Bénédicte (Chapitre 1)
Avant propos, les personnages de ce récit, excepté Gontran, sont réels ainsi que les circonstances et les lieux. Le mari de Bénédicte est un homme charmant, bon vivant et nullement coincé. Il est le père des deux s du couple.
BENEDICTE
Je suis avocate dans un gros cabinet spécialisé en droit des affaires et en fiscalité. Je viens de souffler quatre grosses bougies. Mon mari est avocat aussi, mais dans un autre cabinet. Nous avons deux charmants s de 13 et 10 ans. J'aime mon mari car il faut aimer son mari, de là à dire que je suis très épanouie dans ma vie de couple, c'est une autre affaire, nous en reparlerons. Ma vie c'est surtout mon job auquel je consacre une bonne douzaine d'heures par jour. Ce matin mon téléphone a sonné, j'ai vu s'afficher le nom du patron, que me veut-il ?
- Bénédicte venez dans mon bureau j'ai un nouveau dossier à vous confier.
- J'arrive Xavier.
Un grand sourire éclairait son visage, ce qui était rare.
- Ma petite Bénédicte, comme vous le savez Christophe est à l'Hôpital pour des problèmes de santé, or c'est lui qui est en charge des affaires de la société X.
- Oui je sais, c'est un des plus gros clients du cabinet.
- Effectivement et dans huit jours, la direction générale part à Hong Kong pour adapter la filiale locale à la rétrocession du territoire à la Chine. J'ai pensé que vous êtes tout à fait en mesure de reprendre le dossier.
- Je vous en remercie mais je connais mal l'affaire qui semble assez complexe selon ce que j'en ai entendu dire.
- Exact mais vous en avez les capacités et ce serait un plus sur votre C.V. Mais il faut que je vous explique certains détails.
- Seront du voyage : Le Président, il sera là pour le folklore, puisqu au prochain conseil d'administration il passe les commandes à M., le D.G.A. (Directeur Général Adjoint), c'est une pointure assez particulière. Il est entré dans la société en 1972 à 25 ans comme Chef de la zone Moyen Orient; super diplômé, école de commerce, fac de doit et un master d'Harvard.
- Ils seront accompagnés de trois autres membres de la direction. Fera également partie du voyage, comme c'est souvent le cas, la femme de M., Elsa, qui est un personnage à ne pas négliger, agrégée de droit constitutionnel, une dizaine d'années de moins que lui, je l'ai rencontré deux ou trois fois, jolie femme assez curieuse ; il faudra que vous fassiez abstraction de votre allergie au tabac, car elle fume des havanes dont elle joue, parait-il, assez curieusement ; très écouté par son mari, on dit qu'elle n'est pas insensible aux jolies femmes. Vous êtes prévenue, maintenant vous avez huit jours pour vous plonger dans le dossier.
- Merci Xavier, j'y vais de ce pas !
Mon rythme de travail est passé de douze à seize, voire dix-huit heures par jour, afin de posséder le dossier à fond avant le départ fixé à huitaine.
Deux jours avant je suis allée voir ma collègue en charge des billets d'avion, réservation d'hôtel etc.
- Sylvie, je suis supposée partir dans deux jours et tu ne m'as pas donné mon billet d'avion, ma réservation de chambre et autres documents.
- Mais Bénédicte, tu n'en as aucunement besoin. La société X. possède son propre avion et prend en charge tes frais d'hébergement. Le départ a lieu dans deux jours, l'avion décolle vers les 13h. Une voiture de la société viendra te prendre à ton domicile à 11h.
Surprise, mais heureuse de m'évader de la monotonie de ma vie conjugale, je suis retournée à mon dossier et j'avais hâte de découvrir Hong Kong, surtout les spécimens dont Xavier m'avait brossé le portrait et surtout cette énigmatique Elsa.
Pour la première fois, j'allais quitter mon foyer aussi longtemps, au moins dix à quinze jours.
Il faut que vous sachiez que nous sommes, tous les deux, issus de familles très pratiquantes, pour qui le sexe n'a pour nécessité, que la reproduction. Je l'ai connu nous avions dix-huit ans. La première fois qu'il m'a embrassée j'étais pétrifiée et dégoûtée, car il avait voulu introduire sa langue dans ma bouche ; ma sur aînée de dix ans de plus que moi, m'avait dit qu'elle avait interdit à son mari cette façon de faire répugnante. Je me suis précipitée, en pleurs, dans les bras de ma mère en lui disant que j'étais certainement enceinte, car Gontran m'avait embrassée. C'est seulement là, qu'elle m'a expliqué, avec beaucoup de gêne, comment se faisaient les s.
