En Feu
Voilà bien des semaines que je suis intriguée par les fréquents hurlements qui émanent des espaces publics de ma ville. Certains affirment que des monstres, diables et dragons y ont élu domicile. D'autres disent que nous ne de nombreuses jeunes femmes y auraient été agressées. Je n'en ai rien cru ! Comment serait-il possible que ces créatures irréelles aient envahi nos espaces verts au lieu de rester soigneusement cachées dans des livres de fiction. Tout cela était bien ridicule pour mon esprit cartésien.
Je ne sais ce qui m'a pris ce jour-là de sortir de chez moi, à l'heure du déjeuner, aussi légèrement vêtue, alors que je préparais mon repas de midi. Est-ce le soleil qui m'attirait ainsi dehors ? Peut-être aussi me croyais-je incapable de rester enfermée une aussi belle journée d'été. Sans réfléchir, j'ai volé vers cet étonnant parc arboré qui embellit si bien notre centre-ville. J'ai circulé un peu dans les allées au hasard. Je me suis assise entre ces deux hommes inconnus sur ce banc du jardin public à l'abri des regards.
À peine ai-je été surprise lorsque leurs mains se sont posés sur mes cuisses nues et ont commencé à remonter sous ma jupe. Mon émotion était à son comble lorsque leurs doigts ont découvert qu'aucune culotte ne leur barrait le chemin. J'ai ressenti à ce moment autant leur joie que leur mépris. Tandis que l'un fouraillait brutalement dans mon sexe, l'autre s'était rué sur mes seins pour vérifier qu'ils étaient aussi dispensés de toute protection. Leur désir était tel qu'en quelques secondes je n'étais plus vêtue que de mes tennis. L'un me tétait avec l'avidité d'un nourrisson tandis que l'autre était entré en moi à la recherche de mon point g. Affalée sur le banc, la tête en arrière et les jambes écartées, je laissais voir tous les trésors de mon intimité.
Il y avait je ne sais quoi de bestial dans leur comportement à tous deux. On eut dit qu'ils voulaient me posséder tout entière. Leur doigts ne cessaient d'entrer et de sortir successivement de mes trous.
Les yeux mi-clos, je goûtais l'expérience. Les deux partenaires ne semblaient de plus en plus excités et leur gestuelle devenait progressivement brutale. Mais je ressentais un tel plaisir d'être ainsi rudoyée que je n'étais pas plus étonnée que cela. Je distinguais la chaleur du désir, à la fois excessive et banale. Mes seins et mon dos brûlaient sous la caresse. Un sexe incandescent s'engageait dans ma vulve terriblement échauffée et commençait de grands mouvements de va-et-vient qui me portaient aux nues.
Au bord de l'orgasme, je ne contrôlais plus rien. Lorsque mon amant pénétrant me fit basculer vers lui, mes mains sentirent la brûlure de son dos. Un deuxième glaive ardent s'engagea dans mon cul et je me retrouvais envahie et enserrée comme le jambon dans son sandwich. À ceci près que mes deux amants me communiquaient une terrible chaleur à la limite du supportable.
Je me décidai à entrouvrir les yeux. Les deux hommes n'avaient plus figure humaine. Ils étaient incandescents en diable, comme deux dragons qui se seraient auto incendiés. Une odeur de soufre et de brûlé régnait dans l'atmosphère, insupportable, au point que j'essayais de retenir ma respiration. Les deux bêtes m'avaient incendiées et je me consumais.
C'est à ce moment que je me suis réveillée, l'entrejambe détrempée, juste à temps pour que mon steak calciné sur la gazinière et sa poêle déformée ne finissent par communiquer le feu à toute la maison.
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