Etudiantes -4/6
4ème partie (4/6)
« « Agnès, Marion
Marion égale à elle-même, provocante. Agnès ? Elle a changé, beaucoup, vous vous souvenez peut-être dune jeune-fille prude, réservée, complexée
oubliez ! Mais pourquoi vous en dire plus : vous avez lu les épisodes précédents, non ? Non ? Eh bien tant pis pour vous ! Vous auriez dû
» »
Agnès
LE soir. Ce soir-là plus quun autre ? Ce soir-là je savais ce que je voulais delle. Une folle semaine. Pas vraiment une décision. Cétait plutôt une évidence, un besoin. Et elle. Personne dautre quelle.
Depuis que je lui avais dit denlever le foulard de ses yeux, ce jeu quelle avait inventé pour moi, cétait écrit.
Point dorgue de la semaine, Laurence. Cette femme dont elle mavait parlé, qui était partie en fin de soirée, après un moment complètement fou.
Je me rendais compte depuis quelques jours du changement. Plus de rêves. Mes rêves, je les vivais, vraiment. Des années de honte, de peurs, des années à mes envies, mes désirs.
Jallais trop vite, trop loin ? Oui, je le sais maintenant. Un coup de barre trop brutal pour trop dannées enfermée. Mais je ne regrette rien. Rien.
Pour Marion, cétait un jeu. Une façon dêtre et de faire adoptée depuis longtemps. Elle mavait dit « tu sais, jai que ça, je donne un peu, je prends un peu
je donne que ce que je veux, ça leur va et ça me va ». Je crois que cette liberté quelle avait, simposait aux hommes quelle fréquentait, à cette femme, Laurence, à moi, à moi aussi, bien sûr, et quelle ne sen rendait pas vraiment compte. Elle ne savait pas le pouvoir quelle avait.
Je me trémoussais sur le canapé. Elle faisait semblant de ne rien voir, mais je voyais ces yeux qui se plissait, son rire quelle retenait. Elle jouait, je jouais.
Jallais me lever pour aller la chercher, mais avant que je ne me décide, elle a refermé ses livres et rangé ses feuilles de cours, ma fait un clin dil en partant vers la salle de bains.
Jai éteint les lumières dans le salon et je suis allée lattendre dans la chambre, assise au milieu du lit, toute nue. Elle sest arrêtée en travers de la porte, me regardait la tête penchée vers lépaule comme elle se tient souvent. Elle a enlevé sa petite culotte avant de me rejoindre sur le lit, assise dans mon dos, ses jambes et ses bras autour de moi :
On dirait que tas pas sommeil tout de suite ? Un câlin ?
Cétait son mot à elle pour nous. Pour les autres, les hommes avec qui elle sortait de temps en temps, elle disait « on baise », avec moi elle disait quon se câlinait.
Moi je voulais quelle sache, tout de suite ce que jattendais delle, alors jai pris sa main pour la poser au creux de mon ventre, mes doigts sur les siens.
Ce que jai dit et ce quelle a dit, je ne sais plus. Mais elle avait compris, et elle a hésité, je lai vu dans ses yeux. Je crois que sur le moment, ça avait plus dimportance, ou de gravité, pour elle que pour moi.
Javais un peu peur, et je crois elle aussi. On sembrassait, elle me caressait, elle ma fait jouir dabord, avec sa bouche sur moi, en suçant mon clito, et après, les seuls mots dont je me souvienne cest « tes sûre ? ». Quand jy repense parfois, je me souviens de ses yeux et de sa bouche qui tremblait un peu, de ses joues rouges, et surtout quelle ne riait pas ce soir-là.
Elle ma repoussée pour que je mallonge et à genoux entre mes jambes elle ma caressée encore, jusquau plaisir
et jétais plus vierge, je jouissais encore, pour la première fois ses doigts dans mon ventre. Je me souviens de la douleur et du plaisir en même temps, de sa main immobile qui métirait quelle a laissée longtemps, dessus quand elle la sortie de mon vagin.
Plaisir et douleur en même temps, une autre chose quelle ma offerte, sans sen douter.
Marion
Je lai faite attendre. Je savais, ou plutôt je men doutais. Cest vrai que depuis le début je lavais charriée, bêtement je me moquais delle quand on se caressait, lui disais « toi, la pucelle, tu sais pas ce que tu perds », des bêtises dans ce goût-là.
