Etudiantes -2/6

2ème partie (2/6)

« « Agnès et Marion, deux étudiantes partagent un appartement … et leur lit. Agnès, une fille un peu forte, complexée. Marion, un petit bout de femme, beaucoup plus libérée. Marion est invitée à un repas pour fêter le succès d’un avocat du cabinet où elle travaille.
C’est rapide ? ben oui ! Vaudrait mieux lire la première partie … » »

Ils étaient quatre. Maître D. et son jeune associé, Laurence et elle. Le regard qu’ils ont posé sur elle à son arrivée au cabinet et le signe de tête appréciateur de Laurence l’ont rassurée sur sa tenue de ta. Elle a ri et rougi quand son patron l’a prise par la main et l’a faite tourner sur elle-même, comme pour un pas de danse, et l’a complimentée sur sa robe avant de lui tendre une coupe de Champagne.
La porte de la voiture qu’on lui ouvrait, la chaise approchée quand elle s’installait à table, le vin blanc avec les coquilles St Jacques parsemées de pétales de bleuets puis pour accompagner la sole dont le serveur avait levé les filets devant elle, une autre coupe de Champagne à la fin du repas, c’était beaucoup pour Marion.
Ses joues prenaient de belles couleurs et ses yeux brillaient pendant qu’ils s’inquiétaient de ses études, de sa mère, d’un petit copain, peut-être ? en co-loc, avec une fille ? après tout, pourquoi pas … Marion riait.
Elle faisait la moue en se tortillant sur sa chaise et jouait nerveusement avec sa fourchette. Ils ont changé de sujet, ont parlé travail, golf et bateau. Laurence trouvait sa robe très fraîche et adorables ses petites socquettes blanches, arrangeait une mèche de ses cheveux sur son front, Maître D. posait une main sur son bras et se penchait vers elle pour une question ou un commentaire amusant.
Ses gens qui l’intimidaient se montraient bien gentils, abordables, même la glaciale Laurence souriait.
… Marion pensait « c’est bizarre … c’est pas net … ».
Le champagne et le vin lui tournaient bien un peu la tête, mais elle faisait attention à ne pas finir trop vite son verre.



Laurence a ri en la prenant par l’épaule quand Marion la suivait avant le dessert, « j’osais pas, mais moi aussi j’ai envie de faire pipi ».
Laurence arrangeait les plis de la robe de Marion sur sa poitrine et ses hanches pendant qu’elle se lavait les mains, déboutonnait deux boutons au bas de sa robe ensuite, « quand on est jeune et qu’on a de jolies jambes, il faut en profiter ».
Laurence retouchait son maquillage, lui demandait son avis, a glissé un bras sous le sien pour retourner à leur table.

Le jeune associé de Maître D. les a quittés à la sortie du restaurant. Champagne encore à leur retour au Cabinet, sur le canapé de cuir dans le bureau de Maître D. qui avait enlevé sa veste et relâché le nœud de sa cravate, marchait en chaussettes sur la moquette, partait chercher une autre bouteille. Marion s’amusait et riait en regardant Laurence assise dans un fauteuil en face d’elle, chuchotait en réponse à son froncement de sourcil « votre robe a glissé », et Laurence riait « toi tu as une culotte blanche » en lui tirant la langue, et « non, non, reste comme ça ! » avec un clin d’œil en entendant Maître D. revenir.
… Et Marion pensait « on y vient … ça m’étonnait, aussi ».

Il arpentait le bureau en leur donnant le détail de la plaidoirie qui avait convaincu les jurés. Marion n’écoutait pas. Elle avait chaud, la tête légère de trop de petites bulles et riait de voir Laurence remonter un peu plus la jupe de son tailleur chaque fois que l’avocat lui tournait le dos en déambulant dans le bureau, adressant des coups d’œil complices à Marion.
Il discourait comme si de rien n’était en marchant de long en large devant son bureau, ne jetait pas un seul coup d’œil vers Laurence qui s’était levée et approchée de Marion :
— Aide-moi à défaire l’agrafe.
Elle soulevait la veste de son tailleur à deux mains et lui tournait le dos. Marion est restée un instant figée dans le canapé puis s’est redressée :
— Je fais quoi ?
— Défais ma jupe, l’agrafe, en haut.

