Chroniques Pénitentiaires D'Une Rebelle 2
2 Au travail
Louverture silencieuse de la porte me surprend debout au pied de la couchette, mal réveillée mais réveillée quand même. Ma codétenue retrouve sa froideur naturelle, elle a eu la bonté de me secouer cinq minutes plus tôt, le temps douvrir mon esprit à lidée dune nouvelle journée en taule, ma première au pénitencier. Le... son comportement de la veille lui est sorti de lesprit. Quelle chance ! Cest quoi la prochaine étape ? Mieux vaut ne pas y penser. Deux détenues ramassent les draps roulés en boule, les culottes et les socquettes, quelle corvée de merde !
Ça va, Marvault ? Bien dormi ?
Le sourire narquois de la matonne montre quelle connaît déjà la réponse, poser la question lui permet dappuyer là où ça fait mal. Jai sans doute passé la pire nuit de ma vie, craignant de fermer les yeux, en proie aux cauchemars, dans lattente dune visite de Christelle. Heureusement, elle a eu la décence de rester sage sur son pieu. Les nanas posent le linge propre du jour sur la table, le visage fermé. Lhumour vaseux de la surveillante les laisse froide, ou mieux vaut éviter une réaction. Cette dernière a ouvert un placard à balai planqué dans la cloison.
Magnez-vous, rassemblement dans 25 minutes.
Le verrouillage de la porte marrache un soupir de soulagement, ma codétenue prend aussitôt les choses en main.
Si tes adepte de la douche du matin, cest le moment, je moccupe du ménage. Tu feras ton lit en rentrant du boulot.
Je rêve ou on distinguerait de la considération dans la voix de Christelle, presque de la gentillesse ? Son attitude se veut rassurante. Le statut particulier doit lobliger à se conduire différemment en public.
Je me lave les dents et cest bon, je viens taider.
Daccord. On partage le lavabo, puis je moccupe de la salle de bain. Toi, tu fais la piaule, un coup de balai suffira.
On na guère eu le loisir de salir.
Le réfectoire sonne creux au petit-déjeuner à 7 heures, les cent-cinquante détenues du bloc A viennent par roulement, suivant le poste de travail ; dabord les cuisines, puis le service dentretien, enfin les ateliers.
Pourra-t-elle vraiment me protéger ? Contre qui ? Le système carcéral a été repensé afin de limiter les violences physiques, y mettre fin relève de lutopie pure et simple, la nature humaine se trouve toujours des excuses ; sinon, la prison ne servirait à rien. En fait, à commencer par la conception des locaux, tout est orienté vers la productivité, les bagarres sont mauvaises pour les affaires, ici comme ailleurs. Une détenue à lisolement ou à linfirmerie représente un manque à gagner.
Marvault ! beugle la surveillante accrochée au distributeur de café comme si sa vie en dépendait, ce qui est peut-être le cas au début de la journée.
Je lève la main suivant larticle 2 du règlement intérieur ; mieux vaut apprendre les principaux par cur le plus vite possible.
Tu es dans léquipe de Laval, ajoute-t-elle sans commentaire inutile.
Celle qui a voulu macheter avec son dessert la veille se manifeste, son sourire en coin ressemble à la promesse de moments délicieux. Pas en ce qui me concerne, jaurais voulu rester près de Christelle ; malheureusement, il ny a aucune autre alternative que dobéir en silence, le directeur me la fait comprendre la veille. Le regard de ma vis-à-vis sillumine un instant.
Je vais arranger ça, ne ten fais pas. Si quelquun te cherche des noises, dis-le moi, ne va jamais te plaindre devant les matonnes.
Le choix par défaut de me rapprocher de ma codétenue savère peut-être le moins mauvais le temps de prendre mes marques dans un univers dont jai tout à redouter. Une nouvelle hérite toujours du rôle de la proie dans une communauté, au moins jusquà la prochaine arrivée, le titre de prédatrice se mérite, comme le respect qui en découle.
Prenez des forces, les frotteuses, début du travail dans cinq minutes. Vous aurez le temps de jacasser plus tard.
