Les Deux Colocs De Natali
Jpj, Saint-Pertersbourg, novembre 2014
Ici la colocation est plus quune habitude, cest un véritable art de vivre.
Au début, cétait juste conséquence de la pénurie de logements mais maintenant après ces décennies de reconstruction, à Leningrad, il y a pléthore dappart. Si pourtant les gens restent en coloc, ce nest pas par nécessité non plus que pour faire des économies, cest parce quils y trouvent leur bonheur, les gens, à la coloc.
Ca vous surprend ?
Natali ma dit, moi jai deux colocs. Elles sont extras tu verras.
Chez Zacouns on avait dîné au son des violons tziganes. Sympa au début la musique mais très vite le crin-crin devient pénible surtout que les musiciens te tournent autour, tinterpellent, participent à ton repas, violent ton intimité et exigent sinon ton admiration du moins ton attention.
Lors que toi, taimerais bien profiter, tranquille, de ta goulasch et des yeux turquoise de ton guide, là devant toi.
Natali mexpliquait que lorganisation sociale soviétique avait trouvé ainsi moyen de sédentariser les nomades. Ils étaient tous dorénavant musiciens de taverne, de restaurant, préposés aux animations des fêtes de tout acabit, départs à la retraite, remises de diplômes
Moi je pensais que cétait effectivement une alternative au socialisme de chez nous qui offre aires de stationnement pour gens du voyage en marge des villes, aires sur lesquelles sentassent les caravanes et, en sus, RSA généreusement à tous pour tous.
Pourvu que ces gens-là restent entre eux et ne prétendent pas se mêler à lhumanité normale.
En sortant de chez Zacouns javais le coeur chaviré des vodkas, sorties de congélateur, bues sans conscience par multiples petits verres.
Natali ma dit, ici il ny a pas de taxi. Ce sont les citoyens favorisés avec auto qui ramènent les autres chez eux. Le problème cest que les favorisés picolent tout autant que les autres.
Avec parfois les poivrôts encore endormis dedans.
Plutôt que prétendre retourner à ton hôtel, monstrueux étron architectural de feu le régime communiste, viens-t-en donc chez nous, mes colocs et moi, on crèche ici à côté.
Elle me disait, caline, en me triturant la taille bras sous le manteau et main inquisitrice sous le pull
Elle me disait caline, penchée à mon oreille, nos corps serrés intimes
Elle me disait, Olga a sa chambre à elle avec un petit lit. Olga est dodue et cest bonheur de sendormir dans ses bras sous son énorme édredon. Elle est fille de campagne et rapporte chaque mois de la datcha paternelle du duvet doies dont elle bourre son édredon. Sa couche est un must absolu et je ne te dis pas le bonheur de ses seins mous et doux comme des oreillers pilows.
Igor et moi nous partageons la grande pièce et le lit matrimonial. La couette est immense, épaisse, lourde. Elle pèse sur toi quand tu dors et dit le havre dans la chaleur de la nuit serré contre Igor musculeux et velu qui protège.
Igor a été envoyé au sovkose Béria, à lest du pays pour plusieurs semaines. Tu es le bienvenu, la place est libre.
Moi, jétais content déchapper à laccident automobile et de pouvoir rentrer indemne. Jétais malgré tout inquiet des us et coutumes locales sous la couette
Chez Natali, tout était calme.
Olga dormait sous son gros édredon, on lentendait ronfler comme un gros Piper au point fixe. On est passés la voir. Sa tête ronde de babouchka le nez en lair, comme posée dans le nid de ses cheveux blonds sur loreiller respirait sérénité et bien être de fille rurale bien nourrie.
On est allé dans la chambre de Natali, un grand loft brut sans déco, tout linverse de la chambre cosy dOlga.
On sest dépoilés dans la pénombre et glissés dans le grand pieu, large comme un King Size de chez nous, directement posé par terre sans pieds ni sommier.
Natali avait gardé un slip. Moi non. Moi jai des habitudes de simplicité.
Trop de picole, on sest endormis aussitôt sans même se rapprocher.
*
* *
Le matin était dimanche et aurait dû venir doucement dans les lumières tardives de laube hivernale arctique.
Ma mère est Polonaise, cest pour ça que je parle français.
Olga était chaude, douce, pieuvre à memmêler bras et jambes dans ses moiteurs dodues comme crémeuses. Elle me dit, moi cest Olga. Je te connais, voilà semaines que Natali me parle de Toi, matin et soir. Lest amoureux Natali, depuis longtemps, rien que par les photos et le CV du KGB.
Olga me disait à loreille, doucement, moi, je suis bien contente. Je les aime bien, Igor et Natali, ces deux pédés mais faut me comprendre, rien à en tirer, vivent en autarcie. Pour une coloc Saintpert cest raté.
En plus ces deux cons, se turlutent, se pourlèchent, sans plus, rien de plus. Pédés timorés
Olga était une fille de lOural et les filles de lOural savent exprimer leurs sentiments. Elle avait passé ses mains sous mes cuisses et les avait relevées lune par dessous-elle cheville à son cou, lautre, plus modestement, pliée genou haut son bras le tenant par dessous le pli, sa main à mon épaule.
Cétait elle la femme, allongée dans le lit, solide, et cétait moi le garçon plié en deux, à sa merci, les cuisses ouvertes, les fesses offrant béatitude recouverte pudiquement de mes couilles dans leur sac en nappe et la bite modestement mollement érigée.
