elles voient tous ceux qui les regardent, elles savent, chuchotent en se penchant un peu lune vers lautre, lèvres plissées dun sourire esquissé, longuement travaillé. Elles sentraînent.
Elles saniment ? Sourient ? Parlent ? Oui ! Aux garçons ! Mais pas nimporte lesquels.
Elles choisissent pour qui leurs sourires sélargissent, pour lesquels leurs hanches balancent, cherchent leur groupe, minaudent prennent de pauses et saniment pour eux.
Eux, ce sont les plus vieux du Lycée. Pas ces gamins qui courent, interpellent ou poussent des cris, pas les joggings-casquettes.
Eux, ils regardent. Se disent quelles sont jeunes, se disent aussi quelles sont bonnes, rient entre eux avant de leur dire quelques mots.
Elles sapprochent un peu, pas trop. Jaugent, évaluent. Lequel leur plaît ? Ce nest pas la question. Lesquels ont une voiture, ça elles savent déjà. Mais lequel les invitera, un MacDo un midi, une balade au Centre Commercial, quil ait un copain, ce serait bien, pas obligé dailleurs, du moment quil les emmène toutes les deux.
""Cest comme ça ! Deux pour le prix dune ! Regardez bien, vous verrez, ces filles-là vont par paire, regardez bien
""
Elles font des plans, discutent, à voix basse toujours, même seules, parce ce sont des secrets. Ne pas safficher avec lun ou lautre au hasard, pas trop vite, pas trop tôt, lannée est longue, cette première année de Lycée. Pas derreurs.
Plus derreurs, en fait, elles en ont discuté longtemps. Des erreurs elles en ont fait, qui leurs coûtent. Elles se le disent, se disent quil faudrait que ça cesse, mais ne savent pas comment faire. Un garçon, au collège. Une bêtise. Enfin, elles se le disent aussi, pas complètement une bêtise, pas ce qui sest passé, ça, il fallait bien en passer par là, juste quelles ont mal choisi.
""Ces deux filles ? Je ne les ai pas choisies au hasard, vous pensez bien ! Jai enquêté ! Je voulais tout savoir. Pour tout vous raconter. Le présent. Et avant
""
Elles étaient au collège ensemble. Déjà copines.
Aurélie froide et distante, fille unique, ça explique ? Peut-être
qui avait grandi plus vite que les garçons et les filles de son âge, les dominaient dune tête, avait déjà des formes de femme à la fin du collège.
Comment elles se sont choisies ? Jenny se cherchait un modèle, et ce rôle-là convenait bien à Aurélie. Plus petite, discrète, Jenny ne lui faisait pas dombre, écoutait, buvait ses paroles.
Et puis Jenny, la première, était sortie avec un garçon. Aurélie avait donné son aval : « Ouais
peut-être
», et Jenny lui raconterait. Jenny, celui-là, parce, que cétait son voisin, quils faisaient route ensemble matin et soir, quelle était curieuse, quelle était rassurée quil soit tellement timide, un peu comme un défi.
Les premiers baisers, ils savaient tous les deux quil faut mettre la langue pour les baisers, mais juste la toucher ? Ils avaient entendu quil fallait la tourner, alors ils tournaient la langue et sessuyaient le coin des lèvres après où coulaient un peu de salive. Parce quils avaient envie ? Plutôt parce quils voulaient apprendre, surtout elle, savoir comment faire.
""Le sexe, les ados, vous vous rappelez ? Vous avez bien été ado ? Ça vous intéressait, non ? Elles aussi
""
Ses mains, sur elle, elle savait, depuis quelque temps déjà. Aurélie aussi. Elles en avaient parlé. Aurélie qui jouait les grandes bien quelle ait le même âge, un jour où Jenny était fatiguée avait dit « Arrête de te toucher, ça ira mieux ! », avait insisté en la voyant rougir. Elles sétaient dit où et quand et une autre fois comment.
Intimité de filles, elles faisaient cabine commune à la piscine. Elles se regardaient. Ne se touchaient pas. Comparaient.
Jenny avait perdu un peu des complexes quelle avait face à Aurélie. Le plaisir elle connaissait comme elle, ses seins étaient pas si mal, et elle avait entre les jambes une toison mieux fournie. Surtout, elle, elle sortait avec un garçon, et même si Aurélie faisait une moue dédaigneuse, elle sintéressait, posait des questions, lair de rien elle se renseignait. Jenny racontait.