Dans un autre cadre que le bureau de son nouvel employeur, avec une autre que cette femme qui l’intimidait encore un peu, Marion aurait éclaté de rire.
… « nous y voilà … ces jeux-là, je connais ».

Elle a levé les mains vers la taille de Laurence, les joues piquantes à déshabiller devant son patron cette femme à qui elle osait à peine adresser la parole habituellement.
La discussion de l’après-midi quand elle s’était salie de poudre noire, l’invitation du soir, les questions autour de la table et l’abondance d’alcool, tout conduisait à cet instant précis.

Elle a baissé la fermeture éclair de la jupe du tailleur dans le dos de Laurence et glissé une main sous le tissu pour l’étirer et défaire l’agrafe à la taille.
La jupe est tombée aux pieds de Laurence et Marion s’est mordue les lèvres en découvrant les fesses généreuses encadrées des cordons noirs des jarretelles qui retenaient les bas sur les cuisses.
Laurence a plié les genoux pour ramasser sa jupe et contourné la table basse pour prendre son verre et jeter sa jupe sur le dossier du fauteuil avant de retourner s’asseoir sur le canapé auprès de Marion.
Et Marion riait.
Un peu à cause du champagne qui lui faisait la tête légère ? surtout parce qu’elle revivait tous les épisodes de cette journée.

Elle s’était laissée impressionner par le cadre, par l’ambiance du cabinet, par le nom de cet avocat qu’on voyait parfois à la télé, par Laurence.
Naïve ! Ils étaient comme les autres ! En plus subtils ? Même pas ! Et elle n’avait rien vu venir !
Ils étaient comme le gérant du MacDo qui disait « Sois pas bête ! je te garderai un mois de plus » quand il la pelotait, comme le chef de rayon de la superette qui voulait une gâterie pour aménager ses horaires.
Eux lui avaient payé un bon repas, portaient des tailleurs et des costumes, mais c’était les mêmes.
« Je me suis laissée berner par le décor ! ». Et Marion riait.
Elle regardait Maître D.
, sa cravate rejetée par-dessus son épaule, la chemise étirée sur son ventre qui débordait sur la ceinture du pantalon, qui repoussait ses lunettes sur son front et pérorait toujours en arpentant la moquette en chaussettes devant son bureau.
Laurence caressait ses cheveux, un bras passé sur le dossier du canapé, s’appliquait à l’apprivoiser. Rabatteuse ? Ou intéressée elle-même ? Les deux ?

Marion attendait. Pour voir comment ils allaient s’y prendre pour la suite. Elle savait comment pouvait finir la nuit, mais elle attendrait, à eux de choisir le scénario. Elle savait depuis bien longtemps l’effet qu’elle faisait sur les hommes avec son air de petite fille, et sa tenue du jour s’y prêtait très bien, sans qu’elle en ait eu l’idée ou l’intention, et avec Agnès elle avait découvert et apprécié les jeux des filles.
Attendre.
Elle jouerait avec eux, petite-fille mais pas trop, un peu ivre mais pas trop, elle résisterait un peu, jouerait l’effarouchée, mais pas trop. Depuis longtemps elle savait que les chasseurs n’aiment pas les gibiers trop faciles, qu’ils savourent la traque et d’autant mieux leur victoire quand il a fallu batailler. Mais pas trop.

La petite robe et les socquettes, ses joues rebondies colorées de champagne, ses grands yeux surpris, et le « oh ! » étouffé d’une main quand Laurence l’avait rejointe, elle jouait, réussissait même à faire un peu trembler ses lèvres.