Elle était tellement mouillée que cétait pas difficile, lhymen a cédé tout seul, je lai senti souvrir et jai poussé. Jai des mains fines
les quatre doigts en même temps. Et elle jouissait parce que je caressais son clito, tout le temps que je poussais et elle souvrait tout grand. Comme Laurence. Je pensais pas le faire autant. Elle était si mouillée que jai rentré mes doigts jusquau plat de la paume et elle se refermait sur ma main. Jai pas bougé pendant longtemps, elle respirait fort, elle avait les tétons dressés, les yeux écarquillés, et après elle me souriait. Son sourire de madone qui tremblait.
Elle a eu mal quand jai retiré ma main, ses sourcils se fronçaient et elle se mordait la lèvre. Javais sur les doigts et ça coulait un peu entre ses fesses, cyprine et sang mélangés, un petit filet rose qui a tâché le drap. Elle a posé une main à plat sur son ventre et ma tirée vers elle de lautre pour membrasser.
Je suis allée chercher une serviette de toilette dans la salle de bains, jai tiré la couette sur nous, et elle est venue contre moi. Elle sest endormie une main sur mes seins ; bien avant moi.
Ce que ça a changé ? Au quotidien, rien. Elle était toujours aussi « affamée », mais ce nétait pas vraiment nouveau, et jétais plus
libre de la caresser autrement.
Au boulot, pas dembrouilles. Je craignais un peu que laprès-midi où Laurence était venue chez nous change quelque chose. En fait le seul changement la semaine qui a suivi et les suivantes, cest quelle était moins distante, plus cool, il lui arrivait même de me sourire !
Maître D., je le voyais peu. Il partait souvent en province ou était au tribunal. Il était gentil avec moi quand on se croisait. Je ne sais pas vraiment à quoi ressemble un sourire paternel, mais ça doit être un peu ça. Etonnant ! Après tout, je lui avais tripoté les couilles et il mavait payé de chouettes fringues ! Je mattendais à des gestes, des remarques, mais non, rien, et lorsquil avait remarqué mes nouvelles tenues, ce quil avait dit était juste gentil, sans aucune allusion. Cest sans doute idiot, mais cette attitude me dérangeait presque, jaurais compris quil soit différent.
Le plus bizarre, finalement, cétait les regards de son associé. Il avait souvent un petit sourire, ses yeux pétillaient dune drôle de façon quand je lui amenais un dossier ou que je conduisais des clients dans son bureau, et javais parfois cette impression, ces picotements sur la nuque quon ressent quand on est observée. Cétait juste intrigant, pas franchement gênant, dautant que lui, physiquement, il était pas mal. Il ressemblait assez, en plus jeune, aux types que je draguais de temps en temps.
Tout était nouveau dans cette situation. Plus besoin au travail de mendier un renouvellement de contrat ou une adaptation dhoraire, plus dincertitude sur comment survivre le mois suivant pour payer ma part de loyer ou la bouffe dans le frigo.
La belle vie ? Ça y ressemblait bien
Agnès
Cest une réflexion de Marion qui ma fait réfléchir : elle ma dit que javais beaucoup changé en peu de temps ; elle riait, mais je crois que je lagaçais un peu.
Ce qui sétait passé avec Laurence, et après que jaie voulu quelle me « dépucelle », ce nétaient que des conséquences. Le vrai changement venait davant, du jour où je lui avais dit denlever le foulard de ses yeux, du jour où javais accepté son regard sur ma nudité. Cette contrainte, la honte que javais de mon corps au point de me cacher delle, avait disparu, et sans cette contrainte que je mimposais jusque-là, toutes les barrières avaient volé en éclat. Un détail. Un simple détail. Un foulard de soie rouge et beige dénoué
Dans le miroir de la salle de bains, je naimais toujours pas mes bourrelets, mes cuisses et mes fesses trop grosses, mais au lieu de me cacher comme avant, au contraire je les montrais. Je devenais exhibitionniste ? Un peu
mais seulement avec Marion.
A peine rentrée de la fac, je passais par la salle de bain pour me déshabiller. Marion se moquait un peu de ce changement radical.