Pendant des semaines, ils se roulaient des pelles comme ils disaient dans la cours de récré, les yeux fermés et les bouches collées, les corps séparés, et sans trop savoir quoi faire de leurs mains pendant les baisers, leur pudeur dados les retenant lun et lautre.
Aurélie suggérait. Leur anatomie, elles savaient. Mais celle des garçons était encore un mystère. « Tu le touches ? Ah bon ? Tu devrais ! »
""Cette idée-là, pas besoin dune longue enquête, toutes les filles ont cette curiosité-là, non ? Moi
Peu importe, je mégare, cest pas de moi quon parle mais delles
""
Son truc, un jour, elle la touché.
« Tu devrais mettre une robe, la prochaine fois
il était dur ? ». Enfin ! Elle demandait. Jenny avait eu son petit moment de gloire, une chose quelle avait fait et pas Aurélie, elle en avait fait des tonnes, de ces quelques secondes où sa main tremblait sur le jeans. Elle prenait des pauses alanguies sur le canapé, faisaient traîner lhistoire en soulevant ses cheveux, mots entrecoupés de petits rires entendus. Aurélie, ça ne lui avait pas plu dêtre un peu snobée par sa copine. « Il est trop jeune ! Avec un homme, cest autre chose ! », « Moi un mec comme ça, je le ferai mettre à poil ». Elle riait. Jenny était vexée : « Tas quà le faire, toi ! ».
Piégée. Jenny ne savait pas encore, mais de ces quelques mots, elle venait dinviter Aurélie à partager son copain avec elle. Elle ne sen est aperçue que quand Aurélie a commencé à lui dire tout ce quelles pourraient faire. « Je parie quil osera pas se défiler ! Samedi, mes parents seront pas là ! ». Piégée.
Ce garçon, un peu un jeu, mais cétait son premier flirt ! Le cur un peu pincé quand même
Elle a choisi sa copine.
""Ça vous surprend ? Eh, les filles ! Vous savez bien comme des copines peuvent vous piquer vos copains
""
Toute la semaine Jenny se disait « Ça marchera pas », plus un espoir quun regret. Aurélie affichait une mine radieuse : elle avait repris la main. Tous les jours elle ajoutait des détails au scénario, faisait semblant, pour piquer lorgueil, quand Jenny doutait elle disait « Tas plus envie ? », et Jenny entendait « Tu te dégonfles ? », protestait « Bien sûr que si, on va rigoler ! », mais un soir elle a un peu pleuré dans son lit, en même temps que montait au fil des jours une tension fébrile, des picotements partout sur le corps quelle calmait en se caressant.
Malheureuse un peu, excitée aussi à lapproche du samedi.
Aurélie, la mise en scène, elle savait faire. Jenny et son copain sont arrivés comme prévu, elle en jupe, lui qui ne savait pas où il mettait les pieds. Aurélie a joué la surprise, ils la surprenaient ! pour expliquer quelle soit en maillot de bain et t-shirt. Elle sur la chaise de bureau, eux assis sur le lit, rideaux tirés pour une lumière tamisée. Plusieurs fois elle sabsentait, pour que, elle avait donné ses consignes, Jenny et lui sembrassent, « Chauffe-le ! », faisait les gros yeux quand Jenny à son retour lui faisait signe « Non ». Elle, sur sa chaise, sétirait, t-shirt relevé sur le ventre, se grattait un mollet, une cuisse, riait des joues rouges du garçon, « Et si vous faisiez comme moi ? ça serait marrant ! Allez ! ». Une bagarre, et des rires. Cétait prévu, mais Jenny résistait, « Oh, cest bon ! Cest comme mon maillot ! ». Pas tout à fait. Elle avait fouillé dans ses tiroirs, hésité, et puis fouillé ensuite dans les tiroirs de sa mère. Il était mignon le petit slip noir avec un empiècement opaque devant, tulle transparent sur les côtés et derrière, et le petit nud mauve sur le ventre, pas vraiment comme le maillot short dAurélie qui faisait tourner la jupe de Jenny dans sa main comme un dau de victoire. Le garçon ? Il riait, rougissait, sa copine en petite culotte ça lui plaisait bien, et ne sest pas trop défendu quand à elle deux elle lui ont enlevé son jeans, ses baskets au passage qui empêchaient larrachage. Après
un instant de gêne, personne ne regardait personne, silence dans la chambre.