Laurence faisait son œil de grande dame, en total décalage avec sa tenue, caressait sa joue, croisait puis décroisait ses jambes.
Marion papillonnait des cils, croisait les doigts dans son giron, tenait ses genoux serrés.
— Ça va, Marion ?
Elle hochait la tête.
— Choquée ?
Elle haussait les épaules.
— Regarde-moi.
Elle ouvrait grand les yeux.
— N’aie pas peur.
Elle baissait la tête.
De sa joue à son cou, suivant l’épaule et le bras, jusqu’aux mains serrées, sur les boutons de sa robe, puis sur ses cuisses serrées, un doigt de Laurence descendait lentement, la chatouillait un peu, elle n’a pas eu besoin de feindre le frisson.

Laurence a séparé ses doigts noués, tiré une main entre elles deux sur le cuir du canapé que Marion a serré en poing , le dos de sa main au contact électrisant des bas de Laurence qui entreprenait de défaire un bouton au bas de la robe, que Marion repoussait, pas trop fort, dans une expiration tremblée.
Laurence a levé la main pour lui soulever le menton et tourner son visage vers elle, faire son œil sévère de dame, et se pencher lentement pour un baiser léger sur sa bouche.
Elle s’est redressée, ses yeux braqués sur les siens, et cette fois à deux mains s’est attaquée aux petits boutons à son cou, lentement, un, deux, trois, tous les boutons jusqu’à la large ceinture blanche.
… « ses mains tremblent, ses lèvres tremblent … pas sûre d’elle ».
Elle pensait « Tous les mêmes ! », et faisait bien attention à ne pas sourire, même si Laurence ne la regardait plus, occupée à défaire sa ceinture, et que son patron récitait encore sa plaidoirie devant son bureau.
Marion ne savait pas encore si Laurence la déshabillait pour elle ou pour son patron, pour les deux peut-être. Pour les deux sans doute.

Elle serrait dans son poing les deux pans de sa robe déboutonnée de haut en bas, la maintenant sur ses cuisses serrées, fermait les doigts de son autre main que Laurence avait tiré sur elle à la frontière du bas et de la peau nue de sa cuisse.
Laurence appuyait son front contre le sien, piquait sa bouche de petits baisers, caressait sa joue d’un index tendu, descendait dans son cou et glissait vers son épaule pour dégager plus largement sa robe, découvrant lentement les petits seins nus de Marion au téton fièrement dressé.

L’an passé chez MacDo, elle avait tapé sur les doigts du gérant qui lui prenait les seins et caressait ses fesses, avait démissionné en milieu d’année. Le chef de rayon de la superette où elle avait travaillé ensuite avait été plus brutal. Il tenait ses cheveux dans son poing pour la forcer à s’agenouiller pendant qu’il se dégrafait, voulait forcer sa bouche ensuite malgré son refus, avant qu’elle ne démissionne.
Le sexe ? Elle aime bien pourtant, et les hommes mûrs plus que les jeunes de son âge, mais à condition de choisir. Et pour choisir, elle aime jouer de son physique. Elle sait à quel point son allure d’ado plaît à certains hommes, elle en joue, elle aguiche, sans honte. Et toujours avec eux c’est elle qui mène le jeu, ce jeu de rôle dont elle tire autant de plaisir qu’à ce qui suit dans un lit, parce qu’elle ne se contente pas de séduire, elle consomme.

Elle avait assez résisté ? Sans doute … Elle a ouvert la bouche au baiser de Laurence et a senti les lèvres s’étirer d’un sourire sous les siennes, a laissé la main de Laurence attirer la sienne sur ses jambes gainées de nylon, n’a pas repoussé la main qui se posait sur ses seins pendant le baiser. La main de Marion remontait lentement, dépassait la frontière du bas et frôlait la peau nue de la cuisse qu’elle sentait s’ouvrir, comme elle aussi ouvrait ses cuisses à la main de Laurence qui descendait de la peau nue de son ventre sur le coton de sa culotte et empaumait son sexe, doigts serrés qui froissaient le coton.

