Deux Êtres Perdus Assistent À Une Conférence
Conférence sur la reconstruction de la ville, 19 h 30.
Il avait toujours voulu savoir comment après-guerre, lurbanisme de sa ville avait été organisé et pensé. Les rues et les immeubles étaient dépourvus dâme et limités à leurs aspects fonctionnels. En clair, le schéma global était de très mauvais goût. Pourquoi et comment, il espérait bien avoir ses réponses à la conférence de ce soir.
Un quart dheure avant le début, il sinstalla bien au milieu de la salle qui se remplit petit à petit. Elle arriva à son tour sans bruit, yeux baissés, évitant le regard des gens. Quand elle vit quun homme était assis à sa place préférée, elle pesta dans son for intérieur. Elle vécut cela comme une intrusion dans son intimité. Mais comme elle navait jamais eu de chance dans sa petite vie, elle pensa que le destin, une fois de plus, la rappelait à son triste sort. Elle décida daller sasseoir sur le siège juste à côté de lui. Il y avait beaucoup de monde et certains finiraient debout.
Pardon Monsieur, cette place est libre ou vous attendez quelquun ?
Il répondit par la négative. Cétait un petit bout de femme, fin de la vingtaine, qui lavait interrompu dans ses rêves. Il avait cette capacité incroyable de rêver, même dans les endroits les plus bruyants. Elle avait parlé presque à voix basse, sur un ton très doux. Elle semblait presque gênée de poser sa question. Il aurait même juré que ses joues avaient rosi en la lui posant. Probablement une fille très timide. Elle portait un grand sweat-shirt avec une écharpe et une robe longue. Elle avait un look détudiante, mal coiffée, pas maquillée, converses aux pieds. Elle était petite et menue.
Elle sortit son cahier de notes de son grand sac et un stylo publicitaire. Elle tourna des pages à la recherche dune vide, visiblement pour prendre des notes. Il put voir du coin de lil des croquis dhommes et de femmes nus. Ce fut la petite étincelle qui déclencha son intérêt pour cette fille quelconque qui passait tout à fait inaperçue dans la foule.
Vous aussi vous aimez vous asseoir au milieu de la salle ?
Comment savait-il ? Comment lavait-il deviné ? Elle hésitait à lui répondre.
Pardon ? Ah oui ! En effet jaime bien être juste au milieu.
Moi aussi nous sommes deux. Mon prénom est Christophe.
Moi je suis Élodie, enchantée.
Il lui tendit une main quelle serra tout mollement en détournant le regard. Il détestait les gens qui navaient pas les poignées de main franches. Mais bon, cela lui donnait un petit air fragile et mignon. Du coup il poursuivit la discussion.
Vous dessinez bien.
Elle se tassa sur son fauteuil, visiblement gênée quil ait vu ses croquis. Décidément cet homme sintroduisait dans sa vie sans ménagement. Non seulement il lui avait pris sa place fétiche, mais voilà quil découvrait un de ses secrets les plus intimes. Il sexprimait avec une assurance qui la fit frémir. Des émotions montèrent en elle et ses joues devinrent pourpres en une seconde. Elle se maudit de sa maladresse et de sa bêtise. Pourtant il semblait regarder ailleurs quand elle avait tourné les pages très vite.
Merci monsieur.
Monsieur, se répéta-t-il dans sa tête
Soit elle avait déjà oublié son prénom, soit sa quarantaine lui forçait le respect.
Montrez-moi donc votre croquis préféré.
Elle se figea sur place. Ce quelle craignait le plus au monde venait juste darriver. Elle ne pouvait résister à ce type de voix si stable et si posée qui lui demandait de faire des choses. Elle adorait les mots et leurs contraintes. Elle regarda autour delle pour voir si dautres personnes lobservaient. Voyant que tout le monde parlait et saffairait à autre chose, elle tourna le cahier dans lautre sens et lui montra un très joli croquis de visage de femme.
Je préférais les nus. Montrez-moi donc votre nu préféré.
Cette demande si directe bloqua sa respiration. Lhomme savait ce quil voulait delle et le lui faisait savoir sans détour. Exactement ce quelle attendait dun homme, la force de laffirmation de ses désirs. Elle regarda encore autour delle rapidement comme si sa voix avait porté. Elle retourna le cahier dans lautre sens et feuilleta quelques pages pour sarrêter sur un nu. Un croquis de femme dont le visage ressemblait au croquis précédent. La modèle était assise sur un lit. On la voyait de dos et lon devinait dans un miroir qui lui faisait face quelle avait ses jambes écartées et ses mains entre ses jambes. Le trouble de la jeune fille gagna lhomme en une seconde. Il ne put contrôler ce qui lui arrivait. Une bosse se forma sous son pantalon. Ce croquis était érotiquement divin. Tout en suggestion, tout en finesse. Il était sublime.