""Ados ou adultes, cest tout pareil. Il y a toujours un moment où le temps sarrête. Une chose engagée, voulue, cherchée, attendue, et le temps qui se fige. Après, parfois
rien ! Juste la gêne. La dame reboutonne le chemisier où juste avant se glissait une main pendant un baiser, ou tire sur ses genoux la jupe bousculée, et les yeux se fuient. Et parfois, la fièvre reprend de plus belle. Les ados ? Regardez
""
Jenny baissait les yeux, se trouvait bête en petite culotte avec ses chaussettes et ses baskets encore aux pieds. Le garçon avait un sourire figé, le souffle rapide de la bagarre quil était content davoir perdu et de se retrouver en slip avec les deux filles. Aurélie fixait la petite tâche humide sur le slip du garçon. Elle a fait un signe discret à Jenny, qui disait « alllez, allez, continue ! » en prétextant les quitter pour aller chercher à boire.
Jenny
lembrasser, daccord, elle voulait bien, avant
mais là, en petite culotte ! cétait pas pareil ! Le garçon sest aperçu de la tâche sur son slip, un « merde » murmuré, il étirait le coton de deux doigts, levait les yeux vers Jenny, voyait son sourire gentil et son petit haussement dépaule. Il sest mis à rire en se mordant les lèvres, a dit « Jai lair con
». Louverture ! Elle la vue ! Un coup dépaules en riant, sa main sur la sienne sur ses jambes nues, lautre autour de ses épaules, « Mais non, cest rien ! ». Lui aussi a vu louverture, il sest tourné vers elle pour lembrasser. Pas le même baiser que les autres, moins appliqué, plus naturel, plus gourmand, mêlé de leur respiration oppressée saccadée à tous les deux, lèvres étirés de sourires nerveux, parce quil avait retiré sa main de sous la sienne pour la poser sur sa jambe à elle, si chaude, et parce quelle a osé. Ce quAurélie avait prévu lui venait comme une excuse à faire ce dont en fait elle avait très envie. Un peu brusque, elle a posé la main sur le slip, sur cette tâche, intuitivement elle savait, cétait pas du pipi, cétait
quoi ? cétait comme elle, sans doute que cétait pareil pour les garçons, comme elle quand elle était toute humide et glissante, et elle a serré dans sa main, le coton et cette chose dure dessous. Ça devait être bien parce quil serrait sa main sur sa cuisse et appuyait ses lèvres plus fort sur sa bouche, quil tremblait un peu. Elle, se sentait bizarre, comme un coup de chaud qui brûlait ses joues.
""Vous avez remarqué ? Cest toujours quand on est bien occupé, quon veut être tranquille, quon est dérangé !""
Aurélie est revenue. Le bruit de la porte qui souvrait. Un réflexe, très vite, Jenny a retiré sa main, sest redressée, comme prise en faute. Le garçon croisait les mains bras tendus aux genoux sur ses jambes serrées, pour se cacher, jetait un coup dil vers Jenny et partageait son sourire complice et embarrassé. « Hey ! Je dérange ? Vous gênez pas pour moi ! Je sais ce que cest, vous savez ! ». Elle sest approchée, ses genoux à toucher ceux du garçon et lui a dénoué les mains, sourcils levés et bouche en cul de poule en fixant le slip déformé et la tâche agrandie sur le côté. « Eh ben ! On dirait quelle te plaît ma copine ! on peut voir ? ». Gonflée, Aurélie ! A deux mains elle a tiré sur le slip.
Il sest défendu, mais pas bien et trop tard. Le bout tout rouge dépassait déjà sous la taille du slip. Il se serait sans doute débattu pour se rhabiller, pas sûr, mais Aurélie sest agenouillée devant lui en posant ses mains sur les siennes, et Jenny a posé une main sur sa jambe. Elle en voulait à Aurélie, pensait « Cest mon copain à moi ! », et pensait en même temps « Cest gros, tout mouillé au bout », sourire crispé.
Le scénario, Aurélie ladaptait au fur et à mesure. Elle ny avait pas vraiment cru au copain de Jenny tout nu. Et Jenny, se laisser baisser sa culotte, si Aurélie lui avait dit, elle aurait refusé. Comment cest arrivé ? Ni Jenny ni son copain ne pourrait bien expliquer.