Marion s’était demandé « Femme à femme ou rabatteuse ? ». Maintenant elle savait. C’était les deux à la fois : les cuisses de Laurence s’ouvraient et se crispaient en tremblements pendant que Marion balayait du dos de la main le voile mince et transparent d’un string qui laissait deviner la mince ligne verticale de poils pubiens qui barrait le sexe de Laurence, et entre les cils de ses yeux entrouverts, Marion voyait Maître D. chemise ouverte debout devant elles entre le canapé et la table basse baisser la fermeture éclair de sa braguette, les yeux fixés sur la main de Laurence qui pétrissait son sexe plus qu’elle ne le caressait, doigts fermés presque douloureux qui emprisonnaient le coton de sa culotte et ses lèvres.

Bras passé sur ses épaules, Laurence a attiré le visage de Marion vers elle pour un baiser plus brusque. Elle poussait sa langue entre les lèvres entrouvertes de Marion, forçait son passage entre ses dents, une main crispée dans son cou, et l’autre massant durement son sexe, la paume plaquée sur le mont de Vénus et les doigts plantés dans le coton de la culotte pour écarter les lèvres et repousser le coton de plus en plus loin entre elles.

Marion a senti contre sa cuisse la déformation de l’assise du canapé, et a tourné la tête, échappant au baiser de Laurence. Maître D. venait de s’agenouiller à côté d’elle, exposant son gros ventre couvert d’une toison grisonnante sous lequel son sexe se tendait à l’horizontale noyé dans des poils gris, plutôt court et trapu, le prépuce à demi-retroussé sur le gland violacé, et en dessous, un scrotum fripé que les testicules semblaient avoir déserté, remontées très haut sous la peau autour de la racine du sexe où elles formaient deux petites bosses. Elle a retenu le rire qui lui venait à la vue de ce sexe plutôt moche qui se balançait sous ses yeux entre deux pans de chemise froissée.
Laurence s’est avancée au-dessus d’elle, bouche tendue vers la verge, et l’a prise entre ses lèvres.

Coincée entre eux deux, adossée au dossier du canapé, Marion retenait toujours son envie de rire. Depuis deux semaines qu’elle travaillait dans le cabinet, et ce depuis l’entretien d’embauche, Laurence l’impressionnait, par son allure distinguée, ses tenues, son attitude froide et distante, autoritaire, et quant à Maître D., à peine osait-elle lui adresser la parole.
Les voir tous les deux, à quelques centimètres de ses yeux, elle étirant ses lèvres sur son sexe à lui, lui grognant doucement sous la caresse et donnant de petits coups de reins, cassait complètement l’image qu’elle avait d’eux.
Marion a retiré la main de l’entrejambe de Laurence et a levé le bras vers le sexe de son patron, repoussant de deux doigts au-dessus de la verge les testicules remontées sous la peau, qu’elle a prises entre les doigts de son autre main, refermant pouce et index en anneau serré au-dessus pour les emprisonner comme le lui avait appris un de ses amants d’occasion.
— Mais t’es une petite cochonne, toi …
— Je vous aide à bander ! Vous aimez pas ?
— Oh si ! continue … serre bien, n’aie pas peur … et toi suce à fond !
Il tenait à deux mains la tête de Laurence et donnait la cadence.
Marion a écarté plus largement ses cuisses, un genou contre le genou de Maître D., l’autre jambe passée par-dessus les cuisses de Laurence qui avait arrêté de la caresser en commençant à sucer son patron.
— A ton tour, petite !
— Oh non ! Pas moi ! Elle fait ça très bien, et elle a l’air d’aimer …
Sans lâcher les couilles de Maître D. qu’elle serrait dans sa main, Marion s’est laissée glisser du canapé sous le buste de Laurence, et une fois debout, d’une main sur la taille de Laurence, elle l’a attirée pour qu’elle s’agenouille, puis de la main sur son cou l’a penchée à nouveau vers le sexe.
Maître D. la dévisageait, un grand sourire aux lèvres et les sourcils levés d’étonnement à la découvrir si disponible à leurs jeux et si délurée, a grimacé un peu mais pas protesté, souriant à nouveau quand elle a serré plus fort ses doigts sur lui en faisant rouler les testicules sous ses doigts:
— T’es une drôle de fille, toi !
— Ouais !
A l’invitation de la main de Marion sur son cou, Laurence, avait repris la fellation, nez noyé dans la broussaille grise, son menton venant régulièrement buter sur le poing de Marion qui serrait en cadence, surveillant le regard de Maître D. qui se voilait un peu et ne quittait pas ses yeux des siens.

