Etudiantes -2/6
2ème partie (2/6)
« « Agnès et Marion, deux étudiantes partagent un appartement
et leur lit. Agnès, une fille un peu forte, complexée. Marion, un petit bout de femme, beaucoup plus libérée. Marion est invitée à un repas pour fêter le succès dun avocat du cabinet où elle travaille.
Cest rapide ? ben oui ! Vaudrait mieux lire la première partie
» »
Ils étaient quatre. Maître D. et son jeune associé, Laurence et elle. Le regard quils ont posé sur elle à son arrivée au cabinet et le signe de tête appréciateur de Laurence lont rassurée sur sa tenue de ta. Elle a ri et rougi quand son patron la prise par la main et la faite tourner sur elle-même, comme pour un pas de danse, et la complimentée sur sa robe avant de lui tendre une coupe de Champagne.
La porte de la voiture quon lui ouvrait, la chaise approchée quand elle sinstallait à table, le vin blanc avec les coquilles St Jacques parsemées de pétales de bleuets puis pour accompagner la sole dont le serveur avait levé les filets devant elle, une autre coupe de Champagne à la fin du repas, cétait beaucoup pour Marion.
Ses joues prenaient de belles couleurs et ses yeux brillaient pendant quils sinquiétaient de ses études, de sa mère, dun petit copain, peut-être ? en co-loc, avec une fille ? après tout, pourquoi pas
Marion riait.
Elle faisait la moue en se tortillant sur sa chaise et jouait nerveusement avec sa fourchette. Ils ont changé de sujet, ont parlé travail, golf et bateau. Laurence trouvait sa robe très fraîche et adorables ses petites socquettes blanches, arrangeait une mèche de ses cheveux sur son front, Maître D. posait une main sur son bras et se penchait vers elle pour une question ou un commentaire amusant.
Ses gens qui lintimidaient se montraient bien gentils, abordables, même la glaciale Laurence souriait.
Marion pensait « cest bizarre
cest pas net
».
Le champagne et le vin lui tournaient bien un peu la tête, mais elle faisait attention à ne pas finir trop vite son verre.
Laurence a ri en la prenant par lépaule quand Marion la suivait avant le dessert, « josais pas, mais moi aussi jai envie de faire pipi ».
Laurence arrangeait les plis de la robe de Marion sur sa poitrine et ses hanches pendant quelle se lavait les mains, déboutonnait deux boutons au bas de sa robe ensuite, « quand on est jeune et quon a de jolies jambes, il faut en profiter ».
Laurence retouchait son maquillage, lui demandait son avis, a glissé un bras sous le sien pour retourner à leur table.
Le jeune associé de Maître D. les a quittés à la sortie du restaurant. Champagne encore à leur retour au Cabinet, sur le canapé de cuir dans le bureau de Maître D. qui avait enlevé sa veste et relâché le nud de sa cravate, marchait en chaussettes sur la moquette, partait chercher une autre bouteille. Marion samusait et riait en regardant Laurence assise dans un fauteuil en face delle, chuchotait en réponse à son froncement de sourcil « votre robe a glissé », et Laurence riait « toi tu as une culotte blanche » en lui tirant la langue, et « non, non, reste comme ça ! » avec un clin dil en entendant Maître D. revenir.
Et Marion pensait « on y vient
ça métonnait, aussi ».
Il arpentait le bureau en leur donnant le détail de la plaidoirie qui avait convaincu les jurés. Marion nécoutait pas. Elle avait chaud, la tête légère de trop de petites bulles et riait de voir Laurence remonter un peu plus la jupe de son tailleur chaque fois que lavocat lui tournait le dos en déambulant dans le bureau, adressant des coups dil complices à Marion.
Il discourait comme si de rien nétait en marchant de long en large devant son bureau, ne jetait pas un seul coup dil vers Laurence qui sétait levée et approchée de Marion :
Aide-moi à défaire lagrafe.
Elle soulevait la veste de son tailleur à deux mains et lui tournait le dos. Marion est restée un instant figée dans le canapé puis sest redressée :
Je fais quoi ?
Défais ma jupe, lagrafe, en haut.
Dans un autre cadre que le bureau de son nouvel employeur, avec une autre que cette femme qui lintimidait encore un peu, Marion aurait éclaté de rire.
« nous y voilà
ces jeux-là, je connais ».