Un geste, un autre, le trouble, Aurélie
cest cet après-midi-là que tout a commencé. Lui, il sest caressé, la main dAurélie sur son poignet, pas longtemps, vraiment pas longtemps. Tout nu et les deux filles, Jenny sa culotte aux chevilles, son ventre et ses poils noirs quelle cachait sous sa main
quand il a joui Aurélie en a eu sur son bras, sa main, elle la lâché et lui aussi a retiré sa main, mais son sexe continuait à battre sur son ventre, secoué de contractions et son sperme giclait sur son t-shirt, sur son ventre, sur le lit dAurélie qui regardait bouche ouverte jusquau bout, avant de partir sessuyer le bras et se laver les mains dans la salle de bain.
Ils sétaient rhabillés avant quelle revienne, nosaient pas se regarder.
En rentrant, Jenny avait honte, marchait loin du garçon, la laissé devant chez lui sans même un geste de la main. A lui, elle ne lui en voulait pas, à Aurélie si. Et à elle. De sêtre laissée faire, pour pas se dégonfler. « Cétait pas comme ça
elle avait dit
».
Elle est allée droit dans sa chambre pour se changer, a remis la culotte dans le tiroir de sa mère.
""Les débuts ? Souvent une suite dimprévus. On imagine, on pense que
et les aléas, ça dé ! Les choses senchaînent, évoluent, vite, inexorablement. Parfois les évènements ont une vie propre, peu importe les ceux qui les vivent et leur volonté.
Aurélie, Jenny, où vont-elles ?""
Jenny et son voisin-copain avaient peu de moments seuls. Quelques-uns, pas souvent. Chez Jenny il y avait sa petite sur, la mère de son copain ne travaillait pas. Le plus souvent, cest donc chez Aurélie quils se voyaient, qui participait. Sans elle, ils ne seraient pas restés ensemble, sans Jenny, Aurélie naurait jamais invité le garçon chez elle. Lui ? Pour lui tout allait bien ! Tous les samedis les filles le déshabillaient, Jenny le caressait, Aurélie jamais. Elle le touchait parfois, un peu brusque, pinçait, commentait. Cétait Aurélie qui enlevait sa culotte à Jenny, pas toujours, se fâchait au début quand Jenny ne voulait pas se laisser faire, se mettait toute nue aussi quelques fois, se caressait en les regardant. Cétait elle qui décidait. Et tous les samedis, à la fin, elle caressait Jenny ou lui demandait de se caresser toute seule, pour montrer au garçon comment on fait avec les filles.
Pour lui tout allait bien ! Un jour, Jenny la pris dans sa bouche, et après presque chaque fois.
""Et le temps du collège est passé, jeux dados, jeux de découvertes, vraiment des jeux ? Dangereux
""
A la fin du collège, ils se voyaient moins souvent. Et puis les vacances. Et le Lycée. Elles le snobaient. Elles faisaient semblant de ne pas le connaître. Elles traînaient un peu autour de la bande des plus grands.
Un jour il en a parlé à Jenny. Seule, elle est différente. Elle avait lair embêtée. Elle lui a expliqué. Aurélie
elle, lui, cest fini. Quil oublie. Se trouve une autre copine, cest pas ce qui manque les filles au Lycée. « Et si moi jai pas envie que ce soit fini ? ».
""Au début ? Pas ment pour les mêmes motifs, mais dans le même but, on est daccord. Cest le début, on avance. La fin ? La fin est souvent plus douloureuse. Un seul choisi, un seul dit « cest fini », et les ennuis commencent
""
Lui, Jenny, finalement il laimait bien. Il ne lui en voulait pas. Ce que tout le monde voyait, il lavait compris aussi : Jenny, cétait le jouet dAurélie, « la salope » quand il pensait à elle. Fini ? Leur jeu, il le voyait, de loin, tous les jours, leurs approches avec ce groupe de garçon. Et lui, oublié, gommé, rejeté, congédié ? Très fâché. Cétait bien ces deux filles qui se déshabillait, qui le déshabillait, la bouche de Jenny et Aurélie toute nue qui se caressait, qui le caressait, pas vraiment, mais qui le touchait, serrait, des fois lui faisait mal, un sourire, plutôt un rictus aux lèvres, qui lui tapait sur la main quand il voulait la toucher.
Il en savait, des choses
fini ? Pas sûr !