Je prenais plaisir à me promener quasiment nue devant elle, vraiment plaisir. Jétais excitée en permanence. Il marrivait même de sécher des cours pour rentrer plus tôt, dêtre excitée, physiquement excitée rien quà lidée de me déshabiller en rentrant, dêtre disponible, la nudité associée au sexe, au besoin de sexe suite à un long refoulement.
Cest ce besoin constant qui faisait froncer les sourcils à Marion, qui lagaçait un peu.
Dans ma tête, dans mon corps, cétait comme si on avait tourné un interrupteur en position « ON », quasi nymphomane ! Au début elle nosait pas me le dire franchement, mais je suis sûre que ce mot-là lui était venu avant moi.
Je me caressais en lattendant quand je rentrais avant elle, et parfois je menfermais dans la salle de bains pour le faire quand elle était là.
Marion
Au début cétait drôle. Et puis ça létait moins. Et elle ne sen rendait même pas compte. Elle rentrait à lappartement presque toujours avant moi et elle mattendait. Finis les jeans ou son grand peignoir. Elle se promenait en t-shirt, parfois avec sa petite culotte dessous et souvent les fesses à lair. Ses joues rouges, ses regards, ses petits gestes, elle attendait mes caresses. Le sexe, jaime ça, cest pas le problème, mais cétait trop, presque une injonction, une obligation.
Je me sentais coupable. Je minquiétais de cette soudaine boulimie de sexe. Je me disais « ça passera
» et non, rien ne changeait. Tous les jours elle mattendait et me noyait de regards langoureux, se tordait les mains sur le canapé pendant que je travaillais, attendant que je lève les yeux sur elle.
Plusieurs fois je lai entendue se lever la nuit pour aller senfermer dans la salle de bains. Les premières fois jai cru quelle était malade
et elle létait, mais pas du tout comme je le croyais.
Une nuit où elle se levait, je lai entendue fouiller dans le tiroir de la commode, je faisais semblant de dormir. Elle avait pris le gode.
Ça a duré deux ou trois mois, et puis elle sest calmée. Peut-être parce quon en avait parlé, peut-être quelle avait épuisé ses réserves dénergie. La vie à lappartement est redevenue plus calme.
Au travail aussi les choses allaient bien. Maître D., toujours sympa et paternel, son associé qui me suivait toujours des yeux, et Laurence
accro !
Elle ne me demandait rien. Elle attendait, se contentait de me couver des yeux, un petit sourire tremblant aux lèvres, et quand je la surprenais à me regarder ainsi, elle pinçait les lèvres et redressait le dos comme on endosse un costume.
Une situation bizarre qui me mettait un peu mal à laise, bien différente de ce que je connaissais avant.
Pendant quelques temps, il ne sest plus rien passé, ni avec Maître D., ni avec Laurence. Une semaine, deux, trois, je ne me souviens plus. Mais je me souviens que Laurence devenait nerveuse, mettait plus de temps à « rendosser son costume ». Elle attendait.
Elle mattendait.
Cest venu de moi. Je ne sais pas très bien pourquoi. Je crois que je me sentais redevable.
Elle se lavait les mains et moi jallais aux toilettes. Elle était encore là, appuyée des deux mains dans son dos au lavabo quand je suis sortie. Elle me faisait face et jai un bref instant croisé son regard avant quelle ne baisse la tête, les yeux cachés sous une épaisse mèche de cheveux. Je voyais ses doigts se crisper et blanchir sur le bord du plan de bois qui porte les deux lavabos pendant que je me lavais les mains.
Son petit sourire malheureux et les yeux à peine levés quand je me suis arrêtée face à elle, peut-être à cause de ça, peut-être parce que je me sentais en dette
je lui ai tourné le dos et me suis appuyée contre elle, ma joue contre ses cheveux et de mes deux mains jai refermé ses bras autour de ma taille.
Je la sentais trembler et respirer très vite dans mon cou. Elle ne bougeait pas. Cest moi qui ai attiré ses mains sur mon ventre. Moi aussi qui ai dégrafé ma jupe et qui lai jetée dans mon dos sur le plan des lavabos.
Elle a été très douce, presque timide. Cétait la première fois quelle me caressait vraiment. Elle me tenait contre elle dun bras autour de ma taille et gardait sa main où je lavais attirée, posée sur ma culotte, bougeait à peine ses doigts, grattait tout doucement le coton de ses ongles.