De sa main libre, Marion a dégrafé le soutien gorge dans le dos de Laurence, fait glisser les bretelles sur ses épaules, puis soupesé les seins lourds, pinçant les tétons déjà tendus, un peu trop fort sans doute, provoquant une protestation étouffée de Laurence et un grand sourire de Maître D. :
— Ne la ménage pas !
Lui aussi avait passé un bras sous le torse de Laurence et malaxait un sein dans sa main. Laurence émettait sous leur traitement des grognements de douleurs mais gardait les deux mains sur le cuir du canapé et continuait le va-et-vient de sa bouche sur la verge.

Marion a abandonné le téton qu’elle martyrisait et en se penchant, de sa main libre, a baissé le string sur les reins et les cuisses de Laurence jusqu’à ses genoux, que Laurence a ensuite complaisamment écarté, une jambe collée au dossier et le pied de l’autre jambe posé au sol, les minces fils du string étirés à se rompre et marquant la peau d’une profonde striure blanche.
Maître D. souriait et l’encourageait du regard à poursuivre, donnait des claques sonores sur les seins de Laurence qui pendaient sous son torse, puis sur les fesses haut levées.
Laurence creusait les reins et se cambrait pour s’offrir à la main de Marion qui remontait le long de la jambe au sol, effleurait le sexe et poursuivait entre les fesses, provoquant un gémissement de déception à ne pas s’attarder.

Marion ne ressentait aucun désir pour elle-même et n’avait aucune envie de participer autrement qu’en leur prodiguant ses caresses. Elle avait repoussé la main de Maître D. qui se tendait vers elle, repoussé aussi la main de Laurence sur ses jambes.
Bras largement écartés, elle les caressait tous les deux en même temps. Elle accompagnait les va-et-vient de la bouche de Laurence de pression de ses doigts sur les testicules de son patron provoquant parfois un sursaut ou une grimace, vite démenties par un sourire d’encouragement. De l’autre main, elle empaumait le sexe de Laurence, la caressait de deux doigts plantés dans son vagin. Impatiente, Laurence a glissé une main entre ses jambes pour saisir le poignet de Marion et forcer sa caresse au rythme accru de sa fellation, puis lâché son poignet pour se fermer sur les doigts de Marion qu’elle serrait entre eux pour les attirer dans son sexe.
Marion était étonnée de cette exigence mais a serré ses doigts entre eux, bousculant les chairs tendres et a attendu, incertaine un instant sur l’exigence de Laurence, qui a repris fermement son poignet pour l’attirer d’une traction continue, ne lâchant son poignet avec un long feulement et un tremblement de tout son corps que quand les phalanges de Marion ont été entièrement engagé dans son vagin.
Marion sentait sous son pouce plaqué dans la raie des fesses l’anus de Laurence se gonfler sous la poussée de ses doigts dans le vagin.
Elle a suivi la cadence plus rapide de la fellation, cadence imposée par Maître D. qui crispait ses deux mains sur la tête de Laurence, en accélérant son va-et-vient, a senti Laurence s’immobiliser un court instant, puis trembler et donner de brusques coups de reins. Elle sentait les pulsations rythmées de l’anus sous son pouce qui accompagnaient l’orgasme de Laurence qui gémissait, bouche fermée à la racine du sexe de Maître D. qui fermait les yeux, tête rejetée en arrière et bouche grande ouverte. Lui aussi jouissait en même temps que sa secrétaire.
Marion a retiré brutalement les doigts du vagin de Laurence, lui arrachant un cri, les a plantés à nouveau tout aussi brutalement au plus profond de son sexe, lui arrachant un second cri et un jet d’urine sur le cuir du canapé.