""Adultes, ados, les mêmes ? Une rupture
parfois des morsures, des blessures, et les ados ont un naturel que namortissent pas les années, parfois une méchanceté naturelle. Regardez
""
Aurélie attendait Jenny. Elle était seule devant le Lycée. Il sest approché, il était prêt, avait répété ce quil dirait. Il aurait pu renoncer, peut-être, mais le coup dil glacé et ce pli dédaigneux à sa bouche
il irait jusquau bout ! Elle tournait la tête, soupirs excédés, les yeux au ciel, mais elle écoutait, et pâlissait, rougissait. Il le ferait vraiment ? Non ! Et sil le faisait ? Cette tâche de naissance quelle avait au pli de laine, sa couleur et sa forme, et ce bouton sous le sein, quelle ferait enlever, mais qui était là, ces détails sur elle qui donneraient vérité à toutes ces choses quil menaçait de raconter, à qui ? Il disait «
mes copains, les filles de ta classe, le grand blond à qui elle faisait les yeux doux
». Elle na pas dit un mot. Il riait, les yeux durs, « On en parle samedi, je passerai chez toi ». Jenny arrivait, il est parti.
""Des erreurs elles en ont fait, qui leurs coûtent. Elles se le disent, se disent quil faudrait que ça cesse, mais ne savent pas comment faire. Un garçon, au collège. Une bêtise. Vous vous souvenez ? Je vous lavais dit
""
En parler à Jenny ? Elle aurait pu, et elle aurait dû. Mais cétait déchoir, un échec, lui montrer sa peur, perdre cette autorité sur elle patiemment construite. Ce quelle na pas voulu lui dire ce premier jour, ce chantage, elle nen a jamais parlé ensuite. Cétait trop tard. Jenny aurait peut-être raisonné le garçon, son copain, son voisin, mais faire appel à elle, cétait admettre une faiblesse. Pour rien au monde elle ne laurait reconnu, mais ces samedis lui manquaient. Elle aimait lemprise quelle avait sur eux, aimait diriger leur jeux, mais souvent aussi elle aurait voulu abandonner ce rôle quelle sétait choisi, et participer, prendre la place de Jenny, quelle poussait à faire tout ce quelle aurait voulu pour elle, Jenny qui sétait rebellée à la fin quand elle avait voulu trop. Aurélie avait deviné que Jenny nirait pas plus loin. Elle navait pas insisté, avait même fait en sorte que cette décision paraisse venir delle.
Il avait dit « Samedi ». Plusieurs fois ils se sont croisés dans la semaine. La veille elle la vu le soir qui discutait avec ce garçon blond du groupe des grands, dont il avait dit « Je le connais bien », lui avait fait signe dapprocher. Depuis le temps quelle voulait une entrée vers le groupe des grands, elle ne sest pas faite prier, na pu pourtant sempêcher de rougir quand il lui a dit « Je viendrai peut-être avec lui, demain, daccord ? ». Elle est restée muette.
""Limage. La préoccupation exclusive de limage quils donnent. Se montrer pour ce quils veulent être, pas pour ce quils sont. Quelle image delle veut donner Aurélie ?""
Egoïste et préoccupée delle seule, manipulatrice, à la fréquenter ses proches le savent, et lexcusent, elle est jeune, elle changera, et elle nest pas toujours comme ça. Jenny aussi le sait, mais cest sa copine, avec elle tout va bien. Elle se veut distante, elle voudrait autour delle du mystère, veut être vue, être vue belle comme elle simagine quune femme est belle, pour son visage et ses formes, comme ces femmes quelle admire sur les magazines, et plus quêtre vue elle veut plaire et attirer les regards, éveiller le désir des garçons, se régaler de ce quelle pense être la jalousie des filles.
Les garçons ? Les garçons regardent ce quon leur montre, ils voient son maquillage et ses seins, ils voient ses fesses moulées et cherchent la trace dune culotte dessous. Elle ne leur parle pas, ne parle pas non plus aux filles de sa classe, qui elles aussi la regardent rouler des hanches lil critique et attendent la faute.