Jai mis longtemps à comprendre quelle attendait, quelle mattendait moi, quelle ne ferait rien si je ne le lui demandais pas. Lui demander ? Lui imposer, même
Je me suis souvenue quà part les tous premiers gestes sur le canapé le jour où ils mavaient invitée au restaurant, elle navait jamais pris la moindre initiative avec moi, sétait toujours pliée à mes attentes : cette jupe relevée autour de sa taille dans la voiture le jour où on avait fait quelques achats ensemble, ce body ridicule quelle avait enfilé chez nous, la facilité avec laquelle elle avait accepté la présence dAgnès et ses caresses.
Je me suis souvenue de ce quen disait Agnès : « Ten fais ce que tu veux ! ».
Cétait sans doute un peu malsain, mais cest de là quest venue mon excitation. Pas de sa main à plat sur ma culotte et des ongles qui grattaient doucement, mais de lidée quelle ferait ce que je lui demanderais, rien de plus et
rien de moins ?
Dune main jai étiré la taille de ma culotte et de lautre jai guidé la sienne dans louverture. Je gardais les jambes serrées. Elle me caressait tout doucement dun doigt qui plongeait entre mes lèvres, retroussait le capuchon du clito et tournait autour lentement, plongeait plus profond de temps en temps pour simprégner de lhumidité qui me venait, plus de la situation que de sa caresse.
Déshabille-toi
Son doigt sur moi sest figé. Elle est restée immobile de longues secondes, puis ma écartée delle des ses mains sur mes épaules. Pas un soupir, pas un froncement de sourcils, pas un mot. Elle me regardait, le visage figé, les yeux fixes, en déboutonnant son chemisier, quelle a posé à côté de ma jupe sur le plan des lavabos. Sa jupe, son soutien gorge, son petit slip assorti les ont rejoints. Elle se tenait face à moi, les bras le long du corps, ne portant plus que ses bas Dim-Up gris-fumée et ses chaussures à hauts talons, une chaîne en or à gros maillons autour du cou et ses boucles doreilles.
Jai dit « un peu malsain » ? ça létait. Je sentais mon sexe se contracter de spasmes incontrôlés et inondé comme rarement.
Caresse-toi
Un battement de paupières, sa salive avalée
elle sest appuyée des fesses aux lavabos, ses jambes légèrement écartées et a commencé à se caresser en fermant les yeux.
Regarde-moi
Elle ne ma plus quitté des yeux. Longtemps ? Je serais incapable de le dire. Le battement de ses cils saccélérait en même temps que son geste, elle mordait parfois ses lèvres ou les mouillait de sa langue, crispait les mâchoires et ses narines se dilataient. Pas un mot. Il ny avait que le bruit humide de ses doigts qui tournaient, tournaient sur son sexe. Cest seulement quand elle a ouvert la bouche, proche de la délivrance de lorgasme, que sa respiration sest accélérée et que ses jambes se sont mises à trembler que je me suis approchée delle, pour caresser sa joue dune main et fermer lautre sur un de ses seins, serrant fort mes doigts dessus quand elle a fermé les yeux et rejeté la tête en arrière en jouissant.
Je lai embrassée dun baiser léger sur ses lèvres avant de me détourner pour renfiler ma jupe.
Elle restait appuyée des fesses et des deux mains aux lavabos, me regardait me rhabiller, la respiration hachée et les pommettes marquées de rouge. Elle na pas dit un mot en me voyant prendre son petit slip et son soutien-gorge, un simple battement de cil, un mince sourire étirant ses lèvres en me regardant quitter les toilettes des dames ses dessous serrés dans mes mains.
Je suis sortie et me suis adossée à la porte des toilettes. Je tremblais, les joues brûlantes.
Jétais
secouée. A la fois terriblement excitée et honteuse. Mais je savais aussi que je lui avais donné ce quelle attendait de moi.
Elle a repris son travail comme si de rien nétait et moi aussi. Rien dans son attitude ne trahissait quelque changement que ce soit. Elle ma donné du classement à faire et des dossiers à enregistrer pour archivage. Javais repris avec elle le vouvoiement habituel.