Une pers
La voix de lhomme sétait étouffée, à croire quune partie de son énergie venait dêtre redirigée un autre organe de son corps
Il séclaircit la voix, et un son roque sorti de sa gorge.
Une personne que vous connaissez ?
Pourquoi avait-il posé cette question ? Il aurait pu la complimenter sur la finesse de sa réalisation, la force et lérotisme qui ressortaient de son croquis. Il aurait pu lui demander si elle enseignait le dessin ou si cétait sa passion. Mais non, « une personne que vous connaissez ? », vous parlez dune question. Lhomme fixa son regard sur la jeune femme, sa bouche restait ouverte, sans réponse et, de nouveau, elle se sentit sempourprer. Elle ne pouvait ni ne voulait mentir. Elle avait trop souffert de cela dans sa vie et se refusait de faire des petits calculs minables.
Ahem
heu oui
Cétait ma petite amie.
Savoir quelle était lesbienne lexcitait terriblement. Mais il la sentait plus bisexuelle, car elle semblait sensible à son charme.
Pardon, je ne voulais pas me montrer curieux. Je
Enfin
Montrez-moi donc votre deuxième préféré.
Dieu quelle aimait quil insiste ainsi devant elle. Elle sentit ses doigts trembler sous lordre quil venait de lui intimer. Elle lança à nouveau un regard circulaire, personne dans lassistance ne leur prêtait attention. Son cahier de nouveau en face delle, elle tourna quelques pages et montra un autre dessin. Si son premier croquis lui avait déjà fait de leffet, à la vue du second sa bosse se renforça. Il remonta dans son siège pour que sa veste couvre son pantalon. Cétait une modèle fine et menue, probablement elle, au pied du même lit, à genoux. Dans le reflet du miroir, on voyait un de ses petits seins. Un grand personnage masculin était allongé sur le lit. La tête du modèle féminin était dans lentrejambe de lhomme, probablement en train de lui faire une fellation. La main du modèle masculin tenait la chevelure du modèle féminin
La lumière se tamisa et ne lui laissa pas le temps de détailler plus en avant, les gens commencèrent à sasseoir.
Merci, lui dit-il tout bas.
Sa voix nétait quhormones mâles et cela la fit frissonner. Elle avait à la fois peur de cette rencontre inopportune, mais pleine denvie et de désirs. Surtout ce soir. Elle était dans une phase de haute excitation mentale et était venue pour se confronter à des gens, elle qui sétait si longtemps isolée
Avec plaisir, monsieur.
Encore un « monsieur », est-ce mon âge ou une marque de respect ? se dit-il. Et sa bosse augmenta encore en repensant à ce quil venait de vivre. Cette fille était bien bisexuelle, comme il lavait senti.
De son côté, elle se sentait toute chose davoir dévoilé à cet homme son travail si intime et personnel. Les conférenciers entrèrent sous les applaudissements. Elle regarda les personnes sur lestrade et commença à griffonner un portrait.
***********
La conférence commença.
Limage de lhomme se faisant faire une fellation lui apparut soudainement. Les deux dessins se mélangeaient dans son esprit. Il était à la place de lhomme, il imaginait sa voisine exécuter de lents va-et-vient autour de son sexe, jouant de sa langue sur son gland, replonger sur lui, lui faire monter son désir. Il voyait sa longue robe déposée au sol, son gros sweat-shirt envoyé loin dans la pièce, mais aucune trace de sous-vêtements. Il passa quelques minutes à simaginer cette scène, la sensation de douceur quelle portait à son intimité, la quiétude de cette pièce où deux amants se préparaient à une lente montée de leur désir. Cétait curieux dêtre le seul voyeur de cette intimité. Lodeur de son parfum lui parvenait, cétait presque réel. Sa bosse lui tendit un peu plus son pantalon. Elle arrêta un instant son mouvement pour le regarder et lui demander :
Vous nécoutez pas la conférence, monsieur ?
Ce « monsieur » le ramena à la réalité, tout le monde autour deux semblait intéressé par ce qui se disait, mais il avait complètement perdu le fil. Cette petite sainte-nitouche nétait-elle pas en train de le provoquer ? Son regard était étincelant de malice et denvies. Nouveau coup dil sur le dessin, elle avait bien avancé, le visage était maintenant terminé. Le haut du corps apparaissait aussi, les épaules étaient plus viriles que les siennes, et les pectoraux un peu marqués, mais ce visage cétait lui, sans aucun doute. Les coups de crayon ne sarrêtaient pas pour autant. Elle avait entamé un second visage qui semblait comme se poser sur son épaule. Il repartit dans sa rêverie.