Marion les a abandonnés pour aller aux toilettes se laver les mains imprégnées de la cyprine et de l’urine de Laurence.
A son retour, elle les a trouvés assis chacun a une extrémité du canapé. Laurence encore essoufflée et les cheveux en désordre, serrait une main entre ses jambes.
Maître D., les pans de sa chemise ouverts sur son gros ventre qui masquait à demi son sexe ratatiné, avait un sourire un peu bête aux lèvres :
— T’es vraiment une drôle de fille ! Approche …
— Il est tard, je vais vous laisser !
— Quel dommage ! Déjà ? Tu veux que je te raccompagne, ou au moins que j’appelle un taxi ? Il n’y a plus de transport, à cette heure !
— Pas la peine, merci, j’habite tout près. Au revoir !
— Au revoir, jeune-fille !

Agnès ne dormait pas quand elle est rentrée. Elle a posé le livre qu’elle lisait sur la table de chevet :
— C’était bien ?
— Pas mal … et instructif ! Fallait pas m’attendre …
En se déshabillant au pied du lit, elle a raconté le restaurant et les plats, le serveur qui préparait son poisson, le Champagne ensuite au cabinet, mais n’a rien dit de ce qui s’y était passé.


… Agnès …
Je lui ai cédé cet après-midi, et c’est aussi bien comme ça. Sans doute que ça ne changera rien entre nous, mais ce qu’elle a fait, me caresser avec sa bouche, c’était tellement bon. Si je la dégoûtais avec tous mes bourrelets, elle ne l’aurait pas fait … c’est sûrement qu’elle m’aime un peu quand même. Et moi, j’oserai ? J’aimerais bien lui donner autant de plaisir qu’elle m’en donne.
Parfois quand on se promène ensemble, j’ai peur de lui faire honte, qu’elle me repousse si je prenais sa main dans la rue.
Et puis ce qu’elle me demande de temps en temps … elle aurait pu, aujourd’hui, je l’aurais laissé faire. De toute façon, je vais pas rester vierge toute ma vie. Elle en parle moins, c’est ma faute. Au début j’avais peur, mais maintenant, quelle importance ? Peut-être que ce serait différent entre nous, et peut-être pas.
Moi je ne l’aimerai pas moins, mais peut-être qu’elle … Non, je ne veux pas que ça change à cause de ça. Il faudrait que ce soit comme un accident, qu’elle ne se sente pas obligée de me traiter autrement. J’en ai tellement envie, parfois. Ça n’a sans doute aucune importance pour elle, mais pour moi, que ce soit elle, ça compte beaucoup.
Peut-être ce soir, la surprendre, après tout maintenant, plus de foulard, plus besoin de me cacher tout le temps, ce qui est fait est fait. Elle m’a vue toute nue et elle ne s’est pas moquée du bourrelet sur mon ventre et de mes grosses cuisses, elle avait l’air contente.
C’était la première fois qu’après nos caresses elle me prenait dans ses bras et qu’elle m’embrassait. On ne s’embrasse presque jamais. Moi j’ose pas, je ne sais pas si elle en a envie ou pas, et là c’est elle qui l’a fait … c’était bien.
Plus de foulard ! Pourtant j’aimais bien … pouvoir la regarder sans me cacher, ses petits seins et son sexe tout rose et brillant, ses poils blonds qui ne cachent rien tellement ils sont fins. Elle est belle.
Moi il faudrait que je les rase sur les cuisses maintenant, ça serait plus joli. Elle sait, elle les sent, et maintenant elle a vu. Elle n’a rien dit. Si j’osais … je lui demanderais de me dire ce qu’elle préfère. Peut-être qu’elle s’en fiche, qu’elle se moquerait.
Ce soir, je vais lui faire la surprise. Je vais dormir toute nue, pour voir ce qu’elle dit …
elle sera peut-être fatiguée … elle ne s’en apercevra pas …