Je lui ai rendu ses dessous le soir avant de partir, en les posant sur son bureau. Elle les a rangés dans son sac sans aucun commentaire.
Ce jour-là en rentrant à lappartement, jétais bien contente quAgnès soit déjà rentrée et quelle soit aussi affamée que dhabitude. Jai attendu la fin de la soirée pour lui raconter. Ce devait être un jour particulier
quelque chose dans lair
Agnès
Quand Marion est rentrée de son travail au Cabinet, je venais à peine darriver à lappartement. Il faisait beau et jétais allée prendre un verre en terrasse avec des amis à la sortie des cours. Pour une fois javais accepté de les accompagner parce que depuis quelques jours, un dentre eux semblait sintéresser à moi. Je ne métais aperçue de rien, trop habituée aux moqueries des garçons, et cest la remarque dune copine qui mavait alertée. Je les ai suivis après les cours au lieu de rentrer tout de suite, pour vérifier.
La drague, je ny connais rien, mais javais bien vu que Jérémy sétait débrouillé pour sasseoir à côté de moi, quil me souriait souvent et rougissait quand je le surprenais à me regarder à la dérobée. Cétait pas le plus mignon de la bande et il avait lair timide, mais comme cétait le premier à un peu sintéresser à moi, ça me plaisait bien.
Cet intérêt dun garçon pour moi aggravait mon état habituel dexcitation permanente.
Jétais en train de me changer dans la salle de bains, comme tous les jours en rentrant, quand Marion est arrivée et ma rejointe. Elle sest changée en même temps que moi.
Ou plutôt, elle sest déshabillée en même temps que moi !
Je sentais bien que je lagaçais depuis quelque temps
mais pas ce jour-là ! Elle était assise toute nue au bord de la baignoire et me regardait finir de me déshabiller.
Elle ma prise par la main avant que jai le temps de prendre le t-shirt que jenfilais le soir et en riant elle ma entraînée vers la chambre et notre lit.
Elle sest assise sur mes jambes pour me prendre par le cou et membrasser. Elle me pinçait les tétons.
Occupe-toi de moi, Agnès !
Comment résister ?
Cest bien après, assez tard le soir quelle ma raconté son après-midi au bureau, ce qui sétait passé avec Laurence, la secrétaire quelle avait amenée ici un jour. Bien sûr je me souvenais delle !
Et elle la fait ?
Oui !
Je tavais dit, tu te souviens ? que tu faisais ça aux gens
à moi tu mas jamais dit de le faire
Cest pas pareil ! toi
Elle sest arrêtée. Elle me regardait en se mordant les joues. Ses yeux riaient.
Tu fais toute seule. Je sais. Même que des fois tu te lèves la nuit et tu prends le gode dans le tiroir !
Gênée ? Un peu, oui. Elle, elle riait en me donnant de petits coups dans lépaule.
Montre-moi
quoi ?
Comment tu fais
comment tu fais toute seule
Elle sétait assise sur le lit à côté de moi, elle me caressait la joue.
Me caresser devant elle
me masturber
pour elle
je trouvais la chose en même temps honteuse, humiliante
et terriblement excitante ! Et puis elle savait. Moi qui croyais être discrète. Deux ou trois fois je métais levée la nuit pour aller dans la salle de bains, des jours où javais bien compris que mes envies lui cassaient les pieds, que je lagaçais à être toujours après elle. La vieille honte à se masturber
Elle riait. Elle balayait un téton du bout dun doigt, le pinçait doucement pour le faire durcir.
Plus fort
Hein ?
Serre plus fort.
Elle levait les sourcils mais elle la fait. Elle pinçait mon téton entre deux doigts et elle serrait. Je me suis caressée. Pour elle. Pour moi.
Elle soulevait mes seins en les tenant par le téton, les laissait retomber, serrait fort un sein entre ses deux mains, hésitait, et moi je lencourageais à continuer. Elle sest mordue la lèvre en haussant les sourcils quand elle ma vue pincer mon clito comme elle pinçait mes tétons, a pris mes poils à pleines main pour mouvrir plus. Elle guettait ma réaction dun air inquiet, mais je serrais les dents, lui faisait signe de la tête de continuer. La pointe de douleur
que cest bon ! Plusieurs fois déjà javais essayé de lui dire, sans vraiment oser
tant de choses que je nosais pas lui dire, pas lui demander, avant, parce que ce soir-là jai osé, guider sa main vers mon sexe en mouvrant grand pour elle, guider sa main entre mes fesses, cette caresse quelle avait faite à Laurence le jour où elle lavait amenée chez nous et jamais avant à moi, que je voulais delle.
