Au Cabinet De Radiologie

Jpj, CHU, juillet 2014

Rachis lombaire, face et profil ; bassin, face debout

Mon mal au dos m’avait amené dans ce centre de radiologie pour une série d’examens aux rayons X.

Déjà en arrivant j’avais trouvé l’ambiance sympa. Lieu des petites vieilles décaties que l’on rencontre habituellement dans les salles d’attente médicales, là c’était l’équipe de hand féminin du MUC, Montpellier University Club, qui passait ses routines avant la saison de compète.

Les grandes filles en sport-études, blondes ou brunes à cheveux courts aux longues jambes musclées, quand elles sont ensemble, sont étonnamment semblables. D’abord par leur vêture, quasi identique, basquets, jogging, tee-shirt clair mais surtout par leur morphologie, grandes, bras nus forts, fesses rondes, seins presque inexistants et figure ine souriante.

Elles entraient les unes après les autres dans les cabines de déshabillage en rigolant. Personne ne fermait les portes et les filles chahutaient torse nu en culotte leurs vêtements en vrac mélangés sur les chaises.

Quand mon tour est venu, l’opératrice est venue me chercher. Elle arborait une mine de ravie et l’on pensait en la voyant, quel beau métier… manifestement elle s'était régalée avec ces filles saines et sportives.

Je la connaissait. C’était une femme de mon quartier que je rencontrais parfois dans la rue ou au marché. Elle m’a salué joyeusement en me disant, et bien voilà une belle opportunité … cher voisin.

Elle a dit, pour la radio du rachis vous pouvez garder les chaussettes mais rien de plus. Moi j'ai cru qu'elle plaisantait et j'ai quand même gardé mon calbut.

Elles étaient deux filles dans la pièce de radiologie.
Ma voisine, blonde à forte poitrine et un regard qui transperce et te fait immédiatement penser qu'elle va te rouler une pelle, lèvres en feu Mash.
Sa collègue était manifestement une stagiaire, effacée, timide, qui détournait les yeux de mon calbut et se tenait derrière une cloison vitrée devant une batterie d'écrans plats.



Mais cette fille-là, qui n’était pas bien grande et dont la tête dépassait à peine derrière les écrans, avait du charme.
Manifestement son innocence avait été mise à rude épreuve par la fournée des Handballeuses. Elle avait les joues rouges et je me demandais ce qui avait bien pu se passer dans cette salle de radiologie entre ces deux femmes et la dizaine d’athlètes qui avaient défilé dans l’appareil Roentgen en petite culotte.

Ma voisine était déjà familière.
C’est amusant de voir qu’il suffit que les circonstances vous amènent en calbut devant une voisine pour que celle-ci se permette des attitudes équivoques qu’elle n’aurait jamais osées autrement. Malgré les longues années de croisements réciproques sur trottoir urbain, entre voisins.
En plus, on voyait clairement que ça lui plaisait d’en remontrer à la petite, aque vois poulette comme moi je mène le mâle.

J’ai compris qu’elles se partageaient le travail : l’une plaçait le patient en posture favorable sur la table d’examen, l’autre manoeuvrait l’appareil rayonnant à l’aide d’une sorte de joystick.
L’ensemble se mouvait en trajectoires circulaires composées et s’immobilisait dans la position requise. L’enregistrement, comme pour une photo, générait un ranschllag de plusieurs secondes.

Moi je serrais les fesses en pensant que des milliers de petites ondes parcouraient mes couilles et émiettaient les bons gènes que j’avais longuement et amoureusement emmagasinés dans mon sac à spermatos.
Je me disais, la prochaine fournée, me faudra la mettre dans le cul si je veux pas fabriquer un zombie ou un truc trisomique du même acabit.

La femme a dit, terminé, c’est OK, est-ce qu’on peut vous demander un service ?
Déjà, j’étais inquiet…
D’habitude quand on me demande un service je réponds présent et j’en bande préalablement sans même savoir la teneur de la sollicitation.
En plus moi, j’aime bien, après le premier service, proposer le second.
Souvent c’est bien plus long et bien meilleur.

Surtout qu’elle n’a pas dit, puis-je vous demander un service, non, elle a bien fait comprendre que le service c’était à elles-deux que j’étais prié de le rendre.