""Que voient les autres, que pensent les autres ? Peu importe quand on est soi. Mais quand on se fabrique une image, les autres comme un miroir, cest parfois douloureux ! Quand on saffiche objet
""
Elle guettait derrière le rideau de la fenêtre de sa chambre. Inquiète. Il viendrait seul ? Que voulait-il au juste ? Monnayer son silence, sans doute, mais comment. Elle lavait caressé, très peu, sétait mise nue devant lui, sétait caressée devant lui, avait caressé Jenny
sil racontait, qui y croirait, que penserait-on delle ? Et si lautre, cet autre garçon laccompagnait, quest-ce que ça signifiait ? Il lui avait dit
Elle avait mal dormi. Sétait rongé les ongles. Cent fois les mêmes questions sans réponses et cette boule dans la gorge, cette boule au ventre, parce quelle navait pas les réponses, quelle navait pas la maîtrise.
Elle sest habillée comme elle se sentait belle, comme elle se rassurait. Un collant de laine noir, un top en coton à col rond.
""Vous voulez la voir ? Regardez
""
Elle est jolie ? Oui, cest vrai. Jolie fille comme sont jolies les filles à 16 ans. Blonde, les cheveux retenus dune pince. Elle a mis un soutien-gorge parce quelle a une poitrine généreuse, des dentelles oranges avec des petites fleurs dessus, assorti au string sous le collant qui moule ses fesses. Son petit top court découvre son nombril quand elle bouge, et plus bas, ce collant quelle a roulé sur ses hanches en le remontant bien haut, parce que la petite poche aux fesses ou sur le ventre, cest pas joli, la dénude autant quil lhabille. Une fille comme on en voit dans les magazines ou dans des clips, objet érotique exposé. Et elle attend un garçon, peut-être deux
Se rend-elle compte quelle est « déshabillée en invitation » ? Elle est comme elle aime être, et toutes les images davant, avec lui et Jenny, sont là, qui lui trottent par la tête, cette boule au ventre nest pas que de linquiétude.
""
cest une grande fille
elle sait ce quelle fait
elle a du caractère
elle sait ce quelle veut
Vous croyez ?""
La Clio sest garée devant le portail. Finalement ils étaient venus tous les deux : le blond Nicolas, et Kévin. Elle leur a ouvert. Le blond, une bise sur la joue, Kévin un vague « Salut », prenait déjà la direction du couloir vers sa chambre le temps quelle referme la porte. Ils ont suivis. Elle croisait les bras, attendait, ils se sont assis sur le lit. La présence du blond, elle y avait pensé sans y croire, lempêchait de demander la raison de sa venue à Kévin. Elle sest assise sur la chaise de bureau face à eux. Pas un mot. Nicolas appuyé des coudes sur le lit parcourait la chambre du regard, lautre la fixait, un sourire aux lèvres. Pas un mot. Nicolas sest levé, sest approché dune étagère pour lire le titre des livres, puis de la fenêtre derrière laquelle elle avait guetté leur arrivée, de sa commode. Il ouvrait un tiroir. Avant quelle proteste, Kévin était debout devant elle :
Deux mecs et une fille
linverse davant ! Tu te rappelles ? Vous maviez foutu à poil !
Il défaisait sa ceinture, déboutonnait son pantalon et baissait la fermeture éclair de la braguette, laissait tomber le pantalon à ses chevilles, baissait son slip. Il sest mis à se masturber :
Tu te rappelles pas ?
Elle regardait Kévin. Son visage. Avalait sa salive. Sentait ses joues la brûler. Du coin de lil, elle voyait Nicolas, appuyé dune épaule au mur à côté de la fenêtre.
Ça te plaisait bien, non ? Même que toi aussi tu te foutais à poil
tu devrais !
Elle a tourné la tête vers Nicolas, toujours appuyé dune épaule au mur, qui souriait en se redressant et sapprochait delle. Il a fait pivoter la chaise sur laquelle elle était assise, dos à lui, une main posée sur son épaule, jouant avec ses cheveux de lautre.
Kévin sétait accroupi devant elle et à deux mains sur sa taille, tirait sur son collant pour le faire glisser.
Elle a résisté, refusant de se soulever. Derrière elle, Nicolas a tapoté son épaule. Elle sest soulevée et Kévin a fait glisser le collant et le string à ses pieds. Il a ouvert ses genoux à deux mains sans quelle se rebelle encore et a recommencé à se masturber, sa verge penchée vers ses seins :
Toi aussi, vas-y, taimais bien avant
Caresse-toi la chatte !
Elle navait pas prononcé un mot depuis quils étaient arrivés, et na toujours rien dit. Elle sest caressée. Sans aucune intention de se donner du plaisir, malgré tout très surprise en posant sa main au creux de son ventre de se trouver si mouillée. Elle regardait Kévin dans les yeux, na eu aucune réaction en sentant le jet chaud de son sperme dans son cou et sur ses cuisses.
