La Révélation
« Allez ! », supplia ma bonne amie Sarah, « tu sors avec nous ce soir ! Cest pas la fin du monde si tes un peu fatigué demain au travail. Tas besoin de sortir et de te changer les idées. On est venus te chercher et on ne partira pas sans toi ! » Elle me regardait avec le ton sévère dune maman bien déterminée à ce quon lui obéisse. Deux mois et demi sétaient écoulés depuis notre rupture, Patrick et moi. Soixante-et-onze jours pour être exact. Je sais, je suis pathétique, mais javais compté
Un vrai gamin ! Jétais malheureux. Mes amis sen rendaient bien compte, sans quils ne comprennent la raison de ma tristesse. Tout le monde passait son temps à me demander ce qui clochait, à tenter de me remonter le moral. Je réalisais que javais de vrais amis. Pourquoi je narrivais pas à me confier alors ? Par lâcheté, par peur je suppose
Trois semaines environ après son départ, Patrick avait finalement accepté de répondre à un de mes multiples coups de téléphone. Mais réalisant que je nétais toujours pas prêt à dévoiler notre relation, il avait raccroché en disant : « Prends encore le temps de réfléchir, je tattendrai
» Depuis, plus de nouvelles.
Cette fois, je sentais que résister à mes amis ne servirait à rien. « Cest bon, vous avez gagné, je vais vous suivre
», répondis-je. Sarah sest mise à trépigner de joie et membrassa avec empressement sur la joue. « Tu vois, cest pas si difficile de dire oui ! » « Et si on se buvait une petite bière avant de partir ? », proposa Frédéric en fouinant dans le frigo. Il en sortit quatre bières quil déboucha et nous servit. Xavier lança : « A nous quatre ! ». Cest alors quon frappa à la porte.
Je me suis dirigé vers le hall et jai ouvert la porte sur Patrick. Dun coup, mon cur sest mis à tambouriner dans ma poitrine, mes mains sont devenues moites, ma bouche sèche. Je suis resté planté là, bouchée bée, tétanisé par la surprise et les émotions. Je navais pas eu loccasion de rencontrer Patrick depuis la soirée chez Xavier.
Patrick se tenait donc sur le seuil de la porte. Il semblait un peu embarrassé, chose qui est assez rare chez lui. On entendit des éclats de rire provenant du salon. « Tu nes pas seul
Désolé, jaurais dû téléphoner, cest si rare que tu reçoives des amis en semaine
Je venais simplement reprendre certaines de mes affaires. Je vais repasser
» Il allait quitter quand Frédéric est arrivé dans le hall dentrée. Il interpella Patrick : « Hey ! Qui voilà ? Dis, ça fait un bail quon ne tavait plus vu ! Tu vas bien ? On sort ce soir, tu nous accompagnes ? » « Non, non », répondit mon ex, « je passais juste comme ça récupérer quelques trucs à moi. Je ne voudrais pas vous déranger
» « Pourquoi tu nous dérangerais ? Allez, entre ! Juste une petite bière
» Il prit Patrick par lépaule et lentraîna vers le salon. Patrick me fit signe comme quoi il était désolé. La situation était des plus embarrassantes.
Xavier et Sarah accueillirent Patrick avec joie, alors que Frédéric lui servait une bière. Les conversations allaient bon train. Tout à coup, javais limpression que la situation était si familière, si naturelle, un peu comme si Patrick ne mavait jamais quitté. Plus les minutes passaient, plus tout semblait clair, à sa place. Ce moment navait plus lallure du casse-tête quavait été ma vie ces derniers soixante-et-onze jours. Je me suis senti encore plus stupide, javais vraiment fait une énorme erreur en laissant partir mon amant par lâcheté.