Elle a levé les mains vers la taille de Laurence, les joues piquantes à déshabiller devant son patron cette femme à qui elle osait à peine adresser la parole habituellement.
La discussion de laprès-midi quand elle sétait salie de poudre noire, linvitation du soir, les questions autour de la table et labondance dalcool, tout conduisait à cet instant précis.
Elle a baissé la fermeture éclair de la jupe du tailleur dans le dos de Laurence et glissé une main sous le tissu pour létirer et défaire lagrafe à la taille.
La jupe est tombée aux pieds de Laurence et Marion sest mordue les lèvres en découvrant les fesses généreuses encadrées des cordons noirs des jarretelles qui retenaient les bas sur les cuisses.
Laurence a plié les genoux pour ramasser sa jupe et contourné la table basse pour prendre son verre et jeter sa jupe sur le dossier du fauteuil avant de retourner sasseoir sur le canapé auprès de Marion.
Et Marion riait.
Un peu à cause du champagne qui lui faisait la tête légère ? surtout parce quelle revivait tous les épisodes de cette journée.
Elle sétait laissée impressionner par le cadre, par lambiance du cabinet, par le nom de cet avocat quon voyait parfois à la télé, par Laurence.
Naïve ! Ils étaient comme les autres ! En plus subtils ? Même pas ! Et elle navait rien vu venir !
Ils étaient comme le gérant du MacDo qui disait « Sois pas bête ! je te garderai un mois de plus » quand il la pelotait, comme le chef de rayon de la superette qui voulait une gâterie pour aménager ses horaires.
Eux lui avaient payé un bon repas, portaient des tailleurs et des costumes, mais cétait les mêmes.
« Je me suis laissée berner par le décor ! ». Et Marion riait.
Elle regardait Maître D.
Laurence caressait ses cheveux, un bras passé sur le dossier du canapé, sappliquait à lapprivoiser. Rabatteuse ? Ou intéressée elle-même ? Les deux ?
Marion attendait. Pour voir comment ils allaient sy prendre pour la suite. Elle savait comment pouvait finir la nuit, mais elle attendrait, à eux de choisir le scénario. Elle savait depuis bien longtemps leffet quelle faisait sur les hommes avec son air de petite fille, et sa tenue du jour sy prêtait très bien, sans quelle en ait eu lidée ou lintention, et avec Agnès elle avait découvert et apprécié les jeux des filles.
Attendre.
Elle jouerait avec eux, petite-fille mais pas trop, un peu ivre mais pas trop, elle résisterait un peu, jouerait leffarouchée, mais pas trop. Depuis longtemps elle savait que les chasseurs naiment pas les gibiers trop faciles, quils savourent la traque et dautant mieux leur victoire quand il a fallu batailler. Mais pas trop.
La petite robe et les socquettes, ses joues rebondies colorées de champagne, ses grands yeux surpris, et le « oh ! » étouffé dune main quand Laurence lavait rejointe, elle jouait, réussissait même à faire un peu trembler ses lèvres.
Laurence faisait son il de grande dame, en total décalage avec sa tenue, caressait sa joue, croisait puis décroisait ses jambes.
Marion papillonnait des cils, croisait les doigts dans son giron, tenait ses genoux serrés.
Ça va, Marion ?
Elle hochait la tête.
Choquée ?
Elle haussait les épaules.
Regarde-moi.
Elle ouvrait grand les yeux.
Naie pas peur.
Elle baissait la tête.
De sa joue à son cou, suivant lépaule et le bras, jusquaux mains serrées, sur les boutons de sa robe, puis sur ses cuisses serrées, un doigt de Laurence descendait lentement, la chatouillait un peu, elle na pas eu besoin de feindre le frisson.
Laurence a séparé ses doigts noués, tiré une main entre elles deux sur le cuir du canapé que Marion a serré en poing , le dos de sa main au contact électrisant des bas de Laurence qui entreprenait de défaire un bouton au bas de la robe, que Marion repoussait, pas trop fort, dans une expiration tremblée.
Laurence a levé la main pour lui soulever le menton et tourner son visage vers elle, faire son il sévère de dame, et se pencher lentement pour un baiser léger sur sa bouche.
Elle sest redressée, ses yeux braqués sur les siens, et cette fois à deux mains sest attaquée aux petits boutons à son cou, lentement, un, deux, trois, tous les boutons jusquà la large ceinture blanche.