Laval en bout de table me dévore des yeux, je me fais leffet dun croissant pur beurre livré à la convoitise dun diabétique en rémission, ou plus sûrement dune nana offerte à une gouine en manque de domination, à me faire regretter lattitude déplacée de Christelle hier, un jeu bien innocent en comparaison du calvaire qui mattend. Car lautre ne va certainement pas se contenter de se rincer lil.
Balais-brosses, seaux, serpillères, détergent, gants, chiffons, cire, autant dustensiles datant du début du siècle, le local entretien ressemble à lentrepôt dun musée des arts ménagers. Et encore, les femmes de lépoque connaissaient déjà le robot-aspirateur. Jimagine que frotter à la force des bras fait partie de la punition.
Tinquiète, on va tapprendre à ten servir.
La blonde aux cheveux filasse suce le manche dune balayette comme elle laurait fait dune bite, ma stupeur la fait jubiler tandis que Laval, le dos tourné, coche la liste du matériel à emprunter. Une terrible envie denfoncer le gode improvisé dans la gorge de cette conne jusquà ce quelle sétouffe me démange. À peine arrivée, je suis à deux doigts de passer devant le conseil de discipline. Le tribunal ensuite ? Non, pas question de prendre du rab, si bagarre il doit y avoir, les coups ne viendront pas de moi.
Ça ne doit pas être compliqué, tu y arrives bien.
Une chape de silence sabat dans le local, la remarque a porté. Daccord ! Ma grande gueule me perd encore une fois, je viens déchanger le conseil de discipline contre un séjour à linfirmerie. Laval revient vers nous à temps, son sourire désamorce la situation sur le point dexploser.
Elle a de lhumour, la nouvelle, jaime. Gaëlle, ajoute-t-elle cajoleuse à lattention de loffensée, tu passes la serpillère dans latelier avec Cat.
Laval me pousse dans le couloir avec une circonspection intéressée, sa main à plat dans le creux de mes reins rappelle les gestes déplacés de certains mecs en boîte de nuit. Comme eux, elle doit baver en matant mes fesses. Jaccélère le pas dans lespoir déchapper à lemprise malsaine, elle me ratt sans effort, me touche de nouveau ; la chaleur du souffle dans mon cou meffraie.
Je peux rendre ton séjour agréable, il te suffit dêtre gentille.
Ah oui ? Le règlement est clair, aucun colis, pas de cantine ; le tabac, la bouffe, la drogue, tout ce qui servait de monnaie déchange dans lancien temps est interdit. Cette garce a certainement le pouvoir de faire de mon existence un enfer, quant à la rendre supportable, cest moins sûr. La présence dune matonne à la porte du local des toilettes me sauve dune crise de panique légitime.
Arrête ton cirque, Laval, tes là pour astiquer les chiottes, pas le minou de ta petite copine, du moins pas pendant les heures de travail.
La révélation me donne envie de vomir. Cest donc comme ça que ça marche, une certaine liberté sexuelle en échange de la paix sociale ? Le deal est simple, et au calme relatif qui règne, les deux camps y trouvent leur compte. Lautre se contente de me serrer de près en passant devant moi, promesse que lhistoire ne sarrête pas là. Je me retiens de la frapper, la peur me rend agressive.
La promenade de 11 h 30 à midi, heure du rassemblement pour aller au réfectoire, est bienvenue, le printemps se montre précoce le 3 avril 2061 ; une brise légère livre les premières senteurs fleuries à domicile, très charitable de sa part. Vu du fourgon cellulaire, le pénitencier se trouve isolé au milieu de champs abandonnés ou presque, car lherbe doit être coupée régulièrement, encore une mesure destinée à prévenir les évasions.
Trois blocs de détention forment un immense carré avec le bâtiment administratif où les gardiennes sont logées dans des appartements de fonction. Chaque bloc possède sa cour de promenade, un réfectoire, une infirmerie, ses ateliers, ses surveillantes aussi. Les tireurs délites sur les miradors qui hérissent le mur denceinte, toutes des femmes, sont équipés darmes non mortelles selon la rumeur ; je ne tiens pas à servir de cible rien que pour savoir si cest vrai.
Tu rêves ?