Kévin sest essuyé le sexe sur le top sur ses seins et a remonté son pantalon.
Sans un mot, il a quitté la chambre, la laissant seule avec Nicolas.
Elle avait eu peur. Elle avait peur encore. Pourtant elle navait rien fait pour échapper à la situation. Supplier ? Discuter ? Trop dorgueil ! Elle fermait les yeux, respirait vite, cuisses serrées sur ses mains jointes. Trop dorgueil et une excitation malsaine, encore maintenant que Kévin était parti. Elle se contractait pour arrêter le tremblement qui secouait ses épaules.
Nicolas a de nouveau fait pivoter sa chaise. Elle a ouvert les yeux.
Tes vierge ?
Muette longtemps. Elle a dit « oui » dun bref mouvement de tête.
Tu veux le rester ?
Les images. En quelques secondes, des images dans sa tête, des sensations, désordonnées, sans suite.
Il se déshabillait. Nu en face delle.
Alors ? Tu veux rester vierge, ou pas ?
Elle ne comprenait pas. Il était nu. Il bandait. Kévin, elle ne lavait pas regardé, pas vraiment, préférant le défier en le regardant droit dans les yeux tout le temps. Lui, elle le regardait. Son ventre plat et sa verge dressée, le scrotum fripé dessous, la toison blonde et frisée sur le ventre, le gland gonflé, gros, très rouge et lisse, brillant.
Elle la pris dans sa main, la caressé doucement, doigts légers, à peine fermés, effaçant de lindex la petite perle brillante qui venait au méat. Il sest approché delle, a posé la main sur ses cheveux. Elle sest penchée, à ouvert les lèvres et la pris dans sa bouche.
Dis-moi.
Elle sest redressée, cherchant ses yeux :
Quoi ?
Tu veux rester vierge ?
Oui.
Dune main il la relevée de la chaise et la faite sallonger à plat dos sur la moquette. Relevant très haut ses jambes de ses bras, il sest penché sur elle et a pris son sexe dans sa main, la guidé entre ses fesses et dun coup de rein sest planté en elle avant quelle ne puisse comprendre et tenter de lui échapper.
Elle a crié de douleur, crié encore aux coups de reins suivants. Elle le frappait de ses poings sur la poitrine et lui continuait, se plantant toujours plus loin entre ses fesses déchirées. Il sest figé quand il a joui. Elle pleurait.
Elle navait pas bougé quand il est revenu de la salle de bains avec une serviette de toilette. Il a soulevé ses jambes pour essuyer le sang sur son anus. Puis sest allongé sur elle. Il a embrassé ses yeux et son front, sa bouche après quelle gardait fermée.
Elle se sentait humiliée et sale, ne voulait pas de son baiser. Il sest reculé en rampant, a embrassé son ventre et son sexe.
Elle ne voulait pas, a crié quand même, de plaisir à sa langue qui louvrait, à ses lèvres sur son clito, au doigt qui poussait à lentrée du vagin, plusieurs fois de suite, sans presque de pause, se cramponnant des deux mains aux cheveux de Nicolas, ouvrant après sa bouche au baiser quand il lembrassait à nouveau.
Tu veux rester vierge ?
Il tenait ses joues à deux mains, en appui sur ses coudes. Elle sentait son sexe dur contre son ventre.
Salaud !
Elle la repoussé et sest allongée sur lui, elle tenait ses mains dans les siennes, bras levés au-dessus de sa tête. Elle sest cambrée, a bougé un peu le bassin et les hanches, et dents serrées sur un autre cri sest empalée sur le sexe, saignant une deuxième fois, cette fois de son hymen déchiré.
On fait une soirée la semaine prochaine, tu nous présenteras ta copine.
Pauvre con !
Je moccuperai delle et je présenterai mes copains.
Cest où ?
""Vous croyez que j ? Pas du tout !
Si vous en avez loccasion, ralentissez donc en passant devant un Lycée à lheure de la rentrée, des Aurélie, vous en verrez sans doute.""
""A la fille à côté, cette Jenny, on aimerait bien la prendre à part, lui dire quelle pourrait mieux choisir ses copines, que tout peut arriver autrement et bien mieux
lui dire
mais est-ce quelle écouterait ? ""
Misa 03/2014
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