Moi, que la petite de derrière les écrans soit de la partie me convenait parfaitement.
Moi je suis un voyou et la chair fraîche a toujours déclenché mon appétence : cailles, pigeonneaux, chevrettes, poulettes, gazelles…
Comment peut on bander pour de la vieille pondeuse de basse-cour ou de la laitière de réforme ? Comment font-ils ceux qui tirent cougar ?
La Mama, très peu pour moi.

Elle me dit, faut vous expliquer.
La stagiaire et moi on est inscrites au challenge de Radio-Clapas, en binôme, enfin ensemble.

C’est un concours de photo.
Un concours entre tous les opérateurs opératrices de radiologie d’Europe. C’est à qui présentera le cliché A3 le plus original en restant dans le vrai, le vécu, le vraisemblable.
Pas question de faire un montage photoshop.

L’an dernier, le radiologue qui a gagné a présenté Blanche Neige et les sept nains dans l’estomac d’une sorte de Depardieu ventripotent.

Ma stagiaire a eu une idée que je trouve fabuleuse et je vous propose, en votre qualité de voisin fidèle de participer à notre gloire.
Voilà, c’est pas compliqué : vous faites le patient, moi je mets la main et le doigt et la Petite fait les clichés. Vous êtes d’accord ? Si on gagne, on vous fera monter sur le podium avec nous, que l’Europe entière voye qui vous êtes et que vous puissiez être fier.

Comme je n’ai pas dit non, vu que la gamine derrière les écrans m’avait fait un bon sourire, elle m’a placé sur la table mobile qui était à ce moment là verticale.
J’étais debout, en calbut, sur un petit support à pieds, le dos à la table. Elle m’a dit, retournez-vous et enlevez moi ce caleçon. Ne vous inquiétez pas, Emma et moi on ne regarde pas.

Moi j’étais content de savoir qu’elle se prénommait Emma et j’ai obtempéré.
Le calbut a filé au pied du bloc d’alimentation de l’appareil à rayons X.
J’étais appuyé à la table verticale froide, ma bite dressée collée à la surface métallique. La table a basculé et je me suis retrouvé à plat ventre.
La source de rayons est venue en bruit ronronnant se positionner exactement au dessus de mes fesses, comme une caméra télécommandée de talk-show.

Je ne voyais pas où ma voisine voulait en venir mais je voyais le bon regard de la petite derrière ses écrans, la langue entre deux lèvres, appliquées sur son joystick. J’étais en confiance.
Elle m’a demandé de replier les genoux.
J’ai senti furtivement une froidure glycérocrémeuse entre mes fesses.
Elle a dit, toussez fort.
Moi, j’étais en ambiance médicale, j’ai obéi, j’ai toussé.
Son doigt est entré, facilement et j’ai bien senti que l’onde de retour du toussage l’avait avalé.
Ce long doigt est venu tout doux contre l’épais derrière ma bite et il a pressé.

Vous connaissiez, vous, cette caresse ?
« Prostate en délire » qu’on devrait l’appeler !
Tant c’est si bon quand le doigt monte et tourne tourne…
J’en étais tout tourneboulé et je bandais plus long plus dur plus fort que jamais.

La Petite, au fond, a dit, c’est bon on l’a.
La voisine a sorti son doigt.
Moi, je me suis retourné allongé sur le dos
Elles m’ont terminé de leurs deux bouches aimantes qui tour à tour m’englobaient.

C’est la stagiaire qui a voulu me boire sans rien laisser à son ainée.

Le cliché a eu le premier prix du challenge 2014 de radiologie.
On y voit plein cadre l’os iliaque entourant la cavité pelvienne.
Et puis au milieu, incongrue, prolongeant cubitus et radius, les os complexes, carpe et métacarpe puis long, immensément long, les phalanges du majeur, la distale pointant l’amas sombre prostatique.

La légende du cliché a probablement contribué au succès : en lettres blanches sur le film sombre elles avaient noté : « Bambyfou » !

Depuis, j’ai sur ma table de chevet ce cliché monté dans un cadre en acier nickelé.

Quand une jeune femme vient dîner à la maison, toujours elle me pose question.

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