Cest alors que Sarah eut « lexcellente » idée douvrir la bouche. « Dis, Patrick, est-ce que tas remarqué comme nous que Mathieu ne va pas bien ces temps-ci ? Tu sais ce qui se passe toi? Parce que nous, on a bien tenté de lui tirer les vers du nez, mais rien à faire. Monsieur prétend que tout va bien. Jimagine quil nous prend pour des idiots
Il nest pas dans son assiette, ça crève les yeux ! » Bon, cétait parti, elle recommençait
En plus devant Patrick ! A ce moment précis, javais envie de l. « Tu sais
», répondit Patrick, « Mathieu et moi ne nous sommes pas vraiment vus les derniers mois
» « Pas étonnant », renchérit-elle, « il sisole dans son salon au lieu de profiter de la vie. Moi je dis quil lui faudrait une petite amie. » « Ou un petit copain
», poursuivit Patrick. En prononçant ces mots, mon ex eu lair pris de remords. Visiblement, les mots étaient sortis tout seul, il les regrettait déjà. Xavier poursuivit en rigolant : « Dis donc, tu les as les solutions toi pour remonter le moral dun ami ! Quoi quà choisir entre ça ou des électrochocs
» Frédéric et lui pouffèrent de rire, Sarah, elle, semblait pensive.
« Bon
», dit Patrick dune voix un peu troublée, « je vais vous laisser
» Il se retournait alors que Fréderic le rappela à lordre. « Hé, mec, toublie de reprendre les affaires que tu venais chercher ! » Des fois, les amis ne se rendent pas compte de ce quils font
Il faut dire que javais eu un amant des mois de temps sans en avoir jamais glissé un mot à mes meilleurs amis. Comment auraient-ils pu savoir ce qui se passait ? « Tas raison, quel idiot je fais
», répondit mon ex. « Attends, jai mis les quelques trucs que tu avais oublié chez moi dans une boîte, je vais la chercher. » Je me suis donc dirigé dans ma chambre.
« Voilà, je pense que tout y est. », dis-je en tendant le paquet à Patrick. « Merci Mathieu. » Quelques minutes de silence ont suivi. Elles mont paru une éternité. Patrick se tenait debout à quelques mètres de moi, ses affaires en main. Javais limpression de lui avoir rendu la seule chose au monde qui nous liait encore lun à lautre. La boîte allait bientôt quitter ma demeure, mettant un point final à notre relation. Javais envie de retenir Patrick, je me sentais prêt à le faire maintenant, tellement javais peur de le voir tourner le dos et partir pour de bon. Mais il fallait être réaliste, il avait trouvé quelquun dautre de toute façon. « Allez, faut vraiment que jy aille
», trancha Patrick dun ton peu déterminé. A ce moment, Sarah intervint : « Mathieu, tu vas vraiment le laisser filer ? Jarrive pas à croire que javais rien vu. Tu sais, on sera toujours tes amis. Quest-ce que tattends pour lui sauter dans les bras ? »
Elle avait raison. Peu importe que Patrick soit maintenant avec quelquun dautre.
Jai été rappelé à la réalité alors que Xavier quittait la pièce en nous bousculant. La porte claqua. Jai tourné le regard vers Frédéric et Sarah. « Ten fais pas », dit Frédéric, « laisse-lui le temps daccuser le choc
» Sarah fit un clin dil complice à Frédéric, lair de dire « Allez, laissons-les tranquilles
» Elle déposa un baiser sur ma joue, Frédéric me tapota lépaule, un peu mal à laise. Ils nous dirent au revoir avant de nous laisser.
Je regardai Patrick dans les yeux: « Je suis tellement désolé, jai vraiment agi comme un
» Patrick plaqua une main sur ma bouche : « Je sais
Tais-toi et embrasse-moi ! » Il posa ses lèvres sur les miennes, nos langues dansaient amoureusement à nouveau. Nos corps se désiraient ardemment, se frottaient lun contre lautre avec fougue. Nul besoin de dire ce qui se passait dans mon boxer. Mon sexe était déjà au garde-à-vous, en manque depuis trop longtemps des caresses de mon amant. Nous nous sommes retirés lun lautre nos vêtements, les éparpillant partout autour de nous. Nos gestes étaient rapides, impatients. Ma respiration était haletante, mon cur battait à tout rompre. Jétais tellement excité. Mes mains semparèrent totalement du corps de Patrick, montant pour lui tirer doucement les cheveux, descendant le long de son torse, de son dos, massant ses fesses, dans des caresses passionnées, un peu comme si elles devaient profiter au maximum de ce moment, comme si Patrick risquait tout à coup de senvoler et disparaître à nouveau.