Il était 1 heure du matin quand elle est rentrée. Je lisais encore. Elle m’a raconté le repas, ses patrons.
Au début elle disait qu’ils étaient glaçants, surtout la secrétaire, mais en rentrant elle m’a dit que finalement, ils n’étaient pas comme elle croyait, que ce serait « plus amusant de travailler avec eux ». Je ne vois pas bien ce qui est amusant dans son travail, mais si elle est contente, tout va bien.
Elle s’est déshabillée au pied du lit. Je la regardais et elle prenait des poses, elle riait.
Elle s’est allongée sur moi par-dessus le drap pour me faire des bisous dans le cou et puis elle s’est aperçue que mes épaules étaient nues, que je ne portais pas de t-shirt comme d’habitude. Elle a pris mes joues dans ses mains et m’a embrassée, d’abord de petits baisers sur les lèvres, et après un vrai baiser.
Rien que ce baiser-là, ça valait la peine.
— Tu veux que j’éteigne la lumière ?
J’ai dit non. Ce sourire qu’elle avait ! Elle m’a encore embrassée et puis elle s’est agenouillée à côté de moi et a baissé le drap lentement jusqu’à mes pieds, elle a écarté mes mains qui cachaient mon ventre. Je sentais mes joues qui brûlaient. Elle me regardait, les mains coincées entre ses genoux, mes seins, mon ventre, mes cuisses, moi toute entière, et puis m’a embrassée encore.
Elle a caressé mes épaules et mes seins, planté son doigt dans mon nombril en riant, mon ventre, elle étirait mes poils entre ses doigts.
— Tu tirais dessus, cet après-midi, je te ferai aussi, j’essaierai de pas les arracher …
Elle riait.
— Il faudrait que je les coupe.
— Pourquoi ? C’est bien, comme ça !
— Sur les cuisses …
— Bah … si tu veux … tu voudras que je fasse ?
— Tu fais ce que tu veux …
— Oh ! Oh … C’est vrai ? Tout ce que je veux ? Tu prends des risques !
— Tout ce que tu veux.
Voilà, je l’avais dit. Mais je ne savais pas si elle avait compris ce que « tout » voulait dire. Elle ne riait plus. Elle me regardait. Elle écartait mes cheveux de mon front d’un doigt, caressait ma joue du plat de sa main, mes lèvres de son pouce. Je me sentais brûlante. Je sentais mes tétons tout durs. Je sentais les battements dans mon clito. Je me sentais humide d’envie d’elle, de ses mains sur moi, de ses baisers.

… Marion …
L’air frais m’a fait du bien. En rentrant à l’appartement, les images de la soirée défilaient dans ma tête. Ce qui s’était passé ce soir allait sans doute changer l’attitude de Laurence et de Maître D. vis-à-vis de moi. Un bien ? Un mal ? Je verrais bien dès la semaine prochaine. C’est exprès que je n’avais pas voulu qu’ils me touchent. A la fin, j’en avais envie, j’étais excitée, par Laurence surtout et ce qu’elle voulait que je lui fasse, mettre la main dans son sexe, s’était chaud, mais je m’étais retenue. C’était tellement bizarre de les voir comme ça, tellement différent de ce que je croyais savoir d’eux.
En fait, c’était des bourgeois cochons qui voulaient se taper une jeunette ! Enfin non ! Pas tout à fait. Ils n’avaient pas insisté quand j’avais dit non. Un bon point pour eux. Une prochaine fois, ce serait peut-être plus difficile. Encore changer de boulot ? Ce serait dommage. J’étais payée correctement et le boulot était cool. On verrait bien.
En réfléchissant bien, c’était aussi un peu à cause d’Agnès que j’avais pas voulu participer.
Bizarre. Agnès !
Dans l’après-midi … avant de m’habiller pour cette soirée, elle s’était décoincée ! Parce que je lui avais fait un cuni ? Après tout, je suçais bien des mecs parfois, pourquoi pas une fille ! ça m’était venu comme ça, sans réfléchir.
Mais pas seulement. Je suis pas amoureuse d’elle … enfin je crois pas, qu’est-ce que j’en sais, j’ai jamais vraiment aimé quelqu’un ! Elle est touchante, fragile. Elle a tellement peur, de tout, de dire ce qu’elle pense, de son image. Bourrée de complexes ! Aucune confiance en elle ! Alors qu’il n’y a pas vraiment de quoi ! D’accord elle est un peu forte ! Et alors ? Elle est mignonne, plus qu’elle ne veut le croire !
Un jour, elle m’a un peu parlé de sa grand-mère, celle qui l’a élevée … le peu qu’elle en a dit, ce devait être une sacrée chipie, la vieille !
Pour la première fois elle a osé. Elle a osé se montrer nue devant moi ! La première fois alors qu’on se caresse l’une l’autre depuis bientôt un an ! Pour la première fois, j’ai eu l’impression qu’on « faisait l’amour ». Pas d’illusions ! Elle est pas libérée. Mais c’est un sacré progrès.
Je crois qu’en les laissant me toucher je l’aurais trompée … bizarre …