Moi, je savais déjà, javais mis des mots sur ce que je ressentais, ce que je voulais, avant elle, avant quon en parle. Masochisme. Plaisir et douleur mêlés. Plaisir et humiliation mêlés.
Et jai joui encore, à quatre pattes sur le lit les fesses levées vers elle, quelle fouillait de ses doigts raidis, ma main sur son poignet, pour plus, toujours plus.
Honte et orgasmes, si fort, et les larmes après à mes yeux quelle embrassait allongée sur moi.
Marion
Une surprise ? Une révélation ? Oui et non.
Elle était dans un état dexcitation permanente depuis déjà quelque temps. Cétait un peu gênant, et je men rendais responsable. Ses besoins tournaient à la nymphomanie depuis
depuis quelle nétait plus vierge, de ma main. Les jours où je la repoussais, où je ne répondais pas à ses regards alanguis, ses gestes, elle se levait la nuit. Une nuit elle sétait même caressée dans le lit, à côté de moi, et javais fait semblant de dormir.
Et ce soir, ce quelle voulait, peut-être à cause de ce que je venais de lui raconter de mon après-midi au bureau, dépassait largement nos caresses habituelles.
Je lai fait pour elle. Et jy ai pris plaisir. Inutile de mentir, de raconter des histoires. Ni choquée, ni ennuyée
je savais que je lui faisais mal, je savais quelle jouissait de cette douleur, et jaimais ça
Tout à la fin, pendant que plantais mes doigts entre ses fesses, je me suis à peine effleurée de lautre main, à peine, et jai joui comme rarement.
Il faudrait quon en parle. Il faudrait. Tout ça nétait pas bien normal
mais cest quoi la normalité ?
Ce qui se passait avec Laurence, maintenant avec Agnès
je ne me reconnaissais pas, jétais mal à laise.
On a pris une douche, grignoté un peu avant de nous coucher. Je ne lui ai pas parlé de mes inquiétudes ce soir-là, parce quà peine allongées et lumière éteinte, serrée contre moi, elle ma parlé de ce garçon de la fac qui lui faisait les yeux doux, dont elle se demandait si elle devait lencourager et comment, ou léconduire et comment. Et puis encore une chose tellement inattendue :
Si un jour
avec lui
tu resterais avec moi ? avec nous ?
Tu rigoles ?
Non ! Cest juste pour voir comment cest avec un mec, mais je veux pas sans toi !
Tes incroyable !
Tes fâchée ?
Non
mais on fait pas lamour juste « pour voir comment cest » ! On dirait que tu parles dun TP de sciences nat !
Il te plaît, au moins, ce garçon ?
Bof
mais
et nous deux, alors
je
je te plais, alors ?
Bien sûr ! Nous
on est copines
on
Tu dors pas dans le lit de toutes tes copines
Tu sais bien ce que je veux dire !
Non, je sais pas.
Quoi lui dire ? Les mots, cest compliqué. Depuis longtemps je savais. Elle était
amoureuse ? De moi ou de nos jeux, de nos caresses ? Bien sûr que cétait pas une copine comme nimporte quelle copine !
Tes beaucoup de choses
ma sur, mon amie, mon amie de cur, ma jolie brune
Amie de cur, je prends. Ça me va, Marion
mais si je tembrasse quand jen ai envie, même dans la rue, ou si on se tient la main en faisant des courses, quand je taccompagne à la fac
Du moment que tu me mets pas la main aux fesses devant tout le monde !
Ah
dommage
amie de cur
ça va !
Mais si tu veux faire lamour avec un gars, tu fais toute seule ! Sans moi !
Tes jalouse ?
Mais non !
Dommage
Et puis choisis-en un qui te plaise vraiment !
Cest déjà bien si jen trouve un à qui je plaise !
Tes bête ! Je suis sûre quil y en plein, tu ten aperçois pas, cest tout !
Aide-moi, alors
(à suivre)
Misa 09/2014
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