Christelle près de moi, je me sens à peine soulagée ; les avances de ma cheffe de groupe se font précises, au point de ne plus savoir où me planquer. Pauline Laval, 36 ans, condamnée à trente ans pour le braquage dun fourgon blindé, rien que ça, elle na pas hésité à tirer sur les convoyeurs, alors les juges ont retenu la tentative de . Me mettre à dos la tête brulée du bloc A peut être lourd de conséquence, cest ça ou accepter de devenir son jouet sexuel jusquà ce quelle se lasse.
Je suis inscrite à la bibliothèque, tu me diras les bouquins qui tintéressent.
La raison dun tel cadeau méchappe. Christelle cherche à se faire pardonner son attitude déplacée de la veille ou à obtenir davantage de moi ? Je préfère maccrocher à la première option.
Ne te fais aucune illusion, les matonnes sauraient tout de suite que je ten prête un, je vais devoir te faire la lecture à haute voix.
Comment ça ?
Tas pas remarqué ? La cellule est truffée de caméras, mais il ny a pas le son, les pauvres deviendraient folles à vouloir écouter toutes les conversations en même temps.
Limpression dun coup de chaud me donne envie de masseoir, je me raccroche au grillage sous lil attentif de la gardienne. Quelle aille se faire foutre avec sa bande de vicieuses ! Seules des détraquées peuvent mater des femmes en permanence sous la douche ou aux toilettes ; dire quon leur file un salaire, quelle honte.
Alors hier soir...
Le sourire complice de Christelle calme les remontées acides de mon estomac, moins les coups de butoir dans mon cerveau.
Ça devrait te rassurer, on me mettrait au mitard avant que jaie réussi à te violer. Tu peux dormir tranquille, ce nest pas dans ma nature.
Une clameur soudaine annonce la sortie des ateliers, les détenues se mettent sur cinq rangs devant la grande porte du réfectoire. Je décide de voir le verre à moitié plein, un accès à la bibliothèque par personne interposée, cest mieux que rien.
Le nettoyage du réfectoire moccupe lesprit en début daprès-midi, jaurais voulu que ça dure ; malheureusement, passer la serpillère noccupe bientôt plus que mes mains. La matonne semble se désintéresser de nous, elle papote avec une collègue devant un coca dont jai peur doublier la délicieuse saveur sucrée. Pauline Laval a repris son manège interrompu en fin de matinée sous lil réprobateur de Gaëlle, la blonde aux cheveux filasse. Sa jalousie aurait pu prêter à rire en dautres circonstances, là, je me sens coincée entre le marteau et lenclume.
Cat, la quatrième, se contente de suivre de loin le mouvement imprimé par le reste du groupe ; quune nana sans caractère se retrouve dans les emmerdes na rien détonnant, elle a dû senticher du mauvais mec dans une autre vie, la voici désormais sous la coupe dune femme de tête qui se régale à lui donner des ordres. Jéprouverais presque de la pitié pour cette empotée si elle se décidait enfin à nous donner un coup de main au lieu de soffrir une sieste en appui sur son balai brosse ; plus vite le boulot sera terminé, moins durera ce calvaire.
Laval, je ne peux pas me résoudre à lappeler par son prénom celle-là, lui a peut-être demandé de ralentir le rythme pour avoir le temps de mamadouer. Elle peut moublier, jai choisi le camp de Christelle malgré le danger de se lier damitié avec une fliquette, il y a une différence entre se défendre contre un mari violent et tirer pendant une attaque à main armée. Ma codétenue a un cur sous sa carapace, elle mapportera au moins un peu de positif dans un lieu aussi sordide.
Ça avance ou quoi ! Déjà cinq minutes de retard sur hier. Vous bossez mieux à trois quà quatre, ma parole.
Les gardiennes nont plus rien à se dire ou jai vu juste, léquipe tourne au ralenti, la faute en revient obligatoirement à Laval.
Marvault ! Amène-toi, laisse ton seau.
Mon pouls fait une embardée, jai la trouille de payer pour les autres qui décident de sactiver un peu tard, le sourire de la matonne na rien de rassurant.
Tu es demandée à linfirmerie, ma collègue va taccompagner, puis tu attends sur place. On y sera peut-être avant le rassemblement pour la bouffe du soir ! gronde-t-elle dune voix menaçante à lintention des autres.