La lumière se ralluma pour annoncer la pause de la soirée. Elle referma son carnet.
Vous dessinez toujours pendant des conférences ?
Sans le regarder, elle balbutia :
Je
je
Disons que je ne contrôle pas mes phases dinspiration, comme en ce moment
Jespère que votre inspiration est la même que celle que vous mavez présentée.
Non
pas tout à fait
Elle nosait pas lui dire que son esprit était porté vers des choses un petit plus osées.
Ils se levèrent pour se diriger vers les rafraîchissements.
Pourriez-vous me garder mes affaires tandis que je vais aux toilettes, sil vous plaît, Christophe ?
Son petit sourire aguicheur lui montra à quel point cette petite garce avait bien retenu son prénom, mais souhaitait lappeler Monsieur. Dieu quelle avait le pouvoir de le faire bander. Voilà donc quil avait une belle trique devant tout le monde. Heureusement il cacha tout cela derrière les affaires quelle lui confia : son grand sac, son écharpe et de son grand sweat-shirt. Il faisait très chaud. Dessous elle portait un tee-shirt blanc tout simple sans rien dautre. Il faut dire que sa toute petite poitrine navait pas besoin de soutien-gorge. Il devina immédiatement ses petits tétons qui pointaient sous le tissu. Cela provoqua chez lui une tension immédiate. La salope pensa-t-il tout bas, mais quelle petite salope ! Elle avait évité soigneusement son regard, faisant comme si elle était pressée daller aux toilettes avant que trop de femmes passent devant elle. Elle sy dirigea directement. De dos, une fois le sweat-shirt retiré, on voyait ses petites fesses serrées dans sa robe longue trop ajustée. Sous les néons on ne voyait aucune marque de sous-vêtements, laissant deviner leur absence pure et simple. Elle semblait porter cette robe nue, à même le corps.
Elle revint des toilettes ses bras en croix comme pour cacher ses tétons érigés. Ses yeux puaient le sexe. Cette fille avait sacrément besoin de coups de queue, pensa-t-il. Elle renfila son sweat-shirt qui retomba pour cacher son petit fessier. Elle récupéra son sac et son écharpe. Avait-il vu sa nudité ? Avait-il deviné quelle était venue ici ce soir sans sous-vêtements ? Et quelle sétait excitée toute seule de sortir ainsi vers linconnu.
Merci davoir veillé sur mes affaires.
Il avait entre-temps récupéré deux coupes de champagne.
Avec plaisir.
Se rapprochant de son visage, il continua :
Trinquons au hasard qui fait si bien les choses.
Cette fois encore cette voix résonna en elle, londe lui traversa la poitrine et ne cessait de vibrer et à cette fréquence, son rythme cardiaque se modifiait. Oui, le hasard, elle se livrait au hasard. Ils burent dun trait les coupes au tiers remplies.
Il récupéra leurs deux verres vides et lui demanda :
Vous êtes sublime sans sous-vêtements.
Ça y est, il savait. Depuis le temps quelle attendait cela. Quun homme devine qui elle était vraiment. Son regard se dirigea encore une fois vers ses pieds. Il savait quelle lévitait intentionnellement. Elle avait honte delle. Mais elle ne pouvait plus résister. Lenvie était chevillée à son petit corps. Il referma sa main sur son coude tout fin et chaud et ajouta :
Allons par ici alors.
Et il lentraîna un peu à lécart de la foule dans un couloir daccès secondaire et la fit rentrer dans une autre salle de réunion obscure. Seule la lumière rouge du panneau sortie de secours rayonnait dans cette pièce. Il referma la porte derrière eux. Elle sentit ses jambes trembler.
Nous serons plus à laise ici.
Ce premier contact lavait fait frissonner. Cette main ferme qui sétait refermée sur son bras, cette pression pour la diriger vers un endroit un peu plus isolé. Une sensation de perte de contrôle sétait insufflée en elle, sa voix et son geste lavaient comme anesthésiée, son cerveau sétait soumis temporairement à la volonté de cet inconnu. Elle se liquéfiait sur place.
Cest à cause de vous, monsieur
Et de votre voix
Je
Vous êtes si sûr de vous.
Il la retourna contre le mur et releva sa robe sur ses hanches. Elle avait bloqué sa respiration.
Tu es une sacrée petite salope.
Elle se figea un peu plus. Depuis le temps quelle rêvait quun homme lui dise cela.
Depuis le temps que tu me cherches, à mexciter diaboliquement toute la soirée comme tu fais.
Elle entendit la ceinture se défaire et le jean tomber au sol.
Surtout ne jamais exciter un homme comme tu le fais, ne jamais le tenter de cette façon
Cétait la toute première fois quelle avait osée faire cela.
Écarte tes cuisses.