Mon amant appuya sur mes épaules pour me mettre à genoux devant lui. Il ne restait que son boxer entre ma bouche et son sexe qui se tendait à lintérieur de son sous-vêtement. Jabaissai rapidement ce dernier, puis Patrick me pris par les cheveux à larrière de la tête et enfonça son sexe dans ma bouche dans un râle libérateur. « Elle ma tant manqué cette petite bouche
Ah ! oui
comme ça
continue cest trop bon
Ah
Ahhhh
. » Ses mots mexcitaient de plus belle, ses gémissements aussi. Jaimais lodeur de son sexe, jaimais son goût. Jadorais quil maintienne ma tête ainsi, quil mène le jeu comme il le faisait souvent avant. Jétais à lui, il me possédait, il me contrôlait. Je crois que jamais je narriverai à comprendre lemprise que Patrick a sur moi. Mais est-ce important de comprendre ? Ne faut-il pas simplement le vivre ?
Patrick me releva puis membrassa longuement dans le cou alors que sa main montait et descendait sur mon sexe. Mes jambes étaient flageolantes, je sentais que jallais jouir très vite tant jen avais envie. Je gémissais doucement. Mon amant me retourna, me fit prendre appui sur le dossier du canapé, écarta mes fesses et commença à titiller mon anus de sa langue. Mes gémissements se firent plus forts, javais besoin de la présence de Patrick en moi, de son sexe ferme tout au fond de mon cul. Patrick léchait, crachait, faisait pénétrer sa langue. Au bout de mon urètre, on pouvait voir couler un filet de liquide clair, prélude à lorgasme qui allait bientôt suivre. Patrick me retourna de nouveau face à lui, me souleva par les fesses, me plaqua sur le mur. « Maintenant je vais te faire lamour et te faire jouir comme une bête. » Jai enserré mon amant de mes jambes, jai senti son sexe poindre à lentrée de mon rectum. Sa queue sest doucement, amoureusement insinuée en moi. Et moi je gémissais et je criais de plus en plus fort alors que Patrick me possédait de toute sa puissance et de tout son amour: « Ah ouiiiii ! Cest là, tout au fond
Encule-moi, fais-moi jouir ! Ahhh ouiiii ! Ahhh oui encore ! Prends-moiiii ! » Le sexe de mon amant allait et venait en moi, parfois rapidement, parfois plus doucement, variant les rythme pour notre plus grand plaisir à tous les deux. Nos corps transpiraient. Patrick murmura à mon oreille : « Je vais bientôt venir mon amour ! Ahhhh ! Tes mon petit cul juste à moi. Dis-le, jen ai besoin
» « Oui Patrick, juste à toi !... », répondis-je dans un soupir de bien-être. « Allez mon petit cul, caresse-toi, je veux te voir jouir pour moi. » Je me suis donc mis à me masturber alors que Patrick me pilonnait contre le mur. Chaque coup de rein me rapprochait un peu plus de lorgasme. Javais limpression que mon cerveau ne me commandait plus, jétais en proie au plaisir que Patrick me donnait et qui envahissait tout mon être. Puis ce fut le coup de grâce. « Ahhhhh ! Ouiiiiiii ! Je jouis, cest trop bonnnnn
» Jai éjaculé partout sur nos deux torses. Patrick me suivit de peu, jaillissant en moi dans un cri de jouissance explosif.
Il a ensuite laissé tomber sa tête sur ma poitrine, reprenant son souffle, son sexe toujours en moi. Il sest retiré, jai senti son sperme couler le long de ma cuisse. Jétais heureux, si heureux. La réalité ma ensuite rattrapée. Je me risquai à questionner mon amant : « Patrick, je dois tavouer un truc
Je tai vu lautre soir avec un autre homme au cinéma, vous aviez lair très proches. Alors je me demande si
» Patrick ne ma pas laissé le temps de terminer ma phrase : « Ten fais pas pour lui. Je lai rencontré sur Internet un soir où je pensais à toi et que je navais vraiment pas le moral. On a couché ensemble quelques fois, mais cest simplement un ami. Il sait que cest toi que jaime. Je passe mon temps à lui parler de toi. Il sera content quon se soit remis ensemble. Et je te promets de ne plus coucher avec lui. Je taime tu sais. » Je ne pouvais pas lui en vouloir. Moi aussi javais essayé de noyer ma peine à deux ou trois reprises auprès dune femme, mais jai préféré ne pas aborder le sujet, cétait inutile. « Moi aussi je taime Patrick. Tu mas tellement manqué. Cest dans tes bras et nulle part ailleurs que je me sens chez moi. »
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