Et merde ! Encore une raison de me faire mal voir. Tant pis, jen prends mon parti, il y aura des jours meilleurs.
La vaccination obligatoire ne me fait pas peur, au contraire, le nombre de prisonniers qui chopaient une saloperie de virus pendant leur détention dans lancien temps dépasse lentendement. Dommage que toutes ces avancées se fassent au détriment des libertés individuelles, un prix trop exorbitant à mon goût. La gardienne assise près de moi joue sur son téléphone portable, elle soccupe au moins, jaurais apprécié un magazine dans la salle dattente histoire de passer un peu le temps.
Je te laisse cinq minutes, tu ne bouges pas, sauf ordre express de la toubib.
Aucune chance, la dernière fois que jai ignoré la petite voix dans ma tête, celle de la prudence à défaut de la sagesse, un juge mal embouché ma condamnée à cinq ans de lessivage dans un pénitencier ; inutile den rajouter, je suis fermement décidée à obéir aux ordres en silence. Une matonne me demande dattendre le cul sur une chaise sans bouger ? Aucun problème, la nouvelle Louise sévadera mentalement en attendant le retour de la toubib.
Tiens ! Je nai pas fait gaffe hier, la grande psyché de la salle dexamen est fixée à la porte entrouverte. Les détenues en attente restent donc sous surveillance au détriment du secret médical, encore une liberté essentielle sacrifiée au nom de la sécurité générale, et le gouvernement sétonne des ambitions révolutionnaires dune partie non négligeable de la jeunesse. Il doit y avoir aussi des caméras, ça mamuserait que la voyeuse devant lécran sankylose à force de me fixer. La porte de séparation sentrouvre un peu plus.
Déshabillez-vous entièrement, jarrive dans cinq minutes.
Entièrement ? Je croyais quon allait me vacciner.
Cest le cas... Hummm...
Le soupir langoureux minterpelle. Non, ça ne peut pas être ce à quoi je pense, ce serait trop glauque de la part dun membre du personnel. Je décide dapprocher encore pour avoir une meilleure vue.
Hummm... cest bon...
Oh putain si ! Assise au bord de la table dexamen, la blouse blanche déboutonnée sans rien dessous, la toubib caresse ses seins dune main, lautre se cramponne à la tête entre ses cuisses, une détenue daprès la combinaison descendue sur ses hanches. On se croirait dans un film porno pour fétichistes, les infirmières font toujours fantasmer daprès certains mecs que je connais.
Vue de trois-quarts, la rouquine plutôt bien foutue se régale à lui brouter le minou, elle y va de bon cur. Jai des copines lesbiennes dehors, leurs pratiques sexuelles ne me choquent pas. Non, le plus gênant, cest quune femme aussi jeune le fasse avec une vieille dau moins 60 piges, dépositaire de lautorité au bloc A en plus, une personne en qui les détenues devraient avoir confiance.
Et cette garce fantasme sur ma nudité, son regard brillant me transperce, elle aimerait sans doute que je les rejoigne pour un plan à trois. Pas question, je vais retourner à ma place précédente, les bras croisés sur ma poitrine, recroquevillée sur la chaise pour lui en montrer le moins possible. Donner du plaisir à la toubib ou à une matonne ? Je préfère encore coucher avec Laval.
Non, ne bougez pas !
La voix de la donneuse dordres tremblote, elle libère la tête de la rouquine entre ses cuisses, mais je ne pense pas que cette dernière souhaite arrêter. La vieille porte un sein tombant à sa bouche, le téton disparaît entre ses lèvres. Soudain, secouée par une série de spasmes, elle se cramponne de nouveau à la tignasse de la fille qui saffaire de plus belle. La toubib expulse un vague couinement, ses yeux se révulsent. La garce paraîtrait presque gracieuse dans le plaisir.
Jouis ! lencourage la rouquine avant de reprendre son manège.
Je tourne la tête, écurée, jen ai assez vu.