« ses mains tremblent, ses lèvres tremblent
pas sûre delle ».
Elle pensait « Tous les mêmes ! », et faisait bien attention à ne pas sourire, même si Laurence ne la regardait plus, occupée à défaire sa ceinture, et que son patron récitait encore sa plaidoirie devant son bureau.
Marion ne savait pas encore si Laurence la déshabillait pour elle ou pour son patron, pour les deux peut-être. Pour les deux sans doute.
Elle serrait dans son poing les deux pans de sa robe déboutonnée de haut en bas, la maintenant sur ses cuisses serrées, fermait les doigts de son autre main que Laurence avait tiré sur elle à la frontière du bas et de la peau nue de sa cuisse.
Laurence appuyait son front contre le sien, piquait sa bouche de petits baisers, caressait sa joue dun index tendu, descendait dans son cou et glissait vers son épaule pour dégager plus largement sa robe, découvrant lentement les petits seins nus de Marion au téton fièrement dressé.
Lan passé chez MacDo, elle avait tapé sur les doigts du gérant qui lui prenait les seins et caressait ses fesses, avait démissionné en milieu dannée. Le chef de rayon de la superette où elle avait travaillé ensuite avait été plus brutal. Il tenait ses cheveux dans son poing pour la forcer à sagenouiller pendant quil se dégrafait, voulait forcer sa bouche ensuite malgré son refus, avant quelle ne démissionne.
Le sexe ? Elle aime bien pourtant, et les hommes mûrs plus que les jeunes de son âge, mais à condition de choisir. Et pour choisir, elle aime jouer de son physique. Elle sait à quel point son allure dado plaît à certains hommes, elle en joue, elle aguiche, sans honte. Et toujours avec eux cest elle qui mène le jeu, ce jeu de rôle dont elle tire autant de plaisir quà ce qui suit dans un lit, parce quelle ne se contente pas de séduire, elle consomme.
Elle avait assez résisté ? Sans doute
Elle a ouvert la bouche au baiser de Laurence et a senti les lèvres sétirer dun sourire sous les siennes, a laissé la main de Laurence attirer la sienne sur ses jambes gainées de nylon, na pas repoussé la main qui se posait sur ses seins pendant le baiser. La main de Marion remontait lentement, dépassait la frontière du bas et frôlait la peau nue de la cuisse quelle sentait souvrir, comme elle aussi ouvrait ses cuisses à la main de Laurence qui descendait de la peau nue de son ventre sur le coton de sa culotte et empaumait son sexe, doigts serrés qui froissaient le coton.
Marion sétait demandé « Femme à femme ou rabatteuse ? ». Maintenant elle savait. Cétait les deux à la fois : les cuisses de Laurence souvraient et se crispaient en tremblements pendant que Marion balayait du dos de la main le voile mince et transparent dun string qui laissait deviner la mince ligne verticale de poils pubiens qui barrait le sexe de Laurence, et entre les cils de ses yeux entrouverts, Marion voyait Maître D. chemise ouverte debout devant elles entre le canapé et la table basse baisser la fermeture éclair de sa braguette, les yeux fixés sur la main de Laurence qui pétrissait son sexe plus quelle ne le caressait, doigts fermés presque douloureux qui emprisonnaient le coton de sa culotte et ses lèvres.
Bras passé sur ses épaules, Laurence a attiré le visage de Marion vers elle pour un baiser plus brusque. Elle poussait sa langue entre les lèvres entrouvertes de Marion, forçait son passage entre ses dents, une main crispée dans son cou, et lautre massant durement son sexe, la paume plaquée sur le mont de Vénus et les doigts plantés dans le coton de la culotte pour écarter les lèvres et repousser le coton de plus en plus loin entre elles.
Marion a senti contre sa cuisse la déformation de lassise du canapé, et a tourné la tête, échappant au baiser de Laurence. Maître D. venait de sagenouiller à côté delle, exposant son gros ventre couvert dune toison grisonnante sous lequel son sexe se tendait à lhorizontale noyé dans des poils gris, plutôt court et trapu, le prépuce à demi-retroussé sur le gland violacé, et en dessous, un scrotum fripé que les testicules semblaient avoir déserté, remontées très haut sous la peau autour de la racine du sexe où elles formaient deux petites bosses. Elle a retenu le rire qui lui venait à la vue de ce sexe plutôt moche qui se balançait sous ses yeux entre deux pans de chemise froissée.