Elle m’attendait. Je lui ai rien dit, bien sûr. Elle aurait pas compris. Et puis en me déshabillant, je me suis aperçue de deux différences par rapport à d’habitude … décidément, ce qui s’était passé dans l’après-midi avait changé beaucoup de choses … Elle rougissait mais elle me regardait, vraiment, alors qu’avant elle détournait les yeux, faisait semblant de pas me voir. Et puis elle avait les épaules nues au-dessus du drap ! Pas de t-shirt ce soir ? Waouh !
Je me suis allongée sur elle. Un baiser. Une envie furieuse de l’embrasser. On s’embrasse rarement. Des bisous, c’est tout. Sauf cet après-midi.
Elle sait pas, je lui ai jamais dit, mais je me souviens pas d’avoir embrassé quelqu’un avant. Les mecs, on baise, mais je veux pas qu’ils m’embrassent. C’est con, non ? C’est comme ça. Elle, j’avais envie.
Parce que je suis plus vierge, peut-être, et que je sors avec des hommes, je crois qu’elle a une image de moi qui me ressemble pas. On parle pas assez. Chacune nos complexes, finalement. Elle, son physique, et moi … moi je fais la maline !
J’ai retiré le drap. Je lui ai proposé d’éteindre la lumière. Elle a pas voulu. Elle serrait les poings, fronçait les sourcils. C’est ma faute. Moi je me balade toujours à poil, je provoque, et je lui ai jamais dit que je la trouve belle. Jamais. Pourtant c’est vrai. Elle est belle.
Elle a dit … je sais pas si j’ai bien compris … « Tout ce que tu veux » … Je me suis allongée, la joue sur son ventre, en lui tournant le dos. Pour me cacher. J’avais les yeux qui piquaient drôlement. Elle était tellement sérieuse : « Tout ce que tu veux » ! Agnès ! qu’est-ce que tu me fais ?
Elle s’est assise dans le lit et m’a prise par les épaules pour que je m’allonge. Elle m’embrassait partout, les mains, les bras les épaules, les seins le ventre et les jambes.
Elle s’est arrêtée et s’est redressée. Les joues très rouges. Un pli d’inquiétude au front. Elle se mordait les lèvres. Sa main sur ma cuisse. Et puis elle m’a tourné le dos à genoux sur les draps et s’est penchée sur mon ventre. Son souffle chaud sur mon sexe. Sa main qui ouvrait mes cuisses. Sa langue qui ouvrait mes lèvres.

Je crois que c’était notre vrai premier jour. Pas pour le plaisir qu’on s’est donné. Le vrai premier jour parce qu’on s’est réveillées dans les bras l’une de l’autre, qu’on était samedi, qu’on est restées au lit toute la journée et qu’on a parlé, beaucoup parlé.

(à suivre)

Misa – 09/2014

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