Rassurée par ma réaction en apprenant son boulot de flic, Christelle laisse tomber le masque loin des regards dérangeants à défaut dêtre haineux, le sourire qui lui manquait hier la transforme en une femme plutôt sympathique, de celles à qui ont fait volontiers confiance. Jai de la chance dans mon malheur, jaurais pu tomber avec une véritable détraquée. La scène de la veille quand jétais sous la douche ? Comment lui en vouloir ; la pauvre a certainement passé plusieurs années seule dans cette cellule. Le directeur se trompe sur toute la ligne, Christelle na aucune envie de me martyriser.
Elle se déshabille sans chichi, la combinaison atterrit sous le lavabo dans la salle de bain, la culotte plus légère tombe près de la table. Les effets étiquetés à notre nom et les draps seront changés demain matin, avant dêtre pris en charge par Christelle qui dirige léquipe à la buanderie. La planque sous une surveillance minimale à lentendre, toutes les surveillantes ne sont pas des peaux de vache, certaines se montrent compréhensives, humaines. Reconnaissantes des faveurs sexuelles accordées en échange de privilèges ? Très peu pour moi.
À défaut de tenue dintérieur, on prend lhabitude dêtre à poil après douze ans derrière les barreaux.
Un degré minimal de confiance instauré, je limite ; jaurais moi aussi changé de fringues en rentrant de la fac. On peut sinventer un semblant de vie normale en cellule, ou on le doit, à condition de faire abstraction des caméras. La Ligue des droits de lHomme naurait jamais toléré ça avant, lassociation crée en 1898 nexiste plus que sur le papier pour rassurer les Nations Unies ; quant à la fameuse Déclaration des droits de lhomme et du citoyen, cest devenu un mythe que certains aimeraient bien voir retiré des programmes de lhistoire de France, comme lesclavage ou la collaboration sous Vichy.
Pas trop douloureux ? Il y a parfois des réactions au vaccin.
Christelle sinstalle près de moi sur ma couchette, son regard sattarde sur mon bras gauche. Après coup, le souvenir de la tignasse rousse entre les cuisses de la toubib vaut une légère démangeaison.
Il sen passe de belles à linfirmerie.
Ah ! tu as eu droit au spectacle de bienvenue, cétait déjà la coutume à mon arrivée. Pas trop choquée ?
Réflexion faite, la scène ma émoustillée davantage que je laurais voulu, malgré le contexte fortement déplaisant.
Non. Tu la connais la rouquine ?
Une vraie gouine, celle-là, pas comme la plupart qui se font du bien pour tromper la solitude. Elle a réussi à se faire embaucher à linfirmerie, tu devines comment.
Certainement pas pour ses talents daide-soignante.
Ça dépend de la plaie.
Waouh ! jamais je naurai pensé éclater de rire au bout de deux jours seulement, cest génial, tellement rassurant aussi.
Au fait, jai parlé à la surveillante en chef, tu passes dans mon équipe demain. Les journées seront plus courtes avec deux bras en plus.
Calme ta joie, Louise, tes filmée. Et merde ! Les matonnes veulent du spectacle ? Je vais leur en donner. Que les autres détenues aillent se faire mettre, rien ni personne ne mempêchera de lembrasser sur la joue.
Merci.
De rien, balbutie Christelle un peu sonnée.
Sa réaction me pousse à montrer une certaine gratitude. Comment ? Oh merde ! Je ne vais pas coucher avec ma codétenue. Non, mais un effort simpose. Tant pis, jeffleure les seins lourds dune caresse timide.
Quest-ce que tu fais ?
Je mattendais à ressentir du dégoût, pas trop en réalité. Non, cest seulement bizarre de me dire que je pelote une femme.
Je veux taider à...
Christelle se dégage.
Laisse tomber, ma belle, sourit-elle charitable, je nai pas le feu aux fesses au point de me masturber tous les soirs. Tu nous mets un peu de musique ?
Ouf ! Tu parles dun soulagement. Jallume la télévision pour découvrir des vieux clips datant dune dizaine dannées. Christelle se penche près de moi pour ramasser sa culotte. Plutôt bien foutue pour une vieille de 40 ans, taularde de surcroît. Elle sourit, comme si aucune de mes pensées ne lui était interdite.
Tas réfléchi aux bouquins ?
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