Laurence sest avancée au-dessus delle, bouche tendue vers la verge, et la prise entre ses lèvres.
Coincée entre eux deux, adossée au dossier du canapé, Marion retenait toujours son envie de rire. Depuis deux semaines quelle travaillait dans le cabinet, et ce depuis lentretien dembauche, Laurence limpressionnait, par son allure distinguée, ses tenues, son attitude froide et distante, autoritaire, et quant à Maître D., à peine osait-elle lui adresser la parole.
Les voir tous les deux, à quelques centimètres de ses yeux, elle étirant ses lèvres sur son sexe à lui, lui grognant doucement sous la caresse et donnant de petits coups de reins, cassait complètement limage quelle avait deux.
Marion a retiré la main de lentrejambe de Laurence et a levé le bras vers le sexe de son patron, repoussant de deux doigts au-dessus de la verge les testicules remontées sous la peau, quelle a prises entre les doigts de son autre main, refermant pouce et index en anneau serré au-dessus pour les emprisonner comme le lui avait appris un de ses amants doccasion.
Mais tes une petite cochonne, toi
Je vous aide à bander ! Vous aimez pas ?
Oh si ! continue
serre bien, naie pas peur
et toi suce à fond !
Il tenait à deux mains la tête de Laurence et donnait la cadence.
Marion a écarté plus largement ses cuisses, un genou contre le genou de Maître D., lautre jambe passée par-dessus les cuisses de Laurence qui avait arrêté de la caresser en commençant à sucer son patron.
A ton tour, petite !
Oh non ! Pas moi ! Elle fait ça très bien, et elle a lair daimer
Sans lâcher les couilles de Maître D. quelle serrait dans sa main, Marion sest laissée glisser du canapé sous le buste de Laurence, et une fois debout, dune main sur la taille de Laurence, elle la attirée pour quelle sagenouille, puis de la main sur son cou la penchée à nouveau vers le sexe.
Maître D. la dévisageait, un grand sourire aux lèvres et les sourcils levés détonnement à la découvrir si disponible à leurs jeux et si délurée, a grimacé un peu mais pas protesté, souriant à nouveau quand elle a serré plus fort ses doigts sur lui en faisant rouler les testicules sous ses doigts:
Tes une drôle de fille, toi !
Ouais !
A linvitation de la main de Marion sur son cou, Laurence, avait repris la fellation, nez noyé dans la broussaille grise, son menton venant régulièrement buter sur le poing de Marion qui serrait en cadence, surveillant le regard de Maître D. qui se voilait un peu et ne quittait pas ses yeux des siens.
De sa main libre, Marion a dégrafé le soutien gorge dans le dos de Laurence, fait glisser les bretelles sur ses épaules, puis soupesé les seins lourds, pinçant les tétons déjà tendus, un peu trop fort sans doute, provoquant une protestation étouffée de Laurence et un grand sourire de Maître D. :
Ne la ménage pas !
Lui aussi avait passé un bras sous le torse de Laurence et malaxait un sein dans sa main. Laurence émettait sous leur traitement des grognements de douleurs mais gardait les deux mains sur le cuir du canapé et continuait le va-et-vient de sa bouche sur la verge.
Marion a abandonné le téton quelle martyrisait et en se penchant, de sa main libre, a baissé le string sur les reins et les cuisses de Laurence jusquà ses genoux, que Laurence a ensuite complaisamment écarté, une jambe collée au dossier et le pied de lautre jambe posé au sol, les minces fils du string étirés à se rompre et marquant la peau dune profonde striure blanche.
Maître D. souriait et lencourageait du regard à poursuivre, donnait des claques sonores sur les seins de Laurence qui pendaient sous son torse, puis sur les fesses haut levées.
Laurence creusait les reins et se cambrait pour soffrir à la main de Marion qui remontait le long de la jambe au sol, effleurait le sexe et poursuivait entre les fesses, provoquant un gémissement de déception à ne pas sattarder.
Marion ne ressentait aucun désir pour elle-même et navait aucune envie de participer autrement quen leur prodiguant ses caresses. Elle avait repoussé la main de Maître D. qui se tendait vers elle, repoussé aussi la main de Laurence sur ses jambes.