Pour ma défense je dirais que je dormais encore un peu. Cest dailleurs dans ce refuge que mon inconscient sest lové. Je dors, je suis bien, cette femelle puissante me tient dans ses bras et fait des choses de moi que je subis à linsu de mon plein gré.
Javais le nez dans son aisselle. Brune laisselle. Et puissamment accueillante. Le réveil prenait une dimension olfactive.
Jai senti comme un effleurement à lintérieur de moi. Elle a porté deux doigts à sa bouche et je lai vue y déposer de ses deux lèvres pincées comme dun tube de dentifrice écrasé une longue giclée de bave épaisse.
Mon cul a senti le chaud dabord, le mouillé ensuite puis le doigt unique posé sur la rondelle, bien centré, immobile silencieux.
Manifestement voilà un doigt qui na pas dongle, ou alors un ongle très court taillé, meulé, poncé, limé. Un doigt qui tentre en clignotant et te caresse les peaux internes du sphincter comme en tournant, comme sil était chez lui et savait le doigt que toi tu nattendais que ça.
Olga est restée ainsi longtemps, son grand doigt planté à fond dans mon cul et moi dans ses bras, en position grenouille, abandonné.
Elle me parlait français mais moi je ne répondais rien, trop occupé à ne penser à rien.
Laube savançait. Natali sest éveillée. Elle a longuement bisé Olga, étonnamment chaleureuse vs cette fille qui me tenait profondément par les sentiments et a dit, je vais chercher du pain pour le petit déjeuner.
Quand elle a été debout, jai bien vu que le boxer était plein, bien convenablement plein, rebondi dérection matinale saine.
Tout cela ne veut rien dire, ici les mecs se roulent entre eux des palots comme même chez nous les vrais gays noseraient pas.
Elle a dit à Olga, demain je lamène à Smolny. On va bosser tous les deux à lInstitut. Mais dici là, aujourdhui dimanche, midi, soir, cette nuit, il est à nous, on va lui faire visiter la Neva, non ?
A fond a dit Olga
Et son doigt bien planté dans mon cul, elle est venue à mes lèvres et les a happées aspirées bouffées, sa langue sur mes dents en reconnaissance puis impérieuse violente à mon palais mes amygdales.
La porte a claqué.
Agenouillé, relevant ses lourdes hanches vers moi, jai approché delle mon gland palpitant qui montait descendait au bout de ma tige pendulaire.
Javais saisi ses mains des miennes et les tenais serrées de part et dautre de sa tête ronde blonde chevelue sur loreiller.
Je me suis penché sur elle pour la biser légèrement comme effleurement de son front de ses joues rouges de ses paupières du doux de son cou. Je sentais à ma gauche sa main et cette odeur de cul quelle avait retirée de moi et quelle portait comme fragrance pour compléter ses senteurs daisselles et celle, plus forte encore, de son intimité.
Elle ma dit, maintenant je cesse le parler français. Pour le baisure nous ici on fait dans lespéranto du Caucase, tu verras, tu comprendras tout.
Les filles un peu larges, un peu solides, grassouillettes si lon peut dire, sont les meilleurs coups ici-bas.
Elle était sur le dos, les genoux hauts, la tête en arrière rieuse riante, ses deux bras levés, haut les mains. Elle savait ce qui allait lui arriver et était contente.
Déjà sa touffe ondulait comme forêt sous la brise.
Jétais à genoux, mes fesses posées sur mes chevilles. Jai ceinturé sa taille de mes deux bras et penché en arrière jai doucement fait monter en glissant ses fesses sur mes cuisses.
Son buisson épais était ouvert dune large fente qui disparaissait entre ses cuisses.
Mon gland était là, posé. Comme qui dirait, en opportunité.
Cache-nez dégagé.
Même plus posé, voilà quil lévitait presque, comme porté par la tige cambrée.
Jai cessé de regarder ma bite et me suis intéressé à bien plus intéressant, aux yeux pales, bleu pale, dOlga et à son sourire énigmatique de babouchka qui va se faire aimer par un homme.
Je me suis penché sur ses lèvres envie forte que javais de lembrasser. Nos bouches se sont touchées et jai senti simultanément mon gland se faire happer. Dans le même temps que ses lèvres aspiraient ma langue, son ventre a englouti ma verge.
Ses yeux me regardaient et tout lamour du monde était dans notre regard.
Mon ventre était posé sur son ventre et nos chaleurs se parlaient. Je sentais très exactement les renflés de son pubis et le rond de ses lèvres contre moi.
A lintérieur delle, les cent circonvolutions de ses villosités habillaient ma tige et lui parlaient chacune en disant le bonheur de cette rencontre.
Ma tête, au fond, avait trouvé le havre et savait que cétait là ligloo où déposer loffrande, moment venu, devant lhôtel, les lèvres dures en attente.
Je pensais, fille sèche fine anorexique ou bien fille dodue à bonne mine, le lieu du sacré est toujours identique, col de lèvres serrées dures qui ne souvre, semble-t-il, que sur un clin doeil de Dieu.
Olga souriait sous ma caresse et le doux va-et-vient dans son ventre. Son plaisir est monté aussi vite que le mien et la fulgurance surprenante nous a trouvé ravis.
Elle a voulu me garder longtemps en elle, impérieuse de ses bras à mes hanches.
Quand Natali est entrée avec les viennoiseries moscovites, nous avons, Olga et moi roulé nous cacher sous la lourde couette, napparaissant que sous forme de deux têtes cheveux mêlés sur loreiller.
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