Quand il lobligea à se baisser, elle comprit quenfin un homme allait la prendre en levrette contre un mur.
Tu aimes te faire défoncer, hein ?
Elle navait jamais vécu cela encore, mais en avait tant rêvé. Elle hocha la tête confirmant ce quil savait déjà.
Tu vas avoir ce que tu mérites, des coups de queue.
Elle se tétanisa. Il entendit quil déchirait une pochette de préservatif et quil crachait lenveloppe.
Jadore ton côté petite salope séductrice, tentatrice
À ces mots une tempête envahit son cerveau. Il enfila le condom et guida son gland vers son petit sexe empli de peur.
Tiens, prends ça.
Elle sentit son sexe raide commencer à la prendre. Il entra en elle sans ménagement et glissa ses mains sous son sweat-shirt à la recherche de ses seins et de ses tétons pointus.
Mademoiselle est bien mouillée.
Quel bonheur de le sentir semparer de ses seins. Elle se savait humide comme jamais, comme cette femme quil décrivait, oui cétait bien elle. Elle lâcha des halètements de contentement et dexcitation.
Et tu aimes ça, en plus.
Il commença ses va-et-vient énergiques. Son petit souffle à elle trahissait son grand plaisir.
Dis-moi que tu aimes ma queue.
Il la prenait comme une poupée. Elle avait coupé sa respiration, ses jambes tremblaient, son esprit était déjà parti très loin.
Dis-le-moi, petite salope.
Sa queue épaisse glissait en elle, écartait ses chairs, au plus profond de son intimité.
Oui, jaime votre queue.
Cela était sorti delle entre deux halètements incontrôlés. Ses mains avaient glissé de ses seins vers ses hanches pour lui imposer un rythme de folie.
Dis-moi que tu es une petite salope.
Ses hanches tapaient contre ses petites fesses comme jamais homme navait jamais fait avec elle, si fragile. Elle sentit son petit corps se tendre.
Oui, dis-le-moi.
Elle sentait les bourses de lhomme venir cogner contre elle. Elle ne tiendra plus longtemps.
Allez, dis-le-moi.
Son corps se raidit pour laisser ces mots quelle avait tant rêvé de prononcer un jour.
Je suis une petite salope.
Une explosion se préparait dans sa belle petite tête tandis que ses pieds se soulevaient sous les coups de boutoir.
Dis-le encore plus fort.
Elle sentit la vague de plaisir prête à surgir et lavoua :
Je suis une petite salope.
Sur ce dernier mot, tout ne fut plus que spasmes, orgasme et jouissance. Tout avait été dit. La vérité la plus intime, la plus pure, la plus vraie.
***********
La lumière rouge du panneau sortie de secours fit place à la lumière aveuglante de la pièce qui séclairait. Leurs yeux mirent un certain temps à shabi à cette lumière. Autour deux des ombres, des gens partout. Il faisait chaud. Puis le son arriva à leurs oreilles. Une ombre parlait fort en leur direction. Une autre, non loin sexclamait. Puis les gens partirent un peu dans tous les sens, la pièce se vidait. Ils reprirent leurs sens lentement. Les conférenciers quittaient la salle à leur tour. Leurs regards se croisèrent. Ils étaient assis lun à côté de lautre au milieu de la salle. Chacun deux venait de sortir de leurs pensées. Et leurs rêves étaient si beaux quils y étaient restés coincés dedans.
Je crois bien que cest la pause, dit-il en clignant des yeux.
Elle referma son cahier.
Oui, je le crois aussi.
Elle prit ses affaires et suivit les gens vers les rafraîchissements. Comme il bandait comme un taureau, il se donna une minute pour la rejoindre. À peine eut-elle tourné au coin de la salle quelle accéléra le pas. Les boissons étaient sur la gauche et elle fonça à droite direction la sortie.
Il la chercha un peu partout, espérant quelle pouvait être aux toilettes. Mais quand la conférence reprit, il devait bien se résigner. Cette fille venait de senvoler. Seul à côté de sa chaise vide il repensa à ce beau rêve qui lavait fait tant bander, espérant quil avait été un peu le sien aussi. Mais les rêves sont trop uniques pour être partagés. Cette fille navait probablement jamais pensé à la même chose que lui. Son imagination masculine lui jouait des tours. Absorbé dans ses pensées et nen appris pas bien plus sur larchitecture de la ville. Il venait de louper une occasion unique dapprendre des choses.
Dans la nuit noire, elle était ravie davoir osé parler à ce Monsieur et quil lui demande de pouvoir regarder ses dessins. Cela avait été bien au-delà de ses espérances. Elle sétait échappée à la pause, ayant eu trop honte de ce que cet homme avait découvert sur elle. Elle espéra ne plus jamais le croiser.
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