Bras largement écartés, elle les caressait tous les deux en même temps. Elle accompagnait les va-et-vient de la bouche de Laurence de pression de ses doigts sur les testicules de son patron provoquant parfois un sursaut ou une grimace, vite démenties par un sourire dencouragement. De lautre main, elle empaumait le sexe de Laurence, la caressait de deux doigts plantés dans son vagin. Impatiente, Laurence a glissé une main entre ses jambes pour saisir le poignet de Marion et forcer sa caresse au rythme accru de sa fellation, puis lâché son poignet pour se fermer sur les doigts de Marion quelle serrait entre eux pour les attirer dans son sexe.
Marion était étonnée de cette exigence mais a serré ses doigts entre eux, bousculant les chairs tendres et a attendu, incertaine un instant sur lexigence de Laurence, qui a repris fermement son poignet pour lattirer dune traction continue, ne lâchant son poignet avec un long feulement et un tremblement de tout son corps que quand les phalanges de Marion ont été entièrement engagé dans son vagin.
Marion sentait sous son pouce plaqué dans la raie des fesses lanus de Laurence se gonfler sous la poussée de ses doigts dans le vagin.
Elle a suivi la cadence plus rapide de la fellation, cadence imposée par Maître D. qui crispait ses deux mains sur la tête de Laurence, en accélérant son va-et-vient, a senti Laurence simmobiliser un court instant, puis trembler et donner de brusques coups de reins. Elle sentait les pulsations rythmées de lanus sous son pouce qui accompagnaient lorgasme de Laurence qui gémissait, bouche fermée à la racine du sexe de Maître D. qui fermait les yeux, tête rejetée en arrière et bouche grande ouverte. Lui aussi jouissait en même temps que sa secrétaire.
Marion a retiré brutalement les doigts du vagin de Laurence, lui arrachant un cri, les a plantés à nouveau tout aussi brutalement au plus profond de son sexe, lui arrachant un second cri et un jet durine sur le cuir du canapé.
Marion les a abandonnés pour aller aux toilettes se laver les mains imprégnées de la cyprine et de lurine de Laurence.
A son retour, elle les a trouvés assis chacun a une extrémité du canapé. Laurence encore essoufflée et les cheveux en désordre, serrait une main entre ses jambes.
Maître D., les pans de sa chemise ouverts sur son gros ventre qui masquait à demi son sexe ratatiné, avait un sourire un peu bête aux lèvres :
Tes vraiment une drôle de fille ! Approche
Il est tard, je vais vous laisser !
Quel dommage ! Déjà ? Tu veux que je te raccompagne, ou au moins que jappelle un taxi ? Il ny a plus de transport, à cette heure !
Pas la peine, merci, jhabite tout près. Au revoir !
Au revoir, jeune-fille !
Agnès ne dormait pas quand elle est rentrée. Elle a posé le livre quelle lisait sur la table de chevet :
Cétait bien ?
Pas mal
et instructif ! Fallait pas mattendre
En se déshabillant au pied du lit, elle a raconté le restaurant et les plats, le serveur qui préparait son poisson, le Champagne ensuite au cabinet, mais na rien dit de ce qui sy était passé.
Agnès
Je lui ai cédé cet après-midi, et cest aussi bien comme ça. Sans doute que ça ne changera rien entre nous, mais ce quelle a fait, me caresser avec sa bouche, cétait tellement bon. Si je la dégoûtais avec tous mes bourrelets, elle ne laurait pas fait
cest sûrement quelle maime un peu quand même. Et moi, joserai ? Jaimerais bien lui donner autant de plaisir quelle men donne.
Parfois quand on se promène ensemble, jai peur de lui faire honte, quelle me repousse si je prenais sa main dans la rue.
Et puis ce quelle me demande de temps en temps
elle aurait pu, aujourdhui, je laurais laissé faire. De toute façon, je vais pas rester vierge toute ma vie. Elle en parle moins, cest ma faute. Au début javais peur, mais maintenant, quelle importance ? Peut-être que ce serait différent entre nous, et peut-être pas.
Moi je ne laimerai pas moins, mais peut-être quelle
Non, je ne veux pas que ça change à cause de ça. Il faudrait que ce soit comme un accident, quelle ne se sente pas obligée de me traiter autrement. Jen ai tellement envie, parfois. Ça na sans doute aucune importance pour elle, mais pour moi, que ce soit elle, ça compte beaucoup.