A vingt ans, Gontran et moi étions mariés. Ma nuit de noces fut une catastrophe, car il a été incapable de me pénétrer, la nuit suivante et les suivantes même fiasco ! Jusqu'à ce que nous consultions un médecin, qui a tout de suite diagnostiqué qu'il souffrait de Phimosis. Le praticien ayant remédié aux choses, il a pu me faire l'amour. Je n'ai rien éprouvé, à part ce liquide gluant et répugnant qui me coulait entre les cuisses.
Mes camarades de faculté parlaient d'orgasmes, de préliminaires, de caresses de leur clitoris ; c'était quoi le clitoris ? Je commençais à me rendre compte que quelque chose n'allait dans mes relations intimes avec mon mari. Une amie m'a fait lire des écrits de Colette et de Pierre Louÿs ; j'ai découvert un univers inimaginable, grâce auquel j'ai compris la raison des sensations que je ressentais dans mon triangle.
De tous et toutes mes camarades de faculté, j'étais la seule mariée, ils aimaient parler de sexe entre eux et me regardaient bizarrement quand ils me voyaient rougir de leurs propos.
- Viens, allons prendre un verre, il faut que je te parle.
- Avec plaisir, mais j'étais un peu surprise de son ton très sérieux. Que voulait-elle me dire ?
- Je ne vais pas y aller par quatre chemins, Bénédicte, depuis que je vous connais j'ai observé ton mari. Excuse moi du terme, mais c'est un coincé, pétri dans ses bondieuseries ! Je suis certaine que pour lui les plaisirs du Q sont des abominations. Il suffit de voir sa tête pendant un dîner et que ses yeux tombent, malencontreusement, sur mon décolleté un peu ouvert et qu'il voit mes seins s'ébattre librement dans mon chemisier. Pour lui je suis le diable personnifié. N'ai-je pas raison si je dis que tu n'as jamais pris ton pied en baisant ?
- Je dois avouer que c'est exact, lui dis-je en rougissant et la tête basse, n'osant pas la regarder dans les yeux.
Elle a sorti de son grand sac un livre à la couverture bleu ciel et dont le titre était "Emmanuelle", cela ne m'évoquait rien à part Sur Emmanuelle.
- Lis ce livre, tu comprendras ce qu'est réellement la vie et les plaisirs que l'on peut en tirer. Je pense que la seule façon pour toi de t'en sortir est d'avoir un amant. Tu es jolie, beaucoup de garçons te regardent avec concupiscence et envient ton mari d'avoir une si jolie femme avec laquelle il doit avoir des nuits torrides ! Or ce con ne sait pas en profiter ! Ils n'osent pas te draguer car tu es mariée. Lis le livre et suis mes conseils car j'en connais un qui serait parfait pour toi.
J'étais incapable de prononcer un mot tellement ses propos étaient pour moi stupéfiants et même inconvenants.
J'ai pris le livre et suis partie sans même lui dire au revoir.
Me doutant que ce ne devait pas être de la littérature pieuse, ni même pour jeunes filles, j'ai dissimulé le livre afin de le lire en cachette de Gontran.
Je n'en croyais pas mes yeux de ce que je lisais ; l'héroïne se donnait du plaisir à elle même, en prenait dans les bras d'autres femmes, suçait avec délectation le membre viril de son mari, jusqu'à ce que le jus reproducteur lui jaillisse dans la bouche ! Moi qui trouvais répugnant de le sentir couler sur mes cuisses, après avoir accompli, sans plaisir, mon "devoir conjugal" !
Comment pouvait-on avoir de telles pratiques ? J'en rougissais jusqu'aux oreilles, et malgré cela, j'avais envie de continuer cette lecture immorale ; ce qui me rendait encore plus honteuse, cétait de sentir, au fil des lignes, mes pointes de seins devenir dures, ma fente suintant dhumidité, ce qui ne m'arrivait jamais avec Gontran, pour qui, tout préliminaire n'était que dévergondage.
Irrésistiblement, et sans même que j'en ai vraiment conscience, ma main s'est insinuée dans mon corsage et mon soutien-gorge, pour caresser ces petites protubérances si dures ; dès qu'elles sentirent mon doigt, elles le devinrent encore plus. Lorsque je me suis rendue compte du plaisir que j'en ressentais, j'ai immédiatement refermé le livre, et toute honteuse, je suis allée le remettre dans sa cachette, en me jurant de ne plus l'ouvrir.
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