Peut-être ce soir, la surprendre, après tout maintenant, plus de foulard, plus besoin de me cacher tout le temps, ce qui est fait est fait. Elle ma vue toute nue et elle ne sest pas moquée du bourrelet sur mon ventre et de mes grosses cuisses, elle avait lair contente.
Cétait la première fois quaprès nos caresses elle me prenait dans ses bras et quelle membrassait. On ne sembrasse presque jamais. Moi jose pas, je ne sais pas si elle en a envie ou pas, et là cest elle qui la fait
cétait bien.
Plus de foulard ! Pourtant jaimais bien
pouvoir la regarder sans me cacher, ses petits seins et son sexe tout rose et brillant, ses poils blonds qui ne cachent rien tellement ils sont fins. Elle est belle.
Moi il faudrait que je les rase sur les cuisses maintenant, ça serait plus joli. Elle sait, elle les sent, et maintenant elle a vu. Elle na rien dit. Si josais
je lui demanderais de me dire ce quelle préfère. Peut-être quelle sen fiche, quelle se moquerait.
Ce soir, je vais lui faire la surprise. Je vais dormir toute nue, pour voir ce quelle dit
elle sera peut-être fatiguée
elle ne sen apercevra pas
Il était 1 heure du matin quand elle est rentrée. Je lisais encore. Elle ma raconté le repas, ses patrons.
Au début elle disait quils étaient glaçants, surtout la secrétaire, mais en rentrant elle ma dit que finalement, ils nétaient pas comme elle croyait, que ce serait « plus amusant de travailler avec eux ». Je ne vois pas bien ce qui est amusant dans son travail, mais si elle est contente, tout va bien.
Elle sest déshabillée au pied du lit. Je la regardais et elle prenait des poses, elle riait.
Elle sest allongée sur moi par-dessus le drap pour me faire des bisous dans le cou et puis elle sest aperçue que mes épaules étaient nues, que je ne portais pas de t-shirt comme dhabitude. Elle a pris mes joues dans ses mains et ma embrassée, dabord de petits baisers sur les lèvres, et après un vrai baiser.
Rien que ce baiser-là, ça valait la peine.
Tu veux que jéteigne la lumière ?
Jai dit non. Ce sourire quelle avait ! Elle ma encore embrassée et puis elle sest agenouillée à côté de moi et a baissé le drap lentement jusquà mes pieds, elle a écarté mes mains qui cachaient mon ventre. Je sentais mes joues qui brûlaient. Elle me regardait, les mains coincées entre ses genoux, mes seins, mon ventre, mes cuisses, moi toute entière, et puis ma embrassée encore.
Elle a caressé mes épaules et mes seins, planté son doigt dans mon nombril en riant, mon ventre, elle étirait mes poils entre ses doigts.
Tu tirais dessus, cet après-midi, je te ferai aussi, jessaierai de pas les arracher
Elle riait.
Il faudrait que je les coupe.
Pourquoi ? Cest bien, comme ça !
Sur les cuisses
Bah
si tu veux
tu voudras que je fasse ?
Tu fais ce que tu veux
Oh ! Oh
Cest vrai ? Tout ce que je veux ? Tu prends des risques !
Tout ce que tu veux.
Voilà, je lavais dit. Mais je ne savais pas si elle avait compris ce que « tout » voulait dire. Elle ne riait plus. Elle me regardait. Elle écartait mes cheveux de mon front dun doigt, caressait ma joue du plat de sa main, mes lèvres de son pouce. Je me sentais brûlante. Je sentais mes tétons tout durs. Je sentais les battements dans mon clito. Je me sentais humide denvie delle, de ses mains sur moi, de ses baisers.
Marion
Lair frais ma fait du bien. En rentrant à lappartement, les images de la soirée défilaient dans ma tête. Ce qui sétait passé ce soir allait sans doute changer lattitude de Laurence et de Maître D. vis-à-vis de moi. Un bien ? Un mal ? Je verrais bien dès la semaine prochaine. Cest exprès que je navais pas voulu quils me touchent. A la fin, jen avais envie, jétais excitée, par Laurence surtout et ce quelle voulait que je lui fasse, mettre la main dans son sexe, sétait chaud, mais je métais retenue. Cétait tellement bizarre de les voir comme ça, tellement différent de ce que je croyais savoir deux.
En fait, cétait des bourgeois cochons qui voulaient se taper une jeunette ! Enfin non ! Pas tout à fait. Ils navaient pas insisté quand javais dit non. Un bon point pour eux. Une prochaine fois, ce serait peut-être plus difficile. Encore changer de boulot ? Ce serait dommage. Jétais payée correctement et le boulot était cool. On verrait bien.
En réfléchissant bien, cétait aussi un peu à cause dAgnès que javais pas voulu participer.
Bizarre. Agnès !
Dans laprès-midi
avant de mhabiller pour cette soirée, elle sétait décoincée ! Parce que je lui avais fait un cuni ? Après tout, je suçais bien des mecs parfois, pourquoi pas une fille ! ça métait venu comme ça, sans réfléchir.
Mais pas seulement. Je suis pas amoureuse delle
enfin je crois pas, quest-ce que jen sais, jai jamais vraiment aimé quelquun ! Elle est touchante, fragile. Elle a tellement peur, de tout, de dire ce quelle pense, de son image. Bourrée de complexes ! Aucune confiance en elle ! Alors quil ny a pas vraiment de quoi ! Daccord elle est un peu forte ! Et alors ? Elle est mignonne, plus quelle ne veut le croire !
Un jour, elle ma un peu parlé de sa grand-mère, celle qui la élevée
le peu quelle en a dit, ce devait être une sacrée chipie, la vieille !
Pour la première fois elle a osé. Elle a osé se montrer nue devant moi ! La première fois alors quon se caresse lune lautre depuis bientôt un an ! Pour la première fois, jai eu limpression quon « faisait lamour ». Pas dillusions ! Elle est pas libérée. Mais cest un sacré progrès.
Je crois quen les laissant me toucher je laurais trompée
bizarre
Elle mattendait. Je lui ai rien dit, bien sûr. Elle aurait pas compris. Et puis en me déshabillant, je me suis aperçue de deux différences par rapport à dhabitude
décidément, ce qui sétait passé dans laprès-midi avait changé beaucoup de choses
Elle rougissait mais elle me regardait, vraiment, alors quavant elle détournait les yeux, faisait semblant de pas me voir. Et puis elle avait les épaules nues au-dessus du drap ! Pas de t-shirt ce soir ? Waouh !
Je me suis allongée sur elle. Un baiser. Une envie furieuse de lembrasser. On sembrasse rarement. Des bisous, cest tout. Sauf cet après-midi.
Elle sait pas, je lui ai jamais dit, mais je me souviens pas davoir embrassé quelquun avant. Les mecs, on baise, mais je veux pas quils membrassent. Cest con, non ? Cest comme ça. Elle, javais envie.
Parce que je suis plus vierge, peut-être, et que je sors avec des hommes, je crois quelle a une image de moi qui me ressemble pas. On parle pas assez. Chacune nos complexes, finalement. Elle, son physique, et moi
moi je fais la maline !
Jai retiré le drap. Je lui ai proposé déteindre la lumière. Elle a pas voulu. Elle serrait les poings, fronçait les sourcils. Cest ma faute. Moi je me balade toujours à poil, je provoque, et je lui ai jamais dit que je la trouve belle. Jamais. Pourtant cest vrai. Elle est belle.
Elle a dit
je sais pas si jai bien compris
« Tout ce que tu veux »
Je me suis allongée, la joue sur son ventre, en lui tournant le dos. Pour me cacher. Javais les yeux qui piquaient drôlement. Elle était tellement sérieuse : « Tout ce que tu veux » ! Agnès ! quest-ce que tu me fais ?
Elle sest assise dans le lit et ma prise par les épaules pour que je mallonge. Elle membrassait partout, les mains, les bras les épaules, les seins le ventre et les jambes.
Elle sest arrêtée et sest redressée. Les joues très rouges. Un pli dinquiétude au front. Elle se mordait les lèvres. Sa main sur ma cuisse. Et puis elle ma tourné le dos à genoux sur les draps et sest penchée sur mon ventre. Son souffle chaud sur mon sexe. Sa main qui ouvrait mes cuisses. Sa langue qui ouvrait mes lèvres.
Je crois que cétait notre vrai premier jour. Pas pour le plaisir quon sest donné. Le vrai premier jour parce quon sest réveillées dans les bras lune de lautre, quon était samedi, quon est restées au lit toute la journée et quon a parlé, beaucoup parlé.
(à suivre)
Misa 09/2014
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